Résumé des chapitres précédents :

Le vieux professeur Ellis Eperson, plus en très bonne santé vit en 2080 dans un monde postapocalyptique aseptisé après qu'une guerre est détruit la Terre.

Ce scientifique surdoué est pressé par le gouvernement d'avancer dans sa dernière invention une machine à voyager dans le temps.

Sam son IA surdoué est réfugié dans un vieux téléphone car il adore l'histoire et le passé.

***

Professeur Ellis, endroit et lui inconnu

Un sifflement me réveille, je cligne des yeux difficilement éblouis par la luminosité étrange de l'astre, les odeurs nauséabondes m'assaillent, pollution des moteurs mécaniques qu'on ne sent plus depuis longtemps sur Terre et odeur de déjection ce qui devrait être impossible. Je tourne la tête et voit une chose effrayante : de l'herbe.

Je m'assois perdu me demandant où je suis, ébahi par la scène qui se déroule devant mes yeux.

J'ai l'impression d'assister à une reconstitution historique d'une route avec un embouteillage.

Les immeubles qui m'entourent ne sont plus détruits. Les drones, les voitures ont disparu du ciel. Ma montre hologramme indique erreur système.

Soudain l'attaque, la mort du journaliste Simpson qui était venu me parler et ma fuite dans la machine me revienne en mémoire. Je crois entendre des coups de feu et me redresse nauséeux pour me relever avant de pousser une exclamation de surprise.

Je me suis écroulé nauséeux et je prends ma tête entre les mains. Les klaxons m'incommodent et les voitures qui redémarrent et roulent vite me donne le tournis.

─ Raisonnons, raisonnons, je tente de me calmer et de repartir aux bases. Qu'est ce que je sais ?

J'ai entendu quand Reala a donné l'accès au penthouse à des soldats armés qui étaient là pour nous tuer. Les coups de feu dans la salle de réunion ont alerté Sam qui est intervenu pour m'aider et a réussi à désactiver cette saleté de bécane. La machine à voyager dans le temps était ma seule chance puisque j'étais incapable de courir et mon cœur battait déjà trop vite. J'ai écouté Sam et embarqué dans la machine qui n'a encore jamais été testé puis ça a été le trou noir.

J'ai l'impression de perdre la tête et c'est surtout car je n'ai pas reconnu mes mains en me relevant, quant à mon ventre il a disparu. Je sens d'ailleurs que je respire étonnamment bien malgré la pollution atmosphérique.

Je me redresse rapidement sans ressentir aucune de mes habituelles douleurs. Je fais danser mes mains fines et jeunes devant moi, touche mon visage lisse, mes cheveux sont drus et épais.

Je me rappelle difficilement de ma jeunesse, mais j'ai toujours eu des grosses mains quant à mon ventre il m'encombre depuis l'enfance. Nul besoin de miroir pour que je sache qu'il se passe quelque chose d'étonnant.

Près de moi dans l'herbe, le noyau d'énergie, de la taille d'une balle de ping-pong brille. Je le décompose entre les deux noyaux nucléaire et à proton. Ils ont des niveaux d'énergie tels que mon corps ne risque rien, mais ils vont permettre à mes poursuivants de me détecter. Il faut que je réfléchisse à comment les camoufler, mais chaque problème dans l'ordre.

Il faut déjà que je sache où je suis ? quand ? et qui je suis ?

Pour l'instant je les mets dans mes poches que je fouille sans succès. Elles sont vides, à mes côtés dans l'herbe, je découvre soulagé le téléphone qui sert de refuge à Sam. Quel soulagement, il a pu voyager avec moi. Je l'active impatient.

─ Sam ? Sam ?

Il ne répond pas et la frousse commence à me gagner, je crois avoir compris où je suis. Sans Sam, je ne donne pas cher de ma peau.

L'écran n'est pas cassé, c'est une maigre consolation, il semble juste déchargé. Cependant je me découvre en reflet et manque de lâcher l'appareil horrifié après avoir réalisé que ce n'est plus moi.

─ Sam ? Sam ?

Toujours pas de réponse, l'appareil est déchargé ou cassé.

Je ferme les yeux, pour me concentrer, c'est pourtant bien moi le professeur Ellis Eperson. Je me récite des passages de mes livres, les formules mathématiques s'enchainent sans difficulté. C'est bien moi, mais ce qui est fou c'est que je n'ai plus le même corps.

Je porte un pantalon de velours crasseux, un pull fin et déchiré et mes pieds sont nus dans des baskets colorés. Je dois être un mendiant, et je suis aussi dans le passé.

La machine fonctionne en partie puisqu'elle m'a bien conduit dans le passé mais dans ce corps qui n'est pas le mien. Mystère !

Mes premières suppositions à vérifier, c'est qu'il s'agit du fonctionnement normal de la machine et c'est un sacré bug que je n'avais pas anticipé.

Est-ce que j'ai volé une vie ?

Je me sonde mentalement, à l'écoute des voix intérieures, j'ai travaillé dessus comme passe-temps la subvocalisation qui est importante pour comprendre l'équivalent de la conscience et de l'âme d'une entité. Il n'y a que moi dans cette tête, pas de doute.

J'ai horriblement mal au cou maintenant que j'y pense et je suis déshydraté aussi.

Ma mémoire flanche sur ce qui s'est passé. Enfin non pas sur la certitude que cela soit arrivé mais sur les motifs.

Qu'est ce qui a pu valoir la mort de Simpson ?

Il est arrivé agité effrayé. Il m'a dit qu'il tentait sa chance avec moi que nous étions en danger. Il s'est inquiété de savoir si nous étions seuls.

Mes deux assistants m'ont trahi et ils volaient mon travail pour l'armée et j'ai dû m'en séparer il ne me reste que Sam et finalement je préfère.

J'ai découvert mon adjoint principal Krueger était en train de falsifier des recherches et plus tard il a été embauché par Straubler, le directeur de recherche de l'armée. Mon ennemi le plus virulent.

Lalande lui je l'ai surpris à envoyer mes recherches à un laboratoire qui doit appartenir a Straubler.

Reala n'avait rien vu et je suis sur qu'elle était complice.

Le journaliste m'a parlé de mes recherches sur le voyage dans le temps.

─ Ne me demandez pas comment je suis au courant j'ai mes sources. Vos recherches sont trop importantes et l'armée veut les utiliser pour envahier le passé, il faut que vous les retardiez. J'ai la preuve que les professeurs Marcus et Jarmer et le journaliste David, les astrophysiciens Napper et Dapel ont été tués et vous risquez d'être le prochain sur la liste. J'ai moi-même l'impression d'être suivi. Vous avez le noyau ?

Il m'a cité une liste d'ami que j'ai perdu. Napper était mon assistant principal mort dans un accident d'aéroglisseur il y a de cela une dizaine d'années. Et si il avait raison et si j'étais enlisé au milieu d'un véritable piège mis en place par l'armée ?

Mais alors qu'est ce que cela veut dire sur notre leader le colonel Nallam ?

S'il ne m'est rien arrivé c'est bien sru car ils voulaient que je termine mes travaux avant. J'ai terminé et c'est bien inquiétant.

─ L'information est confidentielle.

En réalité il est bien chez moi ce que je me garde de dire à Simpson.

Le gouvernement, les scientifiques de l'armée, ont protesté mais je n'ai pas cédé. Ils ne pourraient pas me le prendre, tout simplement car ils ne savent pas à quoi il ressemble.

Simpson semble soulagé.

En tant que responsable scientifique du projet, j'ai un droit de veto au conseil de sécurité qui m'a permis de stopper les velléités de certains idiots qui voulaient retourner dans le passé pour modifier le cours des batailles ou tuer certaines personnes dangereuses.

Depuis je ne cesse de marteler que chaque action du passé a déjà été joué dans un seul but, façonner notre monde actuel. Si par exemple on décide de stopper la seconde guerre mondiale nous ne sommes pas à l'abri que cela entraine d'autres conséquences désastreuses et la fin définitive de la Terre.

J'ai beaucoup de détracteur qui ne partage pas mes analyses et sortent des chiffres contredisants les miens. Je ne cède pas et je suis seul contre tous pour protéger mon invention.

Il n'est pas question de de rejouer le passé. En tout cas pas dans l'immédiat. Une fois que nous serons prêts, quand nous en saurons plus, alors nous pourrons envisager d'essayer de stopper cette maudite guerre qui a fait tant de mal. Surtout que nous n'avons jamais su d'où elle a démarré les dégâts ont été irréversible soudainement.

Simpson m'a déballé que l'armée nous manipulait.

Le noyau est dissimulé dans un petit jouet en plastique une petite voiture de mon enfance qui décore mon bureau. Stressé par ses révélations, je l'ai pris machinalement dans ma main et Sam était dans ma poche quand Reala nous a trahi et les coups de feu ont commencé.

Simpson a compris aussitôt,

─ C'est mauvais professeur, ils vont nous tuer. Si vous avez un moyen de fuir dépêchez-vous !

Il en a de bonne, je n'ai pas la moindre idée d'où aller !

─ J'ai réussi à désactiver Reala, explique Sam qui s'est activé seul en entendant les tirs. Ellis, soixante hommes attaquent en ce moment même il n'y a aucun accès, tu es en danger de mort...

Un tir a fauché le journaliste sous mes yeux. Je gémis de frousse en me mettant à ses côtés.

Il me tend un holoprisme. Un petit cube de cristal contenant des données, une de mes inventions d'ailleurs.

Sa chemise fonce d'une couleur rouge foncé, c'est mauvais.

─ Sam tu ne m'apprends rien là, verrouilles tout et trouve nous des solutions pour survivre.

Simpson gémit et ses yeux deviennent vitreux.

─ Ellis Ellis, hurle Sam. J'ai paré au plus pressé je n'ai qu'une issue de secours et des plus hasardeuses, embarque dans ta machine, j'ai lancé des paramètres, pour une date proche. Dépêche toi car ils vont attaquer à l'arme à proton.

La machine est allumée et Simpson est mort à mes pieds. Elle n'a jamais été testé, mais le départ est pour tout de suite.