- Chapitre 3.1 -
Je cligne des paupières et ouvre les yeux.
Autour de moi il n'y a rien.
Excepté du brouillard.
Enfin une sorte de brouillard.
Tellement épais que je n'arrive pas à voir à plus de dix mètres devant moi. Je regarde autour de moi et essaie de m'orienter dans une quelconque direction, mais impossible. Je suis totalement déboussolée.
Soudain je remarque que j'ai froid. Je m'observe un instant et remarque que je suis simplement vêtue d'un tee shirt manches courtes et d'un short. Pas très étonnant d'avoir froid avec une tenue pareille...
Une sorte de brise glacée me gèle les os et je me demande ce que cela peut bien être.
J'essaye de marcher et je sens que mes pieds sont mouillés. Je baisse les yeux et vois que je suis en réalité en train de marcher dans de l'eau. L'eau m'arrive jusqu'au mollet et c'est à cause de ça que j'ai froid. Aussi à cause du vent qui souffle en faisait voleter mes cheveux. L'eau est opaque. Sombre. Ça n'a rien de rassurant. Ni même de normal. On dirait plus que cette eau mène vers des fonds marins. Ceux qui vous engloutissent et qui ne vous laisseront jamais remonter à la surface. Peuplés de créatures obscènes, différentes et surnaturelles.
Je continue de marcher droit devant moi et attends de m'être enfoncé jusqu'à la taille. Je suis entièrement gelée et je claque des dents mais ce lieu est comme...apaisant. J'essaie de tendre l'oreille et d'entendre quelque chose, mais rien. Je n'entends aucun bruit. Quand je ferme les yeux, j'ai l'impression d'être totalement coupée du monde.
Petit à petit le brouillard se dissipe et je réalise que je suis dans une rivière. Enfin pas exactement.
C'était plutôt un lac.
Un lac en plein milieu d'une fôret . Des grands arbres se dressent tout autour du lac. Ils donnent un aspect assez sinistre à cette fôret bien qu'on soit en plein jour...
Le ciel gris et orageux rajoute à ce décor une touche d'hostilité.
Isabelle.
Je regarde autour de moi mais il n'y a personne.
J'ai pourtant l'impression que l'on m'observe. Et puis d'où provient cette voix ? Et puis pourquoi ce prénom ?
Isabelle.
Brusquement tout m'est revenu. Ces souvenirs que j'ai mis tant d'années à enfouir au plus profond de moi ont resurgis.
Isabelle.
C'était son prénom.
C'était ma mère.
Elle était tellement gentille et tellement douce...
Aimante, attentionée, toujours prête à rendre service et à aider les autres. En plus de ça, elle était magnifique.
Elle avait de longs cheveux bruns, incroyablement doux, et bouclés, qui sentaient bon la lavande, cette odeur bien à elle, et puis, je me souvenais d'autre chose aussi. Qu'elle souriait tout le temps.
Ma mère était la joie incarnée.
Tout simplement.
À mes yeux, elle était la plus belle personne du monde.
Mais un jour elle est partie. Je ne savais pas où, je ne savais plus quand mais, la seule chose dont je me souvienne c'est qu'elle n'était plus jamais revenue.
Et là, elle se tenait devant moi. À seulement quelque mètres de moi.
Elle me regarde, mais sans me voir. Ses yeux brillent d'un vert intense , mais elle ne semble pas m'apercevoir alors que je me tiens juste là, en face d'elle. C'est comme si elle voyait à travers moi.
Elle à l'air si triste ...
"Tu me manques tellement ma petite Elsa..." souffle-t-elle.
Ses yeux s'embuèrent de larmes. Je ne peux pas supporter de la voir dans cet état.
J'aimerais lui parler, lui dire que je suis là, la rassurer mais, aucun son ne sort de ma bouche. Je n'arrive pas à parler.
"Elsa,Elsa, où es-tu ?"
Sa voix se brise et une larme roule sur sa joue et coule le long de son cou.
"Je suis là. Maman." lui murmurai-je.
Mais elle semble ne pas m'entendre. Ne pas me voir. Ne pas sentir ma présence.
"Mamaaaaaaaaan !" hurlais-je.
Mais elle ne me voit toujours pas .
À ce moment précis je sens quelque chose se briser en moi.
Sans pouvoir me contrôler, j'éclate en sanglots. C'est trop. Je ne peux plus le supporter. Toutes les larmes que j'avais tenté de retenir depuis sa disparition, toutes les fois où j'ai refoulé ma tristesse en pensant que c'était de la faiblesse, tout ça, je l'ai laissé sortir à ce moment là. C'était celle que j'aimais le plus et elle était partie. À tout jamais.
Je m'élance vers elle et au moment où mes bras allaient se refermer sur elle, son image vola en éclats.
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