- Chapitre 12 -
Pdv James :
Lundi 23 septembre
Une semaine s'est écoulée depuis le message que Richford m'a envoyé.
Autrement dit, c'est ce soir que je vais aller au restaurant.
Je ne connais toujours pas la raison pour laquelle il m'a invité, mais je m'accorde à penser que c'est pour mieux faire connaissance. Cela fait bientôt trois semaines que je travaille sur le projet BB (Big Ben) et ce, pour Richford, toutefois j'ignore encore tout de lui.
Je jette un œil à ma montre et constate qu'il est déjà 18 heures.
Il serait peut être temps d'aller te changer, non ?
Pensais je intérieurement.
Me dirigeant vers l'armoire de ma chambre je songe à ma tenue de ce soir. Devrais-je plutôt mettre un costume, afin d'être élégant pour cette occasion ? Ou devrais-je privilégier la modestie et la simplicité en portant tout ce qu'il y a de plus classique ?
À vrai dire c'est un gros dilemme.
Je fixe le costume bleu marine que j'ai préalablement loué et fait repasser, soigneusement cintré dans l'armoire.
N'étant pas certain de le devoir, je n'ai pas emporté de vêtements adéquats, comme pour un dîner au restaurant par exemple.
Plusieurs minutes défilent et je ne fais qu' hésiter entre l'un et l'autre.
Je me décide finalement, et difficilement, pour le costume; un restaurant reste un restaurant.
***
Nous voilà installés à la table que William avait prit le soin de réserver à l'avance.
Lui aussi a opté pour un costume en velours bordeaux, brodé d'une abeille sur le bout des manches.
Il est également accompagné de son habituel mallette mais je me demande bien pourquoi il l'a prit dans un endroit pareil.
Je scrute les clients aux autres tables et remarque que la salle est déjà pleine.
- Heureusement que vous... Je veux dire que tu, avais réservé ! Sinon il n'y aurais sûrement plus eut de place, dis-je, histoire de lancer la conversation.
- Oui en effet, c'est souvent le cas dans les restaurants comme celui-ci. Si l'on ne réserve pas à l'avance, il n'y a généralement plus de place après 18 heures.
Je ris nerveusement et bois une gorgée du champagne que Richford a commandé.
Nous continuons d'échanger quelques banalités durant l'entrée lorsque Richford me lance:
- Bien. À present parlons de la vraie raison pour laquelle je vous ai invité dans ce restaurant.
Je reporte toute mon attention sur la personne devant moi, autrement dit sur William. De quoi va t-il me parler ?
- J'ai suivi de près votre travail, ces dernières semaines et je suis admirablement surpris par votre talent ainsi que par votre assiduité.
Le serveur s'approche de notre table et nous délivre les plats.
William se penche légèrement vers l'avant et me fixe droit dans les yeux.
- Il aurait fallu, pour n'importe qui d'autre, pas plus de quatre mois pour mener à bien cette tâche. Mais toi, James Evans l'as accompli en moins d'un mois. C'est tout à fait remarquable, tu m'entends ? Remarquable.
Et bien, quelle surprise ! Je suis très étonné par ces compliments venant de mon supérieur, mais aussi très ému par ces paroles. Et moi qui pensait que je stagnais...
Il prend quelques bouchées de son entrecôte et je fais de même.
- Sais tu, mon cher James comment j'ai entendu parler de toi ?
- À vrai dire, pas vraiment. Je me posais d'ailleurs la question.
- Et bien, il s'avère que mon père, qui exerçait autrefois le même métier que le mien aujourd'hui, avait rencontré une jeune femme qui possédait un collier. Mais pas n'importe quel collier. On voyait, d'après ce qu'il m'a raconté, qu'il avait été fait avec expertise, et par un professionnel extrêmement habile de ses mains. Tout était taillé, sculpté au millimètre près, chaque détail et chaque finition était à couper le souffle.
L'émerveillement de mon paternel à cet instant fut tel qu'il alla jusqu'à demander à cette jeune femme l'origine de son collier. Sa réponse ? Elle n'en a pas donné. Seulement, elle décida de laisser la carte du fabricant à mon père puis s'en alla.
Je suis sous le choc après qu'il m'ait déclaré tout cela. La seule et unique personne pour laquelle j'ai confectionné un collier est Isabelle.
Ce qui signifie que ce serait donc elle que son père aurait croisé ?
- Par ailleurs, j'ai montré tes plans à mon directeur et il a été... impressionné par ton talent. D'autant plus que tu l'as réalisé dans les plus brefs délais.
Son directeur ?
- C'est d'ailleurs pour cette raison, il se penche légèrement vers sa mallette pour en sortir une pochette, qu'il tient à ce que vous collaboriez ensemble.
Il me tend la pochette que j'ouvre avec appréhension.
Il s'agit d'un contrat.
- Si tu acceptes de signer ce contrat, tu pourras véritablement t'épanouir dans ton art et te faire une place dans ce domaine et ce, ici même, à Londres. Mon directeur est haut placé et a une réputation prestigieuse dans cette ville. Tu te feras connaître et nous, on se chargera de tout. Tes œuvres pourront pourront même être exposées dans des musées, James ! Des musées. Tu t'en rends compte ?
J'avale difficilement mon dernier morceau d'entrecôte. Ce contrat peut réellement m'offrir tout ce qu'il vient de me citer ?
Je suis si étonné par sa proposition que je reste sans voix. Il a l'air si entoushiaste a cette idée...
Voyant que je suis hésitant, Richford continue d'ajouter :
- Pour ce qui est du salaire, ne t'en fais pas, tu débuteras avec au minimum 10 000 euros par mois. Bien évidemment cette somme peut se voir augmentée si Il trouve que tu fais du bon travail.
- Par Il, tu entends ton directeur n'est-ce pas ?
- Tout à fait, réponds Richford.
10 000 euros par mois... Ça fait beaucoup plus d'argent que mon salaire de simple horloger. Mais pas si vite; pourquoi me parle t-il de salaire alors que l'on a même pas abordé le sujet de ce que j'allais devoir faire ?
- Est ce que je pourrais savoir en quoi consiste ce travail si bien payé ?
- Oh, je ne m'en inquiète pas trop, c'est tout à fait dans tes cordes, dit Richford avec détachement.
Il a clairement contourné la question.
Pendant que le serveur débarrasse nos assiettes, William continue de me parler de ce contrat et répète sans arrêt que c'est probablement la "meilleure opportunité de toute ma vie" et que si j'accepte ma "carrière décollera". Mais a aucun moment il ne me parle du travail en lui même. Je ne comprends pas pourquoi il ne veut rien me dire...On dirait bien qu'il y a anguille sous roche.
Le dîner touche à sa fin et le serveur fini par nous apporter l'addition.
Je jette un dernier coup d'œil au contrat qui pourrait changer ma vie, mais me résigne et le décline.
William est un peu déçu de ma réponse, je le vois bien.
Alors que nous nous levons afin de regagner nos logements respectifs, je me résous à lui poser la question qui me brûlait la langue.
- Est ce que je pourrais connaître le nom de ton employeur, William ?
Celui ci se retourne, réfléchis un instant puis me lance :
- C'est Tom Forest.
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