- Chapitre 12.3 -

*C'est comme si quelqu'un...avait remonté le temps.*

C'est irréaliste.
Irréaliste.

Mon corps est paralysé et je reste confuse par ce qui vient de se passer. À part moi, il n'y a personne dans cette pièce. Se pourrait il que ce soit moi, l'origine de tout ça ?

Je secoue ma tête et tente de faire abstraction de l'étrange phénomène qui vient de se produire.

Si ce que je pense, c'est à dire que j'ai d'une manière ou d'une autre remonté le temps, s'avère vrai, cela veut dire que mon père ne va pas tarder à arriver. En attendant, il faut que je trouve quelque chose.

De nouveau fixée et déterminée à atteindre mon objectif, je reprends mon enquête là où je l'avais laissée.

Je m'étais rendue compte que chercher dans chaque livre un par un, n'était pas la solution adéquate. Non seulement je n'aurais jamais le temps de tout regarder avant l'arrivée de mon père, mais si il avait tout de même quelque chose à cacher, il ne les aurait probablement pas mis dedans, mais plutôt dans un coffre ou encore dans un...Mais oui !
Un coffre fort, c'est ça la solution !

Enthousiaste à cette idée qui me redonne un peu d'espoir, je me demande maintenant où peut bien se trouver ce fameux coffre.

Il n'y a que des livres après le bureau de papa, et le tableau de maman. Le coffre est sûrement derrière l'un ou l'autre.

Je me rends au pied du mur sur lequel est accroché le tableau de ma mère et l'observe.

Elle me manque tellement...

Avant que je ne sois trop triste et décide de me mette à pleurer, je détourne le regard et me focalise sur le décrochage du tableau.

Ce dernier est bien imposant lorsqu'on se trouve en bas. Il doit bien mesurer entre 1.5 mètres et  2 mètres de largeur et 3.5 mètres en longueur.
Je pose ma main sur le tableau et y fait parcourir mes doigts. Quelques fins morceaux de peinture s'en détache, sûrement à cause du temps.

C'est vrai, mon père à fait peindre ce portrait lorsque j'avais trois ans à peine. Enfin c'est ce qu'il m'a raconté lorsque je lui ai demandé des informations dessus.

Les mains posées sur les bords du tableau, j'essaye maladroitement de le soulever. Il est plus lourd qu'il en a l'air et je peine à le déplacer.
Comme il est accroché à une sorte de clou tout en haut et que je suis trop petite pour l'atteindre, je monte sur le fauteuil pour le décrocher.
Quand j'y parviens enfin, je me rends compte qu'il n'y a rien de caché derrière. Juste le mur vierge.

Déçue, je m'empresse de le reposer à sa place, remontant sur le fauteuil.
Mais à peine l'ai-je remis en place, que mon pied dérape sur le cuir du siège et je chute sur le sol, mon genou en première ligne.
Je réprime un cri de douleur et serre les dents : je me suis écrasée de tout mon poids sur ce seul genou.

On a pas le temps Elsa, debout !

Ma conscience me rappelle à l'ordre et je me relève tant bien que mal. Je repose la chaise à sa place et vais continuer mes recherches au niveau de la bibliothèque.

Je retire chaque ouvrage de son étagère, examine le pan de bois de derrière, le repose et enchaîne avec le suivant. Je tente d'accomplir ce procédé rapidement et efficacement.

Je vais bien finir par trouver quelque chose !

Au bout d'environ une centaine de livres déplacés, je trouve une partie de derrière les livres différente des autres. Elle n'est pas lisse mais rêche. Et puis elle n'est pas au même niveau que tous les autres pans.
Je tâtonne le fond du plat de la main et toque doucement dessus.
Ça sonne creux. Ce qui veut dire que le fond a été remplacé. Il doit sûrement y avoir un compartiment secret ou un coffre fort derrière.

Pour vérifier cela, je continue sur la rangée de livres à en retirer quelques uns et le fond est le même derrière ceux là. Je les empile par terre et commence à chercher un moyen d'ouvrir...ce qu'il y a à ouvrir.

Peut être qu'il y a un code si c'est un coffre fort ?

J'observe attentivement chaque recoin et passe ma main dessus, dans le cas où mes yeux auraient raté quelques indices... Mais rien. Aucune trace de code.

Dans ce cas, c'est peut être une serrure que l'on cherche.

Je répète le processus précédent et ne remarque toujours aucune anomalie.

Je commence à m'impatienter. Pourquoi est ce que rien ne marche ! Je tape violemment dans le fond de la bibliothèque, sachant que je n'ai plus beaucoup de temps.
M'accroupissant au sol pour récupérer et reposer les livres, j'entends un léger grincement au niveau de l'endroit où j'ai frappé.

Je me redresse et n'en crois pas mes yeux. Le fond s'est ouvert ! Je me tape le front de la paume de la main.
Bien sûr, j'aurais dû y penser ! À vouloir faire trop compliqué je n'ai finalement réussi qu'à m'éloigner de la solution...

Bref. Maintenant que je suis là, je dois me dépêcher de récupérer ce que je suis venue chercher.

Derrière le pan de la bibliothèque se trouve finalement une sorte de petit compartiment dans lequel se trouve seulement trois dossiers.

Je me saisis de celui qui est le plus proche de moi et l'ouvre à la première page.

" Traque de x temporel."

Je fronce les sourcils. Traque ?
J'avoue que je ne sais pas trop quoi en penser. Je passe ce dossier dans ma main gauche et décide de regarder de quoi parle le second dossier.
Mais avant que je n'ai eu le temps de m'en emparer, une voix se fait entendre dans le couloir et se rapproche à grands pas de ce bureau.

N'ayant d'autre choix que de refermer en deuxième vitesse le compartiment et de reposer tous les livres sortis, je le fais et cours me cacher sous le bureau.

La scène précèdente se répète - inexorablement - mais cette fois ci, je n'ai rien fait tombé. Seul le dossier consulté est encore en ma possession et je le serre fermement contre moi.

Une fois que mon père s'est calmé, il sort de la pièce et va préparer son habituelle tisane.

Je sors furtivement de ma cachette pour me diriger vers la fenêtre qui donne sur le jardin.
Je l'ouvre en silence puis l'enjambe avec aisance. J'ai dû faire le mur des dizaines de fois alors je ne considère même plus les fenêtres comme un obstacle. Comme on est au rez de chaussée, je me réceptionne facilement dans l'herbe qui ne se situe qu'à deux mètres au dessous de la fenêtre.

Je suis toujours en chaussettes, faute d'avoir prévu des baskets et je me dirige à présent chez Cole, en courant.

Il faut impérativement que l'on étudie ce dossier de plus près.

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