- Chapitre 12.2 -
Pdv Elsa:
Une semaine. Une semaine que j'attends la preuve concrète que Cole et moi-même avons raison.
Mais bizarrement, c'est comme si mon père avait peu à peu prit ses précautions.
Je jette de rage un de mes coussins contre le mur de la chambre.
Il s'enferme lorsqu'il a une conversation téléphonique et demande à Ronald de rester devant la porte au cas où quelqu'un viendrait le déranger - en l'occurrence, moi - et ce Ronald s'amuse à cœur joie lorsqu'il s'agit de me rembarrer. Déjà qu'il occupait la chambre d'ami et que Cole ne peut plus venir dormir à la maison...
Enfin bon, toujours est il que je n'ai aucune preuve tangible.
Lassée de réfléchir constamment un moyen de coincer mon père en flagrant délit, je descends dans le salon pour aller regarder rapidement la télé.
En descendant les escaliers, je m'aperçois qu'il n'y a strictement aucun bruit. Pas l'ombre d'âme qui vive.
Je jette un œil à la pendule accrochée sur le mur. Elle affiche 04h13.
C'est normal, en fin de compte.
- Papa ? lançé je, hésitante.
Pas de réponse. Pourtant il est toujours en train de siroter je ne sais quelle tisane à cette heure ci, bizarre.
- Papa ! repris je.
Toujours rien.
Où peut-il bien se trouver ? Sa chambre est à l'étage, tout comme celle de Ronald. Pourtant je n'ai entendu ni l'un ni l'autre lorsque j'étais dans la mienne.
Je me dirige vers son bureau. D'ordinaire gardé, si je puis dire, par Ronald, cette fois les portes sont uniquement closes.
Je m'approche doucement sans faire de bruit et l'entre-ouvre légèrement afin d'y jeter un œil.
Mon regard scrute chaque parcelle du bureau pour voir si mon père, ou Ronald, n'y serait pas.
Une fois que je suis certaine qu'il n'y a personne, je m'y glisse et prends le soin de refermer la porte derrière moi. De cette manière, si quelqu'un arrive pendant que je suis toujours ici, ce que je n'espère pas, il ne se posera pas de questions.
Je le dirige vers le bureau situé pile en face de la porte et m'agenouille devant.
Lentement et méticuleusement, j'entreprends de fouiller chaque tiroir du bureau. Si ça se trouve, il a laissé des documents compromettants sans s'en rendre compte ?
Mais après avoir passé chaque document qu peigne fin, je me rends bien compte que non.
Tant pis. Je me relève et respire profondément. Je ferme les yeux et tente de réfléchir correctement.
Si tu avais quelque chose d'important à cacher Elsa, où est ce que tu le mettrais ?
Je me concentre sur cette question et n'arrive pas à trouver la réponse.
Pas de panique. Prends ton temps et
réfléchis.
Tout en réfléchissant, j'entreprends d'examiner la bibliothèque qui recouvre l'entièreté des murs sur les côtés.
Peut être y a t-il un indice qui pourrait m'aider là dedans ?
Livre après livre, page après page, je regarde tout. Feuilleter de manière synthétique mais rapide. Voilà la méthode que j'avais décidé d'appliquer la dernière fois que je faisais des recherches sur mes cauchemars.
Plusieurs minutes plus tard je me rends à l'évidence. Examiner chaque livre va me prendre une éternité. Le problème, c'est que je n'ai pas tout ce temps devant moi.
Alors comment faire?
Pendant que je me remue les méninges, des voix se font entendre dans le couloir.
Non, non, non !
Ne trouvant pas le moyen de sortir de la pièce, je décide de me cacher dans l'unique endroit qui me paraisse approprié pour ça. Autrement dit, sous le bureau.
Je me dépêche de rejoindre ce dernier, en essayant de rester la plus discrète possible, mais dans la panique j'oublie de reposer le livre que je feuilletais sur l'étagère, et l'emporte avec moi.
Quelques instants plus tard, mon père entre dans le bureau, téléphone à la main. Il enlève son manteau et le mode sur le fauteuil près de la bibliothèque.
Je n'entends pas très bien ce qu'il raconte, car je suis toujours en train de me disimuler. Mais le temps qu'il arrive au bureau, je suis déjà dessous.
Pitié, faites qu'il ne s'asseye pas, faites qu'il ne s'asseye pas !
Ayant enfin réussi à trouver une position qui me permette de respirer convenablement, je me concentre à présent sur la conversation qu'il entretient.
- Comment ça il n'a pas accepté ?!
-...
- Hmm. Je vois. J'aimerais tout de même connaître son nom, je pourrais peut être agir de mon côté et le faire changer d'avis.
Il fait le tour du bureau et arpente la pièce en attendant la réponse.
-...
-Aaargh, bon sang !! Quel incapable !
hurla mon père.
À mon avis, la réponse a dû lui déplaire légèrement.
BLAM! Le portable de mon père s'éclate sur le sol et se décompose sous le coup, juste devant mes yeux.
Complétement prise de dépourvue, je lâche le livre que je tenais entre mes mains, qui vient à son tour, s'éclater sur le sol.
Malheureusement pour moi, ce n'est non pas de la moquette qui recouvre le sol de ce bureau, mais bien du parquet. D'autant plus que le livre en question était relié en cuir.
Alors autant vous dire que le livre en a fait un bruit.
Mon père l'ayant également entendu, il arrête immédiatement tout son vacarme, et dirige ses pas vers l'endroit où le livre s'est écrasé.
Oh mon Dieu, qu'est ce que je vais bien pouvoir faire cette fois ?
Je ferme les yeux. Si mon père me trouve - et il ne peut clairement pas me rater - je vais tout simplement... cesser d'exister.
Rentrer dans son bureau sans son autorisation est vraisemblablement la chose qu'il déteste plus que tout. Et de loin.
J'entends sa main posée sur le fauteuil, il s'apprête à la tirer...
Puis plus rien.
Qu'est-ce qu'il de passe ?
Je réouvre lentement les yeux, pleine d'appréhension. Je ne comprends pas que mon père n'ai toujours pas...
Attendez une seconde. Où est mon père ?
Je regarde autour de moi mais ne le vois pas.
C'est pourtant impossible, il se tenait ici il y a à peine deux secondes !
Je scrute le sol à la recherche de son portable, jeté quelque minutes plus tôt mais celui ci a également disparu.
Je me relève de sous le bureau et examine la pièce. Tout est parfaitement rangé. Comme si mon père ne s'était jamais...énervé. La porte est, de son côté, toujours close, exactement comme je l'avais fermée après être entrée ici. Et le fauteuil près de la bibliothèque est... vide ? Mais j'ai clairement entendu le bruit de son manteau lorsqu'il l'a posé sur celui ci !
Une longue minute s'écoule avant le moment où je le réalise.
Ne me dites pas que...
Tout est redevenu parfaitement à la normale. Ou plutôt devrais-je dire, tout est revenu à sa place exacte avant que mon père ne rentre.
C'est comme si quelqu'un...avait remonté le temps.
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