Prologue
Je m'appelle Elliko...
Je ne sais pas quand je suis née, ni où exactement. Je sais juste qu'un éboueur m'a retrouvée quelques jours après ma naissance à demi-morte dans une poubelle. Les pompiers ont estimés que j'avais 5 jours. Peut-être plus, peut-être moins. Et pour être honnête, c'est très frustrant de ne pas connaître sa date d'anniversaire. J'ai été admise à l'hôpital très peu de temps après que l'on m'ait découverte. Je présentai beaucoup de problèmes, je n'avais pas été nourrie et j'avais été placée dans un endroit peu hygiénique. J'avais été abandonnée, dans cette poubelle, dans l'espoir que personne ne me retrouve et que je meure. Je préfère penser que c'est à contrecœur que mes parents ont essayé de me tuer, parce qu'ils étaient pauvres et que s'occuper d'un enfant demandait beaucoup d'argent.
Alors que les médecins songeaient sérieusement à se débarrasser de moi, car personne ne voulait d'un enfant ayant besoin de soins médicaux plutôt onéreux, un jeune couple de professeurs français ayant récemment hérité, débarquèrent à Tokyo afin de commencer une nouvelle vie, et eurent vent de mon histoire. Ils purent payer les lourds soins médicaux dont j'avais besoin. Je suis restée un moment entre la vie est la mort, mais j'ai quand même été sauvée. Je me suis longtemps demandé si c'était une bonne nouvelle. Les papiers d'adoption aussitôt remplis, j'étais prête à commencer une nouvelle vie.
Prête ?
Pas tout à fait...
Malgré tous les soins que je reçus, quelques problèmes ont persisté : une difficulté à manger qui a provoqué une anorexie sévère, des troubles de la mémoire qui ont entraînés de sérieuses lacunes à l'école... Mes cheveux ont également une couleur anormale. Mon corps de produit pas -ou très peu- de mélanine, ce qui fait que j'ai les cheveux tout blancs. Vous mélangez tout cela et vous obtenez une exclusion sociale. Les gamins de mon école me trouvait trop maigre, trop nulle, trop bizarre, pas comme eux... J'ai subit des insultes, et parfois même des coups... Et bien sûr, on ne leur disait rien. C'est en partie pour cela que je déteste et que j'ai peur des enfants. Ce que j'ai vécu m'a fait comprendre que derrière ces figures angéliques, insouciantes et rieuses se cachait de véritables tyrans manipulateurs, prêts à utiliser les plus pires moyens afin d'arriver à leur fins, pour finalement user de leur pseudo-insouciance et de leurs fausses larmes pour être graciés. Heureusement que j'étais accompagnée de Yumika. Quand je l'ai rencontrée, j'ai cru que j'allais enfin être heureuse. Si seulement j'avais su, je ne me serais pas réjouie trop vite...
Pendant dix-sept ans, j'ai vécu au Japon. Je suis allée dans une école japonaise et je parlais couramment le français à la maison avec mes parents. Quand j'avais 5 ans, je n'aimais pas aller à l'école car je savais que là-bas m'attendais des regards pesant et des cours très difficile à suivre. Pendant l'année de mes 7 ans j'ai rencontré quelqu'un qui a changé ma vie. Yumika, qui s'était fait moquée et exclure des groupes à cause de sa petite taille et de son surpoids. Je lui dois ma vie, sans elle, je pense que jamais je n'aurais pu écrire ceci... Un jour, elle m'a avoué avoir tenté de se suicider car les moqueries des enfants pesaient trop lourd sur ses petites épaules. J'ai beaucoup pleuré ce jour-là, car moi aussi, j'avais essayé... On se soutenait l'une et l'autre, et c'est grâce à elle que j'ai pu avancer dans la vie. Ce fut grâce à elle que j'arrivasse à vaincre mon anorexie. On se comprenait mutuellement, nous étions très différentes mais nous avions vécu la même chose. Nous étions tellement proches, impossible de nous séparer.
Mais voilà, les bonnes choses ne durent jamais éternellement. Mes parents, des français pure souche, ont décidé de rentrer chez eux, dans leur bon vieux pays qu'est la France. Au début, j'ai cru que c'était une blague. Puis j'ai cru qu'ils repartaient tous les deux et que moi, je restais ici car ils n'oseraient jamais me détacher de mes racines, de me séparer de mes repères. Puis j'ai compris. J'ai hurlé, j'ai pleuré, je les ai suppliés de rester ici. Mais non, après tout je « n'ai que 17 ans », et vivant chez mes parents, je n'avais pas le choix.
Quand je l'ai annoncé à Yumika, nous avons beaucoup pleuré. C'était comme si quelqu'un nous enlevait un organe vital.
C'est comme ça que je me suis retrouvé, à l'aéroport de Tokyo, en train d'enlacer ma meilleure amie, ayant du mal à réaliser qu'après tout ce que nous avions vécu ensemble, nous devions nous séparer. Pour toujours... Je suis rentrée dans l'avion en me retournant vers mon pays, avec une pointe de tristesse, sentant une partie de moi rester sur cette terre. J'ai passé le reste du voyage à pleurer et à être très désagréable avec qui que ce soit. J'avais laissé ma vie derrière moi. Je n'étais plus qu'une enveloppe corporelle vide...
Après d'interminables et pénibles heures de vol, la France. Quand je suis descendue de l'avion à l'aéroport de Paris, j'ai pensé "C'est moche. Tout triste, tout gris. Jamais je n'aimerai ce pays tout laid." Mes parents, eux étaient absolument ravis d'être rentrés "chez eux". Et moi alors ? Je n'étais pas contente d'être là, ce n'était pas chez moi, je voulais rentrer.
Je n'aimais pas la France, je n'aimais pas les français, je n'aimais rien. Les inconnus dans la rue me jugeai et me regardai de travers. J'avais l'impression de revivre mes premières années d'école, et c'était horrible. J'étais très désespérée, et pourtant ma descente aux enfers ne faisait que commencer...
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Ça y est, j'ose enfin "l'Aventure Wattpad"...
J'espère que ce prologue vous à intrigué et vous à plu ^^
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