Chapitre 14
En ré-écoutant Blank Space de Taylor Swift ça m'a fait sourire car elle me faisait penser à ce chapitre alors j'ai voulu l'ajouter en média ;) Je vous la conseille à partir de l'arrivée de "l'ange tatoué" et Lucie à la table :p
*********************************************
Lucie se regarda une dernière fois dans le miroir. Elle aurait juré que son reflet montrait une autre femme qu’elle. Celle-là avait de beaux cheveux ondulés noirs, un regard bleu intrigant et une bouche magnifiquement peinte d’un bordeaux qui rappelait son vernis à ongles. Sa robe qui se présentait comme un bustier noir, soulignait à la perfection sa taille de guêpe. La jeune femme mit sa escarpins et détourna son regard de la glace. Elle prit une veste en jean pour casser cet effet habillé et s’en alla avec son sac à main.
Thomas l’attendait comme convenu devant son immeuble près de sa moto. Il avait une veste en cuir et un jean délavé qui lui donnait un air viril qu’elle trouvait très désirable. Il reluqua très rapidement Lucie et lui offrit son merveilleux sourire en coin dont lui seul avait le secret.
_ Tu es magnifique
Il avait prononcé ses mots droit dans les yeux d’un ton si sérieux que cette affirmation donnait l’impression qu’elle ne pouvait être justifiée sous aucun prétexte. Lucie avait murmuré un petit « merci » tellement doucement qu’elle se demandait s’il l’avait entendu avant qu’il ne l’embrasse passionnément. La respiration de la jeune femme devenait légèrement haletante jusqu’à ce qu’il se détache de son étreinte.
_ Tes lèvres sont tellement douces, déclara-t-il d’un ton charmeur lorsque leurs visages étaient encore très proches
La montagne de compliments que son danseur lui adressait la berçait et lui donnait l’impression d’être dans un autre monde. Sa présence si douce et agréable lui enlevait l’image misérable qu’elle se faisait de sa vie.
La brune s’assit à l’arrière de la moto et se blottit au dos de son ange tatoué. Lorsqu’il démarra, elle regretta d’avoir passé tant de temps à se coiffer car le vent frappant son visage était en train de ruiner sa coiffure. Les bâtiments défilaient de plus en plus vite et la jeune femme aurait voulu crier pour promulguer sa liberté soudaine à tous. Elle posa sa tête sur le dos de Thomas et se laissa bercer.
Lucie s’écarta à contrecœur de Thomas lorsqu’ils arrivèrent et ils entrèrent dans la même salle où elle avait dansé avec lui pour la première fois. Heureusement cette fois-ci personne ne les attendaient et ils seraient seuls.
Ils s’assirent sur une table vers la piste de danse et un serveur leur apporta des boissons.
_ Tu as revu Jessica récemment ?
Lucie secoua la tête. Jessica, ce même nom qui lui inspirait auparavant tant avait un sens confus à présent. Jess n’avait-elle pas une emprise néfaste sur elle ? Celle-ci n’avait jamais cru son aînée mais maintenant que Thomas le confirmait elle ne pouvait le nier. Sinon comment expliquer le fait qu’elle avait eu une relation avec Anthony alors qu’ils étaient encore ensembles ? Lucie secoua la tête nerveusement. Elle ne voulait plus penser à ce mauvais moment.
Thomas plissait des yeux comme pour analyser les réactions de Lucie.
_ Je sais que tu as un tas de choses à lui reprocher, n'est-ce pas ?
La jeune femme haussa les épaules puis finit par acquiescer.
_ Bien sûr…
Elle aurait voulu lui énoncer chacun des coups bas que la blonde lui avait fait mais elle n’en trouva pas la force et se tût.
_ Comment cela se fait-il que tu lui en veuille autant, finit-elle par demander après un instant
Ses joues rosirent, elle avait pris de l’assurance en lui osant lui poser cette question. L’homme tatoué quant à lui hésita.
_ J’ai bien remarqué comme elle te fait souffrir – il marqua une pause et soupira langoureusement – je connais bien ce genre de filles et ce n’est vraiment pas mon truc
Il semblait mystérieux en cette dernière phrase. Comme s’il évoquait une sorte de « passé tumultueux ». Cette idée ne la faisait sourire qu'à moitié.
J’ai bien remarqué comme elle te fait souffrir. C’était comme s’il avait lu dans son esprit un secret qu’elle ne s’était jamais avouée. Comment savait-il tout ceci ?
La chaleur de la pièce rendait sa respiration difficile mais elle passa outre.
Il mit sa main sur celle de Lucie. Son contact chaud et électrique la rassurait.
_ Tu as raison, c’est sûr, affirma la jeune femme repensant à Jess
Lucie se retenait de pleurer en repensant à l’époque où elle ne le connaissait pas. Cette même époque où elle se sentait si seule et mal dans sa peau, mais ne s’était-elle pas toujours sentie ainsi ? Non, lui souffla sa pensée. En effet, elle ne sentait plus ainsi à présent.
_ J’ai toujours cru que je ne méritais pas d’être heureuse, comme si en sa présence, seule elle devait être satisfaite
La jeune femme marqua une pause se rendant compte qu’elle tendait vers les confessions à cet instant précis mais vit que son interlocuteur l’écoutait attentivement. Elle reprit une gorgée de l’alcool à moitié vide devant ses yeux, cul sec.
_ Elle s’est toujours arrangée pour me laisser seule sur le côté lorsqu’il s’agissait de garçons
Lucie écarquilla les yeux. Venait-elle d’avouer ceci ? A voix haute ? Il fallait qu’elle se taise, son comportement était malsain. Jessica avait été attentionnée avec elle certaines fois, n'est ce pas ? Elle avait tout de même du mal à se croire elle même.
_ J’ai cru que tu allais tomber dans ses bras, comme tous les hommes le font
La jeune brune ravala les larmes qui lui montaient. Thomas serra fort la main de Lucie pour lui montrer son soutien.
_ Jamais je n’aurais pu, ce n’est vraiment pas mon genre, avoua-t-il
Un sourire malicieux s’esquissa sur le visage de la jeune femme.
_ Alors quel est ton type de filles, le questionna-t-elle
Le sourire en coin du tatoué se transforma en un rire franc. Il se frotta le derrière du crâne d’un air gêné.
_ C’est difficile à dire…
Lucie soutenait son regard d’un air de défit.
_ Je n’aime pas les filles entreprenantes et superficielles
La jeune femme haussa un sourcil, l’incitant à développer
_ J’aime bien les filles naturelles, pas celles du genre autoritaires, tu vois ?
Il rigola nerveisement et continua.
_ Ce doit être parce que je le suis, sourit-il
Lucie ne voyait pas où il voulait en venir.
_ Je suis prof de danse, je suis autoritaire
Lucie acquiesça dubitative.
_ Donc je ne m’entends pas avec les femmes qui le sont comme moi
Il baissa la tête et apporta le verre vers sa bouche puis bu le cocktail qui se présentait dans le récipient avant de le reposer sur la table.
_ Tu danses, interrogea-t-il tout en se levant
Lucie hocha la tête. Cette proposition la réjouissait. Ils se dirigèrent alors vers la piste de danse où des couples dansaient de manière amateur. Il s'approcha lentement d'elle et passa ses mains autours de ses hanches avant de danser en rythme avec la musique.
_ Tu es si sexy quand tu danses, lui murmura-t-elle avec assurance
Elle ressentait soudainement le besoin d’être plus proche de lui.
Après une danse effrénée, Lucie se rassit tandis que Thomas alla leur chercher de quoi grignoter.
Il y avait une longue file et elle observa une jolie femme qui devait avoir environ 25 ans ou plus qui reluquait discrètement le danseur aux tatouages. Elle semblait terriblement attiré par lui et malgré la fragilité qu’elle dégageait – en apparence sûrement – elle l’aborda.
Lucie sentait une vague de colère en elle et le sang lui monter aux joues. Que lui arrivait-elle ? Pourquoi s’énervait-elle ainsi ? Elle ne savait pas comment son ange tatoué pouvait répondre et guetta sa réaction à distance. Cette fille semblait vraiment son genre et cela effraya la jeune femme.
Elle essaya de lire sur les lèvres de Thomas mais en vain. Il lui parlait avec cet éternel sourire en coin qu’elle pensait être la seule à déclencher et vit qu’il se rapprochait dangereusement de l’inconnue qui feintait la timidité. Il n’y avait aucun doute sur le fait que ce n’était qu’un jeu. Même Lucie l’avait comprit, malgré sa naïveté. Il n’y avait aucun doute de même sur le fait qu’il la draguait ouvertement et la brune sentit sa respiration devenir difficile. Quelque chose la serrait dans sa poitrine et s’en était insupportable.
Julie l'avait prévenue, ce n’était pas une relation de longue durée, il n’était en aucun point son petit ami comme elle l’espérait intimement, ils avaient juste une relation purement sexuelle et sans sentiments. Elle n'avait donc pas à éprouver de la jalousie. Pourquoi cela faisait-il si mal ? Les larmes commençaient à couler unes à unes sur les joues de Lucie et elle enfouie sa tête entre ses mains. Elle voulait juste s'en aller. Vivre sa petite vie de misérable célibataire. Son rêve avait duré trop longtemps. Elle ne devait pas se faire d'illusions.
Lucie essaya de se remémorer la discussion qu'ils avaient eu un temps avant. Elle s'était livrée à lui en lui confiant des horreurs sur Jessica qui ne le méritait pas. Sa poitrine se resserrait de plus en plus et respirer devenait un vrai supplice pour elle.
Lucie dévisageait toujours les deux aux bars et même s'ils ne s'embrassaient pas – et heureusement – la jeune femme en face de lui commençait à se montrer entreprenante. Elle battait des cils d’un air niait, selon Lucie, et soudainement Thomas fit volte-face et vit Lucie qui les dévisageaient en pleurs. Celle-ci avait honte de se montrer si faible et émotive devant lui et le visage du danseur affichait de la stupeur. Il secoua la tête frénétiquement et salua froidement la jeune inconnue après avoir prit des boissons et de quoi grignoter comme il était convenu à la base. Elle essuya ses larmes d’un revers de la main tout en se levant.
_ Lucie, l’interpella-t-il, je suis désolé je me suis laissé distraire
Thomas n’avait plus du tout cet air rieur et semblait terriblement désolé, cependant Lucie n’en faisait pas attention.
_ Si tu veux vraiment savoir je n’ai même pas apprécié ce moment avec elle
L’homme semblait terriblement mal à l’aise. Comme s’il ne savait quoi dire. Même à cet instant là Lucie le désirait. Ne pouvait-elle pas passer outre ce qu’il venait de se passer ? Lucie comprit alors qu’elle s’était emballée pour un rien. Ce n’était qu’un amusement qu’ils prenaient Thomas et Lucie et elle ne pouvait pas changer la situation. N’était-ce pas déjà assez ? Il lui avait apporté tant. Ce n’était pas le moment de tout gâcher. Elle n’était pas dans un conte de fée mais dans la vraie vie et le réel romantisme ne se traduisait que par cela. Elle afficha un léger sourire.
_ Ne t’inquiète pas c’est bon, pouffa-t-elle
Un sourire se forgeait sur le visage de Thomas. Il semblait rassuré.
_ Je sais bien que ce n’est pas une vraie relation que l’on a, ce n’est qu’un jeu, non ?
L’homme tatoué en face d’elle semblait perdu mais hocha la tête pour montrer qu’il était d’accord avec cette affirmation.
Ils partirent tôt tout de même car Lucie ne voulait plus tarder. Lorsqu’elle l’avait quitté et était rentrée chez elle, la jeune femme avait toujours du mal à respirer. La douleur était revenue et Lucie n’en était plus habituée. Malgré le détachement qu’elle avait essayé d’avoir, elle éprouvait une profonde mélancolie et solitude. Finalement elle appela Jessica, en omettant évidement de parler de « l’accident » du jour même, mais lorsqu’elle raccrocha, Lucie se sentait toujours aussi seule qu’avant le coup de fil. Son amie n’avait cessé de lui poser un tas de question et lui adresser un bon nombre de reproches et la brune regretta de lui avoir téléphoné. Maintenant elle se sentait encore pire. Jessica était sans aucun doute autoritaire, mais aussi agressive, rajouta-t-elle à l’affirmation de Thomas. Elle voulait arrêter de penser à lui. Elle le voulait désespérément mais ne le pouvait décidément pas.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top