C H A P I T R E 4 🌷
Souvent papa faisait des rechutes dans ses pleurs. Il n'était plus le gendarme beau et fort que j'admirais tant. Il se lisait sur son visage l'impuissance de celui qui a pensé savoir tout, pouvoir tout. Ses nuits étaient longues, cinq fois il se réveillait, chaque fois à cause d'un nouveau cauchemar. Il avait fini par m'avouer qu'il n'y arrivait plus avec la vie. Que c'étaient là ses limites et qu'il en était désolé et humilié.
J'avais été obligé de me trouver un job d'été, chez Jacques le Fortier. Pour subvenir aux besoins de la famille, surtout du petit David. Je n'avais plus le temps de faire du vélo ou de parler avec Emma. Trois longues semaines s'étaient écoulées, où elle et moi nous ne nous parlions plus que dans le souvenir.
Quand mon papa s'était retrouvé un travail au ministère de l'exécution, j'avais pu arrêter le mien, au grand regret de Jacques le Fortier, d'une certaine manière j'étais pour lui le fils qu'il n'avait jamais eu.
J'avais enfin pu revoir Emma, ma meilleur amie. La timidité naturelle lors des retrouvailles s'était vite estompée et nous avions parlé et ri comme au temps d'autrefois. Beaucoup de bêtises furent dites dans cette enceinte de familiarité retrouvée. Et ensuite, le moment tant attendu. Elle avait sorti le violon de son étui avec une précaution infinie. Elle avait frappé les premières notes et le morceau était sublime, David et moi en étions charmé.
Et je me souviens qu'il disait : « Bavo ! Bavo ! », en tapant des mains avec sa petite voix d'oiseaux.
Un soir, une fois rentré, il y avait un cadavre qui jonchait sur le seuil de la porte. Il avait un écriteau qui disait : « une pièce s'il vous plait. Je m'appelle John ». Il ressemblait à un cadavre de guerre qui aurait coltiné un mal pendant un siècle. C'était un spectacle épouvantable. J'avais bouché la vue à David, sortit une clef de mon manteau, l'air dégoûté. Heureusement, la porte ne m'avait pas résisté. Puis, je m'étais perdue à l'intérieur des murs.
Un cadavre sur le seuil de notre porte, j'avais peut-être divagué ou peut-être que des gens l'avaient mis là pour se venger car nous étions riches, ou qu'il s'était retrouvé là par hasard suite à la grande épuration des samedis après-midi, ou qu'il s'était simplement suicidé devant notre porte. Peut-être.
À suivre...
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🎆Kiss from Isa Wey🎆
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