Chapitre 61
Chapitre LXI
Journal de Cassiopée
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Ce n'est pas de ta faute, Erwan, ce ne sera jamais de ta faute. Tu as été en tout et pour tout tout ce que le monde aurait jamais pu m'offrir. Tu as été tout ce qu'une vie peut être, tu m'as offert tout ce qu'on peut vivre, tu m'as offert ton cœur et je t'ai donné ma vie. Erwan. Mon ange, mon amour. Erwan, ce n'est pas de ta faute. Ce ne sera jamais de ta faute. Tu as dessiné des horizons et créé un ciel là où je n'arrivais plus à ouvrir les yeux. Tu as pleuré des rivages et murmuré les ouragans. Mais ce n'est pas ta faute. Et je t'aime, Erwan, tu sais, je t'aime plus que tous les amants de l'histoire ensemble et plus encore. Je t'aime comme j'aime la vie. Je t'aime comme j'aime vivre. Je t'aime plus que je ne pourrai jamais te le dire, je t'aime plus que je ne pourrai jamais exister.
Je t'aime comme la Terre, je t'aime comme la vie.
Je t'aime plus que les rayons du soleil sur la glace en hiver et les arcs-en-ciel de la pluie.
Tu sais, Erwan.
Ce n'est pas de ta faute, et ce ne sera jamais de ta faute.
Tu m'as donnée plus que j'ai pu rêver, et tu m'as inventé des rêves.
Et tu m'as montré que je croyais plus en le bonheur et en la vie qu'en l'humain. Tu m'as montré que ces rêves qu'on avait ensemble étaient peut-être trop grands. Je crois que c'est ça, Erwan. Je crois que j'aime trop les hommes, que j'aime trop le monde, que je vois tout en plus vif, en plus coloré, en plus brillant. Je crois que mes rêves sont trop grands. Je crois que ma passion est trop féroce.
Je crois que c'est ça qui m'empêche de vivre.
Peut-être que c'est ça, la solution.
Erwan, mon amour, monange...
Peut-être que ça fait dix-sept ans que je meurs de trop aimer.
Peut-être que je meurs d'amour, peut-être que je me tue à coup de vie.
Et peut-être juste que je ne suis pas faite pour cette existence-là. Peut-être que je ne suis pas prête à aller de désillusions en désillusions. Peut-être que je refuse d'admettre de ne pas pouvoir choisir d'aimer, choisir de vivre, et choisir de mourir. Avoir le choix. Erwan, on a le choix, tout le temps, partout, et j'ai le choix, maintenant.
Je ne veux pas que tu m'en veuilles, parce que je meurs heureuse.
Ne me déteste pas. Ne me hais pas. Perdre ton amour serait comme mourir une deuxième fois.
Vis.
Vis, de ce désir qui m'a tuée. Vis de ce désir d'aventures, de passions et de trésors que ce monde m'a empêchée d'accomplir. Et aime. Aime comme si tu vivais pour ça. Parce que je crois que je vivais pour ça.
Erwan, mon amour, n'oublie pas. N'oublie jamais.
Je pars heureuse.
Et je te promets, Erwan...
Je te promets que je n'ai plus mal.
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