Kurt sort de son bureau très en colère. Sa mère vient le rendre visite, il ne s'attendait pas à ça. Avec son assistante-associée qui n'arrête pas de le réprimander et sa mère qui pleurniche à tout bout de champ, il risque d'exploser. Il se lève devant le bureau de celle-ci et décide de l'importuner.

- Stacy !

De son bureau, elle sursaute en écoutant son nom. C'est vrai que ça fait deux semaines qu'ils sont revenus d'Ontario. Son patron étant plus exécrable que jamais.

- Stacy ! Dans mon bureau !

Et rien que l'écouter crier, satisfaisait notre chère assistante-associée. Elle sort enfin de son bureau, pourtant, il y a une porte qui le relie à celui de Kurt.

- Me voici !

Kurt, toujours face à la vue magnifique devant lui, ressemble à un mannequin. Son costume trois pièces Harmani le met terriblement en valeur. Il parle sans même se retourner.

- Ma mère arrive dans quelques minutes, la réceptionniste vient de m'en faire état.

- Bien Monsieur, que dois-je faire ?

- Essayer de la garder avec vous pendant longtemps.

Ne serait ce pas une manière de la punir ? Après tout, Kurt sait à quel point sa mère peut être envahissante, agaçante et surtout bonne comédienne.

- Oh, je vois, dit-elle pas le moins stressée du monde. Vous voulez que je fasse le sale boulot, n'est-ce pas ? D'accord !

Surpris, Kurt se retourne vivement. Tout le monde connaît à quel point Annie Lans est difficile à vivre.

- Ok. Vous pouvez disposer.

Stacy se lève de sa chaise, non sans exagérer sur la lenteur avec laquelle elle le fait.

Kurt, toujours surpris, la regarde se lever d'une lenteur d'un escargot.

- Vous allez vous dépêcher, oui ?

Elle sursaute à cause du ton élevé qu'il prend. Elle lève les bras au ciel en signe de capitulation.

- C'est bon, c'est bon, j'y vais !

Elle sort rapidement du bureau, avec un sourire vainqueur. Dès qu'elle met pieds dans le sien, quelqu'un frappe à la porte. Elle s'asseoit tel un grand patron.

- Entrez !

La porte s'ouvre sur une femme mûre d'âge. Les rides sur son visage et ses cheveux gris en témoignent.

- Oh, madame Lans. Bienvenue chez moi !

Elle se lève immédiatement pour embrasser sa visiteuse.

- Je t'ai déjà dit de m'appeler Annie. Et arrête de me vouvoyer, je ne suis pas si vielle que j'en ai l'air.

Elles s'assoient toutes les deux sur le canapé trois places de couleur bleue en face de la porte. Le bureau de Stacy n'est pas aussi grand que celui de son patron, mais il est très beau. Elle aussi, a une salle de bain pour elle. Elle a agencé son espace avec des couleurs assez vives pour donner un peu de peps. Son bureau est noir, la pièce est légèrement circulaire ce qui donne l'illusion que ça bouge.

- Alors, j'ai vu des photos sur Facebook. Mon fils c'est comporté comme un gentleman envers toi. J'espère qu'il ne t'a pas causé de désagrément quand vous êtes rentrés ?

- Pas le moins du monde, Annie. Grâce à tes astuces, je sais comment me comporter avec mon cher patron. Tout à l'heure, il a essayé de me faire peur en me disant que tu viendrais et que je devais te prendre en charge.

Les deux femmes se mettent à glousser comme des adolescentes. En lui donnant cette tâche, Kurt s'imaginait sûrement que son associée perdrait pied face aux exigences de sa mère. Mais, ce qu'il ignore c'est que ces deux femmes s'entendent à merveille. Il y a deux ans, lorsque la mère de Kurt est revenue de voyage, son fils n'était pas au bureau. Entant qu'assistante, Stacy l'a reçu d'une manière agréable, ce qui a beaucoup plu à Annie, car les anciennes assistantes avant elle, avaient des airs de snobs. Oui oui, des snobs !

- Je me demande bien ce qu'il est entrain de faire en ce moment.

- Moi je sais, il est probablement entrain de vouloir espionner notre entrevue, mais comme il est trop fier, il ne le fera pas. Il attendra je ne sais combien de minutes avant de débarquer dans mon bureau.

Elles éclatent de rire cette fois-ci. Trois ans que Stacy a appris à gérer les sautes d'humeur d'un boss trop dur. Il faudrait bien la féliciter, vous en dites quoi ?

~•~

Tourner en rond dans son bureau ne l'aide pas. Ça fait une heure que sa mère est arrivée. Celle-ci n'a même pas cherché à le voir, elle est directement partie chez son assistante. Après tout, c'est lui seul qui a eu cette merveilleuse idée de toujours la renvoyer voir Stacy.

Il quitte la belle vue que l'offre sa baie vitrée, il appuie sur l'interphone.

- Martha, dans mon bureau.

La secrétaire, quoi que plus âgée, se hâte de s'exécuter. En un rien de temps, elle apparaît dans le bureau.

- Asseyez-vous.

A quoi il joue ? se demande Martha. Jamais il ne lui a demandé de s'asseoir dans son bureau.

- Bien, j'ai quelques questions à vous poser.

L'étonnement peut se lire sur son visage. A quarante ans, les marques de vieillesse communément appelées rides ont débuté leur ascension sur son visage. Mais jamais il ne l'a demandé ça !

- D'accord Monsieur. J'y répondrai si j'ai la réponse.

Tu me mentiras, oui ! Kurt voulait lui lancer ça au visage, mais la pauvre femme n'avait rien demandé. La colère qu'il ressentait envers sa mère et son assistante ne devrait pas importuner les autres employés.

- Bien, ma mère est-elle toujours dans le bureau de Mademoiselle Da Silva ?

- Oui, Monsieur. Elle y est.

- Ok. Vous devez connaître la famille de Stacy, n'est-ce pas ?

- Oui, c'est exact Monsieur.

Martha se sent soudain mal à l'aise. En quoi ces questions le concernent-il ?

- Bien. Pouvez vous m'en parler ? Combien sont ils ?

Sceptique, Martha le regarde d'une drôle de manière. Devrait-elle lui dire ? ou devrait-elle se taire ? Bon, après tout, elle ne fait rien de mal.

- Eh bien, mademoiselle Stacy est issue d'une famille qui vient de Brétigny, la ville voisine à Ontario. Son père, Robert Da Silva, est un grand fournisseur de bois, il a une usine à Brétigny et à Ontario, il est sur le point d'en ouvrir ici à Mogerto. Sa mère, Clara Da Silva, est une femme au foyer qui s'est battue pour donner une bonne éducation à ses enfants...

Kurt assimilait les informations qu'il recevait de Martha. Il avait entendu parler de cette usine, mais jamais il n'aurait imaginé que c'est Stacy qui en recevrait comme part d'héritage si jamais son père venait à mourir. Il se sent subitement idiot de penser à la mort de quelqu'un qui va super bien.

- ...Le frère aîné, Jérémie n'a pas de vie stable. Il voyage par-ci par-là, ça fera bientôt dix ans qu'il ne se fait pas voir. Amandine, la deuxième est mariée à un médecin généraliste et ils vivent la belle vie. Quant à Stacy, vous savez qui elle est ! Une vraie boule d'énergie qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle a été malade au début de ses études et elle a dû faire face à de nombreuses situations critiques. Mais aujourd'hui elle a dépassé tout ça...

Scotché aux lèvres de Martha, Kurt ne se rendait pas compte que cette histoire le captivait. Sa secrétaire était issue d'une famille modeste mais qui a les moyens de se payer un voyage au bout du monde. Il connaît une partie de la vie de son assistante, et il aimerait bien savoir ce qu'elle a eu comme maladie.

-... Elle s'entend bien avec les gens qu'elle rencontre. Elle est très conviviale et elle sait mettre les gens à l'aise.

Ça, il s'en était rendu compte au dîner avec Stewart et sa femme. C'est surprenant la rapidité avec laquelle elle s'est familiarisée à eux.

- De quelle maladie souffrait-elle ?

Se rendant compte qu'elle en avait trop dit, Martha se lève précipitemment.

- J'ai beaucoup de choses à faire, veuillez m'excuser.

Entant normal, il l'aurait renvoyé d'un tel affront. Mais là, il était tellement concentrée à réfléchir sur la vie de sa future associée qu'il laisse passer pour cette fois. Intrigué par cette femme qui ne cesse de se montrer hautaine envers lui, il se décide de creuser un peu plus.

Que va t-il bien pouvoir découvrir ?

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Kiss😘😘 and love💞💞

Stéphanie 🖤