Chapitre 38
Cela fait maintenant deux semaines depuis l'accident. Pour la première fois, Stacy ne se sent pas prête pour aller travailler et elle le fait comprendre à son patron. N'ayant jamais demandé de repos sauf quand elle tombait gravement malade, Kurt lui permis de rester. En ce mercredi matin, la blonde fut prise de vertige juste après avoir déjeuné, ce qui a aidé le brun à rapidement lui accordé sa journée.
— Tu devrais te reposer aujourd'hui. Je ne voudrais pas te trouver entrain de traiter un dossier ou entrain de demander des comptes à Lupita. Tu restes à la maison.
Ils étaient tous deux debout à côté de la nouvelle Mercedes grise de Kurt. Lui vêtu d'un ensemble bleu nuit et d'une chemise blanche, alors que sa belle porte une robe rose à pois bleus, ses cheveux ayant repoussé depuis son dernier tour chez le coiffeur, lui arrivent à présent au dessus de la poitrine.
— Je te promets, ô grand maître de rester ici dans ce beau et magnifique palais pour me reposer.
Elle fait une révérence exagérée avant de se redresser, droite comme un I, telle une servante devant son maître. Le brun avait maintenant une idée du côté comique de sa belle, et il aimait tellement les petits rôles qu'elle prenait quand elle boudait ou qu'elle voulait le faire tourner en bourrique. Il se mit à rire pendant un bon moment avant de se ressaisir.
— Je compte faire un tour dans mon appartement, dit-elle après qu'il l'ai embrassé. Je dois trier tous mes vêtements qui y sont, j'ai l'impression d'avoir grossi. J'irai donc avec Mandy pour m'en acheter quelques uns.
Le brun réfléchit un instant, et se rend compte que ça pourrait vraiment lui changer les idées.
— J'accepte votre demande, ô très cher servante ! Cependant, n'oubliez pas de vous ménager, je ne voudrais pas revenir vous trouver entrain de perdre la vie à cause d'une simple tache.
La blonde est d'abord étonnée de la manière dont son homme lui a répondu avant de rire comme une folle.
— Je... je ne te sa... savais pas si co... comique, mon cher monsieur, bégaye t-elle en reprenant son souffle. Mais je te promets de ne pas trop forcer, et je prendrai aussi mes médicaments.
— Bien, je dois y aller avant d'être en retard. Passe une bonne journée, mon amour. Je t'aime énormément.
Il se rapproche d'elle et l'embrasse langoureusement.
— Je t'aime aussi mon Kurt Lans à moi, dit-elle avant de le relâcher. Sois prudent et prends soin de toi.
Le brun l'envoie un bisou volant avant de s'installer dans la voiture et de s'en aller. Stacy reste là pendant un moment, réalisant à quel point elle est amoureuse de cet homme. Ça peut paraitre cliché de vivre avec un homme qui lui a mené la vie dure pendant des années et dont elle est à présent folle amoureuse.
Durant ces deux semaines, Stacy a rendu visite à son frère après le boulot. Malgré la colère et la tristesse que lui a causé son départ, elle espérait qu'un jour il revienne sain et sauf. Et le voir dans ce lit d'hôpital lui rappelait atrocement qu'elle avait failli perdre Kurt de la même manière.
— Marie, je vais rejoindre ma sœur. Tu prendras bien soin des filles s'il te plait.
La gouvernante était ravie de travailler dans cette maison. Cela fera bientôt cinq mois qu'elle y est et elle a l'impression de faire partie de la famille. Dans son ancien poste, on lui donnait toutes sortes de boulot qui ne correspondaient pas à son statut de gouvernante. Alors qu'ici, elle s'occupe des enfants en premier lieu et de la cuisine aussi. Une femme comme Stacy n'apprécie pas que cette dame fasse tout, ainsi elle prend souvent les filles avec elle ou alors elle cuisine de bons petits plats, permettant à Marie de s'occuper de la maison sans déconcentration.
— Je le ferai, madame.
— Mais non, la réprimande Stacy, je t'ai déjà dit ne pas m'appeler madame. Je peux être ta fille, tu dois m'appeler Stacy, d'accord.
Elle acquiesce et se rend dans la cuisine. Les petites sont déjà retournées sur le banc de l'école, ce qui décharge un peu les deux femmes.
***
Après s'être préparée, la blonde se rend dans son appartement. Celui ci sent toujours le propre quand elle y entre, car, même s'ils n'y vont que le weekend, il y a toujours quelqu'un pour faire le ménage. La dernière femme qui le faisait était devenue très fragile, Stacy lui verse quelque chose chaque mois même si elle ne travaille plus pour elle, parce que la dame n'a plus de soutien de ses enfants. Stacy a ensuite engagé une femme plus jeune qui travaille deux fois par semaine.
Elle a ramené avec elle, les vêtements qui ne lui allaient plus dans un grand sac. Ayant fini de trier sa garde robe, elle a mis le deuxième sac près de la porte d'entrée. Janice, la nouvelle femme de ménage, participe souvent à des œuvres caritatives. Ainsi, ces vêtements auront de nouveaux utilisateurs. La blonde a aussi préparé un petit sac dans lequel elle avait mis des vêtements pour Jaunisse.
Ayant fini ce qu'elle était venue faire, Stacy prend à nouveau sa voiture pour se rendre chez sa sœur.
***
Dans l'après-midi, la blonde rentre enfin dans le manoir Lans. Elle n'a pas pris la totalité des vêtements qu'elle a acheté avec elle, le reste repose dans son appartement, bien au chaud dans le grand placard de sa chambre.
Les enfants prennent leur bain en compagnie de Marie et la blonde décide de les faire un coucou.
La salle de bain des petites comporte deux baignoires de taille moyenne ainsi qu'une douche. Kurt voulait permettre à ses filles d'avoir leur propre espace. Les carreaux de cette pièce était d'un mélange de blanc et de rose d'un côté, et de blanc et bleu d'un autre. On avait vraiment l'impression d'être dans le pays tout mignon.
Il y avait une porte en face de la douche qui donnait sur les toilettes. La salle de bain des petites était luxueusement décorée comme celle de leur père. Plusieurs serviettes de couleurs vives se trouvaient sur les étagères du haut près du lavabo. Sur celles d'en bas, il y avait toutes sortes de produits, gels de douche, savonnettes sentant la pomme, shampooing pour cheveux, pâte dentifrice, eau de Cologne, tout ce qui pouvait ravir deux jeunes femmes en devenir.
— Salut mes princesses, comment c'est passé ce troisième jour de cours ?
En la voyant, les petites sont devenues hystériques. On aurait dit deux fans devant leur star préférée.
— Je me suis trop bien amusé, Stacy. Ma maîtresse est très gentil et elle nous a donné du coloriage à faire.
La petite Émile est surexcitée. Depuis son premier jour d'école, elle vit quelque chose d'extraordinaire. Revoir ses amis, sa classe, sa maîtresse lui a fait énormément plaisir. Pour un enfant, l'école est un environnement ou son subconscient peut se faire une image de la société. Avoir des amis et un maître à qui rendre compte ressemble un peu à un employé ayant des collègues et qui doit rendre compte à son patron.
Heureusement qu'elle a une maîtresse bienveillante et attentive car certains enfants se retrouvent souvent maltraités par leurs camarades de classe et, n'ayant pas le courage d'en parler, ils se renferment comme des huitres, devenant solitaires ou alors bagarreurs.
— Il y a un nouveau dans ma classe, commence la plus grande. Il s'appelle Julio et il est italien. Les autres ont commencé à se moquer de son accent se matin et je me suis emportée. J'ai giflé l'un d'eux et Monsieur Gordon m'a puni. Mais je n'ai pas pleuré parce sue j'ai fait une bonne action. Julio est maintenant mon ami.
Le cœur de la blonde se sert quand elle écoute le récit de Bianca. Le monde a vraiment changé, et voilà qu'aujourd'hui, même des petits de huit voir neuf ans se comportent de façon si méchante. Le racisme existe partout, même dans les petits gestes que font les enfants. Refuser de donner son crayon à un noir, frapper un asiatique parce qu'il vous a dit la vérité au professeur ou encore se moquer des autres. Les enfants se disent que c'est bien et certains grandissent avec cette mentalité. Voilà comment créer les monstres de la société.
Malgré l'action qu'elle a faite, la blonde est ravie de voir que Bianca se soucie des autres et que malgré le luxe dans lequel elle vit, elle a reçu une bonne éducation et elle sait faire la part des choses.
— Tu as bien fait de l'aider ma puce, mais tu n'as pas besoin de frapper quelqu'un. Tu es une fille très intelligente, la prochaine, tu dois trouver un moyen autre que la violence pour aider tes amis, d'accord ?
La petite blonde acquiesce, sourire aux lèvres. Elle qui s'attendait à se faire gronder, est heureuse de n'avoir récolter que d'encouragement et de conseils. Même monsieur Gordon lui avait demandé de ne plus pratiquer la violence.
— Marie est très fatiguée aujourd'hui, ne lui faites pas trop tourner la tête !
— D'accord, scandent-elles avant de rire aux éclats.
Stacy laisse la gouvernante finir de leur donner le bain et se dirige vers la chambre. Il y dépose les sacs qu'elle avait laissé devant la porte de la salle de bains et file directement à la douche.
Quand elle ressort, elle porte une petite robe noire sur un long pardessus blanc, à l'effigie d'un peignoir. Ses cheveux légèrement humides laissent tomber quelques gouttes sur son haut.
Ne voulant pas rester dans la maison à ne rien faire, elle se rend dans le bureau de Kurt au rez-de-chaussée. La pièce est immense et il y a une grande bibliothèque. Le bois est la matière qui domine le plus. Il y a un grand divan avec de petits coussins blanc crème près de la fenêtre donnant sur le jardin de la maison, l'endroit idéal pour lire un beau bouquin.
Le grand bureau en bois massif plein de petits tiroirs emplit l'aile droite du bureau. Un peu plus loin, Stacy aperçoit des cartons remplis de papier et d'enveloppe.
— Voilà ce qui va occuper le reste de mon après midi, s'exclame t-elle, ravie.
Il y a au moins quatre cartons plein et elle les renverse tous sur le parquet du bureau. Assise à même le sol, elle entreprend de trier le tas devant elle. D'un côté elle met toutes factures et tous les reçus qu'elle trouve, d'un autre elle entasse les enveloppes et les lettres de motivation ou CV qu'elle trouve. Et dans un autre tas, elle entasse les papiers inutiles.
Après le tri, elle fourre le tas inutile dans l'un des cartons pour les mettre aux ordures. Avec la poussière qui se trouvait sur ses papiers, elle éternue durant tout le trajet aller-retour. Elle classe ensuite les reçus dans un porte documents qu'elle a trouvé dans l'un des tiroirs vides du bureau. Elle fait de même pour les factures et les lettres de motivation et CV. En ce qui concerne les enveloppes, elle les trie en deux tas. L'un des tas contient les enveloppe déjà ouvertes et l'autre contient celles qui sont encore fermées.
Elles dépose les enveloppes fermées sur le bureau et classe celles déjà ouvertes dans l'un des cartons. Plus elle range la pagaille de ce bureau, plus elle découvre des photos de Kurt, de sa défunte femme, ou alors de sa famille. La photo de sa sœur l'interpelle. Celle-ci était vraiment magnifique. Son teint légèrement bronzé rehausse le vert de ses yeux, ses lèvres ni trop fines ni trop charnues brillent d'un rose pailleté. Ses cheveux bruns sont relevés un en chignon en pagaille et elle porte un gros t-shirt rouge qui, vu sa position, lui arrive sûrement aux genoux avec des longues chaussettes rayés. Elle est assise à côté un sapin de Noël à moitié décoré et tient entre ses mains l'une des guirlandes électriques.
La blonde range toutes les photos qu'elle trouve dans une enveloppe et continue sa tache. Le ciel est déjà sombre quand elle s'assoit sur le bureau en soufflant. Le temps est vote passé et il ne lui reste qu'a trouvé une place pour les enveloppes. Quand elle les récupère, l'une d'elle attire son attention. Oubliant ce que signifie le mot intimité, elle l'ouvre et tombe sur une longue feuille blanche qui lui est énormément familière. Elle entame alors sa lecture.
« Bonjour Cher Monsieur,
Je suis vraiment reconnaissante d'écrire cette lettre car vous m'avez fait le plus beau cadeau qui puisse exister.
Je suis la fille à qui vous avez fait un don il y a un mois de cela et grâce à vous j'ai à nouveau un cœur en bon état. Le docteur n'a pas voulu me donner votre nom ni votre adresse, et il m'a dit que vous ne me connaissez pas, voilà pourquoi je ne vous donnerai pas mon nom. Il m'a aussi fait comprendre qu’il vous donnerai la lettre.
Si j'écris cette lettre c'est pour vous dire merci car vous étiez mon dernier espoir. Sans ce geste, j'aurai perdu la vie et ma famille en aurait souffert.
Je sais que vous avez perdu votre femme et que c'est son cœur qui bat en moi. Elle m'a donnée son cœur, et je compte en faire bon usage. Même si l'on se rencontre dans la rue, je ne saurai jamais que c'est vous qui m'avez permis de vivre. Dieu vous a envoyé sur mon chemin afin que je vive et je vous promets de travailler dur pour rendre fière cette femme qui a laissé son cœur sur terre.
Je vous souhaite tout le meilleur du monde et que vous puissiez rencontrer cette femme qui vous fera oublier le chagrin d'avoir perdu un être cher.
Je vous remercie infiniment pour votre sollicitude à mon égard. Bonne chance pour votre vie.
La jeune femme que vous avez sauvé »
Au fur et à mesure qu'elle lisait, la blonde n'a pas cessé de verser des larmes. Le hasard était si hasardeux ! Comment pouvait-elle se retrouver dans la maison de l'homme qui lui avait donné le cœur de sa femme ? Et en plus de cela, elle passait ses nuits avec elle.
Stacy n'en revenait pas, l'homme qu'elle cherchait à tout prix depuis son opération était juste à côté. Il lui avait offert un poste, une nouvelle famille ainsi que l'amour qu'elle croyait ne plus recevoir de sa vie. Cet homme qui avait permis au docteur de prendre le cœur de sa femme pour aider la jeune femme n'était personne d'autre que le grand Kurt Lans, PDG de Lans & Co.
***
En rentrant du bureau, Kurt fit un tour dans la chambre des ses filles, celles ci s'amusaient à sauter sur leurs lits sous la haute surveillance de Marie. Quand elles ont aperçu leur père, elles ont littéralement sauté sur lui. Il est resté un moment avec elles puis il est monté se nettoyer. N'ayant pas trouvé la blonde dans la chambre, il interrogé Marie pour connaitre sa position. Quand elle lui a indiqué que la blonde se trouvait dans le bureau, il s'est aussitôt rendu là bas.
Cependant, il ne s'attendait pas à la trouver en larmes sur son bureau devant un tas d'enveloppe.
— Stacy, mon amour ? Qu'est-ce qui se passe ? demande t-il paniqué. Pourquoi pleures-tu ?
La blonde qui ne l'avait pas entendu entrer, se lève d'un coup.
— Oh Kurt, dit-elle en l'enlaçant. Je viens de découvrir quelque chose qui risque de te choquer. Je te suis vraiment reconnaissante pour ce que tu as fait pour moi. Tu n’as pas idée à quel point !
Incrédule, le brun la relâche et prend la lettre qu'elle lui tend. Il reconnait l'écriture de sa belle, mais se rend compte qu'il n'a jamais eu à lire cette lettre.
— C'est moi qui te l'ai envoyé, lui dit-elle, toujours en pleurant. Lis la et tu comprendra.
Voulant à tout prix comprendre ce qui se passe, le brun se met à lire la lettre. A chaque mot écrit dessus, il a l'impression de recevoir un coup de poignard dans le cœur. A son tour, des larmes coulent sur son visage. Plus il lit, plus il se sent mal.
— Le hasard fait bien les choses, ne trouves-tu ... commence t-elle avant de croiser le regard du brun.
Ce qu'elle y lit lui transperce le cœur.
Elle s'était attendue à toute les réactions, sauf celle là...
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Salut salut salut !
Alors, la révélation choc est enfin là. À partir de maintenant, on se rapproche de la fin de l'histoire.
J'espère tout de même que ce chapitre vous aura plu.
Gros bisous 😘😘
Stéphanie ❤
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