Chapitre 3
De temps en temps, Summer aimait manger à l'extérieur. Cela la changeait du bureau, mais surtout, de son appartement où elle ne se sentait pas à l'aise. Rien ne changeait dans son quotidien par rapport à la nouvelle formule que son patron avait mise en place depuis trois jours. Elle restait seule dans son bureau, voyait ses collègues très peu et Aedan n'était pas revenu la voir. Ce qui n'était guère surprenant, car ils avaient pas mal de boulot.
Le restaurant où elle se trouvait était calme et discret .Elle s'était installée seule à une table et notait dans son carnet ses impressions sur le manuscrit qu'elle venait de terminer. Ce qui l'avait captivé et ce qu'elle en avait le moins apprécié. Ainsi, elle n'oublierait aucun détail lorsqu'elle allait devoir donner ses impressions durant le week-end à son collègue. Ce dernier ne lui avait pas encore envoyé de mail quant au jour, l'heure et le lieu où ils devaient se retrouver. Et plus le temps passait, plus cela l'angoissait. Ça n'avait pas lieu d'être, mais c'était plus fort qu'elle.
Dehors, il pleuvait et elle n'était pas mécontente d'être arrivée depuis un bon moment. Ainsi, elle avait pu éviter la pluie. Elle espérait toutefois que cela s'arrête, pour ne pas être trempée lorsqu'elle rentrerait chez elle. Ne pas posséder de voiture avait quand même parfois quelques inconvénients.
— Bonsoir...
Summer sursauta, bien trop concentrée sur ce qu'elle écrivait, elle n'avait pas entendu une personne approcher. Elle releva le regard et découvrit Aedan. Son cœur partit immédiatement au galop. Elle ne s'était vraiment pas attendue à tomber sur lui ici ! Ou du moins, à ce que lui tombe sur elle.
Ce dernier portait un jean et son blouson. Sa chevelure était trempée, ce qui lui donnait un air à croquer. Elle le trouvait encore plus mignon ! La jeune femme baissa le regard en murmurant un « bonsoir » à peine audible. Aedan en retint un soupir, même en dehors du bureau, elle agissait pareil.
— Je peux m'asseoir ?
— Euh... oui, si tu veux...
Le jeune homme se débarrassa de son blouson qu'il posa sur le dossier de la chaise et s'installa en face de Summer. Cette dernière releva son regard vers lui, et il lui offrit un petit sourire. Plus par politesse qu'autre chose.
— Tu manges seule ? Ou as-tu déjà mangé ?
— Non... mon plat va arriver..., répondit-elle. Et toi ? osa-t-elle demander.
— Je suis venu me changer un peu les idées.
— Seul ?
— Eh bien oui ! Cela te surprend ?
— Oui... euh, je veux dire non...
Summer s'emmêlait un peu les pinceaux dans ses réponses. Devait-elle être surprise ? À vrai dire, elle n'en savait rien. Après tout, elle ne connaissait pas tant que ça son collègue, encore moins en dehors des heures du bureau.
Le serveur vint apporter le plat de la jeune femme et Aedan commanda la même chose. Summer mit ses affaires sur le côté, un peu mal à l'aise de manger avec Aedan. C'était bien la première fois qu'ils se trouvaient tous les deux à une même table.
— Ça ne te dérange pas qu'on mange ensemble ? lui demanda-t-il.
— Non..., répondit-elle, bien que ce soit l'inverse.
Summer ne savait pas quoi dire ni comment se comporter. Sa gêne la bloquait, mais sa timidité aussi. L'homme qui l'attirait et l'intimidait était assis en face d'elle ! Ils étaient seuls à une table ! Il y avait de quoi angoisser ! Elle n'osait même pas toucher son assiette...
Aedan retint un nouveau soupir et passa sa main dans ses cheveux mouillés. Qu'est-ce qui n'allait pas chez cette fille ? Il était en face d'elle, elle pouvait au moins daigner le regarder... et elle parlait si peu, ça n'allait pas être évident de bosser en tandem avec elle.
Son assiette arriva, il but une gorgée de bière et la commença tout en observant Summer qui picorait. Il en fronça des sourcils tout en se faisant la réflexion qu'elle ne mangeait vraiment pas beaucoup. Au bureau elle sautait souvent les pauses déjeunées, et là, elle mangeait comme un moineau. Était-ce sa présence qui la perturbait à ce point ? Aedan voulait vraiment en savoir plus.
— Tu viens souvent ici ? lui demanda-t-il.
— Euh... de temps en temps seulement, répondit Summer en relevant son regard vers le jeune homme.
— Et toujours seule ?
Pour toute réponse, Summer souleva ses épaules. Aedan devina que c'était sa façon de faire pour ne pas répondre. Cela ajoutait un côté mystérieux à sa manière d'être. C'était du moins ce qu'il pensait.
— Et toi ? osa-t-elle demander.
— Cela dépend des moments et de mon humeur.
— Et tu... manges seul quand tu es... de mauvaise humeur... ?
— Seigneur, non ! rigola Aedan. Tu trouves que je suis de mauvaise humeur ? lui dit-il dans un petit sourire.
Summer baissa les yeux, sentant ses joues chauffer. Ce n'était pas le moment ! Il allait voir sinon qu'il la troublait. Elle se mordilla la lèvre, ne sachant pas quoi dire. Encore une fois. Aedan observa la jeune femme. Ça aurait pu l'agacer qu'elle baisse les yeux, mais ses petites rougeurs l'attendrirent. Finalement, elle n'était pas indifférente tant que ça.
Il tendit le bras vers elle et posa sa main sur la sienne. Summer sursauta, cessa de se mordiller la lèvre et releva la tête. Son cœur galopa dans sa poitrine et un doux frisson lui parcourut l'échine. Elle ne s'était vraiment pas attendue à ce qu'il la touche !
— Le jour où je serais vraiment de mauvaise humeur, crois-moi tu le constateras assez vite, lui dit-il sans se défaire de son petit sourire.
Summer ne répondit pas et retira lentement sa main de la sienne. Elle reprit sa fourchette et se remit à picorer les aliments qui se trouvaient dans son assiette. Aedan avait bien entamé la sienne, et il se fit une fois de plus la réflexion qu'elle ne mangeait vraiment pas beaucoup. Il releva le fait qu'elle ait retiré sa main, peut-être qu'elle ne supportait pas qu'on la touche. Il ne savait pas, après tout, il ne la connaissait pas tant que cela.
— Tu n'as pas faim ? lui demanda-t-il.
— Si... mais je ne mange pas beaucoup.
— J'avais remarqué. Tu devrais vraiment faire attention, ton organisme a besoin de nourriture.
Summer ne répondit pas. Elle n'avait pas à se justifier et ne voulait pas recevoir une leçon de moral de la part de son collègue. Elle mangea encore un peu, puis recula son assiette. Aedan fit de même une fois qu'il eut terminé.
— Tu as fini le manuscrit ? lui demanda-t-il.
— Oui, je prenais des notes avant de te le donner.
— Tu n'auras qu'à passer à mon bureau demain pour me le donner et je te filerai celui que j'ai lu.
— D'accord.
— Pour ce week-end, on peut se voir dimanche ?
— Ou... oui...
— J'avais pensé qu'on pouvait se retrouver au Margaux, tu connais ?
— Oui, je connais.
— Vers seize heures, cela te convient ?
— Oui, bien sûr.
— Parfait !
Le serveur vint les débarrasser de leurs assiettes et ils commandèrent un autre verre. Summer comptait rentrer ensuite. Elle regarda vers l'extérieur, il pleuvait toujours. Elle fit la grimace.
— Tu rentres comment ? lui demanda le jeune homme qui l'avait observé.
— À pied, répondit Summer en se tournant vers Aedan.
— Tu habites loin ?
— À quelques rues d'ici.
— Tu n'as pas de voiture ?
— Non.
— Je te ramène après si tu veux. Tu seras trempée sinon... et tu attraperas certainement la crève.
— C'est gentil, mais tu n'es pas obligé de...
— Ça ne me dérange pas, dit-il en la coupant.
— Merci, souffla la jeune femme.
Aedan lui fit un petit clin d'œil accompagné d'un sourire. Summer en rougit et détourna la tête. Son cœur qui s'était calmé se mit à battre la chamade. Elle allait monter en voiture ? Et avec son collègue en plus ? Ça la stressait d'avance ! Déjà parce qu'elle allait monter en voiture seule avec lui, mais aussi, parce que son collègue lui plaisait vraiment beaucoup. Rallongeant de ce fait leur tête-à-tête improvisé.
Peu après, ils allèrent jusqu'à la voiture du jeune homme. Ce dernier prit le chemin que sa collègue lui indiquait. Cela ne le dérangeait pas de la ramener, il ne le lui aurait pas proposé dans le cas contraire. Toutefois, il ne s'était pas attendu à ce qu'elle accepte aussi vite.
À part lui indiquer le chemin, Summer ne lui dit rien d'autre. Aedan la regarda plusieurs fois à la dérobée, mais elle concentra son regard sur la ville. Il constata qu'elle était tendue, encore plus qu'au restaurant. Aedan se demanda si c'était lui qui la rendait aussi nerveuse. Bien qu'il n'y ait pas lieu qu'elle le soit. Ce n'était pas comme s'il était désagréable avec elle. Au contraire, il se trouvait patient avec elle, bien que son côté timide et ses bégaiements l'agaçaient un peu.
Arrivé près de chez elle, il se gara le long d'un trottoir et scruta les alentours. Un quartier banal constata-t-il. Il se tourna ensuite vers la jeune femme qui défaisait sa ceinture. Cette dernière releva ensuite les yeux vers lui pour ensuite rapidement les détourner.
— Merci de m'avoir ramené, lui dit-elle dans un souffle.
Aedan hocha de la tête en guise de réponse. Il ne le montrait pas, mais ça se chamboulait un peu dans sa tête. Certes, il ne la connaissait pas plus que ça, elle avait un côté qui l'agaçait un peu, mais en même temps, il la trouvait attendrissante. Il ne savait vraiment pas ce qui lui prenait ! Cette histoire de tandem devait certainement lui retourner la cervelle, il ne voyait que ça comme excuse.
Summer sortit de sa voiture sans rajouter un mot. Aedan l'observa approcher son bâtiment et y entrer. Une fois cela fait, il se permit de lâcher le soupir qu'il avait retenu depuis qu'il était tombé sur elle au restaurant.
Après une journée chargée et son tête-à-tête « bizarre » avec sa collègue, il avait bien besoin de décompresser. Et il n'y avait qu'une personne qui pouvait l'aider à se détendre : Stacy. Il plaça son oreillette à son oreille et appela son amante avant de redémarrer. La jeune femme décrocha à la deuxième sonnerie.
— Salut mon chou, fit-elle d'une voix douce et mielleuse.
Les lèvres d'Aedan s'étirèrent dans un fin sourire. Rien qu'à sa voix, il sut que quoi qu'il lui propose, elle serait partante. Parfait ! pensa le jeune homme.
— T'es libre, Stacy ? demanda-t-il.
— Pour toi, toujours. Viens chez moi, l'invita-t-elle, toujours de sa voix mielleuse.
— Vingt minutes et je suis là.
Aedan raccrocha ensuite. Avec Stacy, inutile de perdre du temps en bavardages. Tous les deux savaient ce qu'ils voulaient. Ils se voyaient régulièrement et uniquement pour du sexe. Stacy ne demandait rien d'autre et cela lui convenait à lui aussi. C'est pour ça que ça marchait entre eux, ils n'attendaient rien l'un de l'autre et sexuellement ils étaient sur la même longueur d'ondes.
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Surprise! Je vous offre déjà le chapitre 3! Je l'ai terminé il n'y a pas longtemps. Un passage tout neuf, qui n'y avait pas dans la précédente version. Comment l'avez-vous trouvé?
Je vous kissouille!
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