7 mois plus tôt

On était chez " mousse vanille ", Hinata faisait une tête d'enterrement.

- qu'est-ce qu'il y a Hina ? Demandais-je
Après quelques secondes de silence, elle me répond :
- c'est mon père.
- qu'est-ce qu'il a ? Il est malade ?
- je ne te l'ai jamais dit mais mes parents sont divorcés.
- ah ouais ? Depuis quand !? Dis-je surpris et un peu gêné
- non ne t'en fais pas, reprend-t-elle immédiatement, c'était depuis longtemps ! Ma mère s'était remariée c'est pour ça qu'on a emménagé ici en fait. On a commencé à habiter avec son nouveau mari.
- ah je vois ! Quand tu disais " mon père ", tu parlais de ton père biologique ?
- oui je parlais de lui.
- et qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- en fait,... il...

Ses larmes commencèrent à couler le long de ses joues. C'était la première fois que je la voyais pleurer. Ça m'a surpris parce qu'elle avait toujours le sourire, la plupart du temps.

- calme toi Hina et raconte moi depuis le début, tu veux bien ?

Elle me regarda avec la bouche entrouverte avant de sécher ses larmes en souriant faiblement.

Elle a commencé par me raconter le pourquoi du comment du divorce de ses parents :
- en fait, mon père était un ergomane ( addict au travail ), il n'était pas souvent à la maison comme il travaillait beaucoup. Il se disputait souvent avec ma mère à ce sujet. Elle voulait qu'il m'accorde plus de son temps. Puis un jour, son entreprise a fait faillite. Et il a sombré.
- il a commencé à boire c'est ça ?
- au départ, il ne faisait qu'être distant avec nous malgré le fait qu'on souhaitait le soutenir.
- hm, mais après ?
- au lieu de chercher un nouveau travail, il avait commencé à boire. Au début, il évitait de le faire devant nous et il ne rentrait pas saoul. Mais petit à petit ça s'est dégradé.
- c'est-à-dire ?
- il rentrait vers 3h du matin, complètement saoul, tous les jours.

Elle avait les larmes aux yeux et sa voix tremblait. Je pose ma main sur la sienne avant de la tenir pour la soutenir. Elle me sourit tristement avant de continuer :
- il se disputait à nouveau avec ma mère. Au début elle essayait de l'aider par tous les moyens mais il a toujours refusé son aide.

Elle s'arrête un moment. Je lui dit alors :

- le travail était pour lui une drogue, et comme tout drogué quand on la lui retire, et qu'il n'a plus les moyens de s'en fournir, il devient incapable de vivre comme avant, il sombre. Il dérive. C'est ce qui s'est passé avec ton père ?
- oui, mais ça s'était empiré. Il a commencé à frapper ma mère.
- oh non, ne me dis pas que...
- si, il m'a battu aussi...

Elle commença à pleurer, en retenant ses sanglots. Je serre un peu plus fort sa main.
- il nous a jeté dehors.
- c'est horrible...
- on n'avait nul part où aller. Et c'est là qu'un homme à accepter de nous héberger, il s'agit de mon actuel beau-père.
- wow...
- il avait accepté qu'on habite chez lui, le temps que ma mère règle cette histoire. Puis 2 mois ont passé sans que l'on est vu mon père. Ma mère et Katsuya ( l'actuel beau-père) étaient devenus amis. Ma mère aimait toujours mon père malgré tout mais elle savait que c'était devenu toxique . Mais elle gardait espoir.

Hina essuie ses larmes avant de continuer à raconter la suite de l'histoire.
- puis un jour, elle l'a vu, il était avec une autre. Il l'avait embrassée donc ce n'était pas un malentendu. Il avait vraiment trompé ma mère. Et c'est là qu'elle a décidé de divorcer. Elle était brisée de l'intérieur. Quand elle était rentrée, elle était restée dans le hall d'entrée, abasourdie, entrain de pleurer. J'étais désemparée en la voyant ainsi. Et j'en voulais à mon père.

Elle serre ma main un peu plus fort comme pour chercher du réconfort. Je carresse sa main avec mon pouce pour la rassurer. Elle desserre sa prise sans pour autant me lâcher la main. Elle prend une grande inspiration avant de continuer :

- elle a demandée le divorce. Je n'ai pas tout suivi mais après divers arrangement entre eux, un procès a eu lieu et il a été décidé que je reste avec ma mère. Ma mère et lui ont coupé les ponts depuis. Je dois avouer que ces moments où il a été violent avec ma mère et moi m'ont traumatisée
- un traumatisme hein ?
- oui, la vision que j'ai de mon père a changée. A mes yeux, il est devenu un homme froid, sans cœur. Il me terrifie...

Sa voix tremblait non quelque chose semblait se briser de l'intérieure. Elle ferme fortement les yeux comme pour se débarrasser d'une image désagréable de l'esprit.
- Hina...
- je ne l'ai plus revue depuis leur divorce c'est-à-dire depuis 4 ans. Ma mère s'est remariée il y a 2 ans.
- je comprends mieux maintenant. Merci de m'avoir raconté tout ça Hina malgré que ça ne soit pas facile pour toi
- c'est normal Naruto, je te fais confiance, plus qu'à n'importe qui.

Je me suis senti rougir. Je me noie dans son regard. Plus les jours passaient et plus je l'aimais. C'était dingue. C'est la première fois que je ressens un sentiment aussi fort pour une personne.

- et maintenant ? Demandais-je, qu'est-ce qui se passe avec ton père ?

Son regard redevient triste, son sourire disparaît.

- il... il est revenu et il souhaite me revoir.
- mais toi... tu ne veux pas, n'est-ce pas ?

Elle semblait réfléchir. Elle tremblait de nouveau et commençait à transpirer à grosse goutte. Elle était en train de paniquer. Elle hyperventilait. C'était sûrement une crise d'angoisse.

Je souffrais en la voyant ainsi. Ne sachant pas quoi faire, je me suis levé et je l'ai prise dans mes bras.
- Hina... calme toi. Je suis là, près de toi. Peu importe ce que tu auras décidé de faire, je serai de ton côté, je te soutiendrai. Je serai là quoiqu'il arrive.

Sa respiration revient à la normale petit à petit. Je ne la lâche pas, pas tant qu'elle ait cessé de trembler. Puis sans que je ne comprenne pourquoi -peut-être une façon pour elle de tout lâcher- elle a agrippé mon tee-shirt, s'est collé à mon torse et a versé toutes les larmes de son corps. Elle sanglotait en prononçant mon prénom comme pour me dire à quel point elle a souffert. Les gens nous regardaient -sans doute en train de se demander ce qui se passait- mais je m'en foutais.

A cet instant le plus important pour moi, c'était d'être là pour elle. Je l'ai consolée sans rien dire, juste en lui caressant les cheveux jusqu'à ce qu'elle ait arrêté de pleurer, jusqu'à ce que son cœur soit un peu plus apaisé.