Chapitre 1
Je viens à peine de rentrer du lycée que ma sœur, Charlotte, me saute dessus :
« Viens vite, m'man veut nous dire un truc important ! »
Je n'ai même pas eu le temps de répondre qu'elle m'entraîne dans la cuisine.
« Laisse moi au moins poser mon sac !, je m'écris
Tu le poseras après ! »
Ma mère, qui est dans la cuisine, me voit et dit :
« Ah, te voilà enfin ! »
Elle porte un pull blanc et un foulard, un jean bleu foncé et des baskets. Ma mère a beaucoup de goût en matière de mode. Elle travaille dans une ligne de vêtements/marque de vêtements/entreprise de mode super connue et gagne beaucoup d'argent. Bien plus que mon père. D'ailleurs, ça a toujours été un sujet de disputes entre les deux sur la question de qui doit nourrir la famille. Mon père se croit encore à l'époque où les femmes devaient demander la permission à leurs maris pour pouvoir travailler, tout ça parce qu'il ne veut pas accepter le fait que ma mère gagne plus que lui.
Pendant ce temps, ma petite sœur s'impatiente :
« Bon, tu nous le dis, ce truc que tu avais à nous dire ?!
Oui, mais il faut attendre votre père ! »
Sur ces mots, mon père entre dans la pièce. Ca sent le coup monté...
« Salut les filles ! »
Il nous fait la bise à toutes les trois. Charlotte commence à taper du pied l'air impatient. Quand elle est comme ça, il vaut mieux faire ce qu'elle demande.
« Alors voilà, dit ma mère, il y a quelques semaines, j'ai reçu une promotion. Avec votre père, on a longuement réfléchi, et notre décision est prise. »
Elle regarde mon père, puis se tourne à nouveau vers nous.
« L'agence de déménagement a appelé. Dans quatre jours, on s'installe à Woodside ! »
Silence. Personne ne dit un mot. Ma mère semble la seule à être enchantée par la nouvelle. Je regarde mon père. Il ne réagit pas, mais je sais qu'il voit ça comme une nouvelle défaite et que cette blessure d'égo n'est pas prête de partir.
Soudain, ma sœur qui ne disait rien jusque-là explose :
« Woodside ?! Mais c'est à 200 kilomètres d'ici !, rugit-elle. J'y crois pas, je vous déteste !! »
Ma mère tente de parler, mais trop tard, Charlotte est déjà montée dans sa chambre. Une vraie tornade, celle-là - elle est partie aussi vite qu'elle est venue. Je sens déjà le poids du regard de mes parents sur moi. Comprenant que c'est moi qui suis chargée de calmer la bête, j'annonce un « J'y vais ! » et je monte à l'étage.
« Charlotte, c'est moi. Je peux entrer ? »
Pas de réponse. J'entre quand même et manque de trébucher sur l'un des carnets de ma sœur. Charlotte adore le dessin et le stylisme, aussi a-t-elle décidé de travailler dans le monde de la mode. Comme ma mère.Je dois enjamber carnets, feuilles et croquis pour atteindre son lit où elle est allongée sur le ventre, la tête dans son oreiller. Je décide de m'assoir en bordure du lit. En temps normal, je n'ai pas le droit d'entrer dans sa chambre sans permission, alors qu'elle ne se gêne pas pour pénétrer dans la mienne malgré les centaines de fois où je lui ai dit de ne pas le faire. Je suis déjà entrée dans son territoire, autant continuer, non ?
« Qu'est ce que tu as, Lottie ? »
Mes parents l'appellent souvent comme ça pour la taquiner, mon père le plus souvent. Moi je fais ça uniquement parce que je sais qu'elle déteste ce surnom. Bah quoi ? Il faut bien équilibrer un peu la balance.
Un grognement désaprobateur me répond.
« Arrête de m'appeller comme ça !, dit-elle, la voix étouffée par son oreiller.
Et toi, arrêtes de toujours réagir au quart de tour !, répliqué-je sèchement. Tu ne pourrais pas te réjouir de cette nouvelle au lieu de faire la gueule sans arrêt ? »
Soudain, elle se lève et bondit hors de son lit pour me faire face. J'essaye de cacher ma surprise tandis qu'elle me foudroie du regard.
« Me réjouir de cette nouvelle ?!, explose-t-elle, rouge de colère. Et pourquoi pas inviter tout le quartier à fêter ça, tant que t'y es ! »
Je tente l'humour :
« Hé, mais c'est une super idée, ça ! »
Mais Charlotte ne l'entend pas de cette oreille. La seule chose que j'obtiens de sa part, c'est un autre regard noir.
« Pfff ! »
Je m'attends à de nouveaux cris, des paroles de colère, des regards assassins, de la fumée sortant de ses oreilles et les flammes de l'enfer. Mes parents, alertés par le bruit, auraient sans doute rapliqué ici en vitesse et je me serais éclipsée. Que nenni. Au lieu de ça, ma sœur se laisse tomber à côté de moi sur le lit et pose la tête sur mes genoux. Après la tempête, le beau temps.
« Je veux pas partir d'ici, m'avoue-t-elle, apaisée. Mes amis, mon école... Toute ma vie est ici.
Moi aussi, je vais devoir laisser tout ça derrière moi, tu sais. »
La seule différence, c'est que je n'ai pas d'amis. Je n'ai jamais réussi à m'intégrer dans mon lycée. À la récré et en classe, je restais seule, ça ne me gênait pas trop. Le plus dur était au self : je devais souvent m'asseoir à la table de personnes que je ne connaissais pas et qui parlaient sur moi en croyant que je ne les entendais pas. Ou peut-être bien qu'elles le savaient, mais que c'était le but. En sport, j'étais toujours la dernière choisie pour constituer les équipes et je me retrouvais continuellement seule pour les travaux de groupe, sauf quand c'était le prof qui choisissait ou qu'il me plaçait dans un groupe déjà formé sans se rendre compte qu'il aggravait encore plus les choses. A part les livres, les professeurs étaient mes seuls alliés. Ces-derniers s'inquiétaient souvent de me savoir seule et m'encourageaient à aller vers les autres. Dans mon bulletin, il était souvent noté que j'étais « à l'écart des autres camarades et sans personne vers qui me tourner ». C'est pour cette raison que le fait de déménager ne m'a pas tiquée. Qu'est-ce que j'y ai à perdre, de toutes façons ?Peut-être même que dans l'endroit où nous allons habiter, je pourrais me faire de nouveaux amis.
Ma vie sociale n'est un secret pour personne dans cette maison ; encore moins pour Charlotte. Elle sait parfaitement que contrairement à elle, je ne vais rien laisser du tout derrière moi. Mais elle se garde de faire la remarque.
« Comment je vais annoncer la nouvelle à Jeff ? », dit-elle pour changer de sujet
Jeff, c'est son professeur d'arts plastiques, et il met un point d'honneur à ce que ses élèves l'appellent par son prénom. Sûrement une de ses méthodes pour se faire passer pour un prof moderne et cool. Les autres méthodes, c'est « s'habiller comme un jeune », « parler comme un jeune » et notamment abuser du gel pour les cheveux. Jeff est aussi raide dingue de Charlotte. C'est simple, Charlotte, c'est du talent à l'état pur. Ses œuvres sont l'essence même de l'art. Du pur génie. Perso, il ne va pas vraiment me manquer, le Jeff. Mais c'est sûr que pour Charlotte, ça reviendrait à quitter le président officiel de son fanclub.
Éllipse de 4 jours...
Ces quatre jours sont passés lentement, pour ma part les cartons étaient vite vu, je n'ai pas beaucoup de bricoles comme peut avoir ma soeur, entre ses carnets, ses livres et ses peluches qu'elle affectionne particulièrement.
Elle a eu plus de mal à se débarrasser de vieilles affaires qui traînaient dans un coin de sa chambre que moi.
Mon père a fait des allés et retours pour apporter des cartons, ce qui le fatiguait énormément.
Charlotte et moi n'avons pas encore réellement vu la maison, ma mère nous a montré que quelques photos mais sans plus.
Les derniers cartons rangés dans le camion de déménagement, nous pouvons y aller.
Entre ma soeur qui ne faisait que parler ou poser des questions me donnant un mal de tête et si on rajoute à cela un mal de transport, les deux longues heures de routes m'ont fatiguées.
Ma soeur saute de joie à la vue de notre nouvelle maison.
-Elle est magnifique ! S'exclame t-elle
La maison est spacieuse et moderne, quand ma mère nous a annoncé que l'étage était consacré pour nous, nous étions plus que heureuse.
Je prends même pas la peine de regarder le salon que je me dirige à l'étage pour voir ma chambre.
Ma mère me suivait sans doute pour voir ma réaction, je pousse la porte et découvre la grande chambre qui s'offre à moi, la chambre est décorée comme je l'ai toujours souhaité, les murs sont blanc mais avec quelques briques blanches sur certains murs, les décorations sont couleurs pastels et mon grand lit à pris la place dans cette magnifique chambre.
-Oh merci maman ! Dis je en faisant un bisou sur sa joue
Je m'allonge sur mon lit et la fatigue m'emporte jusqu'à ce que je m'endorme.
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J'espère que ce premier chapitre vous à plus ! Désolé pour les fautes d'orthographes.
Bye Bye, et n'hésitez pas à commenter.
-M-
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