Chapitre 20.

Nathan

Gaëlle m'a averti être une grosse dormeuse hier soir, et ce matin, je comprends à quel point c'est vrai. Je suis réveillé depuis presque deux heures et je commence à m'ennuyer ferme. Elya ne m'a toujours pas téléphoné, ce que je trouve étrange puisqu'elle se lève toujours aux alentours de huit heure, comme moi ce matin. J'appellerai mon frère avant midi s'il ne l'a pas fait.

Près de moi, ma petite-amie me tourne le dos et ronfle légèrement. Elle qui m'avait assuré ne pas ronfler, je me ferai un plaisir de la contredire !

Je ne tiens pas plus longtemps et m'approche d'elle pour embrasser son épaule nue tout en faisant courir mes doigts sur sa peau le long de sa colonne vertébrale. Je dépose une trainée de baisers jusqu'à sa nuque et passe ma main de sa taille à son ventre, la faisant grogner dans son lourd sommeil. Sa réaction ne fait que m'inciter à continuer mon petit manège et j'embrasse sa joue en continuant de caresser sa peau douce et soyeuse.

Soudain, elle sursaute brusquement en se tournant vers moi. Je n'ose plus bouger, ne comprenant pas ce qui lui arrive, jusqu'à ce qu'elle soupire de soulagement.

- Tu m'as fait peur, marmonne-t-elle en refermant les yeux après avoir constater que ce n'était que moi.

Je m'excuse et retourne près d'elle pour embrasser à nouveau sa joue.

- Je dors toujours seule alors j'étais surprise qu'il y ait quelqu'un avec moi, explique-t-elle d'une voix pâteuse.

- Je te dérange alors ? demandé-je amusé.

- Oui... Tu m'as réveillée, marmonne-t-elle.

Je ricane doucement contre sa peau avant de l'embrasser à nouveau.

- Je peux te dire quelque chose étant donné que tu ne le sais visiblement pas encore ? murmuré-je.

- Mmh.

- Tu ronfles.

- C'est faux.

Je m'esclaffe en lui disant que si personne ne dort avec elle, personne n'a pu la prévenir de ce petit détail.

- Tais-toi, ordonne-t-elle en se tournant face à moi pour frotter son nez contre mon cou. Laisse moi dormir.

- Ça fait deux heures que je te laisse dormir, avoué-je lorsqu'elle dépose un baiser brûlant sa la peau fine de mon cou.

- C'est pas assez ! s'exclame-t-elle en plaquant sa main sur ma bouche.

D'humeur joueuse, je lèche sa main qu'elle s'empresse donc de récupérer avec une mine de dégoût. J'éclate de rire quand je la vois s'essuyer sur le drap et la fais basculer sur le dos en retirant la couverture de nos deux corps pour pouvoir déposer des baisers dans son cou sans être gêné. Elle est tellement belle, et sa peau si douce. J'en suis déjà dingue !

- Arrête...

J'entends au son de sa voix qu'elle sourit et ce n'est pas sa main qui se balade doucement sur mon dos qui me dissuade de quoique ce soit.

- Tu n'es pas très convaincante, lancé-je en souriant contre son cou.

- C'est parce que je n'y arrive pas si tu fais ça, s'esclaffe-t-elle.

Je m'interrompts subitement ne la touchant ni ne l'embrassant plus. Je la regarde sérieusement et j'attends. Ses yeux ont beau être endormis, ils sont aussi amusés.

- Quoi ? me demande-t-elle en me voyant immobile.

- J'attends que tu sois plus convaincante.

Gaëlle éclate de rire et me repousse par les épaules. Je retombe sur mon lit près d'elle en riant à mon tour.

- C'est assez convaincant pour toi ? me défie-t-elle en ramenant la couverture sur sa tête.

Je la retire à nouveau en lui répondant par la négative, puis j'embrasse ses lèvres, l'attrape par la taille et la renverse en la plaçant au dessus de moi, plaquant son corps entièrement nu au mien. C'est alors à son tour d'explorer mon cou, puis mon torse. Ses baisers mettent mon corps entier en ébullition et je me rends compte que j'aurais dû la réveiller depuis plusieurs heures.

J'avais pensé qu'elle serait de mauvaise humeur, mais c'est faux. Passée la surprise du réveil, elle est désormais en pleine forme et j'en suis plus que ravi. Parce que maintenant, elle éprouve le même désir, la même envie que moi. Exactement comme hier soir. Et comme hier soir encore, nous faisons l'amour et c'est tout aussi parfait que la veille.

Je comprends alors que ma première fois était réellement merdique. Gaëlle est tellement extraordinaire ! J'ignore comment je vais faire pour pouvoir me passer d'elle désormais. Être en symbiose totale avec elle est tout simplement magique et au delà de tout ce que j'imaginais.

Elle me rend fou.

Littéralement.

Durant cet instant intime, mon portable vibre sur la table de chevet et je manque de tout arrêter pour prendre l'appel qui vient certainement de mon frère mais le regard de Gaëlle me supplie de ne pas le faire. Étonnement, je l'écoute et ne pense même plus à ça pendant de très longues minutes.

Ce n'est qu'une fois que ma petite-amie est allongée près de moi, sa tête sur mon torse et mon bras replié autour de ses épaules que je me rends compte que j'ai volontairement ignoré ma fille pour profiter d'un moment de complicité intense avec ma copine. Ce que je n'ai jamais fait auparavant. J'éprouve un peu de culpabilité en me rendant compte de ça alors je m'empare de mon portable. Comme je le pensais, j'ai un appel manqué de Max.

- Rappel-le, m'ordonne gentiment Gaëlle. Je vais aller prendre ma douche.

- D'accord.

Elle me sourit, m'embrasse brièvement et sors du lit avant de fouiller dans son sac pour en sortir un tee-shirt large et un short court. Mes yeux ne se détache pas de son corps durant tout le temps où elle s'habille. Lorsqu'elle sort, je contacte mon frère et c'est Elya qui répond.

- T'as pas répondu tout à l'heure, Papa ! me gronde-t-elle d'emblée.

- Bonjour à toi aussi ma fille chérie, rétorqué-je amusé.

- Bonjour... marmonne-t-elle. Tu faisais dodo ?

- J'étais encore au lit, oui, dis-je pour ne pas mentir. Tu as bien dormi ?

Elle me raconte son rêve où Polly est venue la retrouver chez tonton Max et s'inquiète alors de savoir si elle ne s'est pas enfuie de la maison.

- Tu sais très bien qu'elle a peur d'aller dehors, non ?

- Oui mais peut-être qu'elle n'a plus peur. Comme Gaëlle avec la piscine.

- Gaëlle a toujours peur de l'eau, ma chérie. Elle a seulement essayer d'aller dans l'eau. Et Polly est bien à la maison.

- Elle est où ?

- Quelque part dans la maison.

- Où ? Tu l'as vue ?

Je soupire et lui dis que je vais aller la chercher. J'enfile rapidement mon pantalon de pyjama, m'empare d'un tee-shirt et cherche le chaton qui obsède tant Elya. Lorsque je lui annonce qu'il est bel et bien à la maison, dans le salon, sur le canapé, elle est rassurée.

Nous discutons encore quelques minutes et elle me promet de me rappeler tout à l'heure étant donné qu'elle doit aller au restaurant, puis au cinéma avec son oncle.

Je vais ensuite dans la cuisine en enfilant mon tee-shirt et retrouve ma mère devant une tasse de café fumante. Je m'installe près d'elle après l'avoir embrassée être m'être servi un café au lait.

- Ta soirée était bien ? lui demandé-je.

- Très bien. Et toi ?

- Pareil, lui souris-je, encore aux anges en repensant à notre nuit.

- Elle dort encore ?

- Non, elle est à la douche. A moins qu'elle soit retournée se coucher, marmonné-je.

Ce qui ne m'étonnerait pas.

- Tu sais, même si ça me fait vraiment très plaisir pour toi, ça me fait toujours bizarre de te voir avec une fille.

- Moi aussi, ricané-je. J'ai du mal à m'y faire parfois. Mais ça me plait beaucoup et ça fonctionne pour le moment alors tout va bien.

- Je suis heureuse pour toi.

Elle est sincère, je le sais. Ma mère n'attend que ça de moi depuis trois ou quatre ans : que je me lâche. Que je profite de mon adolescence, que je m'amuse et que je pense un peu à moi de temps en temps. C'est ce que je fais ce weekend, et je dois avouer que ça me plaît beaucoup.

- Mais si tu ne veux pas d'une deuxième Elya pour le moment... continue-t-elle sur un ton prévenant.

- Je sais ! la coupé-je brusquement. Je sais, Maman.

- Tu ne le savais pas il y a cinq ans alors je préfère te le rappeler, me dit-elle amusée.

Je soupire de lassitude et prie pour que Gaëlle arrive rapidement.

- Je le savais il y a cinq ans, Maman. Il y a seulement eu un problème.

- Un petit problème en effet.

- Mais un problème que je ne regrette pas, dis-je pensivement.

Elle me sourit tendrement au moment où Gaëlle entre dans la pièce. Elle salue ma mère et je lui sers son petit déjeuner ; un bol de céréales avec du lait. Ma mère quitte la cuisine peu de temps plus tard et j'en profite pour avouer à ma petite-amie que je pensais qu'elle s'était recouchée.

- J'ai hésité, avoue-t-elle en s'emparant de la tartine de confiture que je viens de me préparer afin de croquer avidement dedans.

- C'est à moi ! m'exclamé-je.

- J'aime bien la confiture aux fruits rouges. Et j'ai oublié de te dire que j'avais beaucoup d'appétit le matin.

- Je vois ça, ris-je.

Je me fais donc une nouvelle tartine que je garde pour moi cette fois et lui met le pain et le pot de confiture devant elle pour qu'elle se serve. Elle me remercie d'un baiser sur la joue et commence à me parler sans interruption de ce qu'elle a l'habitude de manger le matin, passant de la marque de ses céréales, au goût des jus de fruits ainsi qu'à la quantité de tartines ou non.

Lorsque je termine de manger, elle n'a toujours pas fini. Non seulement parce qu'elle s'arrête après chaque bouchée pour parler, mais aussi parce qu'elle mange beaucoup, évidemment.

- Habituellement, tu manges beaucoup moins, lui fais-je remarquer.

Elle hausse les épaules en terminant de mâcher puis répond avec nonchalance.

- Je suis certainement enceinte.

Je m'étrangle avec mon jus d'orange et m'étouffe pratiquement à l'entente de ces quatre mots, puis Gaëlle éclate de rire.

- Je plaisante Nathan ! Enfin, je l'espère. C'était seulement pour rire. Et pour répondre à ta question, il n'y a que le matin que je suis un ogre. Je ne mange pas pour deux, promis.

- Ne dis plus jamais de choses comme ça, gromellé-je en me raclant la gorge.

- Désolée, ricane-t-elle. Je ne le ferai que si c'est vrai, d'accord ?

Je lui jette un regard noir qui ne provoque qu'un énième éclat de rire.

- Je ne veux pas d'enfant non plus, ne t'inquiètes pas, tente-t-elle de me rassurer.

Je fronce les sourcils, ce qui la fait réfléchir à ce qu'elle vient de dire.

- Je comprends que tu ne veuilles pas d'un petit frère ou d'une petite sœur pour Elya pour le moment. Ou jamais, je ne sais pas ce que tu penses de tout ça. C'est mon cas aussi, je ne veux pas du tout être maman maintenant. C'est beaucoup trop tôt pour moi et tu sais mieux que personne pourquoi. Je pense que j'en voudrai un jour, mais certainement pas aujourd'hui. Oh mon Dieu ! On est vraiment en train de parler d'avoir des enfants ?

J'écarquille les yeux, choqué à la fois par ce début de parole ininterrompu, mais aussi par ses propos, évidemment.

- C'est toi qui parle de ça, lui rappelé-je nonchalamment.

- Ouais, répond-elle hésitante. Mais c'est de ta faute aussi ! Je dis une simple blague et tu te mets à paniquer alors du coup, ça me fait dire des conneries et tu me fais stresser à me regarder comme ça, comme si j'étais... Je ne sais pas, devenue folle ? Tu sais que plus je stresse, plus je raconte n'importe quoi et plus je parle vite et plus je parle, tout simplement. Alors s'il te plait, est-ce que tu pourrais...

Voyant qu'elle ne s'arrêtera que si je l'y oblige, je plaque ma main sur sa bouche pour la faire taire. Je refuse de parler de ça avec elle pour le moment. Nous ne sommes ensemble que depuis quelques semaines, alors ce n'est pas pour maintenant !

- On va changer de sujet, d'accord ? Ce n'est pas encore l'heure de parler d'enfants, tu ne crois pas ?

Elle secoue vivement la tête.

- Tant mieux ! Alors tu termines de manger, et on n'en parle plus, ok ?

Cette fois, elle acquiesce alors je retire ma main, méfiant. Gaëlle se contente alors d'un sourire, puis elle embrasse mes lèvres chastement, avale sa dernière bouchée, termine son bol de lait et soupire de bien être avant d'avouer avoir bien mangé. Tu m'étonnes qu'elle a bien mangé !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top