Chapitre 19.

Nathan

Lorsque je sors du lycée vendredi soir avec Gaëlle, je m'arrête chez elle pour qu'elle récupère ses affaires avant d'aller chez moi. À la maison, mon frère est déjà arrivé et visiblement sur le point de partir avec ma fille. Ils m'attendaient certainement pour me dire au revoir.

- T'es pressée t'en aller ? demandé-je à mon petit ange après lui avoir dit bonjour.

- Oui !

Ça fait plaisir, merci ma chérie.

- On va aller promener le chien d'Emma, c'est trop cool !

- Donc tu m'abandonnes pour un chien ? m'indigné-je.

- Mais non Papa ! ricane Elya. Tu vas me manquer beaucoup beaucoup.

Elle s'accroche à mon cou et je la porte dans mes bras.

- Toi aussi mon petit cœur. Comme chaque fois que tu t'en vas, mais il n'y a que deux dodos et tu reviens à la maison.

Qui est-ce que je tente de rassurer en lui disant ça ? Elle ou moi ? Toujours est-il qu'elle est d'accord avec moi puisqu'elle acquiesce vivement avant d'embrasser ma joue puis de noter un détail.

- Pourquoi tu as un gros sac, Gaëlle ?

- Elle va dormir à la maison, réponds-je après une seconde d'hésitation.

- Oh non ! s'exclame-t-elle.

Je croise le regard paniqué de ma petite-amie, puis celui de ma mère avant qu'Elya continue :

- Pourquoi elle dort ici alors que je vais chez tonton ?

Je suis soudain très rassuré et retiens l'énorme soupire de soulagement qui menace de s'échapper. Elle est seulement déçue de ne pas rester avec nous alors ça me fait du bien de constater qu'elle apprécie ma copine au point de vouloir rester ici, avec nous.

- Elle reviendra, ne t'inquiète pas, lui dis-je.

- C'est vrai ? s'écrit-elle en se tournant vers la concernée.

- Si tu es d'accord, je reviendrai avec plaisir.

- Oui ! s'exclame Elya d'une voix si aiguë et si forte que j'ai probablement le tympan fissuré.

Elle est visiblement heureuse de cette réponse, et moi aussi.

Il s'en suit une série de bisous, de câlins et d'au revoir que je déteste. Même si je revois ma fille dimanche, je n'aime pas lui dire au revoir. Je ressens toujours un pincement au cœur chaque fois qu'elle s'en va. Je regarde alors la voiture s'éloigner dans la rue et referme la porte d'entrée. Gaëlle vient immédiatement me prendre dans ses bras et je la serre fort contre moi.

- J'adore ta façon de l'aimer si fort, murmure-t-elle.

J'embrasse sa tempe avant de défaire notre étreinte pour monter son sac dans ma chambre, puis je redescends la rejoindre au salon où elle est installée avec ma mère.

- J'ai laissé de l'argent sur la table de la cuisine pour les pizzas. Je rentrerai dans la nuit.

Ma mère sort au restaurant avec des amies ce soir et a eu la gentillesse de nous éviter la cuisine, ce dont je la remercie. Ça m'arrange, je n'aime pas particulièrement préparer un repas.

Elle ne reste pas plus longtemps et quitte la maison, nous laissant tous les deux.

- Je voudrais te prévenir maintenant : j'ai mes devoirs à faire ce week-end, annonce Gaëlle quelques secondes plus tard. J'en ai déjà fait le maximum mais avec ce qu'ils nous on donné tout à l'heure, j'en ai encore à faire.

- Moi aussi, je t'assure, ris-je amusé. On fera notre session devoirs demain, promis. Mais pour le moment, je commence à avoir faim.

Elle m'avoue que c'est aussi son cas ce qui me convient parfaitement. Je m'empare du flyer de la pizzeria du coin pour lui donner et lui demande de choisir. Je passe ensuite la commande et une demie heure plus tard, nos repas sont livrés. La télévision en bruit de fond, nous mangeons tout en discutant.

Gaëlle me pose des questions, principalement sur Elya. C'est souvent qu'une question lui revient en mémoire et comme je le lui avais promis il y a quelques mois, j'y répond en tout honnêteté.

- Est-ce que ton père voit Elya quelques fois ? me demande-t-elle lorsque nous terminons de manger.

- Non. Il refuse de la voir. La dernière fois qu'il l'a vue, c'était l'année dernière je crois. Il habite à Montpellier, comme Max, et un jour qu'Elya était en vacances chez lui, ils se promenaient tous les deux et ils ont croisé mon père. Il a dit bonjour à mon frère et a ignoré ma fille. Je ne comprendrai jamais pourquoi il la déteste à ce point. Qu'il refuse de me voir, moi, d'accord. Mais Elya ? Elle n'a rien fait.

- Elle est seulement venue au monde, murmure Gaëlle en fixant un point imaginaire sur la table basse, perdue dans ses pensées.

- Ouais. Sa naissance et son arrivée à la maison a tout chamboulé. Mes parents ne faisaient que de s'engueuler, mon père a fini par se tirer et on a eu des problèmes d'argent au début. Ça va beaucoup mieux maintenant, mais c'est vrai que c'était la galère les premiers mois. J'ai été obligé de vendre tout mes jeux vidéos, ma console et mes DVDs. Je n'avais pas hésité une seule seconde pour le faire, et je le referais aujourd'hui si ça se reproduisait.

Je vois de l'admiration dans les yeux de Gaëlle et je dois dire que ça me fait beaucoup de bien.

- Je sais que tu ferais n'importe quoi pour elle. C'est une des raisons pour lesquelles je t'adore.

- Parce que je m'occupe de ma fille ? ris-je doucement sans comprendre.

- Parce que tu es un père génial. Pas parfait, puisque tout le monde commet des erreurs et que la perfection c'est nul et pas marrant du tout, ricane-t-elle. Mais tu fais tout pour l'être pour elle. Tu lui donnes tout ce que tu as et c'est ça qui m'impressionne énormément. Je te l'ai déjà dit Nathan : je t'admire vraiment.

Ses yeux pétillent d'émotions. Elle semble touchée par ses propos. Elle ne me laisse pas prononcer un mot après cette déclaration qui me touche sincèrement en plein cœur et m'embrasse passionnément. Je la prends dans mes bras pour répondre à ce baiser et l'avoir plus proche de moi mais cet échange est très bref puisque mon téléphone sonne sur la table basse.

Ma petite-amie s'écarte immédiatement de moi et je m'excuse avant de prendre l'appel, lui indiquant que c'est Elya. Elle me contacte pour me dire ce qu'elle a mangé ce soir, pour me parler de la promenade avec le chien d'Emma et surtout pour me souhaiter une bonne nuit. Son oncle va lui lire Peter Pan afin qu'elle puisse faire de beaux rêves. Je raccroche au bout d'une dizaine de minutes de conversation après lui avoir dit que je l'aimais.

Je retourne ensuite sur le canapé où Gaëlle est assise. J'ai de nouveau l'impression qu'elle est perdue dans ses pensées, ce qui m'inquiète un peu. Lorsque je m'installe, elle ne perd pas une seconde pour venir se blottir contre moi et je sens que quelque chose ne va pas. Quand je lui pose la question, elle ne répond pas immédiatement. Ce n'est qu'après de longues secondes de silence qu'elle me parle à voix basse.

- J'aurais aimé avoir un père qui m'appelle tous les soirs pour me souhaiter une bonne nuit.

C'est donc ça, le problème. Elle compare son paternel avec le père que je suis pour Elya et ça semble lui faire beaucoup de mal. Je comprends alors que sa relation avec lui est bien plus endommagée que je ne le pensais.

- Il ne l'a jamais fait ? lui demandé-je pour tenter d'en savoir plus.

- Pas vraiment, soupire-t-elle.

Elle se redresse ensuite pour s'asseoir et se tourne vers moi.

- Je peux te raconter une histoire ? m'interroge-t-elle en me souriant tristement.

- Bien sûr.

Elle connait mon histoire, maintenant je vais connaitre la sienne.

Gaëlle

Je prends une grande inspiration pour me donner du courage avant d'entamer mes explications. Ce que je vais lui dire n'a rien d'un secret, c'est seulement difficile pour moi d'en parler.

- Il était une fois, commencé-je sérieusement en gardant mes yeux rivés aux siens, un homme et une femme très amoureux. Vraiment beaucoup. Ils s'aimaient si fort qu'ils se sont mariés rapidement et ont immédiatement emménagé ensemble alors qu'ils n'avaient que dix-neuf ans. Ils étaient heureux mais un an plus tard, un problème est survenu. La femme est tombée enceinte alors que l'homme ne voulait pas d'enfant. Elle voulait garder le bébé, pas lui. A partir de là, leur relation a commencé à voler en éclats.

Nathan me prend la main et la serre dans la sienne afin de la porter à ses lèvres pour l'embrasser.

- Je suis née quelques mois plus tard et mon père ne parlait plus à ma mère. Il ne s'occupait pas de moi, passait la plupart de sa journée au travail. Parfois, il ne rentrait même pas la nuit ; il disait que je l'empêchais de dormir et de réfléchir alors il restait loin de moi. Ma mère ne pouvait pas le mettre à la porte déjà parce qu'elle était toujours amoureuse de lui malgré tout, mais aussi parce qu'elle ne travaillait pas et qu'elle avait besoin de l'argent de mon père. Mais j'ai grandis. Et plus je grandissais, plus il était présent. Vers mes deux ans et demi, il a commencé à s'occuper de moi. Il me donnait un gâteau de temps en temps, mon biberon quand j'avais soif, puis il a voulu me donner à manger. Ma mère était heureuse de le voir s'impliquer enfin et elle lui a pardonné. Elle l'aimait tellement qu'elle ne pouvait pas faire autrement. Et puis moi, j'avais enfin un papa.

Je ris doucement à cet aveux. Je n'ai pas de souvenir de tout ce que je raconte, ce qui est normal vu mon jeune âge à cette époque, mais ma mère m'a tout raconté. Dans les détails, même si ceux-ci sont douloureux.

- Il y a eu un second problème. Un second bébé. Mon père a littéralement pété un plomb. Il a ordonné à ma mère d'avorter, comme il l'avait fait pour moi, mais cette fois-ci, elle ne s'est pas laissée faire. Elle l'a quitté et m'a emmenée chez une de ses amies. On a vécu là-bas quelques semaines le temps quelle fasse toutes les démarches administratives pour obtenir les aides sociales et tout ce qui va avec. Elle nous a trouvé un petit logement, puis ma sœur est née. Ma mère a demandé le divorce et mon père a immédiatement signé les papiers. Le juge a exigé que nous passions un week-end sur deux chez lui et la moitié des vacances aussi. Comme Zoé était trop petite au début, j'allais seule chez mon père. Ma mère ne voulait pas me voir là-bas, mais j'insistais pour le voir. J'en pleurais tellement qu'elle m'y emmenait. À contre cœur.

Je me souviens parfaitement de ces instants contrairement aux précédents. Je voulais voir mon père même si je me sentais seule là-bas. Il s'occupait de moi mais ne jouait pas avec moi. Il ne me disait pas qu'il m'aimait, il ne me prenait pas dans ses bras et ça me faisait très mal mais j'avais fini par m'y habituer.

- Quand ma sœur a grandit, il a accepté de l'avoir chez lui. Mais les vacances étaient trop longues pour lui alors le plus souvent, il nous ramenait chez ma mère au bout de quelques jours. Il y a ensuite eu cet épisode avec la piscine et ma mère n'a plus jamais voulu nous laisser chez lui, même si je le demandais. Elle me laissait pleurer, ça lui faisait mal au cœur, mais elle ne voulait pas risquer ma vie ou celle de Zoé encore une fois. Elle me laissait lui téléphoner, et ce n'est que lorsque j'ai eu l'âge de commencer à m'occuper de ma sœur et moi qu'elle nous a laissé y retourner.

Nathan m'écoute attentivement depuis le début et sa main n'a pas relâché la mienne durant tout mon récit, tout comme ses yeux sont toujours ancrés dans les miens. Ça me fait du bien et ça me rassure qu'il m'écoute sérieusement. Pour une fois que je ne parle pas pour dire des choses inutiles.

Les larmes me montent aux yeux lorsque je lui pose une question :

- Quelle est la première chose que tu dis à Elya lorsque tu la revois après une semaine d'absence ?

Il ouvre la bouche mais la referme aussitôt. Je l'incite à parler d'un signe de la tête et il le fait.

- Tu m'as manquée, avoue-t-il dans un faible murmure.

Je m'en doutais. C'était évident qu'il allait me dire une phrase de ce type ; c'est ce que dirait n'importe quel père aimant sa fille. J'essuie une larme qui glisse lentement sur ma joue et lui réponds :

- Il ne me l'a jamais dit. Par contre, j'avais droit à des remarques du genre « Tu n'aurais pas mangé un peu trop de gâteaux ces derniers temps ? » ou « Vous venez ici pour quoi ? ». Et je commençais à parler, à raconter ma semaine comme je le faisais chaque jour avec ma mère, mais il ne m'écoutait pas. Il regardait le match de foot ou me demandait carrément de me taire parce qu'il avait d'autres choses à faire. Des choses plus intéressantes. Je pense que c'est pour ça que Zoé est beaucoup moins bavarde avec les personnes qu'elle ne connait pas. Elle voyait parfaitement comment je me faisais renvoyée, alors elle ne tentait pas le coup. Tout ce que je voulais c'était un père. Tout ce qu'on souhaitait avec ma sœur c'était de savoir qu'on était aimées. Juste un peu. Mais j'ai fini par comprendre que ce n'était pas le cas et on a arrêté de venir le voir.

De nouvelles larmes s'échappent de mes yeux. Je commence à pleurer et ne prends même plus la peine d'essuyer mes joues.

- Ma mère a donc décidé d'aller loin pour ne plus jamais le voir. Ça ne servait à rien. Il ne nous a même pas empêchées. Mais tout ça, ce n'est pas le pire.

Je vois à son air surpris qu'il s'attendait à ce que ce soit la fin de l'histoire. J'aurais aimé moi aussi, mais ce n'est pas le cas.

- Ce qui a motivé ma mère à partir, c'est parce que mon père avait retrouvé quelqu'un. Il sortait avec une femme alors il nous mettait parfois à la porte lorsqu'elle arrivait, ou alors il ne prenait même pas la peine de nous ouvrir quand on venait. Donc on est parti.

Je me souviens encore du moment où nous avons attendu devant chez nous pour qu'il vienne nous dire au revoir. J'insistais pour attendre encore un peu, mais ma naïveté a eu raison de moi. Il n'est jamais arrivé, bien entendu, alors nous avons pris la route sans passer par notre ancienne maison où il vivait.

- Tu te souviens du jour où tu étais venu devant chez moi pour me parler ?

- Après qu'on se soit embrassé chez Sami ?

- Oui.

- Oui je m'en souviens. Tu n'étais pas bien parce que tu avais parlé avec ton père.

- C'est ça. Je ne l'avais pas rappelé depuis notre arrivée ici mais je l'ai fait ce jour-là.

J'avais besoin de réponse et je n'en avais même pas eu.

- Quand je suis rentrée chez moi, ma mère m'a appris quelque chose. Elle m'a dit qu'elle avait eu des nouvelles de mon père. Il vit maintenant avec sa copine, dans la maison où j'ai grandit avec ma mère. Mais cette femme a deux enfants et ils vivent tous les quatre ensemble. Un de ses enfants dort ma chambre. Mon père a deux filles mais il préfère ses deux nouveaux fils.

Je me mets à sangloter en continuant :

- Il a abandonné sa famille pour en avoir une autre. Il ne nous a jamais aimées, Nathan.

Il pose ses mains sur mes joues et s'approche de moi en essuyant mes larmes.

- Il t'a aimée Gaëlle, il n'a seulement pas su te le montrer.

- Non, il ne m'a jamais aimée. Il m'a laissée me noyer, il ne voulait pas de moi ni de ma sœur, il nous a laissé partir sans nous dire au revoir, il ne m'appelle jamais et tu sais ce qu'il m'a dit quand je lui ai demandé si ma mère avait dit vrai à propos de sa famille recomposée ? Il m'a dit qu'il avait refait sa vie, que ça s'était fait comme ça. Je lui en veux tellement si tu savais.

- Tu as le droit et tu as raison de lui en vouloir. Mais tu as ta mère. Elle est là pour toi, Gaëlle et elle le restera. Elle, elle t'aime de tout son cœur. Jamais elle ne vous abandonnera toi et ta sœur.

Je renifle bruyamment et acquiesce lentement. Je sais tout ça, mais ça fait du bien de l'entendre à nouveau.

- C'est ce que tu dis à Elya lorsqu'elle te demande où est sa mère ?

- Oui. Je lui dis que je l'aime et que même si sa mère n'est pas là, je l'aime pour deux.

Je ris doucement en essuyant mon nez du revers de la main.

- C'est trop bizarre.

- De quoi ?

- De te parler de mon père et de te comparer à lui.

- Pourquoi c'est bizarre ? demande-t-il en fronçant les sourcils.

- J'en viens à penser que j'aurais aimé avoir un père comme toi alors que t'es mon copain, tu ne vois rien de bizarre dans tout ça ?

Il me sourit, amusé.

- C'est vrai que dit comme ça, c'est étrange. Mais ne t'inquiète pas, je comprends ce que tu veux dire. Toi et Elya, vous avez un point en commun ; vous avez toutes les deux un parent qui vous a abandonné, mais vous avez aussi un autre parent pour prendre soin de vous, pour vous aimer. Pense à ta mère qui est près de toi, plutôt qu'à ton père qui t'a laissée.

- C'est ce que je fais déjà, mais en parler à voix haute, ça me fait mal. Ça fait remonter tout mes souvenirs et mes sentiments et c'est difficile.

- Je comprends, mais tu as été forte. Et je te remercie de m'avoir tout raconter.

Je me jette dans ses bras pour qu'il me serre contre lui, ce qu'il fait sans attendre.

- Merci Nathan.

- Pourquoi tu me remercies ? me questionne-t-il en m'éloignant de lui, ses mains sur mes hanches.

- Pour m'avoir fait confiance, pour m'avoir présenté ta fille et pour être là pour moi.

- J'avais peur de te faire confiance, tu le sais. Mais je suis vraiment heureux de l'avoir fait.

Je pose mes deux mains sur ses joues et embrasse brièvement ses lèvres.

- Moi aussi je suis heureuse.

Il encercle ma taille de ses deux bras avant de prendre sauvagement mes lèvres d'assaut. Je passe immédiatement une jambe par dessus les siennes pour m'installer sur ses genoux et répondre à son baiser, mes doigts enfouis dans ses cheveux bruns.

Ses mains remontent le long de mon dos et me rapprochent de lui jusqu'à ce que ma poitrine soit collée à son torse. Nathan me fait basculer la tête en arrière et ses lèvres dérivent sur ma joue, ma mâchoire et terminent dans mon cou qu'il martyrise délicieusement.

Je ne résiste pas et glisse mes mains sous son tee-shirt, passant de son dos à son ventre, puis remontant sur son torse mais il m'arrête brusquement en attrapant mes poignets pour les retirer.

- Gaëlle, murmure-t-il.

- Pardon. Je croyais que... balbutié-je.

Il m'interrompt en posant ses deux mains sur mes joues, afin de me regarder attentivement.

- Est-ce que ça va ? demande-t-il inquiet.

- Oui. C'est seulement le fait d'en parler qui m'a perturbée, mais je t'assure que je vais bien.

- Tu me promets ?

Il attend une réponse franche et honnête, ce que je lui donne sans attendre.

- Je te le promet. J'avais besoin de te parler, voilà tout.

- D'accord, sourit-il.

Nous nous regardons dans les yeux durant de longues secondes puis je viens me blottir contre lui. Il encercle fermement ma taille de ses deux bras et nous restons ainsi pendant d'interminables minutes. Interminables mais agréables. Il rompt notre étreinte après avoir déposé un baiser brûlant au creux de mon cou. Ses yeux bleus, emplis de désir et d'impatience, me fixent avec attention.

- On va se coucher ?

J'acquiesce sans hésiter.

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