Chapitre 16.

Gaëlle

Elya est vraiment une petite fille adorable et je dois dire que Nathan avait raison. Elle parle vraiment, vraiment beaucoup. A tel point que récemment, elle s'est encore fait punir à l'école parce qu'elle bavardait. Selon son père, c'est loin d'être la première fois qu'elle se retrouve au coin.

J'ai aussi appris qu'elle était très intelligente pour une enfant de quatre ans. Elle sait lire, écrire des mots qu'elle a déjà vu plusieurs fois et même compter jusqu'à l'infini. Elle a eu du mal à arriver à cent, mais maintenant, tout est très simple pour elle. Elle en vient même à s'ennuyer à la maternelle.

Mais elle reste toujours une enfant et Noël approchant à grand pas, Elya est de plus en plus surexcitée. Sa liste pour le Père-Noël est déjà prête, postée le premier décembre précisément et elle est très courte. Tout ce qu'elle souhaite avoir sous le sapin la semaine prochaine est un vélo. Elle veut apprendre à faire du vélo, comme les grands. Nathan m'a dit que le cadeau était dans le garage de Sami, flambant neuf, rouge, et avec deux roues ainsi que deux petites roulettes pour le début de son apprentissage. Je l'ai vu, je suis certaine qu'elle va l'adorer.

De mon côté, j'ignore quoi acheter à Nathan. Je me contenterai d'une ou deux peluches pour Elya mais pour son père, je ne sais quoi prendre. Si je lui demande ce qu'il aimerait avoir, il me répondra qu'il souhaitera quelque chose pour sa fille, c'est certain. Donc il faut que je me creuse les méninges pour lui trouver quelque chose de potable. J'ai tenté de demander de l'aide à ses amis, mais je ne compte pas les écouter, vu les propositions qu'ils m'ont faites.

- Une vidange pour sa voiture.

- Un strip-tease.

- Un poney pour Elya.

- Une batterie pour Elya.

- Un nouveau bébé.

- Une nuit torride.

Et j'en passe ! Autant m'adresser à un inconnu, ce sera plus efficace. J'ai donc préféré demander à ma mère et elle m'a donné une idée plutôt pas mal que je mets dans un coin de ma tête. Si je ne trouve rien d'autre avant la fin du week-end, je ferai ce qu'elle m'a dit.

Je mets de côté mes idées de cadeaux pour aujourd'hui et me dirige vers la porte d'entrée. J'appuie sur la sonnette et ne patiente que quelques secondes avant qu'une petite tête brune ne fasse son apparition face à moi.

- Gaëlle ! s'exclame la fillette, le sourire aux lèvres.

- Coucou Elya, la salué-je en m'accroupissant pour être à sa hauteur.

Elle me fait un bisou sur la joue et je fais de même. Depuis que son père m'a parlé de passer plus de temps tous les trois, je viens régulièrement chez lui. Chaque fois qu'il me le demande, en fait. Comme aujourd'hui.

- Elya ! gronde Nathan derrière elle. Qu'est-ce que je t'ai déjà dit sur le fait d'ouvrir la porte quand quelqu'un sonne ?

- Mais Papa, je savais que c'était Gaëlle. Tu as dit qu'elle allait bientôt arriver, se défend la petite.

- Ça aurait pu être n'importe qui d'autre ! s'exclame-t-il en colère. Tu ne recommences plus, c'est compris ?

Elle baisse la tête en marmonnant des excuses.

- C'est compris. Je suis désolée Papa.

Je me redresse, gênée. Je ne sais plus où me mettre tout à coup.

Nathan me laisse entrer et referme la porte derrière moi avant de se baisser pour être face à sa fille.

- Ça peut être dangereux, tu comprends ? reprend-il d'une voix plus douce.

- Mais c'était Gaëlle, justifie-t-elle d'une voix timide.

- Je veux que tu me demandes l'autorisation avant, d'accord ?

- D'accord Papa, affirme-t-elle avant d'entourer le cou de son père de ses deux bras.

Ce dernier la soulève dans ses bras et me sourit. Nathan-l'adolescent est déjà adorable mais Nathan-le-papa-attentionné-et-fou-de-sa-fille est définitivement le plus craquant !

Il place sa main sur le bas de mon dos pour m'inviter à avancer et nous allons tous les trois jusqu'à la cuisine, où je pose la boîte en plastique que j'ai dans les mains.

- C'est quoi ? questionne la curieuse de la famille, bien vite remise de s'être fait gronder.

- Ouvre, et tu verras, l'invité-je en souriant.

Nathan s'assied sur la chaise, la fillette sur ses genoux, et fronce les sourcils en croisant mon regard. Lui non plus ne sait pas ce qui se trouve à l'intérieur.

Elya soulève le couvercle et ses yeux pétillent de malice à la seconde où elle regarde à l'intérieur.

- Trop cool, des muffins ! T'as réussi à les faire ?

- Cette fois, oui. La première fois, j'avais oublié la levure alors ils étaient tout raplapla. Mais cette fois, je pense que ça ira.

- Ils sont trop beaux, hein Papa ?

- Oui, c'est vrai. Et en plus, c'est l'heure de gouter, ça tombe bien, annonce joyeusement mon petit-ami.

- Génial, on peut les manger ! s'écrit Elya en sautant à pieds joints sur le sol. Merci Gaëlle !

- Ne me remercie pas tant que tu n'as pas gouté, la préviens-je amusée.

Je l'aide à attraper des verres sur l'égouttoir de l'évier pendant que Nathan sort le jus d'orange du frigidaire.

- Tu peux aller voir où est Polly ? demande-t-il en posant la bouteille. On t'attend pour commencer.

- Promis ? s'enquiert-elle prévenante.

- Je le surveille, annoncé-je.

Elle me remercie joyeusement et part en courant, pendant que Nathan me rejoint et embrasse mes lèvres.

- Tu sais où est le chat, pas vrai ? deviné-je.

- Sur mon lit. Je voulais te dire bonjour, me sourit-il.

Ses mains se posent sur mes hanches et j'entoure son cou de mes bras pour l'embrasser à nouveau. Puis nous entendons des petits pas dévaler les escaliers alors nous reprenons nos places.

- Il est dans ta chambre Papa. On peut manger maintenant ?

- Oui, assied-toi.

Je leur explique que les muffins sont soit aux pépites de chocolat blanc, soit au chocolat au lait, étant donné que ma mère a englouti le morceau de tablette de chocolat noir qu'il restait. Elya n'en a que faire puisqu'elle n'aime pas le chocolat noir. Une bouchée suffit à ce qu'elle proclame haut et fort que c'est un délice. Je ne retiens pas mon soupir de soulagement à l'entente de ces mots. C'est rassurant ! Je n'avais pas pensé à les gouter avant de les apporter ici.

- Elle a raison, c'est excellent, confirme Nathan la bouche pleine.

- Merci ! m'exclamé-je heureuse.

Je me lance enfin et avale un morceau de muffin, et sans vouloir me vanter, c'est délicieux. Je n'en reviens pas de l'avoir fait seule ! Enfin... Seule, avec l'aide de la recette qu'Elya m'a gentiment donné. Je ne m'en serais jamais sortie dans le cas contraire, mais je dois dire que je suis fière de moi !

- Tu veux venir à la piscine avec nous demain ? lance la fillette après avoir terminé son premier gâteau, au moment ou je porte mon verre à la bouche.

Je m'étouffe pratiquement à cette question et mets quelques secondes avant de me remettre. Elya rit doucement et Nathan est gêné. J'en comprends la raison quand sa fille continue :

- Papa a dit que tu n'aimais pas trop la piscine mais je te demande quand même. On s'amuse trop bien quand on y va.

Je lui offre un sourire sincère et jette un coup d'œil à mon petit-ami qui semble très embarrassé. Il ne lui a pas dit la raison pour laquelle j'avais cette aversion de l'eau.

- Je déteste la piscine, en effet.

- Pourquoi ? C'est trop cool de jouer dans l'eau !

- J'en doute pas, lui souris-je. Mais moi, j'ai très peur de l'eau.

La petite ouvre de grands yeux horrifiés.

- C'est vrai ? C'est trop nul d'avoir peur de l'eau !

- Elya ! la gronde son père.

- Ce n'est rien, ne t'inquiète pas, le coupé-je pas le moins du monde gênée par cette remarque. Oui, c'est nul. Je ne peux pas aller m'amuser avec mes amis quand on va à la mer mais je suis habituée maintenant. J'adorais aller à la piscine avant.

- Ah bon ? Pourquoi t'as peur alors ?

Nathan me répète que je ne suis pas obligée d'en parler, mais ça ne me gêne pas alors je lui explique la même chose qu'à son père.

- Tu t'es noyée ? s'écrit-elle. Mais c'est horrible !

Je ris doucement devant sa réaction exagérée.

- Je vais bien maintenant, je te le promet.

- Mais pourquoi ton papa n'est pas resté avec toi dehors ?

Mon sourire se fait soudain mélancolique et je baisse les yeux un moment avant de prendre une longue inspiration.

- C'était de ma faute. Je suis sortie alors que je n'avais pas le droit. Il me l'avait interdit.

Je ne peux pas dire la vérité à cette enfant. Je ne peux pas lui avouer que mon père ignorait totalement ce que j'étais en train de faire et que le match de foot était beaucoup plus important qu'une gamine de six ans. C'est mon oncle qui a entendu le bruit que je faisais en me débattant dans la piscine. C'est lui qui a accouru pour me sortir de là, pas mon père.

Je mens à Elya pour ne pas avoir à lui dire que si mon père n'était pas resté avec moi, c'était simplement parce qu'il n'avait que faire du fardeau qu'il portait sur ses épaules depuis plus de six ans. Elle ne comprendrait certainement pas.

- C'est pour ça qu'il faut toujours écouter son papa et lui obéir, conclus-je en me forçant à sourire.

- C'est ce que je fais, déclare fièrement la fillette.

- Et tu dois le faire tous les jours, continue le père en posant sa main sur ma cuisse pour la presser affectueusement.

Je ne le regarde pas, comme si j'avais peur qu'il comprenne que j'aie menti et lui prends la main sous la table.

- Donc tu ne viens pas avec nous, comprend Elya en faisant la moue.

Elle parait sincèrement déçue, ce qui me touche beaucoup, et je m'en veux un peu de refuser sa proposition, mais je ne peux pas faire autrement. Elle trouve néanmoins une parade.

- Ou tu peux venir avec nous mais tu ne vas pas dans l'eau ? demande-t-elle les yeux brillant d'espoir.

Je suis ravie que la fille de mon petit-ami m'apprécie au point de trouver un compromis pour que je puisse passer du temps avec eux et je comprends Nathan lorsqu'il me dit qu'il ne sait pas lui refuser quelque chose quand elle fait sa petite tête de chien battu.

C'est donc ainsi que je me suis retrouvée, le lendemain, dans une cabine en train de changer mes vêtements pour mon maillot de bain.

***

Depuis ma serviette, je regarde le père et sa fille jouer dans l'eau. Tout deux rient aux éclats et je dois avouer que j'aimerais presque les rejoindre. La piscine me fait seulement barrage et pour la première fois, je suis réellement déçue. Ils ont l'air de tellement bien s'amuser.

Nathan porte Elya dans ses bras et la jette en l'air pour qu'elle atterrisse bruyamment dans l'eau. Elle se retrouve entièrement immergée et je me retrouve à frissonner des pieds à la tête, mais elle remonte à la surface aussitôt, riant à gorge déployée.

Ils recommencent ce petit manège à de multiples reprises et c'est plus fort que moi ; je me lève et m'avance vers eux.

- Assieds-toi, me demande Nathan en me voyant debout, à un bon mètre du rebord.

Je vois ses yeux se balader sans retenue sur mon corps, ainsi que son petit sourire en coin et je me sens un peu gênée de m'exposer à moitié nue, même face à mon petit-ami. Je fais donc de même et admire son torse légèrement musclé. Pas au point de voir ses muscles dessinés et gonflés mais juste assez pour que ce soit très attirant. Mon copain est indéniablement un papa très sexy.

Lorsqu'il daigne enfin à relever les yeux vers les miens, il réitère son ordre.

- Installe-toi.

Je secoue la tête alors il porte Elya pour l'asseoir sur le rebord, laissant ses mollets tremper dans l'eau, puis il me tend la main.

- Approche, dit-il d'une voix douce en se postant près de sa fille.

Je me contente de faire trois minuscules petits pas avant de m'arrêter juste au niveau de la bordure. Nathan descend alors sa main et referme doucement ses doigts mouillés autour de ma cheville. Des frissons - vraiment très agréables et très différents de ceux de tout à l'heure - parcourent entièrement mon corps.

- Fais comme elle, m'ordonne-t-il en souriant.

- J'ai de l'eau jusque là, m'indique Elya en me montrant le niveau de l'eau.

Oui, j'ai vu, merci. Mais le problème, c'est la piscine en elle-même. Je préfère largement la plage. Je n'avais pas hésité pour mettre les pieds dans l'eau, là-bas. Ici, c'est une toute autre affaire !

Mais je prends mon courage à deux mains et m'accroupi avant de m'asseoir. Nathan me tient les mains que je comprime fortement, mais il ne me lâche pas. Il me sourit pour m'encourager et lorsque je suis bel et bien assise sur cette satanée bordure, les jambes plongées dans l'eau jusqu'aux genoux, Elya me félicite maladroitement en applaudissant.

- C'est bien, t'as réussi !

C'est vexant et ultra gênant de la part d'une gamine, mais je sais qu'elle ne dit pas ça pour se moquer de moi. Mon petit-ami le comprend aussi puisqu'il m'offre​ un sourire d'excuses.

Je lâche ses mains pour les poser de chaque côté de mon corps et resserre mes genoux l'un contre l'autre pour éviter de trembler. En vain, évidemment.

- Ça va ? s'enquiert-il inquiet.

- Ouais, ris-je nerveusement. Ça fait plus de dix ans que je n'ai pas mis les pieds dans une piscine, alors il me faut un petit temps d'adaptation. Retournez vous amuser, je vous regarde.

- T'es sûre ? insiste-t-il.

Je hoche la tête au moment où un enfant saute dans l'eau près de moi et m'éclabousse. Je sursaute brusquement et mon corps entier se crispe au moment où ma respiration s'accélère.

- Ma puce ? Tu veux bien aller sur ta serviette quelques minutes s'il te plait ?

- C'est l'heure de gouter ? s'exclame joyeusement la petite.

- Oui, si tu veux. Tu prends les gâteaux et la bouteille dans ton sac, lui indique son père en lui retirant ses brassards.

Quant à moi, je perds la totalité des couleurs présentes sur mon visage.

- Pourquoi tu la renvoie là-bas ? Elle pouvait rester !

- Non, c'est l'heure de gouter, réplique-t-il avec arrogance. Viens près de moi.

- Hors de question !

- Regarde ! L'eau m'arrive seulement au niveau de la taille.

Pour l'avoir regarder, je l'ai regardé. Et pas qu'un peu !

- Je suis plus petite que toi, lui fais-je remarquer.

- Mais tu es beaucoup plus grande qu'Elya, note-t-il amusé.

- Heureusement !

Un autre enfant m'éclabousse alors je retrouve immédiatement mon sérieux.

- Nathan, j'ai peur.

- Je sais. Je ne t'oblige à rien, je te demande seulement si tu veux essayer.

Étonnement, je commence à envisager sa proposition. Ça me surprend moi-même d'hésiter à aller dans l'eau, dans une immense piscine publique. Je commence à me ronger les ongles en réfléchissant si oui ou non je dois le suivre, mais il me prend la main pour la retirer de ma bouche.

- Sinon, on peut rester ici à discuter, ça me va aussi, annonce-t-il en posant ses avants-bras sur mes cuisses, sans lâcher mon regard.

- Tu ne me lâcheras pas ? le questionné-je hésitante.

- Non. Pas une seule seconde. Promis.

Je déglutis laborieusement et hoche la tête lentement. Il me fait alors signe d'avancer vers lui. Je lui obéis puis place mes mains sur ses épaules tandis que les siennes sont sur ma taille. Cette sensation agréable me ferait presque oublier où je suis.

Presque.

Nathan m'aide ensuite à me glisser très lentement dans l'eau et je ferme hermétiquement les paupières jusqu'à ce que mes pieds touchent le fond du bassin. L'eau arrive au milieu de mon abdomen et je commence à trembler fortement, c'est plus fort que moi.

- Ouvre les yeux, regarde moi, murmure-t-il en caressant mon dos de haut en bas.

Je lève alors la tête pour faire ce qu'il me demande, mais ma vue se trouble et j'ai du mal à respirer.

- Tu t'en sors très bien, me sourit Nathan.

- Je ne dirais pas ça, ris-je nerveusement en raffermissant ma prise sur ses deux bras. Tu me lâches pas hein ?

- Jamais.

Il jette un œil par dessus mon épaule, sûrement pour surveiller sa fille, mais revient très rapidement à moi.

- Je te tiens Gaëlle, je ne te lâche pas. Tu me donnes tes mains ?

J'acquiesce vivement et déplace ma main gauche le long de son bras droit, descendant jusqu'à son avant-bras, puis attrapant son poignet sur ma taille afin de m'emparer de sa main, tout cela avec une lenteur extrême, mais il ne dit rien et me laisse prendre mon temps. Je fais ensuite de même avec l'autre main et je ressens un vide au moment où ses paumes ne touchent plus ma taille. Ce qui ne m'aide pas du tout.

Il se recule d'un pas mais je tire sur ses bras apeurée.

- Ne pars pas, s'il te plait !

- Je ne pars pas, affirme-t-il. Je voulais seulement te faire avancer un peu.

- Mais c'est plus profond par là-bas, non ?

- Plus tu avances, plus c'est profond, oui.

- Alors je veux rester là.

- D'accord.

Je le remercie et, au lieu de me faire marcher sur la longueur de la piscine, nous avançons dans la largeur. Je me rends compte que plus les minutes passent, plus je m'habitue à cette sensation que je déteste par dessus tout qu'est l'eau autour de moi, à tel point que je parviens à ne garder plus qu'une de ses mains dans la mienne, et à chasser les larmes dans mes yeux.

- Tu sais quoi ? J'ai terriblement envie de t'embrasser tellement je suis fier de toi.

Je ris, très amusée par sa remarque.

- Et moi j'ai terriblement envie de te sauter dans les bras pour t'embrasser tellement je suis fière de moi.

- Tu n'étais jamais allée jusque là ?

- Je n'avais jamais remis un pied au bord d'une piscine.

- Alors tu peux être fière de toi ! certifie-t-il avec admiration.

Je le suis. Parce qu'après plus de dix ans de terreur, j'ai enfin réussi à affronter un tout petit peu ma peur.

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