Chapitre unique : Elle a aimé

Elle aimait.
Elle aimait d'une manière que l'on n'ose même pas imaginer.
Elle aimait avec une telle intensité que cela en devenait presque un crime,
Un amour indompté, qui brûlait tout sur son passage.
Elle aimait comme un fleuve déchaîné,
Comme un ciel d'orage, vibrant de lumière et de foudre.
Elle aimait sans retenue, sans garde-fou,
À un point où l'amour se transforme en un poison doux, sucré, qui coule dans ses veines.
Elle aimait avec la pureté d'un enfant, avec la folie d'un rêveur,
Elle aimait avec sa tête, elle aimait avec son cœur,
Elle aimait même quand ça faisait mal,
Même quand ça la dévorait de l'intérieur.

Elle aimait au-delà des apparences,
Au-delà de la façade, des mots vides de sens.
Elle aimait dans la déraison, dans l'ombre de ses propres failles,
Elle aimait malgré tout ce qu'elle n'arrivait pas à accepter en elle.
Elle aimait les défauts des autres, leurs imperfections,
Elle aimait ces êtres brisés, égarés,
Et dans cet amour dévorant, elle les a rencontrés,
Ces âmes perdues, incapables de comprendre ce qu'est l'amour véritable.
Elle les aimait, elle les choisissait,
Mais eux... ils ne la voyaient pas, ils ne la ressentaient pas.
À leurs yeux, elle était juste une brume fragile, un éclat de lune qu'on oublie dès l'aube

Au début, tout semblait parfait.
Le jour où leurs regards se sont croisés,
Ce jour où elle a cru que l'univers entier avait conspiré pour leur offrir un moment d'éternité.
Ce jour-là, son cœur s'est suspendu dans une danse silencieuse,
Un ballet où la joie n'avait d'égal que la douceur du vent.
Mais le temps a dévoré ce rêve comme un vieux livre jauni,
Et l'attention qu'elle méritait n'est jamais venue.
Ils étaient là, mais ils n'étaient pas là.
Ils n'ont jamais vu la profondeur de son amour,
Et petit à petit, son amour s'est fait moins pur, moins entier.
Elle aimait toujours, mais ce n'était plus humain,
C'était un amour qui se noyait dans le sel de ses propres larmes.

Elle se torturait avec une jalousie qu'elle n'osait avouer,
Elle scrutait leurs silences, lisait leurs gestes avec une faim insatiable,
Et dans cette douleur muette, son cœur se tordait.
Un peu moins d'amour, un peu plus de douleur.
Elle ressentait ce pincement constant, comme un fil de fer enroulé autour de son âme.
Et pourtant, malgré tout, elle continuait à aimer,
Un peu plus... un peu plus encore.
Mais cet amour était devenu une maladie,
Une fièvre qui la consumait, une brume opaque qui ne laissait plus de place à la clarté.

Puis les ombres se sont faites plus longues.
Ils ont continué de s'éloigner, lentement, sans bruit.
Un pas après l'autre, un souffle après l'autre,
Ils se sont retirés, comme des voleurs de lumière,
Et l'amour qu'elle portait s'est fané,
Se ternissant comme un vieux tableau abandonné dans une pièce sombre.
Elle a tout donné, tout sacrifié,
Mais au bout de ce chemin de feu, elle s'est retrouvée seule.

Et un jour, un beau jour, cette personne est partie.
Elle est partie emportant avec elle tout ce qu'elle avait offert.
Et là, dans le silence de son départ,
Elle a cessé d'aimer.
Elle a arrêté de croire en quelquonque amour
Elle n'a plus voulu ressentir, plus jamais.
Elle a détesté, détesté jusqu'à en vomir ses rêves.
Elle a détesté la vie, avec sa cruauté, ses mensonges.
Elle a détesté les gens, leur égoïsme,
Leur indifférence, leur inaptitude à voir la douleur derrière le sourire.
Elle a détesté jusqu'à s'effacer elle-même,
Jusqu'à s'oublier dans la haine qu'elle nourrissait,
Une haine si profonde qu'elle lui dévorait la peau, les os, l'âme.
Elle a détesté aimer,
Détesté le feu brûlant de l'amour qu'elle avait connu,
Car cet amour, autrefois sa lumière, était devenu son poison.

Elle détestait tellement,
Qu'elle se haïssait,
Qu'elle se détruisait lentement,
Dans l'écho des silences qu'elle n'avait pas su briser.

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