J'ai toujours cru à l'invraisemblable: vous savez, comme le destin, la chance, les miracles. J'ai toujours songé que chacun était destiné à quelqu'un, quelque chose, une vocation ou un certain avenir.

Pour moi, il n'y avait pas de hasard.

Cependant j'avais mes limites, j'ai toujours séparé l'improbable de l'impossible. 

Jamais je ne l'aurait cru si l'on m'avait raconté tout ce qui est arrivé, où j'en suis aujourd'hui. J'aurais surement rigolé en prétextant la folie.

Il y a peu, j'avais la vie quelconque d'une adolescente de dix-sept ans, ce délicieux mélange de bêtises, de lycée et d'amitiés. Cet âge insolent où rien n'est pris au sérieux, rien n'a de réelle importance. On se contente de vivre, c'est tout.

Mais j'avais des rêves aussi, un futur J'imaginais une vie pittoresque et des enfants qui courent dans une jolie maison, quelque chose de simple. J'adhérais encore à ce genre d'idéaux enfantins.

J'aurais souhaité croire au Prince Charmant un peu plus longtemps.

Alors certes, je veux bien le reconnaître, je n'étais pas la meilleure des personnes sur cette planète. Je n'avais pas consacré mon temps à des oeuvres de charités et bien-sûr qu'il m'était arrivé d'aller à des fêtes, de faire le mur, de boire à en vomir ou de fumer occasionnellement. Mais je ne pense pas avoir été quelqu'un de mauvais, de foncièrement méchant. Je faisais juste ce que tout le monde faisait, je faisais juste ce qu'il convient de faire quand on est jeune.

Je n'ai jamais voulu blesser qui que ce soit, je n'ai jamais souhaité un destin avec tant de responsabilités, ni bonnes, ni mauvaises. Meurtrir n'était pas dans mes intentions.

Je voulais faire ce qui semblait juste.

Mais les secrets et les non-dits me sont tombés dessus, les uns après les autres, sans aucun échappatoires possibles.

Ils dépassaient les limites que je m'étais imposées, le monde que j'avais imaginé.

On ne s'attend pas à ce que sa vie change à tout jamais.

Mais ce n'est pas vraiment un choix, cela arrive voilà tout.