Chapitre 49
Point de vue de Lee:
On parle de cinq étape à passer lorsqu'on évoque un deuil:
La première est le déni. Quand il nous est totalement impossible de croire en la réalité d'une perte.
Ensuite vient la colère. Ce moment où l'on en veux à la terre entière, où l'on ne sait plus quoi faire pour que ça aille mieux.
Après cela apparait les négociations. Quand on marchande on cherchant un moyen que tout redevienne comme avant, un moyen de faire comme si rien de tout cela n'était jamais arrivé.
Cette étape est suivit par la dépression. Peut-être la pire de toute, la plus longue, la plus atroce... Quand ça fait tellement mal, quand c'est tellement affreux qu'on n'arrive à oublier que le bonheur à exister dans notre vie.
Et puis un jour apparaît l'acception. Cet instant où l'on se rend compte que la douleur c'est atténuer un peu, quand on peut y penser sans que ça nous détruise de l'intérieur.
Mais ce sentiment de perte, de manque ne disparaît jamais vraiment, il continue d'exister, il continue d'être présent, partout, tout le temps. Il laisse en nous cette part de noirceur irréversible, cette cicatrice... Qui nous rappelle que la mort est là, tout près.
***
Ça allait faire bientôt trois mois, trois mois qu'il était mort, trois mois que mon monde c'était détruit. Pourtant, contrairement à ce que j'avais cru, je continuai à vivre. Je continuai de me lever le matin, je continuai d'aller à l'école, je continuai de faire mes devoirs, je continuai même de sourire, d'avancer. Et chaque choses, chaque sourires, chaque matins, chaque exercices de mathématique, chaque couloirs du lycée, chaque pas que je faisais me le rappelait... Voilà pourquoi je détestais chaque choses.
Les choses changeaient, les gens changeaient, je changeais.
J'avais définitivement laissé tomber le football. Je m'étais mise à l'art, essayant de peindre son souvenir, ce qu'il me restait de lui. Dans les couloirs, plus personne ne me saluaient, j'était devenue une anonyme, un rien, et au fond, ça m'était bien égale. Ryan et Gabriel avaient définitivement cessé l'école, ils venaient me voir, parfois, accompagné de James. On parlait, on riait, on faisait comme si tout allait bien, comme si les choses s'arrangeait.
Mais rien n'allait.
En rentrant de l'école ce jour là, je jetai nonchalamment mon sac dans un coin de la pièce ce qui renversa quelques-unes des toiles qui l'encombrait et me laissai tomber sur mon lit. Dans un mois, les examens seraient enfin terminé. Et enfin je pourrais dire adieu: Adieu cette ville de merde, adieu aux couloirs lugubres du lycée, adieu à cette foutue maison d'en face qui me le rappelait sans cesse.
-J'ai besoin de toi Liam, murmurai-je en fixant une photo de nous deux.
-Moi aussi, me répondit une voix masculine dans mon dos.
Je me retournais en sursaut en me plaquant contre le mur.
Il était là. Il avait changé: Ses cheveux bruns au reflet de caramel était plus court, ses yeux vert pomme étaient plus brillant que jamais, son visage semblait également plus calme, plus paisible. Il avait l'air d'un adulte, d'avoir grandit.
Mais c'était lui.
-Enfin, j'ai besoin de toi hein... Pas de moi, s'interrompit-il en souriant.
-Ne m'approche pas, m'écriai-je alors qu'il s'approchait, Qui es-tu?
-Vraiment Lee? Tu ne me reconnais pas... s'indigna-t-il faussement en haussant un sourcil.
-C'est une hallucination c'est ça? Ou un rêve peut-être, ou... Ou pire encore, je suis morte. Oui c'est ça, je mes suis fait shooter par une voiture en rentrant de l'école.
-Tu racontes vraiment n'importe quoi, s'exclama-t-il, sceptique quoique amusé.
-Merde Liam, Tu es mort. M.O.R.T. Tu ne peux pas être là, criai-je alors qu'il s'adossait à la porte.
-Oui, c'est vrai, je suis mort. Mais plus maintenant à l'évidence...
-Comment ça? lui demandai-je en refusant d'y croire, en refusant de croire que c'était possible, que ça pouvait être vrai.
-Tu te souviens des deux façons de devenir un Ange? m'interrogea-t-il en s'asseyant à mes cotés.
-Heu... méditai-je quelques instant en cherchant dans mes souvenirs refoulés, Naître de deux parent Ange ou faire un acte extrêmement bon.
-Tu as raison. Disant juste que j'ai combiné les deux, d'une part en étant mi-ange, d'autre part en te sauvant la vie.
-Tu es immortel, soufflai-je.
-Et toi pas, conclu-t-il doucement.
Je posais ma tête sur son épaule et commençais à pleurer pendant ce qui me semblai être une éternité. Des larmes de soulagement, peut-être aussi de souffrance, de peur, d'incompréhension. Je pleurais pour chaque instant où je l'avais cru mort, chaque instant qui avait semblé être un réel combat. Nous restâmes comme ça, lui figé, moi détruisant son T-shirt en y déversant des litres d'eau salée.
-Je suis désolé, Leah, chuchota-t-il à mon oreille, Je suis désolé pour tout ce que tu as traversé.
-Tu sais ce que sais le pire? C'est que je t'aime Liam, que je suis amoureuse de toi depuis le premier jour où je t'ai rencontré et qu'il a fallu que tu meurs pour que je m'en rende compte.
-Je t'aime aussi Lee. Comment les choses aurait-elle pu être différente?
Il glissa sa main dans la mienne.
-Tu sais, continua-t-il, j'ai toujours su que nous ne pourrions jamais être ensemble, je veux dire, j'étais mortel et toi tu étais destinée à devenir une immortelle. C'était impossible. Mais maintenant c'est toi la mortelle...
-Tu m'as poussé à devenir humaine. L'éternité sans toi n'avait aucun interêt.
-Et, tu es ce qui m'a poussé à devenir un Ange. La vie sans toi n'avait aucun interêt, acquiesça-t-il.
-Je crois que nous avons de sacré problème de communication... continua-t-il ensuite.
Puis nous nous regardâmes, nous nous regardâmes vraiment pour la première fois depuis longtemps avant de partir dans un immense fou rire. Un de ces éclats dont il est impossible de s'arrêter. Et nous rigolâmes encore et encore tellement la situation était ridicule, nous rigolâmes comme si plus rien n'avait de sens, comme si il existait que nous deux sur terre, comme si c'était la dernière chose que l'on partagerait, le dernier fou rire.
Ce qui était peut-être le cas?
-Nous étions peut-être pas destiné à être ensemble, soufflai-je tant bien que mal après m'être calmée.
-Ou peut-être bien que si, m'interrompit Liam, Peut-être que nous l'aurions été si les choses avaient été rationnelle, si le monde avait été normal...
-Peut-être, murmurai-je alors que je sentais son visage se rapprocher du mien pendant qu'il collait nos deux fronts ensemble.
-J'ai besoin de toi, Liam, soufflai-je, inaudible.
-Et je serais toujours là, peut-être pas physiquement mais je veillerai sur toi de là-haut, à chaque instants, à chaque moments. Au fond, n'oublie jamais que tu étais ma partenaire dans mon autre vie, un lien indestructible existe entre nous.
-Je t'aime.
Ses lèvres se posèrent alors sur les miennes, douloureusement, rageusement. C'était passionné, puissant, magique. Ce n'était pas juste un baiser, c'était une histoire. Notre histoire. Ça racontait ces dix années passé ensemble, ça racontait nos batailles, nos disputes, nos victoires, notre amour l'un pour l'autre... Peut-être aussi nos regrets?
C'était un baiser d'adieu... Un de ces «au revoir» désespéré qui nous détruit plus qu'autre chose mais dont on a besoin pour pouvoir recommencer à vivre après.
Nous nous détachâmes l'un de l'autre à bout de souffle alors qu'un sourire naissait sur son visage.
Il fixait mes yeux: L'un bleu métallique, l'autre noir comme la nuit.
-Pour la première fois, tes yeux résument parfaitement qui tu es, me sourit-il en déposant un ultime baiser sur mon front alors que je fermais les yeux.
-N'oublie jamais que tu resteras toujours mon âme-soeur, Leah Sharpin, souffla-t-il dans le vide.
Et quand je rouvris les yeux.
Il était partit.
***
Note de l'auteur:
Contrairement à ce que certains penseront nous ne sommes pas encore arrivé à la fin. Il me reste encore un chapitre ainsi qu'un épilogue qui seront le grand dénouement de l'histoire.
Merci beaucoup à tous de nous suivre, Lee et moi, malgré nos retards accumulé ces temps-ci.
Vous êtres mes héros.
Nina.
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