Chapitre 46

Point de vue de Lee:

Il n'y a pas qu'un seul maux, qu'une seule douleur...

Il y a les maux de ventre.

Les maux de tête.

La souffrance dû à une jambe cassée.

La douleur psychologique.

La perte d'un être cher.

Les petites blessures superficielle qui ce guérissent à l'aide d'un pansement.

Il y a aussi les blessures plus profondes, plus dangereuse.

Celles qui nous laisse un goût amer dans la bouche.

Et aussi, les cicatrices qui sont là pour la vie.

Pourtant, elles ont toutes un point commun... Un seul remède.

Ils leur faut du temps... Avant que ça aille mieux.

***

Je n'ai jamais eu peur de mourir...

Peut-être parce que j'étais encore trop jeune, trop éloignée pour m'en inquiétée.

Pour moi, la mort semblait si loin, si irréalisable, si impossible.

Mais maintenant que j'y suis, je ne peux pas m'empêcher d'être absolument terrifiée.

Je ne veux pas mourir.

Je ne peux pas mourir.

***

Je soulevai difficilement les paupières et regardai autour de moi, désorientée. La lumière était si aveuglante qu'elle me brûlait les yeux.

Je ne ressentais aucune douleur, aucune gène, j'aurais presque pu croire que j'étais en train de flotter.

Je me sentais bien.

Je me levai difficilement, mes membres étaient endoloris, tellement figé, comme si j'avais dormis pendant longtemps, très longtemps. J'étais nulle part, tout était blanc autour de moi, tout était vide. Il n'y avait rien, c'était juste... Juste rien. C'était comme si j'étais perdue au milieu du feuille blanche sur laquelle on aurait oublié de dessiné.

Pourtant, j'avais beau être perdue au milieu d'un monde qui semblait être sans échappatoire, je ne ressentais aucune peur, aucune panique. C'était comme si... Si tout s'était évaporé.

Alors je commençai à marcher...

Et Je marchai.

Je marchai.

Je marchai.

Peut-être pendant une éternité, peut-être pendant un centième de seconde. La fatigue n'existais plus. Comme si je volais dans un sentiment de plénitude et d'amour infini.

Et puis d'un coup, je vus au loin un banc.

Un banc au milieux du vide.

Un banc banal comme il en existe des milliers, des millions.

Un de ces vieux banc en bois que l'on trouve dans les parcs.

Sur lesquels les gens rient, pleurent, se racontent leurs vie.

Un triste banc en bois, seul et délabré.

Mais ce banc là n'était pas vide, pas seul.

Il y avait quelqu'un dessus.

Quelqu'un que je n'avais pas vu depuis longtemps, bien trop longtemps.

-Maman, murmurai-je, la voix cassée.

Elle se retourna et me regarda en souriant alors que ses long cheveux blonds lui retombaient sur le visage.

-Leah, souffla-t-elle de sa voix cristalline.

-Maman, répétai-je en lui sautant dans les bras.

Je sentis mon corps percuter le sien alors que je m'accrochais à elle. Son contact m'avait tellement manqué. C'était comme si, après toutes ces années, j'était enfin entière. Comme si ce manque, cette partie de moi qui avait été détruite après sa mort commençait enfin à se reconstruire.

***

Je la fixai alors qu'elle était assise face à moi, le coude appuyé nonchalamment contre le rebord du banc.

-Ma petite fille à tellement grandit, me chuchota-t-elle en jouant distraitement avec une mèche de mes cheveux.

-Maman, demandai-je timidement, Es-ce que... Est-ce que je suis morte?

Elle laissa échapper un bref rire avant de reposer ses yeux emplis de tendresse sur moi.

-Je ne sais pas? Peut-être que la question que tu dois te poser n'est pas: «Suis-je morte?» mais plutôt: «Ai-je envie de mourir?»

Je la fixai, perdue, plongeant mes yeux dans les miens.

-Bien sûr que non, je ne peux pas mourir... me défendis-je.

-Mais pour quelles raisons? Qu'est ce qui te retiens tant sur terre? s'indigna-t-elle faussement en souriant.

Je semblais réfléchir à sa question quelques instants.

-Je crois que... Qu'au fond, la raison pour laquelle je ne veux pas mourir, je ne veux pas devenir un Ange ou un Démon, ce n'est pas seulement papa ou Bryan ou Liam... Non, je pense qu'au final, le problème c'est... Moi. Je ne suis pas prête à quitter mon monde, j'ai encore trop de chose à savoir, à apprendre. Je ne veux pas renoncer avant d'avoir su ce que c'est...

-Ce que c'est quoi? m'interrogea-t-elle en me poussant à finir ma phrase.

-Ce que c'est que d'être humain.

Un sourire serein se dessina sur son visage.

-Je crois que j'ai accompli ma mission, me confia-t-elle en souriant.

-Quelle mission? murmurai-je.

-Tu devais faire ton choix, Lee...

-Mais... Mais je n'ai plus de choix à faire, enfin je crois, je suis morte.

-Tu sais on dit que l'une des plus grandes questions que l'on puisse se poser est: «Vivre ou mourir?». Mais on dit, également, que c'est rarement un choix. Pourtant, tu l'as aujourd'hui, tu peux repartir, accomplir ce que tu as à faire et revenir quand tu seras prête... Ne gâche pas ta vie, Lee.

Puis d'un coup un énorme bruit interrompis le silence de mon paradis blanc et tout commença à devenir noir devant moi.

-Il ne reste plus beaucoup de temps, Leah, tu dois faire ton choix, me conseilla-t-elle en me prenant la main alors que nous nous relevions.

Un éclair frappa la noirceur qui envahissait le vide.

-Vite, Lee, m'intima-t-elle.

Je relevai la tête et la fixai.

Je ne pouvais pas partir, pas avant de savoir.

-Maman...? demandai-je.

-Oui, me répondit-elle en se calmant.

-Est-ce que ça fait mal?

-De quoi? m'interrogea-t-elle sans lâcher nos doigts entrelacés, De mourir? Non, c'est tellement rapide, c'est comme de s'endormir.

-Alors...Alors pourquoi j'ai eu si mal, soufflai-je, brisée.

-Ohhh Lee, me confia-t-elle passant sa main sur ma joue, C'est parce que tu n'étais pas encore prête...

Puis d'un coup je sentis quelques chose m'attraper dans les ténèbres. Comme si une force invisible, aimantée, m'attirait vers elle.

J'accrochai la main de ma mère avec acharnement.

Je ne voulais pas la lâcher.

Je ne pouvais pas la perdre.

Pas encore une fois.

«Je t'aime, Lee», entendis-je alors que je tombais dans un puit sans fond.

Seule.

Noir.

«Mammmmmaaaann...»


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