Chapitre 41
Point de vue de Liam:
Il faut arrêter de penser que le pire c'est de partir.
Non, il y a bien pire encore.
Le pire c'est de revenir.
***
J'arrive
C'était une promesse stupide, j'en étais bien conscient, plus que conscient. Mais je ne pouvais pas la laissé tomber, pas maintenant, pas au moment où elle avait le plus besoin de moi.
Sur le coup, quand ça voix avait résonner dans ma tête je n'avais pas juste étais surpris ou désappointé, j'étais carrément tomber de mon tabouret, faisant se retourner tout le bar. Je n'en étais pas revenu qu'elle soit capable d'utiliser notre connexion, qu'elle y arrive aussi vite, en aussi peu de temps.
Elle était bien plus puissante que ce que je ne pouvais l'imaginer, bien plus dangereuse.
-Les voyageurs en direction de San-Fransico, Californie, sont priés de se rendre à la porte d'embarquement A.
Point de vue de Lee:
Beaucoup de gens partent;
C'est quelque chose de classique, de normal dans ce monde.
Vouloir commencer une nouvelle vie, prendre un nouveau chemin, seul.
Sans un adieu, sans un au revoir, sans se retourner.
Ça permet de voir de différents horizons, de faire de nouvelles rencontres.
Mais ça ne remplace pas le manque, cette part disparue de nous.
Car on laisse un peu de sois-même à toutes heures, en tout lieu, partout.
Au fond; partir, c'est mourir un peu...
C'est mourir, disparaître, pour les gens qu'on aime.
Pour ceux qui restent.
***
Les vagues déferlaient sur les rochers avec une violence que l'on pourrait, presque qualifiée d'inouïe. Je les regardais s'avancer, explorant l'inconnu, puis repartir, un instant plus tard, en arrière. Comme si elles avaient peur; bien trop effrayées pour s'échapper.
Le ciel étais blanc, entièrement caché pars les nuages, m'inspirant une étrange sensation de claustrophobie.
J'étais sur une plage, la même, toujours la même. Elle étais entièrement vide, plongée dans un silence étrangement réconfortant, le même silence depuis des siècles, depuis toujours.
-Lee, m'interpella une voix masculine.
Je me retournais et à mon grand étonnement, découvrais John, à quelques mètres de moi.
-John, le saluai-je, alors qu'il prenait place à mes cotés. Ses yeux dorés fixant l'immensité de l'océan.
-Je ne te demanderai pas comment ça va, souffla-t-il.
-Ça ne va pas, rétorquai-je, tristement.
-Je sais.
Je tournais la tête et le fixais.
-Que fais-tu là, John?
-J'avais besoin de réfléchir, m'expliqua-t-il, de méditer sur ce monde, et toi?
Je restais muette face à ces questions.
-Tu sais, commença-t-il doucement, Si tu ne veux pas en parler, je comprendrai!
-Je ne veux pas en parler, répondis-je sans hésiter alors qu'il hochait la tête en s'allongeant sur le sable, peu surpris, Cependant, j'en ai besoin, repris-je.
Je tâtonnais dans le vide, cherchant les mots justes.
-J'ai peur... Non, en fait ce n'est pas juste de la peur. Je suis totalement et absolument terrifiée.
Un faible sourire se dessine sur ses lèvres.
-Tu sais, Lee, j'imagine que c'est normal, à ton âge surtout, d'avoir peur de l'inconnu, d'avoir peur de tout ce qui t'attends.
-Je n'ai pas peur de partir, murmurai-je, J'ai peur pour eux, j'ai peur de les laisser. Gabriel m'a bien expliquer comment ça ce passera. Tout mes proches, tout les gens que j'aime me croiront morte, petit à petit, ce sera comme si je n'avais jamais existé. Mais mon père, mon frère... Ils ont été totalement détruit quand ma mère est morte. Je ne peux pas leur imposer ça, pas encore une fois, pas comme ça. Ils ne pourraient pas s'en remettre. Je veux juste les protéger.
Je respirai un grand coup, refoulant mes larmes, qui menaçaient de venir s'inviter, défigurant mon visage, à tout moment.
-Je ne verrai jamais mon frère obtenir son diplôme, il n'aura jamais l'occasion de me présenter sa première véritable copine, de me faire entrer à une fête d'étudiants en douce. Je ne le verrais pas se marier, je ne rencontrerai jamais mes neveux ou nièce, je ne le verrais jamais finir sa vie. Ils y a tant de choses que je voulais faire et auquel je dois renoncer. Je ne pourrais jamais intégrer l'équipe de football d'une université, je ne pourrais jamais me voir avec des cheveux blanc dans le miroir, je ne pourrais jamais savoir si il y a une vie après la mort. Et si j'ai des enfants dans ce monde surnaturelle, ils n'auront l'occasion jamais d'avoir un grand-père avec qui partager leur Noël, qui puisse leur offrir des sucettes, leur préparer un gouter en rentrant de l'école...
Je m'interrompais, ça faisait trop, trop à supporter comme ça, d'un coup.
Il n'y a que quand on les dit, qu'on se rend finalement compte de l'ampleur des choses.
-Alors, John, repris-je en essuyant mes pleurs, Est-ce que ça vaut vraiment le coup de renoncer à tout ça? Pour toi qui est naît dans le monde des Anges, des Démons, c'est peut-être plus simple... Mais pour moi, jamais je ne pourrais oublier. Il y aura toujours une cicatrice, une part de moi qui pensera constamment à eux, regrettant de ne pas avoir vécu cette autre vie, cette vie de mortel. Quel que soit le temps qui passe, ça ne changera pas, je continuerai de souffrir. On dit parfois que certaines blessures sont inguérissables, qu'on ne peut les faire disparaître. On peut juste les cachées, les camouflées derrière de nouvelles histoires, de nouveaux chemins, de nouvelles rencontres, de nouveaux rires. Pourtant elles restent là, apportant une part de noirceur irréversible, inoubliable au plus profond de soi... Si je quitte ce monde, si je les quittes eux, je pourrais jamais aller mieux. Car au fond John, on ne peut, jamais, aller réellement mieux.
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