VI | Comment elle peignait quand je l'ai connue
Quand je la connaissais, son art ne touchait pas uniquement l'extérieur du monde, mais aussi son intérieur.
Elle peignait des portraits d'hommes, jusqu'au dernier cheveu. Elle adorait plonger dans l'image, se laisser emporter et accomplir chaque contorsion de sa main sans la moindre miette de doute. C'étaient ses créations, son amour, sa haine, son désespoir, sa vie.
Elle laissait l'encre agir, le laissait fondre, se perdre, sécher, trouver son chemin. L'encre, la peinture, ou quoique ce soit qui retenait son attention, elle ne l'abandonnait jamais.
Sa main était un instrument dont le son éclatait sur des tracés sur papier. Elle peignait des régions forestières isolées munie de charbon et de craies colorées. Avec de la peinture noire, elle animait des visages, conférait des mots et des formes aux toiles.
Elle peignait sa vie.
Et elle peignait la vie de ses mêmes manières et façons, remarquables.
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