4.
Tobin découvrit très vite que les activités du programme ne se résumaient pas à manger et faire des séjours imprévus à l'hôpital de l'établissement. Le lendemain matin, il suivit le groupe de participants qui le comptait désormais parmi les leurs jusqu'à une nouvelle aile du bâtiment. Celle-ci ne semblait pas ouverte à tout le monde, pour y entrer, il fallait se placer sur une plate-forme électronique qui scannait le corps entier et autorisait ou non l'accès. Toujours tous ensemble, le groupe de tee-shirt à manches longues s'arrêta devant une porte blindée, certains s'assirent sur le sol et Tobin comprit que l'attente qui allait s'en suivre promettait d'être plutôt longue.
- On attend qui ? demanda-t-il après plusieurs minutes, interrompant une conversation mielleuse entre Lillian et Tabatha (il avait vite appris que ces deux-là sortaient ensemble depuis plus de deux ans).
- Martello, lui répondit la jeune femme sans pour autant se détacher de son petit ami. L'éducateur, il est toujours en retard, tu vas t'y faire.
Tobin sourit pour seul remerciement et les laissa tranquille.
Le couloir dans lequel ils se trouvaient était long mais étroit. Au fond de la pièce, il vit Io et son amie. Il hésita mûrement avant de se décider à aller vers elles. Les deux amies avaient l'air si à l'écart du groupe, il ne voulait pas mettre son amitié très récente avec les autres en péril juste en leur parlant. Si cela semblait idiot, il ne pouvait pas faire autrement, Tobin n'avait jamais été du genre à ne pas se soucier de l'avis des autres. Il était un suiveur, lui-même le revendiquait. S'il perdait la sympathie des autres participants, il ne savait pas ce qu'il ferait.
Malgré cette minutieuse réflexion, il fit le trajet jusqu'à Io. Elle était assise par terre, le dos contre un des murs et parlait. Elle ne le remarqua pas immédiatement (ou peut-être avait-elle fait exprès de ne pas le remarquer).
- Salut, dit-il doucement avec un signe de la main.
Elle lui répondit d'un hochement de tête, puis reprit sa conversation.
Tobin soupira et s'accroupit pour se mettre à leur hauteur.
- Je le savais, se plaignit-il, tu m'en veux parce que j'ai sympathisé avec les autres participants.
- Non, dit-elle sur un ton qui se voulait naturel. Je m'en fiche, je te connais depuis un jour, je suis pas ton amie et encore moins ta mère, fais ce que tu veux et arrête de te croire au centre du monde.
Il fronça les sourcils avant de répliquer :
- Je me suis toujours demandé pourquoi les gens continuent à me mentir alors qu'ils savent que je vais les griller.
- Tobin ! l'appela Eena à l'autre bout du couloir. Laisse tomber les emmerdeuses et viens voir ça !
Io sourit faussement.
- Vas-y, ne fais pas attendre la princesse, ajouta-t-elle criant le dernier mot pour qu'il soit entendu par l'intéressée et son amie à côté étouffa un petit rire.
Le regard du jeune permuta plusieurs fois entre les deux choix qui s'offraient à lui. Comme Io paraissait totalement hermétique à toute discussion, il se releva et entreprit de rejoindre l'autre groupe.
- On se reparle plus tard, annonça-t-il en partant.
Il se faufila entre les participants qui bloquaient le couloir, le regard sur le sol et l'esprit ailleurs. Soudain, un mur de chair se dressa entre lui et le reste de son chemin. Il recula précipitamment puis tituba en se frottant le nez qui avait pris un coup pendant le choc. Lorsqu'il releva les yeux, une montagne à la peau foncée avait fait son apparition et dominait d'une tête au moins si ce n'est plus la quinzaine de participants présents.
Tobin se sentit rougir quand l'homme gigantesque posa les yeux sur lui.
- C'est donc toi le nouveau, affirma-t-il d'une voix si grave qu'elle aurait pu faire trembler la terre. Très bonne première impression.
S'il avait pu, Tobin se serait réfugié dans un placard, ou encore plus petit s'il avait été assez souple. Un rire général mais qui n'était néanmoins pas mesquin se fit entendre. L'homme qui apparemment devait être l'éducateur dont Tabatha avait parlé se contenta de sourire puis se fraya un chemin jusqu'à la porte blindée. Il ouvrit celle-ci à l'aide d'une carte électronique, les participants entrèrent, Tobin fut le dernier.
La porte donnait sur un petit sas aux murs vitrés, ces mêmes vitres laissaient voir ce qui ressemblait de près ou de loin à des salles de classes, avec des bureaux individuels, des ordinateurs et même des posters éducationnels. Le genre qui disait "Vive les algorithmes !" ou "Connaître le passé permet de préparer le futur, choisissez d'étudier l'histoire." Le groupe de jeunes se sépara immédiatement dans les salles de classes - Tobin en avait compté quatre - de façon très ordonnée et naturelle. Tobin resta dans le sas, n'ayant aucune idée d'où il devait aller, ou de ce qu'il était censé faire.
L'éducateur s'approcha de lui, une tablette à la main. Il portait le même tee-shirt que les participants du programme, mais en bleu, c'était son pantalon qui était blanc. Fixé à sa poitrine, un badge indiquait « A. Martello. Éducateur spécialisé ». Il lui tendit la tablette mais Tobin ne la saisit pas immédiatement.
- Voilà comment ça se passe, expliqua l'homme, le matin est consacré à la rédaction d'un dossier obligatoire pour tous les participants du programme. C'est très simple, tes camarades t'expliqueront. L'après-midi, ce sont les exercices particuliers, on verra ça en temps voulu. Tiens.
Il agita la tablette et cette fois-ci, Tobin fut obligé de la prendre.
- Le groupe 4, c'est par là, ajouta-t-il en désignant la salle de classe sur sa droite.
Le jeune homme lui accorda un sourire bref et se dirigea vers la salle désignée. À l'intérieur, se trouvaient déjà trois autres personnes, attablées et travaillant sur leur tablette. Parmi elles, Eoghan et Io (dont il avait complètement oublié qu'elle se trouvait aussi dans le groupe 4) et une seconde fille dont il n'avait pas encore eu le temps de lire le badge. Ce fut la première chose qu'il fit en arrivant, elle s'appelait Lola.
Quand il entra, Io ne leva pas la tête. Tobin refoula une légère colère, pourquoi les filles qui l'intéressaient jouaient toujours à l'ignorer ? Même avec l'aide de tous les génies dont il était entouré, il n'arriverait pas à le deviner.
Eoghan leva les bras au ciel lorsqu'il l'aperçut.
- Cool ! s'exclama le benjamin. Tu veux de l'aide ?
- Je sais même pas ce que je dois faire...
- C'est simple, expliqua-t-il en lui arrachant la tablette des mains. Le programme demande à chaque participant de rédiger un dossier complet, une centaine de pages à peu près en trois parties : la description de ton talent, la manière avec laquelle tu le mets à contribution chaque jour, et un mode d'emploi pour permettre à des personnes banales d'acquérir ton talent.
Tobin fronça les sourcils et ne dit rien pendant plusieurs secondes, afin d'être sûr d'avoir bien reçu et compris toutes les informations.
- Je peux pas faire tout ça, c'est trop compliqué, et puis je sais même pas comment je vois ces trucs sur vos visages, alors les décrire en cent pages...
- Ouais, je sais, c'est ce que je pensais au début, mais tu vas voir, au bout de quelques semaines, ça se débloque. Tu vas y arriver. Commence par la description de ton talent, c'est le plus facile.
Ce fut ce que Tobin fit, il eut l'impression de mourir. Jamais, même à l'école - dont il ne devait pas se souvenir - il n'avait autant réfléchi. Ce qui était étrange en soit puisqu'il s'agissait d'écrire sur un sujet qu'il connaissait bien. Pourtant, il fut incapable d'aller plus loin que « Partie 1 : description du talent du participant. » Et encore, les mots lui avaient été dictés par Eoghan.
Soudain, une apparition vint troubler le silence et les doigts qui tapotaient les écrans des tablettes. James Sifrey passa la porte blindée, accompagné de la même femme qu'il avait vue la veille à l'infirmerie. En l'apercevant à travers les baies vitrées, Eoghan se déplaça jusqu'à la table de Tobin et chuchota :
- Soit quelqu'un est mort, soit quelqu'un va mourir, Sifrey se déplace jamais.
L'adolescent plissa le front, c'était la troisième fois qu'il le voyait en deux jours. Tobin trouvait qu'au contraire, le directeur se déplaçait un peu trop.
Martello cria à tout le monde de se rejoindre dans le hall d'entrée, les participants du groupe 4 sortirent de leur salle de classe puis se placèrent le long des murs vitrés. Une fois que les seize jeunes furent présents, James Sifrey se racla la gorge, il tendit la main vers son associée qui lui donna un écran de la grandeur d'une télévision portative. Il appuya une fois sur un bouton situé sur la droite de l'appareil et une vidéo se lança. Il s'agissait d'un bureau, et d'un fauteuil placé de dos. Une voix - Tobin reconnut celle de James Sifrey - se lança dans un discours qui devait sûrement être lu, sans pour autant dévoiler un visage.
- Depuis dix ans, le programme international ELIT cherche les jeunes les plus brillants de la planète afin de les former et permettre aux générations futures d'obtenir ce savoir. Le programme ELIT n'a qu'un seul but, rendre l'avenir moins obscur, éclairé de connaissances. (À cet instant, James Sifrey se retourna pour dévoiler sa personne.) Cela fait dix ans que le programme existe, et au bout de dix ans, le Grand Directeur, les ambassadeurs des programmes étrangers et moi-même sommes heureux de vous annoncer que la phase de recrutement s'est terminée ce matin-même avec l'arrivée de Talonne parmi les rangs du programme australien. C'est pourquoi, il est temps de passer à la seconde phase du programme pilote : le congrès.
La vidéo s'arrêta et avant que des murmures d'excitation parviennent à troubler le silence de l'assemblée, James Sifrey continua, cette fois-ci par lui-même et non à travers une vidéo.
- Le congrès aura lieu toute la semaine prochaine à Prague, dit-il à titre informatif, il vous permettra de rencontrer tous les participants des autres programmes. Nous partons dimanche matin à six heures. Je veux que tout le monde soit à cinq heures dans le hall. Une fois sur place, je veux que Timothy, Eoghan et Tobin m'accompagnent, le Grand Directeur m'a demandé personnellement de vous rencontrer. Merci pour votre attention.
Sur ces mots, il tendit l'écran à la femme à ses côtés et repartit avec la même prestance et sérénité avec lesquelles il était entré.
Dès que la porte se referma, le ton de la conversation monta immédiatement, chacun y allait de son commentaire mais Tobin comprit que l'ambiance générale était joyeuse. Même lui était heureux de voyager malgré la pointe de pression que lui avait mis James Sifrey.
Martello essaya de ramener le calme parmi les participants :
- Je suis d'accord avec vous, exprima-t-il même s'il n'y avait que deux ou trois personnes qui l'écoutaient, moi aussi je suis content et excité mais n'oubliez pas qu'avant le départ, il reste cinq jours, alors au boulot et dans le silence !
En vain. L'éducateur parvint bien à ramener tout le monde dans sa salle, mais pas à faire taire les conversations. Le reste de la matinée, personne ne travailla et le seul sujet qui fut abordé fut le voyage imminent à Prague.
Pendant le déjeuner, Eoghan mangea avec sous la main un livre qu'il ne voulait pas lâcher des yeux.
- Qu'est-ce que tu fais ? finit par demander Tobin intrigué.
- J'essaye d'apprendre les bases du tchèque, hors de question que j'aille dans un pays sans savoir au moins comment dire aux gens d'aller se faire foutre.
Tabatha lui frappa l'arrière de la tête pour lui apprendre à surveiller son langage. Tobin avait vite compris qu'ici, Eoghan était considéré comme le petit frère qu'il fallait sans cesse reprendre et éduquer.
Tobin passa le reste de l'après-midi dans le noir à regarder des vidéos et étudier les visages des personnes pour savoir s'ils mentaient. C'était le seul exercice qui était venu à l'esprit de Martello. L'éducateur n'avait peut-être pas pris en compte que les acteurs des films jouaient des personnages et par conséquent, mentaient obligatoirement. Il était isolé dans une salle, Eoghan était à la bibliothèque du bâtiment pour lire des écrits en tchèque, Lillian était à l'hôpital et Io continuait son interminable chasse aux pièces de puzzles. Tobin ne s'était jamais autant ennuyé. Il pensa aux personnes qui vivaient ici depuis des années, si le programme existait depuis dix ans, certaines d'entre elles devaient être ici depuis le début. C'était sûrement pour cela que les participants étaient aussi excités à l'idée de partir, Tobin était prêt à parier que parmi eux, il y en avait qui n'avaient pas franchi les portes du bâtiment depuis une décennie.
Sur le coup de quatre heures de l'après-midi, on frappa à la porte de sa petite salle. Avant même qu'il ait le temps de dire aux personnes d'entrer, Lillian passa sa tête dans l'entrebâillement de la porte.
- Eh, si jamais t'en as marre de rien faire, on a un truc à te proposer.
Tobin ne réfléchit même pas, se leva de sa chaise et fraya son chemin jusqu'à la porte. N'importe quoi n'aurait pas pu être pire que regarder de vieux films dans le noir.
Il sortit dans le couloir, la luminosité l'aveugla, la température qui était nettement moins élevée que dans son ancienne salle le fit frissonner. Lillian referma la porte derrière lui, il était en présence de celui qui se nommait Timothy, le génie de l'informatique. Jusque là, Tobin n'avait jamais entendu le son de sa voix.
- Qu'est-ce qu'on fait ? demanda ce dernier alors qu'il suivait les deux autres jeunes hommes.
- Calme ! T'en fais pas, c'est rien d'interdit par le règlement.
- Au cas où tu l'aurais oublié, j'ai pas perdu mon habilité à détecter les mensonges.
- Merde, pesta Lillian, bon OK, c'est peut-être un peu contre le règlement. Mais t'inquiète, on a fait ça des dizaines de fois et Martello nous a juste chopé une ou deux fois.
- Plutôt trois ou quatre, en fait, ajouta Timothy.
- Rassurant, soupira Tobin.
Ils arrivèrent dans une aile du bâtiment que le jeune homme n'avait jamais visitée (ce qui était compréhensible puisqu'il s'agissait de son deuxième jour dans les lieux) et les trois garçons s'arrêtèrent devant une immense porte en métal aux battants coulissants fermés.
- Lillian, ordonna Timothy, la garde.
Le tatoué obéit et se plaça à l'angle du couloir pour vérifier que personne n'arrivait pour les déranger. Timothy remonta ses lunettes carrées et sortit de sa poche une sorte de téléphone. Le cœur de Tobin n'avait jamais battu si fort contre sa poitrine, c'était excitant de faire quelque chose d'illégal.
Timothy plaça le téléphone contre un dispositif de sécurité à côté de la porte. Un voyant rouge s'alluma, le jeune homme tapota un code à six chiffres et la porte se déverrouilla.
- Y'a quelques années, s'expliqua-t-il le sourire aux lèvres, on m'a demandé de recréer tout le système de sécurité pour qu'il soit l'un des meilleurs au monde. Ils n'avaient juste pas pris en compte le fait que comme je l'avais créé, j'étais aussi capable de le hacker.
- Oui, on sait Tim, t'es un génie, bon on se dépêche, on a pas beaucoup de temps, Martello finit sa pause dans dix minutes.
Les battants ouverts, un entrepôt apparut devant les yeux de Tobin. Les cartons s'entassaient sur des étagères d'une dizaine de mètres de hauteur, les rayons semblaient interminables, sans qu'il ne sache pourquoi, Tobin adorait l'ambiance.
- Quelle allée ? demanda Timothy.
Lillian sortit son téléphone de sa poche et lut les inscriptions sur l'écran :
- 406-B. C'est le carton numéro 895.
Ils trouvèrent rapidement l'allée 406-B, tout au fond de l'entrepôt. C'était un endroit quasiment vide. Les cartons étaient protégés par des vitres qui s'ouvraient elles aussi avec un code que Timothy brisa en à peine dix secondes. Il sortit le carton de son cocon et le posa sur le sol.
Lillian sortit une carte à puce et l'utilisa pour ouvrir la boîte, Tobin se pencha pour mieux voir ce pourquoi ils avaient enfreint le règlement. Lorsque Lillian rabattu les ailettes, il dévoila, enveloppées dans du papier de protection, trois bouteilles d'alcool et quelques paquets de cigarettes. Tobin releva la tête vers les deux garçons, un peu déçu.
- Tout ça pour ça ?
- T'es sérieux ? s'indigna Lillian. Posséder de l'alcool ici, c'est le truc le plus illégal au monde, je suis presque sûr que tuer quelqu'un est moins puni qu'avoir une bouteille de whisky.
- Alors pourquoi vous prenez le risque ?
Timothy referma la vitre et répondit :
- Ce soir c'est l'anniversaire d'Eoghan, il y a une fête officielle d'organisée mais après, on se retrouve dans l'appart de Lazlo pour une soirée un peu plus privée. Il faudra bien s'occuper. On en profitera pour fêter notre voyage à Prague.
- Allez mec, l'encouragea Lillian, on pensait que t'étais cool !
L'adolescent réfléchit. Il ne cautionnait pas le fait d'enfreindre à ce point le règlement. Il avait vu la carrure des gardes de sécurité travaillant ici et il n'avait pas envie de s'y frotter. Mais dans un même temps, il ne voulait pas perdre l'amitié des participants. Il soupira et utilisa son plus grand talent pour ne pas avoir l'air paniqué, il mentit :
- OK, faisons ça.
- Je te l'avais dit, annonça Lillian. Ce mec est l'un des meilleurs. Il faut emmener le carton à l'appartement de Lazlo, on fait ça chez lui parce que sa chambre est la plus éloignée de celle de Martello et qu'autour de lui, il n'y a qu'un ou deux ingénieurs qui sont sympas et se plaignent pas du bruit.
Lillian se releva, la boîte en carton en main et le groupe reprit la direction de la sortie.
À trois mètres de la porte, une femme arriva par l'angle du couloir et aperçut les trois garçons. Elle fronça les sourcils et accéléra le pas pour mieux les prendre sur le fait.
- Merde, merde, merde, murmura Lillian, le carton plein d'alcool dans les bras, on fait quoi ?
- Laissez moi faire, dit Tobin qui pour la première fois depuis son arrivée savait qu'il allait être utile.
La femme se planta devant eux, les mains sur les hanches, une ride creusée par la vieillesse et le mécontentement entre ses deux yeux.
- Les participants n'ont pas accès à cette partie du bâtiment.
Tobin prit une grande inspiration et s'approcha de la femme en lui indiquant d'un signe de la main de baisser le ton.
- Pas si fort, (il jeta un coup d'œil explicitement visible au badge de la femme) Sophia. Est-ce que vous pouvez garder un secret ?
D'abord décontenancée, la femme finit par acquiescer.
- C'est Martello qui nous envoie, ces derniers temps, il a... comment dire ? Des problèmes dû au stress, et... vous comprenez, pour ça, il a besoin... de se détendre... Et comme il a honte, il nous envoie nous.
- Je ne comprends pas.
- Eh bien, Martello a un petit problème de... bouteille.
Le visage de la femme s'éclaira soudainement.
- Oh !
- S'il vous plaît, ne le répétez pas, on veut pas que ça s'ébruite, Martello nous mène la vie dure mais on l'aime beaucoup, aucun d'entre nous voudrait qu'il se fasse renvoyer.
- Je ne dirais rien, et je vais faire comme si je ne vous avais pas vus.
Tobin la remercia d'un signe de tête et d'un sourire avant de dire à ses camarades qu'ils pouvaient avancer.
Une fois sortis de l'entrepôt, Timothy tapota le menteur dans le dos avant de l'enlacer d'un bras.
- Mec, ce gars-là, on le quitte plus. T'es trop précieux !
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