19.
Note de l'auteur : Ce chapitre contient des scènes de violences. Les lecteurs les plus jeunes ou sensibles sont avertis et peuvent arrêter leur lecture s'ils le souhaitent.
La lumière du jour éblouit Hacen qui plissa les yeux sous les rayons agressifs du soleil. Puis, ce fut la chaleur étouffante qui l'accabla, comme un poids tombé brusquement sur ses épaules. Il retira son tee-shirt bordeaux et le glissa dans son pantalon, au niveau de sa taille. Une fois sa vision accoutumée, il détailla le paysage autour de lui.
Devant s'étendait une plaine jaunâtre à cause de l'herbe séchée. Une route naturelle s'était creusée sur sa droite, elle était arpentée, abîmée et ne devait pas être très fréquentée – ou trop, selon le point de vue. Parfois, Hacen pouvait apercevoir de grands arbres sans feuilles au loin ; sur sa gauche un acacia dominait, offrant un grand halo ombragé. C'était le seul point de végétation verte dans ce décor de savane.
Le garçon se retourna et observa le Bunker, d'où il se trouvait, il n'y voyait qu'une immense façade argentée. Le soleil se reflétait dessus et Hacen fut obligé de détourner le regard pour ne pas se brûler la rétine. Il s'étira, un sourire aux lèvres en pensant aux deux cents participants bloqués à l'intérieur. Hacen se délecta encore plus de la situation en pensant qu'ils n'avaient aucune eau ou nourriture et que les cartes qui permettaient leur sorties avaient été cassées.
Un bruit étranger se fit entendre au loin et Hacen s'avança pour se positionner sur le bas-côté de la route. Un engin miroita à une centaine de mètres, le jeune homme fronça les sourcils. Puis lorsque la machine s'approcha, il comprit que c'était une très vieille voiture, proche du vieux tacot, fonctionnant encore à l'essence – une denrée qui ne coûtait presque plus rien depuis qu'elle avait perdu toute valeur. Hacen savait où il se trouvait, il savait où tous les autres Bunkers se trouvaient. Il avait juste oublié que Madagascar n'était pas aussi développé que son pays d'origine. Le véhicule ancien qui arrivait était là pour en témoigner.
Il leva la main et fit signe au conducteur. Ce dernier eut la gentillesse de se garer à sa hauteur.
- Bonjour ! lui lança Hacen avec un large sourire et à son plus grand étonnement, il se rendit compte qu'il avait parlé en français.
Le conducteur lui répondit d'un hochement de tête, Hacen s'avança jusqu'au rebord de la portière et s'appuya dessus. Il continua, sans savoir où il piochait les mots d'une langue étrangère :
- Vous pensez qu'un homme aussi aimable que vous peut m'amener jusqu'à la ville la plus proche ?
Le simple effort de politesse dont il faisait preuve lui donnait la nausée. L'homme parut mal à l'aise et passa sa main derrière sa nuque, ce qui ne prédisait jamais rien de bon, Hacen l'avait appris.
Il lui répondit avec un accent prononcé :
- Je suis désolé, je dois aller chercher mon frère, je ne rentre pas en ville avant quelques jours.
Un spasme agita Hacen lorsqu'il aperçut le nez de l'homme se plisser en un quart de seconde. C'était son tic. Alors, sans même se contrôler, le jeune homme déclara :
- Mensonge.
Il attrapa la tête du conducteur violemment et la frappa d'un geste brusque contre le volant. Il le releva, l'homme avait le nez en sang. Comme cela ne suffisait pas, il ouvrit la portière et dégagea le menteur de son siège. Il le jeta face contre terre et plaça son pied contre sa joue.
- Ne me mens pas, dit Hacen.
Sa pauvre victime marmonna quelque chose d'incompréhensible à cause de la pression sur son visage.
- Tais toi ! hurla le jeune homme.
Pour achever le tout, il lui infligea un coup de pied dans le ventre, l'homme se plia en deux sous la douleur et Hacen considéra que c'était assez. Il laissa le blessé dans son malheur et prit sa place derrière le volant, essuyant les quelques gouttes de sang au passage.
Il n'avait jamais appris à conduire, encore moins de vieilles voitures, mais il trouva facilement la technique, peut-être qu'ELIT lui avait transmis les connaissances, en même temps que la maîtrise du français.
Il suivit la route et s'énerva en s'apercevant que le véhicule ne dépassait pas les cent kilomètres heure. Finalement, le paysage desséché se parsema petit à petit d'habitations en béton, la route se goudronna et les premiers immeubles se dressèrent. Il sourit en entrant dans la ville, une idée derrière la tête. Il se gara et attrapa sur la banquette arrière une vieille arme à feu qu'il avait déjà remarquée en grimpant dans la voiture. Ce n'était pas le mieux et les balles devaient être en quantité limitée mais cela allait faire l'affaire. Il la glissa à sa ceinture, se moquant de savoir si elle était cachée, ce n'était pas le but.
Il se promena dans les rues pavées, observant les façades des magasins, ignorant les regards horrifiés qui se posaient sur lui et l'arme. Il finit par trouver ce qu'il cherchait : un salon de coiffure. Il entra avec un large sourire, referma la porte derrière lui et dégaina son arme.
Les personnes dans le salon crièrent et il n'en vit pas l'utilité.
- S'il vous plaît, j'ai des enfants ! cria l'une d'entre elles.
Il acquiesça car il la croyait.
- Moi aussi ! clama une autre. Ne tirez pas !
Aussitôt, le même spasme qu'avec le conducteur l'agita, Hacen annonça :
- Mensonge.
Il tira sur la personne et l'atteignit à l'épaule, une nouvelle vague de cris déferla dans la pièce et Hacen soupira, presque agacé.
- Écoutez, annonça-t-il, ne me mentez pas, et tout ira bien. Mentez-moi et je vous ferai du mal, c'est aussi simple que ça. Je n'aime pas les menteurs. Maintenant, est-ce que quelqu'un est coiffeur ici ?
Les personnes échangèrent des regards confus sans pour autant montrer des traces de confiance. Hacen agita son arme pour signifier qu'il n'était pas patient.
Enfin, une femme qui portait la tête plus haute que le reste des présents s'avança et se présenta :
- Je suis la patronne. Que voulez-vous ?
Hacen afficha un sourire satisfait et rangea son arme, il tira une chaise du salon et s'assit dessus, face à un miroir.
- Une couleur, du noir de préférence. Ce blond, ça me va pas, ça fait trop enfant de chœur. Est-ce que j'ai une tête d'enfant de chœur ?
- Non, avoua-t-elle.
- Merci, répliqua Hacen. Alors du noir, et rapidement, je manque de temps.
Elle obtempéra, n'ayant pas d'autre choix.
Malgré le manque de technologie du salon, la requête de Hacen fut bouclée dans les trente minutes qui suivirent, il s'observa dans un des nombreux miroirs de la pièce et passa sa main dans ses cheveux sombres, désormais d'un noir corbeau, son sourire malsain toujours fixé aux lèvres.
- C'est parfait, annonça-t-il. Maintenant, je voudrais de quoi prendre un billet d'avion pour les États-Unis, donnez-moi votre caisse.
La coiffeuse déglutit et lança des regards affolés autour d'elle, tout en essayant de garder son calme et la tête haute. Elle prit une inspiration pour parler mais Hacen lui coupa la parole :
- Ne me mentez-pas, lui rappela-t-il, où il pourrait arriver quelque chose que nous allons tous les deux regretter. Vous plus que moi, en vérité je me fiche totalement de ce qui pourrait vous arriver.
Elle se rétracta, jouant la sécurité. Voyant que son numéro n'aboutissait à rien, il dégaina à nouveau son arme pour montrer qu'il n'était pas là pour cueillir des pâquerettes. La femme acquiesça et passa derrière le comptoir.
La coiffeuse lui reversa la totalité du fond de sa caisse, que Hacen saisit sans aucun remord. Avant de sortir de la boutique, il tira un coup de feu vers le plafond, les clients crièrent de peur.
- S'il vous plaît, demanda-t-il, agacé par ce bruit inutile, j'ai juste neutralisé la caméra de surveillance, y'a pas mort d'homme.
Il posa les yeux sur la victime qu'il avait blessée en entrant dans le salon et se reprit :
- Enfin, à part cette femme qui perd beaucoup trop de sang... Bonne journée !
Il poussa la porte et libéra les personnes qu'il avait prises en otage et interdit de sortir.
Hacen foula les rues jusqu'à son véhicule volé où l'attendait un groupe de policiers, les bras croisés, il les ignora dignement et monta dans sa voiture. Quand un des policiers tenta de l'attraper pour l'arrêter, il lui asséna un coup de coude dans le nez, assez pour l'assommer. Il appuya sur l'accélérateur et traça jusqu'à l'aéroport qu'on pouvait apercevoir au loin, fier de lui. Sifrey avait fait un travail incroyable, il l'en remerciait, il ne s'était jamais senti aussi bien qu'à cet instant.
Il se décida à laisser son arme dans la banquette arrière de la voiture pour éviter des problèmes supplémentaires en prenant l'avion. Une fois à bord, il préféra mettre des écouteurs afin de ne pas entendre les mensonges des personnes autour de lui, il n'avait pas besoin de transformer le transport en bain de sang.
Étrangement, il n'eut aucun mal à se rendre sur le sol américain, ni à emprunter les transports en commun pour rejoindre le centre où se trouvait ELIT. Il avait pensé que son parcours allait être semé d'obstacles dont ils allaient devoir se débarrasser, mais rien ne le perturba. Il ne savait pas si c'était son physique ou son attitude qui n'avait pas alerté qui que ce soit. Hacen ne masqua pas sa déception, il n'aurait pas dit non à deux ou trois coups de poing avant de retrouver James Sifrey.
Il se planta devant le portail du centre et eut une pensée pour les participants qui croupissaient dans leurs cellules, cette simple perspective le mit en joie. Il déverrouilla le portail avec les codes qu'on lui avait implantés. Le parking du centre était anormalement vide et ce détail le fit tiquer, il accéléra le pas jusqu'à la porte d'entrée.
Les locaux étaient déserts et saccagés. Les décorations du hall d'accueil avaient été décrochées de leur mur et cassées. Plusieurs impacts de balles constellaient les parois. Hacen n'aimait pas ça, seul lui avait le droit de faire preuve d'autant de violence. Il comprit rapidement qu'un groupe de personnes avait débarqué et attaqué le centre. Sa première pensée après celle-ci fut pour James Sifrey. Il espéra qu'il avait survécu, il n'avait pas fait tout ce chemin pour le trouver mort.
Il traversa le hall d'entrée et enjamba un corps encore vivant mais à l'agonie. La personne lui demanda de l'aide dans un souffle faible, lui agrippant même la cheville. Hacen secoua la jambe pour s'en débarrasser avec une moue de dégoût.
- Allez mourir ailleurs, lui adressa-t-il avec mépris.
Il n'avait pas tout son temps.
Le reste du centre était à l'image de l'accueil : détruit. Dans les laboratoires, les étagères remplies de flacons sûrement dangereux et toxiques avaient été renversés, les vitres hautement sécurisées n'avaient pas été brisées, mais il ne valait mieux pas les ouvrir sous peine de mort immédiate.
Hacen marcha dans une flaque de sang et eut un soupir, il essuya sa chaussure sur la blouse d'un scientifique encore à terre. Celui-ci grogna et le jeune homme leva les yeux au ciel : il ne félicitait pas les personnes qui avaient fait ça, incapables d'achever leur travail. Lui n'aurait pas laissé des cadavres à moitié morts.
Il continua de faire le tour du propriétaire, dans l'espoir de trouver quelqu'un d'assez en vie pour faire autre chose que se plaindre et demander de l'aide. Plus il avançait, plus il s'inquiétait pour James Sifrey, il ne voulait pas le retrouver gisant.
Il passa par le couloir des chambres et se hissa sur la pointe des pieds à chaque porte pour voir s'il restait du monde enfermé à l'intérieur. Mais encore une fois, les locaux étaient étrangement vides. Il décida de se rendre dans la salle de surveillance, où il allait peut-être trouver des réponses à tout ce qui l'entourait.
La porte était verrouillée mais il connaissait les codes, cependant, lorsque le panneau coulissa, il se trouva face au dos d'un meuble en métal. Par une petite fente, il devina la visage d'un homme qui s'était caché dans la pièce. Hacen contracta ses muscles et dégagea l'obstacle en vingt secondes. Le réfugié le dévisagea, terrorisé. L'adolescent s'agaça :
- Oh, c'est bon ! Est-ce que j'ai l'air de te vouloir de mal ?
Il ne répondit pas, Hacen se rappela qu'il avait récemment teint ses cheveux d'un noir corbeau et qu'il venait de déplacer une sorte d'armoire de plus de cent kilos. Oui, l'homme avait dû penser qu'il lui voulait du mal.
Hacen n'en était même pas désolé.
Ce dernier poussa l'autre de son passage d'une pression contre sa poitrine et il se positionna devant les écrans des caméras de surveillance avant de se rendre compte qu'il n'avait aucune idée de la façon dont fonctionnaient ces engins.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-il, se retournant vers le réfugié.
L'homme tremblait. Hacen ne savait pas si c'était sa présence qui lui faisait cet effet ou le massacre dont il avait été témoin.
Le pauvre terrorisé tenta d'articuler une réponse :
- I... Ils... Ils...
- Ils... Ils... Quoi ? Réponds ! s'énerva l'adolescent.
Hacen se trouva patient et attendit que l'homme se calme. Celui-ci prit une longue inspiration avant d'expliquer.
- Ils... Ils sont arrivés et ils ont tout détruit. C'était un bain de sang. J'ai réussi à me cacher et...
- On s'en fiche de toi, le coupa Hacen. Qui ça ? Et où est James Sifrey ?
L'homme, paniqué, faisant probablement une crise d'angoisse, mit un temps à répondre. Hacen frappa du point contre l'armoire qui se trouvait à ses côtés.
- Réponds au lieu de bégayer comme un animal ! lui hurla-t-il et l'autre se replia sur lui-même.
- La Contre-ELIT ! dit-il très rapidement, comme pour se débarrasser du mot. La Contre-ELIT. Ils ont emmené Sifrey avec eux.
Hacen pinça les lèvres, pensif. Il s'en était douté, il y avait eu des rumeurs depuis des mois, comme quoi la Contre-ELIT prévoyait une grande attaque dans le but de faire tomber James Sifrey. Ils avaient pensé qu'elle avait déjà eu lieu pendant le Congrès mais visiblement, le groupe indépendant n'en démordait pas. Hacen soupira, il devait trouver le moyen de récupérer son patron, il ne pouvait pas le laisser seul.
Il quitta la pièce. Avant ça, comme pour punir l'homme du temps qu'il lui avait fait perdre à cause de ses bégaiements inutiles, il replaça l'armoire devant l'entrée. L'apeuré allait pouvoir la déplacer, mais seulement après de longs efforts. Hacen s'en délecta.
Il fit un détour par la salle d'armement et par les vestiaires. Il y trouva un fusil bien plus perfectionné que le petit qu'il avait volé au conducteur ainsi qu'une combinaison réservée aux soldats d'ELIT. Il arracha le badge qui indiquait "Erik" et l'enfila.
Alors qu'il s'apprêtait à quitter les lieux, il se souvint d'un détail qui n'était pas anodin : il ne savait pas où se trouvait le QG de la Contre-ELIT. Il réfléchit longtemps à la façon dont il pouvait s'y prendre pour les retrouver. La réponse ne vint pas d'elle-même et il fut obligé de se baser sur plusieurs suppositions.
La première était que Cléo s'était bien échappé du complexe, plusieurs semaines de cela et qu'il était retourné dans les locaux de la Contre-ELIT. La seconde avançait que le traceur qu'ELIT plaçait sur chacun de ses participants avait eu le temps d'être installé sur lui. Cléo était arrivé tard dans l'organisation et n'était pas resté longtemps c'était possible que cette étape ait été oubliée.
Hacen fit demi-tour pour récupérer un appareil électronique, tablette, téléphone ou ordinateur, n'importe quoi lui permettant d'accéder aux données confidentielles d'ELIT. Entraîné pour ça, il parvint sans mal à accéder à la liste des traceurs. Sans grand étonnement mais avec une légère déception, il vit que Cléo n'y figurait pas.
Il s'assit sur une chaise dans le laboratoire, le temps de réfléchir à une autre solution, tapotant le plan de travail du bout des doigts. Dans le fond de la pièce, une scientifique ne cessait de geindre, sanglotant à cause de la douleur. Vite énervé, Hacen l'acheva d'une balle dans la tête, se disant qu'il lui faisait une faveur.
Il retourna à sa place et chercha une solution. Soudain, la réponse lui vint naturellement. Une autre personne possédant un traceur était associée à la Contre-ELIT : Lana. Il ne l'avait pas connue personnellement mais ce n'était pas un secret pour les employés d'ELIT, Lana avait travaillé avec l'ennemi. Des années plus tôt, James Sifrey s'en servait pour localiser les grosses bases, mais il avait vite abandonné : la Contre-ELIT n'était plus devenue un de ses soucis majeurs. Il les considérait plus comme des illuminés qui se voyaient destinés à refaire le monde.
Mais il y avait peut-être une infime chance que Lana soit encore affiliée à leur ennemi. Hacen vérifia son traceur, elle se trouvait à à peine deux kilomètres de lui, dans un parking. Il fronça les sourcils, c'était louche quand on savait que la jeune femme habitait New York. Hacen se leva, récupéra son arme et décida de s'y rendre, même s'il ne trouvait rien, il pouvait prendre Lana en otage et lui faire cracher le morceau.
C'était fou à quel point il adorait son travail !
Il passa devant la standardiste qui n'était toujours pas morte. Ayant pitié, il s'agenouilla à ses côtés et lui souffla :
- Mentez-moi, lui ordonna-t-il d'une voix presque gentille.
Elle ouvrit difficilement les yeux et son visage s'agita d'un spasme d'incompréhension.
- Quoi ? demanda-t-il dans un soupir.
- Mentez-moi, répéta-t-il. Dîtes un mensonge, n'importe lequel, ça sera plus facile pour vous et pour moi.
Elle secoua la tête doucement, il patienta. Finalement, la femme répliqua :
- Je suis un homme.
Les pupilles de Hacen se dilatèrent et d'une voix monotone, il annonça:
- Mensonge.
Et il acheva la femme.
Il emprunta un des véhicules d'ELIT, n'ayant pas envie de perdre plus de temps et marcher les deux kilomètres qui le séparaient du point rouge sur sa tablette. Il trouva aisément le parking ce qui lui parut étrange ; la Contre-ELIT ne pouvait pas être aussi mal cachée, tout serait presque trop facile. Pourtant, au moment où il pénétra dans l'espace souterrain, une voiture le suivit. Il se plaqua contre un mur, espérant ne pas s'être fait remarquer. Hacen se traîna jusqu'à un endroit obscur et observa la scène qui se déroulait sous ses yeux.
Pita Tran émergea du véhicule. Il ne l'avait pas encore rencontrée mais il la reconnut, il imagina qu'ELIT lui avait aussi implanté son visage en tant que souvenir. Flanquée de deux acolytes, elle se dirigea vers une porte dans le fond du parking, presque cachée. Hacen les suivit discrètement.
- Depuis le temps que j'attends de me retrouver face à ce sociopathe, affirma-t-elle en chinois. J'en ai des frissons de joie.
Hacen leva son arme et ferma un œil pour mieux viser la femme. Il pouvait la toucher aisément, il réfléchissait juste pour savoir s'il allait lui porter un coup mortel ou non. Après une hésitation, il dévia sa trajectoire et tira sur un des hommes aux côtés de la leadeuse.
Il s'écroula et les autres se retournèrent vivement pour voir ce qui avait causé la mort d'un de leurs camarades. Hacen sortit de l'ombre, trop content d'être sous le feu des projecteurs. En le voyant, le second soldat dégaina son arme, mais Hacen le neutralisa. Il fronça les sourcils : pourquoi les gens essayaient-ils encore de l'atteindre ? C'était évident qu'il était trop fort pour n'importe qui.
Sentant qu'elle était en position de faiblesse, Pita Tran leva les mains.
- Je ne vais pas vous tuer, affirma-t-il. Pas maintenant. Vous allez me conduire jusqu'à James Sifrey.
Il vit dans son regard qu'elle préparait tout un plan pour se débarrasser de lui, une étincelle brillant dans les yeux de la femme.
Il avança,elle eut un pas de recul.
- L'entrée, c'est là ? questionna-t-il en désignant la porte du bout de son pistolet.
Elle acquiesça, la gorge nouée.
Hacen haussa les sourcils, elle n'avait pas négocié, elle aurait dû. Il n'avait plus besoin d'elle. L'adolescent tira dans son pied pour l'empêcher de le suivre et entra dans les locaux de la Contre-ELIT, ignorant les plaintes de douleur de la femme qui avait créé cette organisation.
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