Nouvelle Confrontation
Quelques jours plus tard, Eliott se rendit compte que sur les divers papiers du ministère figurait une erreur dans son adresse. Cela risquant de compromettre le versement de ses aides, il décida de retourner au ministère pour corriger cette problématique mineure. Après sa journée de travail chez Rolf, il sortit et transplana immédiatement une fois sorti de la boutique, ayant emporté ses papiers avec lui le matin même. Il réapparut à quelques mètres de la cabine de téléphone rouge à Scotland Place, entrée des visiteurs du ministère. Il entra alors et refit le même chemin : inspection de sa baguette, ascenseurs, avant d'allee vers le bureau du registre des loups-garou. Là, il fit corriger son adresse, une simple erreur de numéro. Il eut été dommage que ses gallions reviennent à une famille moldue, même éminemment sympathiques mais qui n'en auraient pas eu d'utilité. Une fois l'erreur signalée, il attendit quelques minutes que la correction soit appliquée également aux registres internes du ministère avant de repartir du bureau.
Il retourna alors aux ascenseurs, mais alors qu'il s'apprêtait à repartir, il se figea en voyant Joanna Hunting qui en émergeait. Il fixa le sol, serra la mâchoire avant d'avancer pour rentrer dans la cabine grillagée. À son désespoir, la femme le remarqua et lui agrippa l'épaule de ses doigts crochus avant de le faire se tourner vers elle, crachant d'un ton assassin :
« Que faites vous encore ici vous ? Il me semblait avoir été claire quant à mon avis sur votre présence dans ces lieux. Vous n'avez rien à faire ici, au milieu des honnêtes gens.»
Eliott ne répondit rien, mutique, espérant que le silence serait le meilleur moyen que Hunting se lasse et le laisse tranquille, mais elle continua :
« Vous ne me répondez pas ? Vous êtes vraiment impossible. Grossier, comme tous ceux de votre genre.»
Eliott se décida alors à répondre, tentant difficilement de garder son calme devant l'agressivité de Constance :
« Je ne savais pas vraiment comment réagir face à de si beaux compliments.»
La femme se tendit alors, les lèvres pincées, se redressant avec un regard haineux :
« Vous êtes un immonde personnage. Que votre vie soit un gourbi insoluble et débauché ne vous autorise pas à vous moquer de ceux sur le droit chemin.»
Une nouvelle fois, personne autour d'eux ne semblait s'arrêter pour l'aider, la majorité des personnes prenant même bien soin de les éviter. Il inspira alors et rétorqua :
« Vous êtes assez loin de la vérité. J'ai un travail légal, des amis, je suis bien les instructions du ministère pour mes pleines lunes, d'ailleurs la première s'est très bien passée, il n'y a eu aucun incident, j'avais même quelqu'un avec moi pour me tenir compagnie. Je fais même connaissance avec d'autres personnes comme moi, qui me font beaucoup de bien, je commence enfin à accepter ce que je suis. Mais... Merci de demander ! »
Hunting serra alors fort les dents, refermant douloureusement sa prise sur l'épaule de Eliott, et approcha légèrement son visage de lui, les traits remplis d'une rage bouillonnante :
« Vous n'êtes qu'un immonde animal, et vous faire croire le contraire en vous faisant l'illusion d'une vie honnête n'est qu'une perte de temps. Tôt ou tard, votre véritable nature, ce que vous êtes au fond ressortira. Et croyez moi. Vous n'aurez plus personne pour vous tenir compagnie durant les nuits de pleine lune, tout simplement car vous l'aurez tuée, peut-être même durant vos moments de vie humaine. Au fond vous êtes exactement le même qu'importe la lune, mais elle vous donne une excuse pour véritablement vous révéler et faire ce que vous rêvez de faire le reste du temps : tuer, même vos proches.»
Eliott sentait la brûlure de la honte et la chaleur de la colère grandir en lui mais se contrôlla du mieux qu'il le put, répliquant simplement :
«Dans vos fantasmes peut-être. Excusez moi cependant, il faut que je rentre chez moi, j'ai de nombreuses choses à faire aujourd'hui.»
Et il tenta de dégager son épaule, mais Hunting le tint alors encore plus fort, les articulations de ses doigts blanchissant. Elle cracha :
« Vous êtes en train de vous faire une ennemie que vous n'auriez jamais souhaité vous faire. Faites très attention à votre comportement dorénavant, car je serais sans pitié avec vous.
- Car auparavant vous faisiez preuve de pitié ? »
Hunting relâcha alors son épaule d'un grand geste le faisant reculer d'un pas, lâchant avec dégoût :
« Sale bête.»
Et elle repartit dans la direction où elle se dirigeait originellement, laissant Eliott seul au milieu des autres employés qui ne lui adressaient pas un regard. Il la regarda partir, la mâchoire contractée, sentant une haine féroce à son égard prête à exploser dans son cœur. Il se détourna finalement et emprunta un ascenseur pour retourner dans le hall, avant de sortir véritablement du ministère avec l'envie de briser chaque objet se trouvant sur son chemin. Quelle ignoble femme ! Il ne comprenait même pas qu'elle avait pu un jour être engagée, et encore moins envoyée à un poste avec tant de responsabilités. Cependant, il se rappella bien vite que quelques années auparavant, Dolores Ombrage avait obtenu des responsabilités bien plus immenses malgré sa personnalité semblable à celle de Joanna Hunting. Les incapables dictatoriaux semblaient être une marque de fabrique au ministère.
Toujours profondément énervé, il rentra chez lui et s'assit sur son fauteuil, pensif. Il allait avoir besoin de se préparer, si il devait un jour croiser à nouveau Hunting : savoir quoi répondre, quel comportement adopter et quels mots éviter. Globalement, l'idéal restait encore de ne plus jamais avoir affaire à elle, et de ne jamais sentir à nouveau ses serres accrochées à son épaule comme si elle voulait l'arracher au reste de son corps. Mais sa réflexion fut infructueuse, chaque scénario de confrontation qu'il imaginait se soldant par une nouvelle humiliation, et la colère envahissant son esprit le l'aida pas non plus à y penser efficacement. Il n'avait qu'une seule envie : envoyer un stupefix dans le visage de cette harpie et qu'elle le laisse tranquille, lui et tous les autres qu'elle avait déjà logiquement dû rabaisser de cette façon.
Il finit par se relever, particulièrement agacé de n'avoir rien trouvé, et se prépara à manger avant de dîner, puis se changea et se coucha en lisant. Mais les mots dansaient devant ses yeux sans y persister, tandis que l'image obsédante de Hunting le hantait. Une envie intense de frapper quelque chose envahissait ses membres, ainsi qu'une pulsion de haine le fit presque crier dans sa maison. Il se releva et alla dans la salle de bain, se passant alors de l'eau froide sur le visage avec ses mains tremblantes. Fixant son reflet dans le miroir, Eliott vit alors sur son visage une haine profonde qui investissait chacun de ses traits, et il réalisa l'étendue de la répulsion que lui provoquait cette immonde personne. Le jeune homme secoua la tête et retourna alors se coucher, ayant laissé de côté tout espoir d'avancer dans sa lecture ce soir là. Le sommeil ne lui vint que bien après, mais par chance ses rêves lui épargnèrent la vision de Hunting durant son sommeil.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top