Chapitre 7
Une fois entré à l'intérieur, Alexander fut invité à s'asseoir sur l'un des canapés du salon, suivi de près par sa tante Liev. Le jeune homme ne put détacher son regard de ses aïeuls, comme si quelque chose en eux était magnétique. Son arrière-grand-mère leur donna chacun une couverture afin de les mettre à l'aise avant de prendre place aux côtés de son mari.
— J'ai beau y réfléchir à ce que vous avez dit, ma fille, mais cela est tout à fait impossible. C'est votre oncle Marcus qui avait pour mission de le garder emprisonner dans sa statue.
— Il nous a peut-être trahis ! répondit son grand-père.
— Bien sûr que non. Il a prouvé dans le passé que nous pouvions compter sur lui. Marcus vous a aidé dans le passé, souvenez-vous-en ! grogna la femelle. De plus, vous auriez senti si celui qu'on pense était de retour.
— Peut-être pas.
— Sans vouloir vous offenser ! dit Alexander. Depuis quand n'avez-vous pas vu ce Marcus ?
Ses grands-parents se regardèrent, réfléchissant, à quand fut la dernière fois, ils l'avaient vu. Ça faisait des années que ceux-ci n'avaient pas quitté le territoire et n'avaient pas eu de nouvelle de Marcus.
— Pas depuis les années soixante. Répondit sa grand-mère.
— Pourquoi ?
— Je ne sais pas... Mais avant d'aller plus loin. Pourquoi est-ce que Kain en voudrait à toi?
— J'ai gagné beaucoup de territoire et il semblerait que ça ne lui plaise pas.
— Connaissant Kain, il n'a pas juste cela. Cette sangsue doit cacher quelque chose de plus gros.
Alexander reçut un coup de coude de la part de sa tante et s'immisça dans sa tête afin de lui dire :
— Dis-leur que les vampires ont enlevé ta fille.
— En quoi cette information changerait-elle l'opinion qu'ils ont déjà de moi. Je vois bien qu'ils ne m'apprécient pas. Surtout lui.
— Il se méfie de tout le monde, il n'a pas d'inquiétude. Ma mère permet de se réserver. Mais cette information changerait tout.
— Est-il possible que vous ne parliez pas par votre lien ?
— Pardon père. Répondit Liev. Dis-leur, gronda-t-elle ensuite sur Alexander.
— Je savais que ce louveteau nous cache quelque chose. Hurla son grand-père en se levant. Nous n'aurions pas dû accepter que quelqu'un vienne nous déranger.
— Calmez-vous Darkane ! tenta d'apaiser sa grand-mère. C'est notre faute si nous nous sommes coupés du reste du monde. Il fallait s'y attendre. Mon petit, qu'est-ce que nous n'avez-vous pas dit ? demanda Lyra d'un ton calme.
— Il a kidnappé ma fille. Souffla ce dernier.
— Votre fille !? Vous avez une fille ?
— Je ne le savais pas... Je l'ai su que très récemment. Il y a un membre de la famille qui semble au courant de son existence.
— Sobre louveteau, comment peux-tu ne pas être au courant de ta descendance ! Espèce de petit con! Kain veut une fille de la lignée, depuis des années. Killian était pourtant au courant, pourquoi n'a-t-il rien dit ? hurla-t-il.
— Père ! Calmez-vous, je vous en prie. Alexander n'est pour rien.
— Non, je ne me calmerais pas. Votre génération est si naïve ! Vous n'avez rien à faire des conséquences. La nôtre a bâti plus que vous ne ferez jamais ! Elle a peut-être bien fait de nous avoir fait oublier des humains.
— Taisez-vous !
Son arrière-grand-mère se leva en faisant exploser son aura autour d'elle. Alexander se plia contre son gré, mais fut stupéfait que son arrière-grand-père puisse se plier lui aussi. Peu de femmes de sa connaissance à part sa tante, soumettaient un homme d'une telle puissance. Son arrière-grand-père grogna, mais se tut. Sa tante laissa échapper un rire qui ne passa pas inaperçu auprès de sa mère. Son arrière-grand-mère reprit place sur le canapé, regarda Alexander et dit d'une voix trop douce :
— Excuse le comportement de ton grand-père, mon petit. Je crois qu'il lui manque un peu civilité. Nous avons peut-être passé trop de temps loin de la civilisation. Peut-être est-il temps que nous refassions surface ?
— Le monde a changé mère, ce n'est plus le même qu'à votre époque.
— Je sais. Bon. Comment se pouvait-il que tu ne sois pas au courant de ta descendance ?
— À une époque, j'ai été confronté à un choix. J'ai pris le mauvais.
— Quel choix ?
— Pouvoir ou amour.
— Je présume que tu as choisis, le pouvoir.
Alexander baissa la tête honteuse.
— Voilà un digne petit-fils ! s'exclama avec fierté James.
— James ! grogna Lyra. Quelle louve a pu cacher ce détail ? reprit-elle en regardant son petit-fils.
— Euh...
— C'est là que ça se complique, mère.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Ce n'est pas une louve, mais une humaine.
— Quoi?
Alexander rougit de honte en voyant le regard surpris de son arrière-grand-mère. Il ne savait pas tous les détails de leur vie, mais savait que les humains devaient oublier l'existence des siens.
— Une humaine ? s'exclama-t-elle reprenant sa constance. Elle sait que vous...
— Oui, elle le sait.
— Mais comment ?
— C'est un peu long à expliquer. Mon père m'a fait faire un choix et je ne devais pas trahir les miens.
— Eh bien, mon garçon, vous avez très mal choisi. L'amour est le plus grand des cadeaux. Connor n'a pas fait un bon travail en faisant cela. Et Killian, qu'a-t-il dit?
— Pourquoi mêler Killian à cette histoire, mère. Demanda Liev.
— Il a des choses que tu ne connais pas....
— Mais il n'a jamais fait l'effort d'être dans sa famille. Râla la tante. Après la mort de Nokomis en mille neuf cent quinze, Killian n'est plus vraiment venu visiter sa famille. Une à deux fois par année. Connor ne la jamais réellement connu et n'était pas un père présent. C'est moi qui ai élevé Alexander du mieux que j'ai pu pendant une douzaine d'années.
— Oh mon dieu! Nokomis est morte !
— Oui, de la tuberculose. Nous savions que sa santé était précaire. Elle est morte cinq ans après votre retraite dans les bois.
— Je ne savais pas. Où est-il maintenant ?
— Aux dernières nouvelles, Killian voyageait avec oncle Marcus un peu partout autour du globe.
— Mais Tabi ?
Liev baissa la tête triste.
— Morte en mille neuf cent soixante-quatre. Vous pensiez tous que les enfants mâles de La Corriveau étaient stériles, mais oncle Marcus a réussi là où certains ont échoué. Cela a couté la vie à Tabi....
— Mon Dieu ! couvrant sa bouche. Je ne l'ai jamais senti. C'est un peu notre faute si Kain est revenu parmi nous, nous allons t'aider, mon enfant. Je ne le laisserais pas assouvir sa vengeance, cela est hors de question.
— Vous voulez vraiment retourner dans le monde des humains. S'exclama avec horreur son compagnon. Nous sommes si bien ici, là, à se prélasser nue comme des vers en faisant nos devoirs d'époux. Devrais-je vous punir pour cette pensée.
— Soyez sans crainte, vous aurez le loisir de me punir. Répondit son arrière-grand-mère. Nous devons aider notre arrière-petit-fils.
— Vous me laisserais faire ce que je veux. Renchéris James, un sourire en coin.
— Tout ce qui est le plus raisonnable, sinon c'est moi qui vous punirai.
— Qu'attendons-nous partons!
***************
Eliana vit sortir Henry de la salle de bain avec un sourire en coin. À ce moment précis, elle fut convaincue qu'il était l'homme de sa vie. Des papillons naquirent dans son bas ventre et son cœur en battit la chamade. Il y a longtemps que la jeune femme ne s'était pas comme ça. À son tour, elle sortit après s'être lavée l'entre-jambes. Entourée d'une serviette, celle-ci réalisa que ses vêtements étaient restés dans la voiture et grogna de frustration de ne pas y avoir pensé. Sans un mot, Henry sortit de la chambre quelques minutes avant de revenir avec leurs valises.
— Habille-toi, nous devons aller consulter les archives.
— Je ne suis pas une chasseuse, je ne crois pas qu'ils vont apprécier.
Henry la regarda proscrit de ce qu'elle venait de dire.
— Tu es avec moi et celle qui partage ma vie depuis une dizaine d'années. Ils n'ont rien à dire, crois-moi.
La jeune femme acquiesça de la tête, mais ne rajouta rien de plus afin de ne pas le mettre en colère. Depuis qu'il était sur ce territoire, elle le voyait d'un autre œil. Ce côté de personnalité ne s'était jamais montré. Eliana prit donc ses vêtements, s'habillant le plus vite possible. Ils devaient trouver le responsable de l'enlèvement de leur fille.
Une heure plus tard, ils étaient assis dans la pièce d'archives que le clan tenait depuis leur création. Toutes les créatures qui croisèrent leur chemin furent identifiées et catégorisées dans un grand livre et chaque espèce possédait un dossier et sous-dossier avec famille, clan, nombre. Cela allait être une tâche ardue, mais Eliana aimait les livres et les bouts de papier.
Malheureusement, ils ne trouvèrent presque rien sur les vampires ou le vampire en question. Cherchaient-ils la bonne espèce ? Le couple devrait-il se concentrer sur autre chose. Émile et Oscar les rejoignirent plus tard, afin de mettre la main à la pâte.
Assise devant Henry, Eliana souffla écœurée de ne rien trouver dans cette immense bibliothèque d'archive. Elle regarda son fiancé qui épluchait minutieusement chaque page qui se présentait à lui.
— As-tu déjà vu ton... demanda-t-elle sans réfléchir.
— Qui donc ? répondit-il sans la regarder.
— Ton père.
— Celui qui m'a conçu? Oui, bien sûr. À quelques occasions. Pourquoi?
— Tu n'es pas curieux de savoir pourquoi tu ne meurs pas quand on te dire une balle en plein cœur?
Henry leva le regard sur Eliana, ne comprenant pas à quoi elle faisait allusion. Pour lui, c'était normal que ça se produise, mais réalise qu'il ne lui avait pas tout dit. Pourquoi semblait-il ne pas prendre une seule ride ou même commencer à avoir quelques cheveux blancs. Pour lui, quelques membres du clan savaient de quoi il en retournait, mais pas sa compagne. Henry délaissa les feuilles devant lui, pour s'adosser à la chaise en regardant Eliana. Il n'arrêtait pas de se dire qu'elle était si belle et encore plus après de lui avoir fait l'amour. Le jeune chasseur s'était souvent demandé pourquoi le père de Jade l'avait laissé. Oui, d'accord, elle n'était pas une louve, mais rien que pour ça, à sa place, il aurait tout fait pour la garder. Eliana permettait à quiconque de garder un pied sur la terre.
— Non, je ne suis pas curieux de nature. Je savais que j'étais différent des autres membres du clan.
— Alors, tu ne t'es jamais posé de questions ?
— Oui bien sûr, mais je n'ai jamais recherché à comprendre. La première fois que je me suis retrouvé dans un tel état, il est venu à moi. Cet homme si je peux l'appeler ainsi, m'a expliqué ce que j'étais....
— Ce n'est pas la première fois que Kurtis te tire dessus...
— C'est ça que tu as retenu ? dit-il sur un ton ironique.
— C'est ce que je comprends.
— Kurtis et moi, ce n'est pas l'amour fou... et non, ce n'était pas la première fois qu'il me tirait dessus.
— Ton père est-il répertorié dans ses archives ?
— Non. Il ne veut pas qu'on l'identifie.
— Pourquoi?
— Ce n'est pas une créature comme les autres, enfin, de ce que j'en sais et de toute façon, ils ne seraient pas dans quelle catégorie le mettre.
— Et il fait partie de laquelle ?
— Tu es trop curieuse, tu sais.
— C'est ce qui me fait mon charme. Le lui répondit-il en battant des paupières.
— Ahahahaha Oui. En effet. Mais tu le sauras que le moment venu.
— Je déteste les secrets.
— Il est bien d'en avoir parfois.
— Tu en as pour moi ?
Henry s'avança afin d'attraper la main d'Eliana et au même moment, nous pûmes sentir l'air se charger d'électricité. Il se mit à jouer avec ses doigts qui plut à la jeune femme et la jeune femme ressentit des papillons naquirent au creux de son ventre. Si, ce n'était pas que d'elle, Eliana aurait sauté par-dessus la table pour aller dans les bras de Henry, mais sa raison le lui en empêcha. Il n'était pas le temps de faire des bêtises, mais à trouver quelque chose qui pourrait les aider à retrouver Jade.
Soudain, un énorme dossier tomba entre les deux ; les faisant s'écarter et la voix d'Émile surgit :
— Je crois que ça pourrait nous aider.
— Qu'est-ce que c'est? demanda Eliana.
— Une partie de notre histoire. En fait, celle de la famille Wood. J'ignorais que ton clan en savait tant sur la famille Wood.
Henry fronça les sourcils.
— Je ne savais pas non plus.
Avant même qu'Henry attrape le dossier, Eliana l'avait prise dans ses mains avides de savoir. Bien sûr, elle connaissait un peu la famille Wood, mais les moindres détails : non. Pour le moment, le nom d'Alexander n'y figura pas, mais apprenait des choses vraiment intéressantes.
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