Chapitre 5


— Isabelle ! grogna Liev.

— Pardon.

— Qu'as-tu trouvé ?

— Rien.... Pas une odeur ! rien qui ne laisse à croire à un enlèvement. Ce qui est étrange.

— Qui a été enlevé ? demanda Alexander.

Liev couvrit d'un regard compatissant son fils de cœur avant de s'approcher de lui. Alexander vit dans son regard que quelque chose clochait, craignant le pire. Il se demanda si le vampire n'avait pas eu raison. Avant que des mots s'échappent de sa bouche, Liev lui dit avec inquiétude :

— Il y a une semaine, un membre de la tribu a trouvé une lettre disant que ton père quittait le territoire afin de te retrouver.

— Je ne l'ai jamais vu.

— Ce n'est pas juste ça, j'ai bien peur Alexander.

— Parle !

— Nous avons senti des buveurs de sang près du territoire. Grommela Isabelle.

Alexander regarda Xan, comprenant que c'était sa faute si son père avait disparu. Une fillette avait été enlevée et maintenant, son père. Il eut envie de se transformer afin de faire sortir la rage qui bouillonnait dans son corps. Mais l'heure était aux réponses et sa tante devait lui en fournir.

— C'est ma faute !

— Quoi? Qu'est-ce que tu veux dire, par là ?

— J'ai peut-être attisé la colère d'une sangsue.

— Et pourquoi une sangsue s'attaquerait-elle à notre famille ?

— Euh eh bien, se grattant derrière la tête, il semble bien connaître la famille Wood. Personnellement, c'était la première fois que j'en attendais parler, il y a deux ans.

— Et qui est ce buveur de sang ? Fronçant les sourcils.

— Les autres l'appellent Kain.

Liev resta interdite un moment, se souvenant d'avoir déjà attendu ce prénom lors de sa jeunesse. Son oncle Marcus l'avait prononcé par accident au cours d'une conversation qui lui coûta une gifle de sa mère. Elle ne comprit pas à l'époque ce qu'il signifiait, mais resta persuadée que c'était quelqu'un de mauvais. Bien sûr, beaucoup d'informations furent cachées afin de ne pas réveiller de vieille querelle, mais cela ne dura pas.

Sa tante se déplaça vers la fenêtre les mains croisées devant elle, ne sachant pas quoi dire. Ce nom leur était interdit lorsqu'ils furent en bas âge et cela ne changea pas en grandissant. Sa tante Liev fit signe à sa bêta de sortir ainsi qu'aux amis de son neveu qui ne protestèrent pas. Lorsqu'ils quittèrent la pièce, la jeune femme dits d'une voix qui parut lointaine aux yeux d'Alexander.

— Kain est un ennemi de la famille Wood, avant ma naissance.

— Mais il y a peu de vampires qui sont aussi âgés.

— Oncle Marcus devait s'occuper de lui....

— Attends ! Qui est-ce Marcus ?

— Le demi-frère de ma mère et le fils de Kain. Je crois qu'une réunion de famille s'impose.

— Que veux-tu dire par là et où ma mère, je ne l'ai pas vue en entrant sur le territoire.

— Partie avec quelques femmes de la tribu en ville. Certaines sont malades et elle aide à les soigner. Nous devrons franchir la frontière, souffla-t-elle, dépitée.

— Ce Kain est vraiment si dangereux ? demanda Alexander inquiet.

— Que ne m'as-tu pas dit ? Je te connais assez pour savoir que tu n'es pas venu ici juste pour t'informer sur un vampire. Parle.

Alexander baissa la tête, honteux de lui avouer qu'il avait su d'avoir une fille par l'entremise d'un vampire et qu'à cause de lui, elle était en danger. Le jeune loup resta un moment en silence, préférant ne rien dire. Sa tante Liev grogna contre ce calme étrange et s'approcha de son neveu.

— Alexander ! gronda la jeune femme. Je t'ordonne de parler.

Il ne sut jamais pourquoi, mais lorsque sa tante l'obligeait à parler celui-ci se sentait obliger de lui répondre contre son gré. Il marmonna donc une phrase inaudible, même pour un être surnaturel.

— J'ai mis ma fille en danger.

— Pardon ! s'exclama sa tante un poil irritée. Je n'ai pas bien attendu.

— J'ai mis ma fille en danger.

— Ta fille ! couvrant sa bouche à l'aide de sa main. Tu as une fille ? Comment est-elle ? C'est une louve ? Avec quelle louve l'as-tu eue ? Pourquoi ne suis-je pas au courant ?

— Parce que je ne l'étais pas avant de venir ici. Je n'étais pas au courant de son existence, grogna Alexander. C'est l'un des bras droits de Kain qui m'a informée que j'avais une fille.

— Quel âge a-t-elle ?

— Une douzaine d'années d'après l'image que j'ai vu.

Les yeux de Liev s'écarquillèrent de surprise.

— Elle était enceinte quand tu l'as quittée ?

— Il semblerait.

Sans l'avoir prévu, Alexander fut giflé par sa tante Liev, ce qui le surprit sur le moment. Il ne broncha pas, regardant la sœur de son grand-père mortifiée du geste qu'elle venait de poser. Son loup voulut prendre la place, mais Alexander le calma, en lui disant que sa réaction était tout à fait normale.

— Pardon ! dit-elle en se massant la main. Jamais, j'aurais cru, que tu ne serais de ce genre-là.

— Mais, je ne le suis pas. Réfuta-t-il, secouant la tête. Je ne le savais pas.

— Je sais. Murmura-t-elle.

— Père semblait connaître l'existence de ma fille.

La jeune femme fronça les sourcils, ne comprenant pas pourquoi son neveu pouvait être au courant de ce détail. Puis, elle se remémora la discussion que celle-ci avait interceptée quelques années auparavant. Dans toute la famille, Connor était le seul à aimer les secrets dangereux. Elle souffla en affaissant ses épaules avant de dire :

— Il est temps que nous allions voir des membres. Transforme-toi ! Nous allons courir.



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Eliana et Henri arrivèrent le lendemain soir, en Louisiane où la famille de celui-ci s'était établie des années plutôt. Les mains du fiancé se resserrèrent sur le volant et un grognement bestial s'échappa de sa bouche. Eliana le regarda sans parler, sachant qu'il n'était pas à l'aise de revenir.

La voiture s'engouffra dans un petit chemin de terre avant de se garer devant une ancienne maison coloniale. Les deux jeunes gens sortirent de la voiture en même temps que les sbires de Connor. Ils furent par la suite, accueillis par un groupe d'hommes et de femmes sur le qui-vive voyant des étrangers sur leur territoire. Henri passa devant Eliana afin de la protéger d'une éventuelle attaque et poussa un grognement encore plus bestial.

Une femme se détacha du groupe avec les yeux remplis de larmes en regardant Henri. Rien en elle ne disait avoir un lien de parenté avec le fiancé d'Eliana, mais cette femme l'avait sorti de son ventre criant de douleur.

— Henri ! s'exclama-t-elle avec un trémolo dans la voix.

— Mélanie. Répondit-il avec froideur.

Celle-ci baissa la tête, l'entendre l'appeler par son prénom lui fit mal au cœur, mais comprenait sa réaction. Des murmures s'élevèrent dans les airs et un homme déboula dans la foule en criant d'une voix grave :

— Quel est donc ce raffut !

Lorsque son regard se posa sur Henri, son visage se ferma et ses dents grincèrent. Une animosité habitait cet homme, mais elle n'avait pas lieu d'être. En fait, peut-être que si. La femme de tout à l'heure attrapa le poignet de celui-ci, le suppliant du regard de ne rien faire.

— Henri.

— Kurtis. Grogna, l'interpellé.

— Tu n'es pas le bienvenu ici. Tu as tourné le dos à ta vocation pour une pute rencontré sur le bord de la route.

— Je vous interdis de l'appeler ainsi. Averti Henri. Si, je suis venu ici, ce n'est pas par plaisir et encore moins, pour vous réjouir.

— Embarque ta catin et ne revient pas ! ordonna Kurtis, dégainant un fusil.

— NON !

Kurtis mit en joute Henri qui se montra peu compréhensif. L'homme enclenchant le chien du pistolet, tandis qu'Émile et Oscar s'approchèrent en grognant comme de vulgaires bêtes prêtes à défendre leur chef. Surpris, fut le mot pour décrire les expressions sur les visages de ces hommes et femmes.

— Des loups-garous ! Tu as emporté des loups-garous chez moi ! hurla à plein poumon Kurtis.

La terre se mit alors à trembler et quelques personnes prirent peur de ce qui se passait. Eliana regarda son fiancé qui fut animé par une fureur vive. Elle fit signe aux hommes qui les accompagnaient de se reculer un instant et essaya de calmer Henri. La jeune femme prit la main de Henri qui se calma à son contact. Avec une froideur à faire passer des frissons dans le dos, il dit à Kurtis :

— Chez toi !? Cette demeure n'est pas ta propriété, je te rappelle. Je vous ai tous laissé y vivre à condition que vous me laissiez tranquille, ce que vous n'avez pas fait.

— Tu as tourné dos à notre clan et à l'ordre.

— Nous t'avons cru mort. Renchéris la femme. On nous a remporté qu'un...

— Bout d'oreille. Oui. C'est moi qui l'ai coupé.

— Comment as-tu pu ? s'emporta celle-ci.

— Comment as-tu fait pour coucher avec une créature démoniaque, mère ?

La femme ne répondit plus, baissant la tête. Eliana réalisa donc que la femme de tout à l'heure était la mère de Henri, mais qui était l'homme ? Physiquement, ils ne se ressemblaient pas. La jeune femme pressa la main de son fiancé afin de le faire revenir à la raison et ses yeux changèrent de couleur, prenant leur couleur originale.

— Je dois consulter les archives.

— Non, tu ne passeras pas ! clama en colère Kurtis.

— C'est ce que nous allons voir.

Henri fit un pas par avant et s'écroula au sol. Kurtis venait de tirer sur Henri en plein cœur et nous pouvions entendre les cris de Mélanie et d'Eliana. Comment avait-il pu faire cela ?

Eliana s'agenouilla aux côtés de son fiancé, essayant d'arrêter l'hémorragie. Les mains couvertes de sang, elle regarda Kurtis en le lui criant en colère.

— Comment avez-vous pu ?

— Ça ne te regarde pas, fillette.

Eliana se leva, fonçant sur l'homme qui venait de tirer sur son fiancé. Avec rage, elle le frappa sous les yeux du clan qui ne broncha pas. Personne n'osa faire quoi que ce soit, préférant laisser la jeune femme se défouler. Kurtis attrapa les poignets d'Eliana afin de lui demander :

— Que connais-tu exactement de sa nature ?

Eliana fronça les sourcils sous ses paroles, mais essaya tout de même de le frapper. Exaspéré par ce comportement, il plaqua Eliana contre lui en la tournant. Au même moment, on entendit un râlement de mort provenant de Henri. Eliana ne comprit pas ce qui se passait et le voyant se relever comme rien n'était, la fit presque flancher. Henri cracha un filet de sang avant de s'essuyer du revers de la main. Kurtis approcha sa bouche à l'oreille d'Eliana afin de lui dire avec une voix glaciale :

— Tu es certaine de le connaître !




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Voilà, cadeau de deux chapitres aujourd'hui ! Qui allons-nous revoir dans les prochains ? Comment se passera la rencontre entre Alexander et Eliana. Pourquoi Henri n'est-il pas mort ?

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