Chapitre 21


Montant dans une chambre avec Henry afin de se reposer pour la nuit, Eliana repensa à ce qui venait de se passer. Pourquoi est-ce qu'Alexander avait agi de la sorte ? Ce lui était inhabituel. Il était si brusque... si... que les mots ne lui vinrent pas en tête. Elle rougit parce qu'elle avait senti plutôt.

— Que faisais-tu avec lui ? l'interrogea Henry avec jalousie.

— Je...euh...

— Eliana ?

— J'étais assise près de la cheminée. Dit-elle en s'assoyant sur le pied du lit. Il est arrivé sous sa forme lupine et a déposé le cœur encore battant de cette biche. Tu t'en rends compte ? Moi qui déteste la viande, j'en ai eu sur mes jambes.

— Qu'est-ce qui s'est passé après ?

— Il a repris forme humaine en disant que c'était un cadeau, dit-elle en faisant une grimace. C'est la première fois que je le vois se comporter de la sorte.

— Hmm. Tu as vu quelque chose d'inhabituel, chez lui ?

— Non. Oui. Ses yeux. Ils sont restés rouges.

— Ce n'était pas lui.

— Qui alors ?

— Son loup. Son côté animal.

— Je ne veux plus être près de lui.

— Ne t'inquiète pas. La rassura-t-elle en la prenant dans ses bras.

Eliana resta un moment dans les bras de son fiancé, tout en repensant à Alexander. Que voulait son loup au juste ? Non, elle n'allait plus partager la même pièce que lui, elle s'en promit.

La jeune femme se décala afin d'aller dans la salle de bain avenante à leur chambre et regarda s'il était possible de se laver. Les installations paraissaient vieillottes, mais Eliana tenta une chance. Elle ouvrit le robinet de la douche qui à sa grande surprise fonctionna. D'accord au départ, de l'eau brumeuse en sortit avant de couler claire. Eliana se dévêtit et entra dans le bain-douche. Bien qu'il n'eut pas de savon, savoir que l'eau coulait sur son corps lui fit du bien. Le fil de ses pensées s'envola un instant, ne pensant plus à rien.

Quelques minutes plus tard, la jeune femme en sortit, la peau rougit par l'eau chaude et s'entortillant dans une serviette rangée dans une armoire qui sentait à sa grande surprise, toujours aussi bonne. Elle rejoignit Henry qui s'était allongé sur le lit, les mains derrière sa tête. Eliana s'approcha doucement de son fiancé qui se tourna immédiatement vers elle.

— Tu sais que je t'aime, n'est-ce pas ? essaya-t-elle de le rassurer.

— Oui, je sais.

— Je ne pourrais jamais t'abandonner.

— Ne dis pas des promesses que tu ne sauras peut-être incapables de tenir.

— Ce n'est pas une promesse, c'est une certitude. Lui dit-elle en lui prenant une main.

— Personne ne peut avoir la certitude de quelque chose, surtout pas un humain.

— Non, arrête. Tonna-t-elle. Arrête de présumer des choses qui n'arriveront pas dans les heures à venir.

— Dans les jours...

— Non.

— Eliana. Dit-il en la regardant droit dans les yeux. J'ai compris pourquoi. Son loup te veut, tu lui appartenais déjà à l'époque. Il veut te récupérer.

— Pourquoi me récupérer, si je ne lui ai jamais appartenu ? Je refuse d'être loin de toi, une larme coulant le long de sa joue. Je ne veux pas.

— Moi non plus, je ne veux pas.

— Alors, bats-toi.

— Tu sais très bien que l'un de nous deux devra mourir dans ce cas.

— Non.

Henry se redressa afin de cueillir les larmes d'Eliana et attrapa son visage tendrement. Il la regarda avec un regard aussi tendre qui le put, mais surtout brisé parce qu'elle allait bientôt ne plus être à lui. Ses lèvres effleurèrent les siennes avant de dire tout bas :

— Profitons de chaque moment passé ensemble.

Eliana s'allongea sur le lit et Henry vint cueillir à nouveau ses lèvres. Il la débarrassa de sa serviette et découvrit le corps encore chaud de sa belle. Sa bouche joua avec les mamelons de la jeune femme et sa main se glissa vers son entre-jambes. Eliana poussa des soupirs d'extases sous les caresses de son amant. Henry se défit tranquillement de son pantalon avec l'aide de la jeune femme et prit place entre ses cuisses. Elle souleva sa chemise et Henry se retrouva nu lui aussi. Tous les deux se regardèrent avec amour et passion, puis dans un mouvement, il s'immisça en elle. Les joues de la jeune femme prirent une teinte rougeâtre, alors que son amant se mouva en elle. Rien à ce moment-là, ne put les séparer.

Alors qu'il sentit son heure arrivée, le jeune homme changea de position. Eliana était maintenant assise sur lui et elle le sentit encore plus profond. Leurs corps en sueur, la jeune femme vint à bout de force ; Henry lui offrit plusieurs orgasmes. Sentant qu'il allait bientôt lui aussi venir, celle-ci s'agrippa à son dos, en lui ordonna d'aller plus vite. Son ardeur se fit alors plus vite et tous les deux atteignirent un point de non-retour.

Eliana souffla et embrassa une dernière fois Henry avant de rejoindre Morphée. Le jeune homme l'allongea dans le lit et prit la serviette afin de se nettoyer les deux. Une fois la tâche accomplie, il remit ses vêtements, couvrit Eliana et embrassa la jeune femme sur le front en murmurant :

— Tu as été mon rayon de soleil. Je t'aimerais toujours.

******

Dark était assis dans un fauteuil près de la cheminée dans le noir, un poing sous son menton et une main se caressant. Il s'imagina Eliana, nue, à ses pieds, mettant en bouche la virilité de son humain. Plein d'images de la jeune femme défilèrent dans son esprit aussi salace que personne ne pouvait s'imaginer.

Soudain, perdant sa vigilance, une lame vint se poser sous sa gorge. Il n'avait pas senti l'odeur de soufre et de cannelle du chasseur. Il grogna, puis ri de sa fâcheuse position. Dark n'alarma pas ses bêtas, après tout, ce fut entre les deux hommes.

— Si tu bouges, je te tranche la tête.

— Tu as peur. Ricana-t-il. Tu as peur qu'Eliana te laisse pour moi.

— Je n'ai pas peur. Eliana est tout pour moi. Tu ignores ce qu'elle a enduré lorsque tu la quittes.

— Je ne l'ai quitté... c'est l'humain, nuance.

— Le loup. Grogna Henry.

— Dark pour les intimes. L'humain avait trop d'ambition.

— Et toi, non ?

— Le temps a changé. Pour survivre, il nous faut notre moitié.

— Tu aurais dû mourir dans ce cas.

— Oui, plus d'une fois, je te le concède. Les âmes sœurs sont devenues tellement rares depuis que la Déesse de la lune a effacé notre existence dans la mémoire des humains. Eliana est mienne.

— Tu devras te battre pour la ravoir. Je ne la laisserai pas.

— J'y compte bien.

Il eut un moment de silence et une autre voix surgit de ce qui lui parut très loin.

— Alexander ! À qui parlais-tu ?

Dark fit un sursaut, croyant avoir rêvé de la discussion qu'il venait d'avoir avec le chasseur. Du coin de l'œil, il vit son bêta s'avancer vers lui et rester surpris. Il était l'une des seules rares personnes à connaitre Dark. Xan s'inclina avant de prendre un siège de l'autre côté de la cheminée.

— C'est rare que tu nous fasses, honore de ta présence. Que se passe-t-il donc pour que tu fasses surface ?

— Des choses changent, cher bêta.

— Des choses, comme Eliana.

— Juste.

— Elle est avec le chasseur. Tu devrais peut-être la laisser tranquille.

— Jamais. Grogna-t-il. Elle est à moi.

— Tu aurais dû y penser avant de laisser Alexander...

— Ça suffit. L'humain ne comprend pas. D'ici qu'on retrouve cet enfant, elle sera à moi. Je tuerai le chasseur s'il le faut.

— Alors Eliana ne te le pardonnera jamais.

— Dans mes bras, elle me pardonnera.

Xan fronça les sourcils; qu'est-ce que son alpha connaissait d'Eliana ? La prenait-elle pour un morceau de viande quelconque ? La jeune femme n'était pas comme toutes les autres qui étaient passées entre ses jambes, ces dernières années et Xan ne voulait pas être le témoin d'un acte qui pouvait blesser à nouveau son amie.

— Sache que même si je suis ton bêta, je ne serais peut-être pas en accord avec toutes tes décisions.

— Et je n'attends pas moins.

— Eliana était mon amie, avant. Je ne veux pas qu'on la blesse encore une fois.

— Blessée ou pas, cette décision ne t'appartient pas.

— Alors, nous serons en désaccord.

— Fais ton devoir de bêta.

— Mon devoir est de te conseiller, comme je l'ai toujours fait.

— Toujours fait ? ricana Dark. Où étais-tu lorsqu'Alexander a dû faire ce choix ?

— Et toi, Alpha ? Où étais-tu ? Je ne me souviens pas de t'avoir vu.

Dark grogna.

— Si tu lui fais mal, alpha. Ami ou non, je ne serai plus de ton côté.

Dark regarda son bêta se lever et sortir de la pièce tout en se demandant pourquoi il en faisait tout un plat pour une simple femme. Qu'il soit à ses côtés ou non, Eliana sera bientôt à lui. 



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Voilà trois chapitres, les tournures prennent une direction intéressante. Je n'avais pas prévu que Dark se battent pour Eliana, même pas Alexander. Qu'adviendra-t-il du couple Eliana et Henry ?


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