Chapitre 2

Dans un bar du Maine, non loin de la frontière Américano-Canadienne, Alexander fêta l'une de ses victoires avec une femme peu vêtue assise sur ses genoux. Ses amis festoyaient ; ayant pris plus de pouvoir, il avait maintenant plus de territoire. Entre ses gorgées de bières, celui-ci se mit à hurler, mettant son visage entre les seins de l'inconnue. Tout le monde riait, sauf le barman du coin. Sa ville eut la réputation d'être un territoire neutre, depuis 1607 et maintenant, ce va-nu-pieds se l'appropriait par la force. Du sang avait coulé, le long de la côte Atlantique et les habitants ne s'étaient pas laissé faire, sans être battu. Personne ne savait vraiment, ce qui a pu pousser Alexander à vouloir conquérir encore plus de territoire et surtout de se frotter à des gens plus forts que lui. Oh oui ! Tout le monde était au courant de sa prise de bec avec Kain, ce qui déclencha de la panique chez certaines personnes. Aucun individu sain d'esprit n'aurait eu l'intelligence de confronter un individu tel que lui, mais il n'avait jamais été comme les autres, toujours à défier. Une question persistait, toutefois, où était passé Connor et pourquoi ne faisait-il rien pour arrêter son fils ?

La jeune femme se positionna en califourchon sur Alexander, le chauffant encore plus. Il eut dans son regard une étincelle de malice et une idée traversa son esprit. Ses mains se glissèrent sous la robe de la femme afin de lui agripper les fesses. Celle-ci se mit à couiner sous l'effet de surprise, mais ce qu'il s'apprêtait à faire n'était pas prévu. Sa main gauche se fraya un chemin vers l'entre-jambes de sa conquête et y glissa un doigt. Ses joues rougirent, personne ne lui avait fait ça, en public dans le passé. Elle jeta un regard furtif aux compagnons de celui-ci et Alexander, lui susurra à l'oreille :

— Inutile de les regarder. Ils en ont l'habitude... Mais peu de femmes ont réussi à aller aussi loin. Maintenant, chérie, je veux que tu bouges.

La jeune femme bougea tranquillement et Alexander se mordit les lèvres en extase. Habituellement, il finissait par prendre une chambre ou un recoin noir d'une pièce pour aller se soulager, mais pas ce soir. Alexander était à la recherche de plus de pouvoir et de plaisir, mais personne ne semblait comprendre pourquoi. Ses compagnons l'avaient suivi aveuglément dans cette aventure depuis une dizaine d'années, sans rien lui demander. Jamais, on ne l'avait vu au bras d'une femme, sauf les soirs de soulerie et de victoires. Personne ne semblait être à la hauteur de cet homme, mais on se trompait. Il existait bien une femme quelque part dans ce monde, mais il l'avait repoussé, des années auparavant. Pourquoi ? Seuls ces deux individus en connaissaient la réponse.

Alexander n'oublia jamais cette fille qui hantait ces nuits chaudes de juillet où tous les deux s'étaient promis l'éternité. Pourtant ces promesses, il dut les briser en lui disant des horreurs. Chaque mot que le jeune homme prononça à l'époque, celui-ci les regrettait amèrement, à l'instant où sa bouche s'était ouverte. Oh oui ! Il l'avait aimé et l'aimait toujours de tout son être, comme un fou, mais on ne lui donna pas le choix.

Dix ans s'étaient écoulés, depuis qu'ils s'étaient quittés et pas une fois, il ne cessa de penser à elle. Pensait-elle à moi ? Étaient les questions qui revenaient en boucle chaque soir avant de s'endormir. Parfois, il s'imaginait la revoir, n'ayant pas changé d'une miette, aussi belle, que sauvage, qu'à l'époque. Ses lèvres douces qui auraient embrassé les siennes et ses mains qui se seraient baladées sur son corps. Toutefois, il savait très bien que cela n'était que des rêves. Celui-ci l'avait anéanti et elle le traita de lâche, et, de tous les mots inimaginables de la terre. Alexander l'avait bien mérité, après tout, n'avait-il pas voulu le pouvoir au lieu de la fille que celui-ci prétendait aimer ?

Il s'était plusieurs fois demandé, ce qu'elle était devenue, sûrement une jolie femme, pleine d'ambition ayant eu l'emploi longtemps rêvé. Chaque fois, qu'Alexander passât du bon temps avec différente femme, c'était à Elle qu'il pensait. Plusieurs fois, il imaginait ; ces filles prendre son apparence, ondulant leurs corps sous le sien. C'était le seul moyen qu'il trouva pour bander une fois saouler.

La jeune femme sur ses cuisses émit des sons de plus en plus aigus, lorsque soudainement, l'ambiance du bar se refroidit. Les compagnons d'Alexander se retournèrent vers la sortie en grognant. Quelque chose ou plutôt quelqu'un venait de mettre un pied dans ce bar, sachant bien que le territoire appartenait désormais à Alexander. L'individu qui entra s'approcha du barman et celui-ci fit signe en direction de nos compagnons. Qu'était-il venu chercher ? Voulait-il mourir lui aussi ?

Personne ne connaissait cet individu, sauf notre cher Alexander, et ça ne le réjouissait pas de le voir là. Après tout, Kain n'aurait jamais envoyé son bras droit pour une mission humanitaire, il était bien plus vil que cela. Alexander n'apprenait jamais de ses erreurs et se frotter à lui en était l'une d'elles. Kain avait toujours eu un coup d'avance sur les projets du jeune homme, comme s'il pouvait prévoir ses actions.

Le bras droit de Kain s'avança vers la table d'Alexander, mais celui-ci n'en fit aucun cas, puisqu'il s'amusait avec la femme sur ses cuisses. Malheureusement, pour lui, celui-ci reçut un coup de coude de la part d'un de ses compagnons et se tourna vers son compagnon d'armes en grognant furieux :

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Excuse-moi de te déranger, mais regarde qui se ramène.

Alexander suivit le regard de son compagnon, puis grogna en voyant celui qui venait dans leur direction. Il arrêta, la femme d'ondulé, sur sa main, mais l'obligea de rester sur ses genoux. De dos, l'inconnue, ne s'aperçut pas ce qui se passait et déposa des baisers dans le cou d'Alexander espérant que celui-ci continu ce qu'il faisait.

Levant un sourcil, Alexander dévisagea le bras droit de Kain, mais tout en restant aussi arrogant qu'il eût l'habitude de l'être. Il fit signe de la tête à deux de ses compagnons de faire une place à cet ennemi qui voulait s'entretenir avec lui, ce qui lui valut des grognements de leurs parts. L'individu prit place devant Alexander et celui-ci grogna contre lui :

— Qu'est-ce que tu viens faire ici ? Tu ne vois pas que nous sommes en train de festoyer ?

— Une petite victoire, certes. Il est temps pour toi de tout arrêter.

— Tu me menaces ?

— Je te mets seulement en garde. Que dirait la grande famille Wood de tes actions ?

— La famille ? répéta-t-il en levant les yeux aux ciels. Ça fait longtemps que je ne fais plus partie de cette famille, comme tu dis.

— Alors, arrête avant qu'il soit trop tard. Tu ne connais pas les façons de faire de Kain, pourtant ta famille en a déjà payé le prix dans le passé.

— Ma famille ne le connait pas... range ta langue, déverse ton poison ailleurs.

— L'histoire va se répéter. Marmonna l'individu, à lui-même.

— De quoi parles-tu ? grogna Alexander énervé.

— Tu devrais peut-être parler à tes aïeuls, mon cher.

— Je n'ai que faire d'eux. Balaya-t-il de la main ce détail comme si de rien n'était. Je te prie de partir avant que je laisse mes compagnons te faire la fête.

— Tu n'abonneras donc pas ?

— Jamais.

— Bien.

L'individu glissa une main dans sa parka et tous les gens autour de la table se mirent à grogner contre celui-ci. S'il faisait quelque chose, on lui arracherait la tête. Il en sortit une tablette électronique et Alexander leva une main afin de calmer ses compagnons d'armes. Fronçant les sourcils, il dévisagea l'appareil que son éternel ennemi possédait entre ses mains. Bien sûr, le jeune chef de guerre connaissait les nouveautés technologiques, mais ne s'en était guère intéressé, préférant se concentrer sur sa nature première.

L'homme devant lui ouvrit l'appareil et le glissa vers Alexander, tandis que celui-ci se demandait ce qu'il pouvait faire avec ça. Soudain, une image se mit à bouger sur ses yeux : une jeune fille, à peine d'une dizaine d'années, était assise attachée sur une chaise et des larmes versaient sur ses joues. On l'avait bâillonné, mais on ne semblait pas lui avoir fait du mal.

— Une gamine ? Tu es sérieux, ricana Alexander. Vous êtes rendue bien pas, faisant glisser la tablette contre l'homme. Je n'en ai rien à faire.

— Tu ne la connais pas ? répondit l'ennemi surpris de ce fait.

— Devrais-je ?

Le bras droit de Kain mordit ses joues intérieures en regardant Alexander. Comment était-il possible que celui-ci ne connaisse pas cette jeune fille ? Pourtant, son père la connaissait ; pourquoi pas lui ? Il se demanda si elle était vraiment ce que Kain avait cru pour cet homme.

— Tu devrais mieux la regarder, peut-être auras-tu une illumination.

Alexander fronça les sourcils en regardant à nouveau la jeune fille. Que voulait-il que je regarde ? songea-t-il. Il n'y a rien à voir. Une gamine attachée à une chaise. Toutefois, il regarda minutieusement les traits de son visage et comme une vérité, Alexander sembla reconnaître les traits d'ELLE. Non, c'était impossible ! Ils s'étaient quittés et elle lui aurait dit si celle-ci avait été enceinte. Le jeune chef grogna contre lui-même, mais surtout contre le fait que cette jeune fille pourrait être sa fille.

— Tu bluffes ! lui cracha-t-il.

— Malheureusement, non. Tu devrais peut-être avoir une conversation avec celui que tu appelles père. Je te laisse ceci, tu en recevras d'autres.

L'homme se leva et sortit du bar sans se retourner une seule fois. En rogne, Alexander poussa la jeune femme parterre, et se leva accompagné de son plus vieil ami. Si personne ne l'avait, jamais vu au bras d'une fille plus d'une nuit, Xan, lui, oui. Il se souvenait de l'époque où Alexander n'était pas un être taciturne rempli de rancœur. Celui-ci savait qu'on l'avait poussé à choisir entre son titre et la fille qu'il aimait... Xan savait qu'il avait fait le mauvais choix...

Au-dehors, Alexander hurla sa colère et Xan posa une main sur son épaule afin de le réconforter.

— Comment a-t-elle pu ? vocifère Alexander, se tournant vers son ami. Comment a-t-elle pu me cacher ça ?

— Je l'ignore.

— Cette garce m'a cachée d'être enceinte ! hurla -t-il.

Xan fronça les sourcils, c'était la première fois, qu'il entendait parler d'Eliana de la sorte. Elle était son amie, à lui aussi, avant d'être le sien. C'était grâce à eux, s'ils s'étaient rencontrés et il ne supportait pas qu'on puisse dire du mal de la jeune femme. Sans réfléchir, il asséna un coup de poing en plein visage de son ami qui ne broncha pas, mais le calma.

— Je t'interdis de dire du mal d'Eliana, Alexander. C'est une fille bien et c'est, mon amie. C'est la seule personne qui n'a jamais eu de mépris pour ce que nous sommes, n'ayant pas peur. En revanche, toutes les vacheries, que tu lui as dites, je comprends qu'elle ne t'ait rien dit sur sa grossesse, j'aurais fait pareil. Tu as choisi ton titre au lieu de la fille que tu aimais.

Alexander grogna au dire de son ami, mais réalisa qu'il n'avait pas tort et que Xan l'avait toujours aimé, malgré le fait d'être partie. Celui-ci baissa la tête honteuse et admit :

— C'est vrai, tu as raison. Mais ça ne m'empêche pas d'être en colère contre le fait qu'elle me l'a cachée.

— Oui, je te comprends. Cependant, ce qui s'est passé à l'époque, tu ne devrais même pas lui en tenir rigueur. Tu as été odieux avec elle et la manière comment tu l'as traité pour qu'elle parte a été affreux.

— Ouais, je sais. Mais j'ai une fille, bordel !

— Et parce que tu as voulu jouer les plus forts, elle est en danger. Si, Eliana apprend que c'est à cause de toi si sa fille a été kidnappée, elle ne te le pardonnera jamais.

— Elle ne saura pas que c'est à cause de moi. Dit-il un peu trop sûr de lui.

— Tu y crois vraiment ?

— Elle devait nous oublier, oublier les êtres surnaturels.

— Ah, mais oui ! Je suis bête. Elle part, où sait où, Eliana accouche d'une fille qui se fait enlever plus tard. Eli n'a jamais fait de mal à personne, grogna son ami. Si l'enfant est en danger, c'est uniquement ta faute !

Alexander souffla, son ami avait encore une fois raison, c'était uniquement sa faute si la jeune fille sur la vidéo était en danger.

— Que souhaites-tu faire, maintenant Alpha.

Alexander fit une grimace à cette appellation qu'il rebutait depuis toujours.

— Retrouver mon père. Grogna-t-il en grimaça. Il faut que je sache la vérité. Laissons-en quelques-uns ici afin que les habitants ne fassent pas de rébellion et nous partirons à l'aube.

— Tu sais où, il se trouve ?

— Non. Aucune idée. Je n'ai plus de nouvelles depuis une dizaine d'années. Peut-être que son bêta toujours en place parlera.

— Oui peut-être. Bon, allons annoncer la nouvelle à la meute.

— Ouais.

Les deux amis entrèrent dans le bar, afin d'annoncer la nouvelle à leurs compagnons de bataille. Ils avaient une confiance aveugle, en leur chef, mais cette fois-ci, est-ce qu'ils allaient tout de même les accompagner ? Alexander songea à tout ce qu'il avait pu leur demander, sans que ceux-ci rechignent à tout moment.

Un silence s'installa soudain dans le bâtiment, le jeune homme regarda ses compagnons en cherchant comment leur dire la situation dans laquelle il avait mis une gamine. Allaient-ils le détester pour ça ? Il souffla et bomba le torse avant de dire :

— Compagnons ! Vous m'avez suivie dans cette aventure pendant des années, sans dire un mot. Aujourd'hui, j'ai mis une personne en danger, par mes agissements.

— Une personne ? répéta le plus jeune des compagnons.

— Hum ouais. Répondit-il en se grattant derrière la tête.

— On peut savoir qui c'est ? demanda un autre.

Alexandre regarda son ami de toujours qui le poussa à dire la vérité. Personne ne devait le dire à ses confrères à part lui-même. Poussa un soupire à nouveau il marmonna :

— Ma fille.

Ses compagnons se mirent à parler tout ensemble avec étonnement. Ils se demandèrent qui était bien la femme que celui-ci avait mise en cloque. Jamais ceux-ci ne l'avaient vu avec une femelle à son bras. Personne ne se douta de qui pouvait s'agir, mais on ne tarda pas à lui demander à son grand dam.

— Qui est l'heureuse élue à qui tu as pu insérer, ta sublime épée dans son fourreau ? demanda le plus charmeur de ses compagnons.

— Une humaine.

— Quoi ? grognèrent tout ensemble ses amis.

— Comment est-il possible qu'on ne soit pas au courant que tu as une progéniture ? râla l'un d'eux.

— Parce que je viens seulement de le découvrir. Je ne le savais même pas.

— Ta progéniture à quel âge ?

— Une dizaine d'années...

Ses confrères restèrent en silence un moment, comment leur chef ne pouvait-il pas savoir que celui-ci avait un enfant quelque part ? Des interrogations purent se lire sur leurs visages, mais personne n'osa lui poser la fatale question, sachant que ça remontait un peu avant eux. Bien sûr, ils allaient cuisiner le bêta en chef pour en savoir plus.

— Bon ! continua Alexander. J'ai besoin que quelques-uns d'entre vous restent ici puisque c'est un nouveau territoire.

— Où vas-tu ? Si certains restent ici ? demanda le plus jeune.

— Voir mon père.

— Connor Wood !? Cette mythique et idolâtrée famille ? Ça fait si longtemps que nous n'attendons plus parler d'eux.

— Et c'est pour ça que j'ai besoin d'aller le voir. Je comprendrais si vous ne vouliez pas m'accompagner.

— Mais tu plaisantes ? On te suit depuis des années et ce n'est pas maintenant qu'on va te lâcher.

— Merci.



**********************

Voilà le chapitre 2 de cette histoire. L'introduction d'Alexander, certains comprendront qui il est. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top