Chapitre 15


Alexander et Xan revinrent dans la maison, sans regarder les autres. Ils allèrent dans une pièce découverte quelques heures plutôt. L'ancien bureau de son oncle Marcus qu'il n'avait jamais connu, mais souvent entendu parler. La pièce semblait avoir été saccagée comme si des individus y étaient entrés afin de trouver quelque chose, mais quoi ? Alexander ne connaissait pas assez son oncle pour savoir ce qu'il pouvait avoir en sa possession.

Le jeune loup s'assit dans la chaise de son oncle et regarda la pièce. Que pouvait-il cacher ou qu'avait-il de si important ? Il eut beau regarder, mais ne trouva rien.

— Qu'avait-il de si important dans cette pièce ? C'est la seule qui a été saccagée à première vue.

— Je ne sais pas Xan. Tu sais comme moi que je ne l'ai jamais connu. Je ne pense même pas l'avoir déjà vu.

— Marcus était quelqu'un de très secret. Intervint la voix de son arrière-grand-mère.

— Ça ne nous aide pas.

— Marcus est le fils de Kain, mais il déteste son père. C'est ton oncle qui a aidé ton arrière-grand-père à une époque, même s'il n'aimait pas les hybrides.

— Vous n'avez aucun indice sur ce qui aurait pu se trouver dans cette pièce.

— Je ne sais pas. Regardant le bureau. Je sais qu'il a essayé de trouver des pierres et de vieux parchemins. Marcus disait que c'était trop dangereux et il ne fallait pas que cela tombe entre de mauvaises mains.

— Des gens qui auraient tout fait pour libérer Kain. Conclus Xan.

— D'après les derniers évènements, je crains que oui.

— Mais ils n'ont rien trouvé.

— Marcus n'aurait rien caché dans la maison.

— Mais peut-être autour. Souffla Alexander.

— Possible.

— Nous allons faire le tour de la propriété.

Alexander et Xan quittèrent la pièce afin de faire un repérage des lieux au-dehors. Le jeune loup ne voulait pas rester là, à ne rien faire. Même si Eliana ne partageait pas les mêmes émotions que lui, il devait faire quelque chose pour leur fille. Dire sa fille dans sa tête fut étrange pour Alexander. Jamais, il n'aurait jamais pensé avoir un enfant un jour et surtout pas avec son premier amour.

Le jeune homme souffla un coup et se sépara de Xan afin de couvrir plus de territoire possible. Ils devaient trouver quelque chose, aussi anodin que ce soit.




************



— Ça y est, j'ai terminé.

— Merci, Henry.

— Pour que les pansements ne te gênent pas, je vais faire quelque chose, en se frottant les mains, ça risque de piquer un peu.

Eliana fronça les sourcils en voyant les mains d'Henry s'enflammer d'une flamme bleue. Cependant, elle ne se posa pas de questions puisqu'elle avait confiance en son fiancé. Henry déposa tranquillement ses mains sur le flanc d'Eliana, où la blessure était la plus importante et se concentra. La jeune femme sentit des picotements sans gravité, qui la firent plutôt sourire au grand étonnement de celui-ci. Il enleva ses mains en admirant son travail et dit :

— Tu n'auras qu'une cicatrice. Elle s'est refermée.

Eliana se leva pour aller se regarder dans un miroir et fut surprise de voir qu'une ligne blanche à la place de la blessure. Comment avait-il pu faire ça ? Henry était-il un guérisseur ? Pourquoi ses flammes étaient-elles bleues ? Beaucoup de questions tournèrent en boucle dans sa tête, sans oser lui demander. Elle vit le reflet d'Henry dans le miroir qui souriait face à son expression de surprise. Comment ne pouvait-elle pas l'être ?

— As-tu d'autres talents cachés que j'ignore ? lui demanda-t-elle sans se retourner.

— Encore tout pleins. Lui répondit-il avec un sourire.

— Ah oui?

— Oui. On dit que je suis un très bon amant...

— Ah oui ! ? Qui t'a dit ça pour que je lui parle ?

Le jeune couple rit ensemble et Henry se leva afin de prendre Eliana dans ses bras. L'idée de la perdre le terrifiait, plus qu'il le pensait. Le chasseur avec apprit à connaître la jeune femme et malgré sa rancœur contre le loup, elle avait toujours des sentiments pour celui-ci. Elle lui avait promis le mariage après avoir retrouvé Jade, mais le revoir chamboulait des projets que même Eliana ne s'entendait pas. Au moment de l'embrasser, il se jura de se faire battre pour elle, peu en importait, le prix. Il n'allait pas laisser ce chien s'immiscer entre elle et lui. Mais, tous ensemble ils devaient retrouver Jade.

— Nous devrions retourner en bas. Suggéra Henry.

— Tu as raison, mais...

— Ne t'inquiète pas. La rassura-t-elle.

Eliana et Henry sortirent de la chambre à la manière humaine et ce ne fut pas pour lui déplaire. Ces genres de téléportations lui donnaient le tournis et c'était une sensation qu'elle détestait. Main dans la main, le couple descendit au rez-de-chaussée sans voir Alexander ou son ami. Toutefois, ils croisèrent Lisa, en fait, Liev qui lui fit signe de venir vers elle. Henry l'embrassa une dernière fois, avant de la laisser en compagnie de cette femme.

La jeune fiancée s'approcha de Liev et s'assit en face de celle-ci. Elle lui en voulut de lui avoir caché sa véritable identité. Comment Eliana aurait-elle pu savoir que son amie fut la tante de son amour d'adolescente ? La jeune femme n'avait jamais remarqué la ressemblance, si infime soit-elle.

— Je tiens à m'excuser auprès de toi, Eliana. Crois-moi, j'ignorais que tu étais sorti avec mon neveu. Si, j'avais su... Je ne t'aurais jamais approché.

— Que cherchais-tu, exactement ?

— À avoir une vie normale. Dans la communauté surnaturelle, lorsque tu portes le nom de Wood, ça peut être dangereux. Si mes parents étaient craints, les souvenirs des autres générations s'en souviennent. Oh bien sûr, ils feignent l'ignorance, mais ils savent. Je voulais vivre un instant, une vie normale.

— Tu as voyagé jusque là-bas, sans buts, vraiment ?

— Je voulais savoir comment une fille de mon âge à cette époque-ci vivait. Ce qui m'a menée à toi. Ç'a été la plus agréable des expériences, tu sais.

— Tu es partie du jour au lendemain. Pourquoi ?

— Henry.

— Henry ? répéta la jeune femme en fronçant les sourcils. Qu'a-t-il fait ?

— Oh rien, rassure-toi. Lorsque j'ai pris connaissance de ce qu'il était ou ce qu'il est... J'ai préféré fuir.

— Je ne te comprends pas.

— Henry n'est pas un chasseur comme les autres. Secouant sa tête. Toutes les créatures surnaturelles ont peur de lui. Quand les communautés ont entendu les rumeurs de sa mort, toutes, dans l'ombre, ils se sont réjouis. Les autres chasseurs ont peut-être continué comme si de rien n'était, mais ils ne sont pas aussi craints. Certains même rit d'eux, se permettant de leur faire face. Jamais, ils auraient fait ça, si Henry n'avait pas orchestré sa mort.

— Alors, tu me dis que tu avais ou tu as peur d'Henry ? Levant un sourcil.

— Ce n'est pas la question d'avoir peur, Eli ! C'est ce don qu'il soit capable.

— Il ne fera pas mal à une mouche. Rassura la jeune femme.

— Nous avons tous un démon à l'intérieur. Lui, plus que quiconque.

— Ça suffit, Lisa... Euh Liev. Peu importe, qui es-tu. Henry n'est pas mauvais.

— Tu seras déçue.

— Oh, crois-moi ! J'ai eu un bateau de déception dans ma vie.

Eliana se leva folle de rage et quitta la pièce les bras croisés sur sa poitrine. Comment pouvait-elle croire en une chose pareille ? Henry avait changé pour elle, montrant un côté de sa personnalité peu commune. Eliana connaissait son fiancé et avait assez confiance en lui pour le suivre les yeux fermés. La jeune femme marcha jusqu'à une autre pièce de la maison afin de décompresser un peu. Un autre petit salon avec un piano à queue. La femme de l'homme, qui y habitait devait en jouer, se dit-elle. Eliana s'approcha de celui-ci, faisant danser ses doigts sur les touches poussiéreuses. L'une d'entre elles fit un son étrange, comme bloquer par quelque chose. Il était peut-être vieux pour être accordé, songea celle-ci. Elle ouvrit le couvert, mais au même moment, une voix masculine retentit derrière, la faisant sursauter et relâcher le couvert du piano.

— Les générations suivantes sont tellement décevantes. Prendre une humaine pour procréer, grimaça-t-il. À une époque, la lune nous donnait une louve comme compagne.

— Vous vous croyiez supérieur ?

— Je le suis. Affirma-t-il en bombant le torse. Si vous aviez été à mon époque, jeune fille, j'aurais fait qu'une bouchée de vous. Je n'aurais pas permis une quelconque relation avec une humaine. J'ai fait une erreur avec mon fils, en lui laissant le champ libre avec cette autochtone. La lignée s'est affaiblie.

— Ce n'est que la puissance qui vous intéresse donc ?

— Elle m'a toujours intéressée. Je ne suis pas battue pour rien. Aujourd'hui, les vermines comme toi ne savent plus qui a changé l'histoire.

— En fait, la pomme n'est pas tombée si loin du pompier. Votre petit fils avait les mêmes ambitions, lorsqu'il m'a jetée.

— Et il a bien fait...

— Darkane ! surgit la voix de l'arrière-grand-mère.

— Non, ne vous mêlez pas de cela, Sentice.

— Ça suffit. Laissez cette jeune enfant en paix. Ne trouvez-vous pas qu'elle en supporte déjà beaucoup trop ?

— Pas assez. Rétorqua ce dernier.

— Darkane ! menaça sa compagne. Je vous suggère d'aller prendre un peu l'air.

L'homme grogna de nouveau, mais finit par sortir de la pièce. L'arrière-grand-mère d'Alexander regarda Eliana avec un petit sourire avant de dire :

— Ne vous en faites pas, Darkane ne mord pas ou plutôt ne mord plus.

Puis elle tourna les talons.

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