Chapitre 12


Eliana se réveilla perdue et embrumée, mais sembla sereine au fond d'elle. Quelque chose clochait, celle-ci en eut la certitude. Passa un bras à ses côtés, la jeune femme constata que la place fut vide. Où était diable Henry ? Elle se leva, fouillant la pièce des yeux ; aucune trace de son fiancé. Une note, toutefois, fut placée sur une chaise, sur une pile de vêtement. Elle devina très vite que Mélanie était venue lui apporter des habits soi-disant plus '' appropriés '' pour ce genre de combat. Eliana alla donc se doucher avant de se vêtir et de retrouver Henry.

La jeune femme retrouva Henry dans une salle au sous-sol qui servait visiblement à l'entraînement aux combats. Elle observa son fiancé qui avec deux épées faisait des mouvements spectaculaires, comme s'il combattait un ennemi imaginaire. Eliana contempla le chasseur pendant de longues minutes avant qu'il s'aperçoive de sa présence. Celui-ci leva les sourcils voyant les habits qu'elle portait. Un gilet de cuir lacé d'un lacet mauve qui remontait sa poitrine déjà généreuse et un pantalon de cuir également décoré de lacets mauves. Il se sentit soudainement très étroit dans ses pantalons, mais l'heure n'était pas à assouvir ses besoins primaires. Ils devaient partir dans quelques heures.

Eliana s'approcha de Henry qui était resté en silence et déposa un baiser sur ses lèvres avant de lui demander :

— Tu n'as pas dormi.

— Non. Incapable.

— Je ne me souviens pas de m'être endormie.

— Je sais... J'ai dû te calmer. Je t'ai entouré de mon aura, ce qui t'a apaisé immédiatement. Je suis venu ici, après.

— Je vois. C'est la première fois que tu fais ça ? le questionna-t-elle.

— Non, je dois avouer.

— Quand ?

— Lorsque Jade s'est perdue en forêt.

— La fois où j'ai vu ton ombre se déplacer, oui je me souviens. J'ai fait une crise et je ne me souvenais de rien.

— Exact. Je t'avais pris dans mes bras, calmer, caresser et tu t'étais endormie. Tu t'es réveillée quelques minutes avant que je retrouve Jade.

— Je ne peux pas t'en vouloir pour ça. Je me serais sûrement perdue.

Il sourit.

— Viens, lui prenant la main, toi aussi, tu vas avoir besoin d'une arme.

— Ah bon ?

— Nous ne savons quel danger se trouvera sur la route. Je ne serais peut-être pas toujours là pour te défendre. Je sais que tu es capable de te battre, tu as suivi des cours étant jeunes.

— Comment ?

— Tu parles beaucoup dans ton sommeil. Dit-il en souriant.

Henry n'osa pas lui dire qu'il avait demandé à son ombre de faire des recherches sur le passé d'Eliana. Toute petite, ses parents l'avaient inscrit à des cours de karaté, taekwondo et kung-fu, mais abandonnant tout ça à l'âge de quinze ans ; peu avant de rencontrer un alpha qui allait devenir son premier petit ami et père de Jade. Il s'en était voulu quelques années de lui avoir caché tout ça, mais maintenant, Henry le vivait plutôt bien. Bien qu'elle parlât effectivement dans son sommeil, il ne voulait pas lui dire d'où venait son savoir.

— Choisis une arme, permit toute celle accrochée.

Une ribambelle d'armes : passant du plus petit canif aux armes de pointes étaient accrochés au mur de la salle. Eliana n'en crut pas ses yeux. Comment peut-on avoir un tas d'armes dans une maison? La jeune femme les regarda tous, mais elle détestait depuis toujours les armes à feu. Elle trouva donc réconfort dans les armes blanches. Eliana s'approcha des épées et prit en main deux petites épées. Henry ne put s'empêcher de sourire et il y avait une raison à ça.

— Ce sont les sœurs de mes épées. Dit-il, en se rapprocha de sa fiancée. Toutes deux forgées dans de l'argent pur, avec le feu de mon père. Personne jusqu'ici n'a réussi à les toucher ou même à les regarder.

— Pourquoi ?

— On dit qu'elles possèdent une âme et ceux qui ne se montrent pas dignes d'elles, ne peut ni la voir ni même la toucher, sans représailles. On relate même que certains ont cauchemardé après les avoir pris de force. Mais ne t'inquiète pas, ça ne t'arrivera pas, la rassure-t-il. J'ai senti une vibration lorsque tu la pris en main, signe qu'elles ont accepté que tu sois leur maître.

— Wow ! c'est impressionnant.

— Malheureusement, nous n'avons pas le temps pour nous entraîner. Nous devons partir dans quelques minutes. Mélanie t'a préparé une valise, mais j'ai mis l'une des tiennes dans la voiture.

— Merci.

Avant de sortir de la salle, Henry lui installa des fourreaux aux cuisses de la jeune femme, afin d'y ranger les petites dagues. Le chasseur prit une photographie mentale de sa fiancée vêtue de la sorte et se surprit d'avoir encore plus de pensées impures. Il s'était secoué la tête en la poussant au-dehors, avant de la prendre sur le tapis d'entraînement.

Au-dehors, Émile et Oscar les entendaient près de leur voiture et l'on pouvait lire sur leurs visages un certain malaise que la jeune ne comprit pas. Henry quant à lui, grogna afin de leur enlever les idées dans leur tête. Le chasseur dit :

— Nous allons nous relayer en cours de route. Nous ne ferons pas de détour ni d'arrêt. Nous mangerons en route et pour les besoins personnels, nous aviserons. Les compagnons de route devront dormir un instant. Une longue route nous attend.

Tout le monde fit un signe de la tête, en prenant place dans leur véhicule respectif. La route allait être longue pour nos petits amis.



*****************



Comme convenu, Alexander accompagné de ses aïeuls et bêta partit au lever du jour. Ne pouvant pas prendre forme lupine, afin de ne pas faire peur aux humains, ils prirent chacune une voiture. Alexander monta avec Xan et sa tante Liev, tandis que ses bêtas occupèrent le deuxième véhicule avec ses grands-parents.

Le trajet fut assez long et pesant, tellement qu'Alexander coupa court au lien de meute. Il eut marre d'entendre ses compagnons de route se plaindre du comportement de ses aïeuls.

Après une dizaine d'heures de route, ils cachèrent les voitures dans un sentier fermé, caché à l'abri de tous. Ne reniflant aucune odeur humaine, les compagnons de route prirent la décision de prendre forme lupine au cas où, ils rencontreraient un ennemi.

Les bêtas firent le tour de la maison, mais ne trouvèrent rien. Fred reprit forme humain afin d'ouvrir la porte et tout le monde entra dans la maison. La maison n'avait pas changé d'un poil depuis la dernière que Lyra et James était venu. La poussière et les toiles d'araignées y régnaient en roi et maître de ces lieux. Pourquoi Marcus n'était-il pas revenu ? Que s'était-il donc passé ? Alexander entreprit de fouiller la maison seul, mais fut suivi de près par Xan et sa tante Liev. Il n'eut aucun indice d'une trace humaine; en fait quelques-unes qui remontaient peut-être à une trentaine d'années, en vue d'emballage qui restait. Le jeune loup finit sa fouille dans le sous-sol de la maison où il retrouva l'ancienne stalle de la statue vide.

— Il était ici ! s'exclama Lyra. Qu'avons-nous fait ?

— Rien, justement. Répliqua son compagnon en la prenant dans ses bras. Nous n'avons pas été assez prudents.

— Alexander ! tonna la voix de Xan. Je sens des intrus arrivés près de la maison.

— Cachez-vous tous dans un coin sombre.

— Non ! réfuta James. Nous ne nous cacherons pas.

— Nous sommes plus à votre époque. Les humains ont oublié ce que nous sommes. Pour une fois, écoutez-moi, bon sang. Cachez-vous tous dans un recoin et restons sur nos gardes.

James grogna d'orgueil, mais se rappela que l'époque actuelle était bien différente de la sienne. Le groupe se cacha chacun dans un coin dénué de lumière et attendit les intrus. 

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