Chapitre 10


Henry était sorti de la maison familiale afin d'aller dans le mausolée. Il savait que personne n'allait venir de le déranger ici, mais surtout c'est qu'une personne voulait lui parler. Son ombre lui avait passé un message que lui seul fut en mesure de comprendre.

Une silhouette se dessina non loin de l'autel et un homme en sortit. L'individu aborda un air sérieux, sous ses airs de gentlemen. Il était vêtu d'un costume trois pièces provenant d'une autre époque et ses iris noirs flamboyaient dans la noirceur. Henry ne put s'empêcher de grogner face à l'homme qui se tenait devant lui.

— Ton ombre fait des grabuges en bas.

— Je cherche des réponses. Je suis persuadé que vous savez des choses.

— C'est possible. Haussant les épaules.

— Dites.

— Et qu'aurais-je en échange ? Je t'ai déjà mentionné ce que je voulais...

— Je ne peux pas.

— Alors, je ne peux te donner ce que tu veux. Les beaux yeux d'Eliana ne pourront pas toujours te sauver. Qu'arrivera-t-il lorsque ta chère fiancée reverra le véritable père de sa fille ? Tu crois qu'elle restera à tes côtés ? Jamais ! C'est une humaine, leur premier amour est toujours plus fort que le dernier.

— C'est faux ! hurla Henry. Eliana ne me quittera jamais. Nous allons nous marier lorsque nous retrouverons Jade. Nous aurons aussi des enfants. Il n'est rien pour elle.¸

— Mais pour lui oui. Il y pense tous les jours. Le mariage, de stupides sermons humains qui ne valent plus rien. Elle te laissera.

— Non. Hurla-t-il de nouveau. Elle m'aime.

— Aime-t-elle la bête que tu es, lorsque tes instincts de chasseurs sont à l'apogée ?

Henry détourna le regard.

— Bien sûr que non ! Elle ne t'a jamais vu. Crois-moi, cette humaine se détournera très vite de toi.

— Pour l'instant, Eliana est avec moi.

— Et pour combien de temps ?

— ....

— C'est ce que je pensais.

— Vous savez qui est à l'origine de l'enlèvement de ma fille ?

— Ce n'est pas ta fille ! Mais oui...

— Si. C'est moi qui l'ai élevé. Je lui ai donné de mon sang pour qu'elle survive, il y a des années. Quelque part, nous partageons le même sang.

— Tu as fait quoi ? hurla à son tour l'individu. Je vois que ça devient intéressant.

— Qui est à l'origine de son enlèvement ?

— Quelques fanatiques de vampires... rien de bien dangereux.

— Non, il y a quelque chose de plus. Dans les archives on parle du mapot dadams et uau de Lucos.

L'individu éclata de rire.

— Arrêtez de rire !! ordonna Henry. Qu'est-ce que ça signifie ?

— Que ces bons à rien ont trouvé le moyen de libérer Kain de sa prison de pierre. Je n'en reviens pas. Se tort-t-il de rire.

— Qui est Kain ?

— L'un de mes fils, essuyant des larmes de rire au coin de ses yeux. L'un, des originels, et, qui fait de toi son frère. Mais, il n'est pas de ma chair. Je l'ai créée par amusement lorsqu'il n'y avait rien sur la terre. Je dois avoué, qu'il m'a beaucoup divertie au fil des siècles, mais lorsqu'il s'en est pris à cette famille loup, même si je les déteste, je n'ai pas du tout aimé. Je n'ai pas interféré puisque nous avions un pacte, la Déesse de la Lune et moi. Mais lorsque les humains ont fini par tous nous oublier... J'ai enfin réussi à venir sur terre, cette nuit-là.

— La nuit de ma conception ! souffla Henry.

— Exact. Tu es ma plus belle création, ma plus belle œuvre. Tu as ta place à ma droite. Nous pourrions régner ensemble.

— Ça ne m'intéresse pas. Je vous l'ai déjà dit.

— Un jour, tu seras à mes côtés comme le fils digne que tu es.

— Nous y verrons.

L'homme disparu dans un écran de brouillard esquissa un sourire de mauvais augure. Henry savait qu'entretenir une conversation avec son père n'allait pas être de tout repos, malgré tout, il lui avait donné des réponses. Le chasseur s'empressa de rejoindre Eliana dans la salle des archives.

****************

Eliana retourna dans la salle des archives où les deux loups tournèrent leurs regards sur elle. La jeune femme se sentit mal à l'aise d'être vêtue de la sorte et se trouva idiote de s'être laissé entraîner par Mélanie. Oscar et Émile ne soufflèrent pas un mot, mais baissèrent la tête lorsqu'Henry fit son entrée.

La jeune femme ferma les yeux un instant avant de regarder Henry qui la regardait avec désir. Ce n'était pas la première fois qui la relookait de cette manière, mais en présence d'autres personnes, ça rendait Eliana mal à l'aise. S'apercevant que celle-ci n'allait pas parler, Henry dit avec froideur :

— C'est Kain qui a enlevé Jade.

— Kain ? nous ne connaissons pas de Kain. C'est un vampire ? demanda Émile.

— Oui.

— Pas que, n'est-ce pas Henry ? finit par demander Eliana inquiète.

— Non.

— Qui est-il ?

— Une création de mon père. Souffla Henry en s'assoyant.

— De Kurtis ? demanda Oscar.

— Non. De mon véritable père. Il a créé ce Kain, il y a des siècles.

— Mais qui est ton père ?

— Une personne sans importance, balayant de la main ce sujet, nous devons trouver où est la demeure de ce Kain.

— Je crois avoir vu un dossier tout à l'heure, s'exclama Émile en recherchant un dossier dans la pile devant lui, ça ! Il mentionne qu'un dénommé Marcus aurait emporté une statue de pierre dans sa maison, dans les montagnes, afin que les gens l'oublient.

— Une statue de pierre, oui ça semble logique, passant une main sur son menton. Tu as une quelconque adresse ?

— Oui. Hummm 266 route XXXXXXXX, XXXXX

— Nous partirons demain aux petites heures. Allez vous reposer, la route va être longue. Eliana reste ici.

Oscar et Émile quittèrent la pièce, tandis qu'Eliana resta debout de l'autre côté de la table sans le regarder. Elle fut obligée en revanche de poser son regard sur son fiancé qui se racla la gorge afin d'attirer son attention. Il lui fit signe de venir près de lui, ce que la jeune femme fit sans se poser de questions. Henry agrippa la taille d'Eliana, la faisant s'asseoir sur la table en face de lui. Chacun de ses pieds reposa le long des jambes de son fiancé et elle pouvait sentir le regard de braise sur sa personne.

— Je vois que Mélanie t'a entraînée dans ses délires, dit-il en lui caressant les jambes.

— Ouais.

— Ça te va très bien.

Elle sourit.

— C'est la vérité.

— Pourquoi ne m'as-tu jamais parlé des couleurs que les compagnes de chasseurs abordent?

— Parce que c'était derrière moi, je n'étais plus un chasseur. Ce n'est que des futilités.

— Des futilités que j'aurais aimé que tu me partages. Je suis avec toi, en lui prenant les mains, je t'appartiens.

— C'est dangereux ce que tu dis, tu le sais.

— Et j'en prends le risque, lui souffla-t-elle en déposant un baiser dans le creux de son cou. Nous sommes ensemble.

— Pour combien de temps ?

— Le reste de ma vie...

— Ne dis pas des absurdités... Tu sais ce qui va arriver lorsque tu le...

— Il ne va rien arriver... gronda-t-elle. C'est à toi que mon cœur appartient, pas à lui. Ne le laisse pas entraver entre nous deux. Je t'aime Henry et rien n'y changera.

— Je t'aime également Eliana. Alors, tu veux voir mes couleurs ? roucoula-t-il.

— J'en serais honorée.

Henry se leva afin d'être de la même hauteur qu'Eliana et l'embrassa doucement en lui insufflant une douce énergie qui fit vibrer tout l'être de la jeune femme. Elle sentit un petit changement s'opérer et lorsqu'Henry se recula, Eliana vit ses cheveux blonds passer à un mauve pâle. Celle-ci fronça et les sourcils et son fiancé avec un sourire amusé, lui dit :

— Voilà ma couleur.

— Mauve. Dit-elle, incrédule.

— À quoi t'attendais-tu ?

— Je ne sais pas. À un noir ou rouge sang.

— Ahahah. Non Eliana, personne à cette couleur. Afin, je suis la seule exception. Tous les autres sont ; jaune, blanc, bleu, vert, orange, beige.

— Une exception parce que tu es...

— À demi-chasseur. Oui. Tu es encore plus belle avec ma couleur.

— Ah oui ?

— Oui.

Le chasseur embrassa Eliana dans le cou et descendit vers sa poitrine, en lui enlevant non en douceur son gilet de cuir. Il sourit en voyant le buste nu de sa fiancée devant lui. Henry avait envie de la jeune femme et pouvait sentir son désir qui était aussi palpable que le sien.

À son tour, Eliana débarrassa Henry de sa chemise blanche et lui caressa le torse avec un sourire en coin. Des étincelles luisirent dans leurs regards, ne pouvant empêcher leur attraction mutuelle. Henry fit allonger la jeune femme sur la table de travail et lui enlevant avec lenteur son pantalon de cuir. Il se permit d'embrasser chaque parcelle de chair de ses jambes, puis remonta tout doucement vers son entrejambe qui la fit pousser un petit gémissement. Ne voulant pas en rester à sa fin, Eliana s'assoit en agrippant le rebord du pantalon de son fiancé et le défait. Ceux-ci tombèrent aux chevilles d'Henry, puis la jeune femme sourit en voyant le membre déjà bien droit et dur. Le couple s'embrassa avec passion et sensualité pendant un certain temps, avant que le chasseur puisse attraper les fesses d'Eliana afin de s'immiscer en elle. Lui, la tenant par la taille, et elle par le cou renversant sa tête par en arrière, ils gémissent tous les deux. Henry susurra à l'oreille de sa fiancée :

— Accroche-toi bien.

Eliana s'accrocha encore plus au chasseur et Henry s'éclipsa dans un brouillard mauve âcre dans sa chambre. Tous les deux se retrouvèrent allongés sur le lit, lui toujours en elle. Eliana eut un léger vertige, mais le supplia :

— Continue Henry ! Hmm oui. Ahh!

Henry ne se fit pas prier et se donna à cœur joie. Ses coups de reins devinrent de plus en plus vites et fougueux. Eliana poussa des gémissants et des plaintes tout en s'accrochant à son amant. Le chasseur, sentant, venir son orgasme poussa à son tour un grognement animal et finit par déverser sa semence dans le corps de la jeune femme. Il s'écroula sur elle, restant un moment ainsi, puis se détacha afin de la cueillir dans ses bras. Eliana s'y lova avant de prendre un drap afin de cacher leurs corps.

— Je t'aime Henry, caressant son torse. J'espère que nous allons la retrouver.

— Nous allons la retrouver. Je ferai tout ce qui est à mon pouvoir pour qu'elle revienne saine et sauve.

— Je ne sais pas ce que je ferais si...

— N'y pense pas, la resserrant encore plus sur lui, il ne faut pas perdre espoir.

— Comment peux-tu être aussi optimiste ?

— Parce que je suis à tes côtés.

Eliana sourit malgré elle, mais ne pouvait pas s'empêcher de craindre le pire. Jade était une petite fille douce et naïve qui aimait bien les animaux. Soudain, la jeune femme se leva d'un bond en disant :

— Tu as attendu ?

— Non quoi?

— Il y a un bruit sourd... On dirait un téléphone ou...

— La tablette ! la coupa-t-il en se levant.

Henry s'empressa d'aller chercher le sac de voyage d'Eliana et en sortit la tablette électronique qu'on leur avait laissée sur le pas de la porte. Tous les deux se regardèrent inquiets de ce qui pouvait s'y trouver. Le chasseur alluma l'écran où pouvait voir Jade en gros plan pleurnichant :

Maman, papa ! J'ai peur. Venez me chercher.

Nous allons te retrouver, ma belle. Essaya de rassurer Eliana.

Maman et moi, nous serons bientôt auprès de toi. Renchéris Henry.

L'angle de la caméra changea et un homme apparut avec un sourire mauvais. Celui-ci lécha la pointe d'un couteau qui avait trempé assurément dans un liquide rouge. L'étranger dit :

L'évolution humaine est très surprenante. Dire qu'il y a des siècles, je ne croyais pas que ces vermines allaient un jour évoluer. Je me suis trompé. Ce qui est encore plus surprenant, c'est comment cette stupide famille n'a toujours pas appris de ses erreurs. Dire que cette jeune fille à goût particulier et très bon.

Je vous préviens, s'exclama Eliana, si vous touchez un cheveu de ma fille.

Oh! J'ai des projets encore plus grands. Dire qu'à une époque, les jeunes filles de son âge étaient déjà mariées et femmes. Dit-il avec un sourire. Vous ne nous retrouverez jamais.

Espèce de vermine rampante. Cracha Henry. Je te tuerai de mes mains.

Un humain... Sache que je suis...

Kain. Oui, je le sais.

Comment ? Bon, ça rajoute encore plus défit... J'adore.

La caméra se figea sur le visage de celui-ci et Henry fit valser la tablette à l'autre bout de la pièce. Eliana pleurait à chaudes larmes ; non pas tristes, mais par colère. Le chasseur s'en voulut un instant de lui avoir donné sa couleur, elle n'était peut-être pas prête, pas maintenant. Il rassura Eliana, mais grâce à son aura, il l'endormit. Le chasseur devait se préparer. 

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