Chapitre 1
La sonnerie Shape on you résonna dans la librairie à l'odeur de patchouli, signe qu'une personne essayait de rejoindre la jeune Eliana. Rêvassant dans ses bouquins, elle n'entendit pas son téléphone sonner à ses côtés. Ce fut par un horrible raclage de gorge provenant d'une cliente que la jeune femme leva ses yeux pour regarder son téléphone. Henri son petit-ami tentait de la joindre depuis quelques minutes déjà et il n'était pas de ceux qui aimait laisser les sonneries sonner plusieurs fois. Fronçant les sourcils, elle attrapa son cellulaire de la main droite en disant d'une voix enthousiasmée :
-Pardon chéri, j'étais plongée dans une histoire incroyable.
-Eliana, commença-t-il prudemment... Jade n'est jamais allée chez Maria.
-Quoi ? sursauta-t-elle sur sa chaise. Tu en es certain ?
-Oui, certain. Je te conseille de fermer boutique et d'entrer à la maison immédiatement.
-Que se passe-t-il ? le lui demande-t-elle inquiète. Henri, tu me fais peur.
-Je ne peux pas te le dire, je crains qu'on nous écoute. Ferme boutique et rentre immédiatement.
-Oui, d'accord.
-Eliana ?
-Oui.
-Fais attention à toi.
Tremblante, elle raccrocha, tandis que sa cliente l'observait en silence. Pressée de retourner chez elle, la jeune femme offrit le bouquin que sa cliente était venue chercher, dans le but qu'elle puisse sortir le plus vite possible. Jade n'était pas entrée de l'école, et jamais, celle-ci ne s'absentait jamais sans avoir averti ses parents. Que s'était-il donc passé ?
Elle ferma boutique jetant presque sa cliente dehors et se précipita vers sa voiture. Eliana n'avait jamais conduit aussi vite de sa vie, mais en y repensant bien, oui, une seule fois, mais cela remontait à des années, bien avant la naissance de Jade. La jeune femme grilla le feu rouge au coin de sa rue et heureusement, personne n'y était.
Désert, fut le mot approprié pour cette ville, Eliana et Henri étaient venus s'y établir quelques mois avant la naissance de Jade. Ils recherchaient une petite ville tranquille, loin des grands centres. Longtemps, le jeune couple espéra que rien ne leur arrive... Mais pourquoi aujourd'hui ?
Eliana stationna sa voiture sur le gazon de leur propriété, écrasant au passage un nain de jardin qui se trouva sur son chemin. Elle entra en trombe dans la maison, cherchant Henri du regard, et le trouva dans la cuisine accompagnée de deux hommes mystérieux.
-Henri, qui sont ces gens ? demanda-t-elle d'une voix sur le point de craquer.
Son fiancé s'approcha d'elle en lui faisant un signe discret de la tête afin de passer dans une autre pièce. Eliana fronça les sourcils en regardant, pendant un moment, ces deux hommes, avant de rejoindre Henri dans le salon. Que se passait-il ? Qui étaient ces hommes dans sa cuisine ?
-Henri, qui sont ces gens ? demanda-t-elle, encore plus effrayée.
-Je ne sais pas, ils refusent de me parler.
-Comment ça ? s'exclama-t-elle, la voix d'éraillée. Ces hommes refusent de parler... Des inconnus sont dans notre cuisine Henri. Pourquoi sont-ils ici ?
-Je ne sais pas. Ils sont venus cogner à la porte, immédiatement après avoir raccroché avec toi. Ces hommes se sont installés dans la cuisine sans un mot. Eliana est-ce ?
-Non, bien sûr que non. Le coupa-t-elle, mettant une main sur la bouche de son fiancé. Il n'est au courant de rien.
Henri poussa un soupir.
-Écoute. Retournons dans la cuisine. Peut-être qu'ils te parleront.
Eliana acquiesça silencieusement, peu convaincue d'avoir des réponses de ses inconnus qui étaient dans sa maison. Elle ne se souvenait pas de les avoir vus dans le passé, mais la jeune femme savait très pertinemment d'où ils venaient. De retour, à la cuisine, Eliana croisa les bras sur sa poitrine en les regardant un moment. Oh oui, elle en était certaine ! Pourquoi étaient-ils venus ici ? Étaient-ils responsables de la disparition de Jade ? Cette hypothèse pinça son cœur. S'il était au courant ? Non, c'était impossible, la jeune femme avait tout fait en sorte dont celui-dont-elle-ne-voulait-plus-jamais-prononcer-le-nom, n'en sache rien. Eliana prit une grande respiration et demanda d'une voix calme et surtout troublante :
-Qui êtes-vous et que faites-vous chez moi ? Il y avait un accord.
Les hommes se regardèrent puis firent un signe de la tête. Celui qui se tenait près de l'ilot de la cuisine s'avança en faisant une révérence. Qu'étaient donc ces hommes ?
-Je m'appelle Émile et lui, là-bas, c'est Oscar. Nous travaillons pour Édouard et vous avons la tâche de vous surveillez.
-De nous surveiller ? répéta-t-elle, étonnée. Mais pourquoi ?
-En tant qu'ex petite-amie de...
-C'est bon, vous n'êtes pas obligé de dire son nom. Grommela Eliana en levant la main.
-Nous devions vous surveiller.
-Depuis quand ?
-...
-Répondez ! répéta, la jeune femme, en montant le ton. Depuis quand, me surveilliez-vous ?
-Trois ans. Nous avons fait des recherches sur votre fiancé et sur...
-Jade... souffla-t-elle, indignée. Est-il au courant ?
Les hommes se regardèrent un moment, cherchant quoi dire. Eliana se mit à avoir peur que celui-dont-elle-ne-voulait-plus-prononcer-le-nom soit au courant de l'existence de Jade. Ils avaient un accord commun dans le passé qui d'après la présence de ses hommes n'était pas respecté. Les deux jeunes gens s'étaient quittés, mais ne devaient plus donner aucun signe de vie, l'un comme à l'autre. Bien sûr, Eliana en eut le cœur brisé, mais la présence d'Henri lui faisait du bien. Il lui redonna goût à la vie et elle remerciait le ciel, tous les soirs de l'avoir mis sur sa route.
-Non. Finit par dire cet Oscard. Seul Connor Wood est au courant.
-Doux Jésus ! Répliqua Eliana, couvrant sa bouche à l'aide de sa main. Depuis quand ?
-Quelques jours...
-Mais vous me surveillez depuis trois ans... Pourquoi ne pas lui avoir dit avant.
-Nous devions avoir confirmation... et M. Wood n'est pas vraiment accessible ces dernières années.
-Pourquoi ? demanda Henri.
-...
-Il vous a posé une question ? Vous pourriez quand même lui répondre.
-Nous avons eu ordre que de vous répondre dans le cas, où quelque chose arriverait.
-Pourquoi moi ?
-Parce que vous êtes...
-C'est bon, je ne veux pas savoir. Dit-elle en se renfrognant. Je suis certaine que vous savez qui est le responsable de l'enlèvement de ma fille?
-Malheureusement oui.
-Qui est-il et pourquoi ?
-Disons que le fils de Connor n'a pas une très bonne réputation et à tendance à défier des gens qui ne devraient pas. Cette fois-ci, ce n'est pas n'importe qui, plusieurs des nôtres sont morts après plusieurs avertissements de sa part. Connor, lui a répété souvent de faire attention, mais il n'écoute personne...
-Pourquoi est-ce que c'est ma fille qui est en paix le prix ? Elle n'a rien à voir avec cette dispute.
-L'homme, en question, a engagé des individus pour faire des recherches sur les proches de.... Expliqua Émile se grattant le derrière de sa tête. Cet homme sait pour ce qui s'est passée, il y a des années et a découvert que...
Eliana se recula, portant à nouveau sa main sur sa bouche, voulant ne pas croire qu'on avait kidnappé sa fille à cause de lui. Ses jambes se ramollirent et elle s'écroula parterre en déversant un torrent de larmes sur ses joues. On avait enlevé son rayon de soleil au prix de quoi ? D'une vulgaire querelle qui n'avait lieu d'être.
Henri se pencha pour prendre Eliana dans ses bras, essayant de de la consoler. Jade était sa fille à lui aussi, elle portait son nom et l'aimait, depuis que cette petite aux joues rosées était entrée dans sa vie. Henri caressa les cheveux d'Eliana en lui disant d'une voix réconfortante :
-Nous allons la retrouver, Eliana. Nous allons retrouver notre fille, je t'en fais la promesse.
-Vous n'êtes qu'un vulgaire humain, même nous, nous ne savons même pas où il se terre. Cracha Oscar.
Vulgaire humain ? Ces mots résonnèrent dans sa tête, comme une insulte, car tout comme eux, il ne l'était pas. Henri avait ce don à la naissance comme tous les autres membres de de son clan, mais se détourna de sa nature, dès l'instant où il posa les yeux sur Eliana. Elle fut le soleil dans sa noirceur et il graciait le ciel de l'avoir mise sur son chemin. Une rage se réveilla dans le corps de celui-ci, faisant ainsi dévoiler ses yeux mauves à ces deux hommes et ceux-ci reculèrent en grognant à l'unisson :
-Un chasseur !
Oui, un chasseur ! Henri venait d'une longue et ancienne lignée de chasseur qui avait pour but d'éliminer le chaos sur la terre et préserver l'équilibre du bien et du mal. Lorsque l'équilibre fut contrôlé, sa lignée se concentra à pourchasser les êtres surnaturels qui s'en prenait aux humains. Ils furent pendant des années, une famille crainte par toutes les créatures, mais depuis une décennie, une rumeur circulait. On prétendait, que le plus puissant fils de la lignée, s'était fait attaquer lors d'une chasse et que seul un morceau d'oreille fut retrouvé. Était-il mort ? Certains le croyaient.
Eliana était au courant de la nature caché d'Henri, puisque leur relation était basée sur la confiance et la vérité. Elle ne voulait pas qu'il se détourne de sa famille, mais il la convaincu que cela allait être pour le mieux. Toutefois, la jeune femme savait que son fiancé n'abandonna jamais son rôle qu'il en resta dans l'ombre. Eliana était persuadée qu'Henri allait être le meilleur pour la retrouver. Essuyant ses larmes du revers de la main, Eliana se releva en disant avec rage:
-Vous n'êtes pas en mesure de lui en vouloir. Tonna-t-elle. Chasseur ou pas, il sera sans doute plus efficace que vous tous réunis. Henri est le seul à pouvoir la retrouver. C'est à cause de vous, si ma fille est portée disparu.
Les deux hommes baissèrent leurs têtes, sachant très bien que la jeune femme eut totalement raison. Le meilleur de leur traqueur n'était pas en mesure de la retrouver... Ils ne chassaient plus les humains, sauf les importuns qui trouvaient le courage de fouler leurs terres.
-Connor n'aimera pas ça. Râla Oscar en faisant une grimace.
-Soit que vous faites équipe avec Henri soit que vous retournez auprès de Connor qui n'hésitera pas à vous envoyer à la pâture. Cracha Eliana avec hargne.
Encore une fois, les deux hommes se regardèrent avant de répondre. Tous ceux qui connaissaient la famille Wood, savait très bien comment ils pouvaient être cruel et cela Eliana s'en souvenait très bien. Ils ne s'étaient jamais entendus et c'était à cause de ceux-ci, s'IL, la quitta dans le passé. Oscar et Émile firent signe de la tête en disant :
-Nous acceptons.
-Mais si tout dérape, nous devrons tenir Connor au courant.
-Ça marche ! conclua Henri.
Henri allait faire équipe avec les êtres qu'il avait longtemps chassé, qui aurait pu l'imaginer ? Certainement pas lui. Le jeune homme avait tourné le dos à l'ordre des chasseurs, mais sachant très bien qu'il ne pourrait jamais être parti pour bien longtemps. Henri n'était pas exactement comme les siens, plus fort, plus puissant et surtout craint par l'ordre, depuis sa plus tendre enfance. Il fut un enfant particulier et les anciens misèrent sur cela pour l'éduquer ou pour le manipuler, jusqu'au jours, où celui-ci tua son mentor. Un geste qu'il ne regretta pas au contraire, de ce que ses pairs avaient pu penser. Henri se tourna vers Eliana en lui disant d'une voix confiante :
-Nous allons aller en ville... Je vais essayer de retracer ses derniers moments. Interroger ses amies. Ma chérie, je veux que tu restes ici et que tu n'ouvres à personne, c'est compris.
Elle acquiesça en silence.
-Nous allons partir et je ne veux pas que vous foutiez votre nez dans mes manières de procéder. Ai-je bien été assez clair! Grogna Henri à l'intention des hommes.
Le silence répondit pour eux, puis ils sortirent laissant Eliana seule dans la maison. Henri savait très bien, qu'aucun être comme l'individu pouvait entrer dans la demeure sans être invité, toutefois, jamais, il n'aurait imaginé que ces autres créatures allaient un jour cogner à sa porte.
Eliana resta, un moment planter, debout sur le sol de la cuisine, interdite. Jade avait disparu et elle maudissait le jour où elle l'avait rencontré. La jeune femme avait tant vécu au cours de son adolescence, mais jamais celle-ci aurait pu penser qu'on allait lui enlever la prunelle de ses yeux. Jade était une enfant si fragile. Machinalement, elle marcha vers la chambre de sa fille et avant d'ouvrir la porte, Eliana prit un grand respire.
Jade avait laissé comme tous les matins son linge sale aux côtés de son panier et pour une fois, cela fit sourire Eliana. Combien de fois, celles-ci s'étaient chamaillées pour cette broutille ? Bien trop de fois, pour s'en rappeler. La jeune femme alla s'asseoir sur le lit recouvert de cette immonde couverture de licorne qu'elle détestait, mais maintenant, cela lui importait peu. La jeune mère regarda le décor de la chambre de sa fille se rappelant du jour où Henri et elle posa cette bande de lumière en s'étouffant de rire. Ça leur avait pris toute la journée et avait fini la journée derrière une pizza peppéroni fromage.
Henri marcha dans les petites rues de la ville avec des nouveaux coéquipiers afin de retrouver sa fille. Il devait la retrouver, le jeune s'en était le serment en franchissant le pas de la porte. Silencieusement, ils se rendirent à la demeure de Maria, la meilleure amie de Jade. Tout comme sa fille, la jeune adolescente avait le même âge et partageait tout ensemble. Elles étaient devenues inséparable aux fils des années. Henri sonna à la porte et Viviane vint ouvrir. Son regard se posa sur le père de remplacement de Maria, car oui, la jeune fille l'avait pris comme modèle, ce qui le flatta. Les yeux de la femme prirent une teinte noirâtre qui fit reculer les deux hommes derrière Henri. Afin de ne pas se faire démasquer, le jeune homme ne broncha pas d'un poil et demanda d'une voix douce :
-Viviane, excuses-moi, ne te déranger, mais j'ai...
-Non ! Trancha-t-elle, en refermant la porte.
-S'il-te-plaît, supplia Henri en retenant l'accès de la demeure. J'ai besoin d'aide. Je dois retrouver Jade. Je dois parler à Maria.
Vivianne regarda Henri qui le suppliait de le laisser entrer et elle vu toute la sincérité et la tristesse dans ses yeux. Allait-elle le laisser entrer ? Vivianne le connaissait depuis une douzaine d'année, maintenant, et jamais, il n'avait été violent. Ils étaient des amis après tout, Maria et Jade étaient nées le même jour. Soupirant, elle ouvrit la porte en disant d'une voix froide :
-Mais eux restent au-dehors ! Je n'ai pas envie que ma maison sente le chien.
Henri étouffa un rire à la remarque de son amie, mais acquiesça à sa demande. Ils étaient chez elle et ne pouvait qu'obéir à ses ordres. Le jeune homme se retourna vers eux, afin de leur faire comprendre qu'ils n'étaient pas les bienvenues et ceux-ci grognèrent. Le jeune fiancé entra dans la maison, laissant ses compagnons derrière lui.
Amena Henri au salon, elle cria à sa fille de venir les rejoindre, mais comme d'habitude, la jeune fille prenait son temps à obéir aux ordres de sa mère. Avant qu'elle pointe le bout de son nez, Vivianne demanda à Henri :
-Depuis quand traînes-tu avec ces chi... individus ?
-Depuis très peu de temps, ne t'inquiètes pas, la rassure-t-il. Ils seront très vite partis.
-Nous étions si bien. Râla-t-elle, pensant qu'Henri ne puisse l'entendre.
-PaHenri !!!
Une masse noire sauta dans les bras de Henri et il la réceptionna avec aise. Maria, tout comme sa mère avait les cheveux noir ébène et se ressemblait très portrait, mais seul leurs yeux différaient. Ceux de Vivianne était verts, tandis que ceux de sa progéniture était marron, comme feu son père qu'elle ne connut pas. Henri invita Maria à s'asseoir et le plus calmement, il lui dit :
-Maria, ma chérie... j'ai besoin de ton aide.
-C'est pour Jade, n'est-ce pas ? répondit-elle la voix triste. Je vais faire de mon mieux.
-Merci. Tu peux raconter ce que vous étiez censé faire après les classes.
-Eh bien...dit-elle mimant de réfléchir. Nous devions nous retrouver près des arbres devant l'école, comme on a l'habitude de faire.
-Qu'est-ce qui s'est passé ?
-J'ai oublié mon carnet dans mon casier, Jade m'a dit d'aller le chercher et qu'elle allait m'attendre à notre endroit habituel.
-Ensuite.
-J'ai couru le plus vite possible, nous devions nous racontez notre journée sur le chemin de la maison... Quand je suis sorti, il y avait une voiture près d'elle. Au départ, je croyais que c'était vous, mais après, je me suis dit que ça ne se pouvait pas, puisque j'aurais été mise au courant si vous aviez changé de voiture.
-Une voiture, tu dis... Tu peux me la décrire.
-Oh bien sûr. On n'en voit pas des comme elle ici. Attend, j'ai pris une photo parce que je la trouvais belle.
Maria fouilla dans ses poches afin d'en sortir son téléphone cellulaire à la coque rose. Son écran s'alluma et on pouvait y voir une photo des deux meilleures amies ensemble. L'adolescente chercha dans sa galerie photo de la voiture et la montra à Henri. Une volvo noire quatre portes et fenêtres teintées, étaient à l'origine de la disparation de Jade.
-Maria, est-ce que tu peux me l'envoyer s'il-te-plait ?
-Oui. Bien sûr. Pa-Henri, est-ce qu'on va retrouver Jade ?
-Je mets tout en œuvre pour la retrouver, saine et sauve.
-Si... elle est mor... commença à dire Maria avant que sa voix craque.
-Je t'interdis de dire ça. La réconforte-t-il. Jade va s'en sortir, je t'en fais la promesse.
-Maria, retourne dans ta chambre. Ordonna Vivianne.
La jeune fille sécha ses larmes et embrassa sa figure paternelle avant de retourner dans sa chambre. Vivianne était mal à l'aise, mais comprenait qu'Henri faisait cela pour retrouver sa fille. Croisant les bras, elle le regarda avant de dire d'un ton neutre :
-Il est temps que tu partes.
-Oui. Tu as raison Vivianne.
Henri se leva pour rejoindre la porte d'entrée, mais son amie l'arrêta avant même qu'il puisse l'ouvrir. Celui-ci ne comprenait pas son geste soudain, mais se contenta de l'écouter. Peut-être aurait-elle su des évènements ou vu quelque chose ?
-J'ignore où cela va t'amener, mais fait attention à toi, Henri.
-Ne t'en fais pas pour moi Vivianne. Je peux te poser une question ?
-Oui, bien sûr.
-Maria, est-elle comme toi ?
-Comment ? s'exclama-t-elle, comme si un humain ne pouvait pas savoir sa nature. Non, pas pour le moment. J'espère qu'elle sera comme son père. Comment peux-tu savoir ça ? lui demanda-t-elle suspicieuse.
-Nous avons tous des secrets, certains plus sombres que d'autres.
-Je vais prier les dieux pour qu'il puisse vous venir en aide.
Même s'il ne croyait pas aux prières de bonnes femmes, il l'a remercié silencieusement, c'était la seule aide qu'elle pouvait lui donner. Henri connaissait l'histoire de sa famille et de sa lignée et longtemps, ils avaient été persécuter, surtout avant l'arrivée d'une certaine Lyra et la montée en puissance d'un de ses fils qui utilisa les gens comme elle, pour bien des raisons.
Henri sortit de la maison où les deux hommes l'attendait toujours maudissant la jeune femme. Oscar, le balafré, s'avança vers le fiancé en grogna de dégoût :
-Une sorcière ? J'aurais tout vu... Un chasseur ami avec une sorcière.
-Tais-toi, le sac à puce. Tu ne connais rien.
-Tu es un drôle de phénomène ! Que dirait ton clan !
-Ça ne te regarde pas ! l'averti Henri. Mêle-toi de tes affaires, sinon, je te prie de retourner auprès de ton chef. Gronda -t-il, en s'en allant dans la rue.
-Hey ! où vas-tu ?
-Chercher des indices, clébards !
Quelques instants plus tard, ils se trouvèrent dans la cour de l'école. Henri s'installa près des portes, se concentra sur le parfum de Jade. C'était l'une des nombreuses compétences acquises durant sa jeunesse. Chaque personne possédait une aura et un parfum propre à elle et Henri avait appris en à distinguer la plupart. Il fut facile de trouver celle de Jade, puisqu'il s'était imprégné de son effluve depuis sa naissance. Le jeune homme suivit le chemin que sa fille avait parcouru de l'école aux arbres. Il revit la scène et une colère explosa. La terre se mit à trembler autour de lui et le ciel s'obscurcit. Ses yeux prirent la couleur noire et les hommes se reculèrent de peur. Jamais, ils n'avaient un chasseur avec cette couleur, en était-il vraiment un ? De la terre qui s'était ouverte quelques secondes plutôt, une ombre en était sortie et Henri lui dit d'une voix qui donna froid dans le dos :
-Retrouve ces sangsues !
L'ombre fit une révérence et retourna sous terre, comme si rien n'était. Il était temps pour Henri de renouer avec le passé et surtout de rentrer auprès de Éliana.
********
Un bruit sortit la jeune femme de sa léthargie se demandant combien de temps était-elle restée dans la chambre de Jade? La jeune femme tourna la tête vers la fenêtre en constatant qu'il faisait déjà nuit. Plusieurs heures s'étaient écoulées depuis qu'Henri était parti avec ses larbins et n'était toujours pas revenu. Eliana se mit à angoisser de nouveau, si on avait du mal à son fiancé... Non, elle n'allait pas s'en remettre. Machinalement, elle se leva pour voir qui était à l'origine du boucan. Sa première pensée fut celle du voisin camionneur, mais il était parti depuis quelques jours, pour une livraison importante
Eliana sortit de la chambre de sa fille en rejoignant la cuisine sur la pointe des pieds. Elle examina la porte, mais rien d'anormal. Regardant au-dehors, la jeune femme cria lorsqu'un bruit provenant d'arrière elle se produisit. Elle tourna le corps tranquillement, puis fut soulagée de voir Monsieur Fanfaron, le chat de Jade sur le comptoir. Il venait de renverser un pot de biscuit, trop près du bord. Elle souffla un moment, mettant la main sur sa poitrine avant d'aller chercher un balai dans le placard. Il ne fallait tout même pas que le chat de la famille se blesse. Un coup tout rangé, Éliana prit Monsieur Fanfaron dans ses bras en lui disant d'une voix douce :
-Mais tu sais que tu m'as fait peur, toi.
Pour toute réponse, il ronronna, frottant sa tête contre le menton de la mère de sa jeune maîtresse. Persuadée, qu'il allait lui donner du courage, Éliana continua son expédition avec Monsieur Fanfaron dans ses bras. Ils allèrent dans le salon où elle examina la porte principale. Henri l'avait bien verrouillé avant de partir, mais était-il possible, qu'une personne ait tenté d'entrer dans la maison ? Cette pensée lui noua l'estomac. Tranquillement, elle regarda par l'un des petits carreaux et aperçu une boite. Qui l'avait mise là et pourquoi ? Que contenait-elle ? Sans réfléchir Eliana posa Monsieur Fanfaron parterre avant d'ouvrir la porte pour prendre la boite et de la refermer à toute vitesse. Elle posa le contenant sur la petite table du salon et s'assis en l'observant en silence.
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