Chapitre 9 : Double jeu

Tiens donc, mais que voilà ! Un chapitre ! (Que Camille avait oublié. C'est la faute de Shakespeare, il écrit des pièces trop captivantes)
Chapitre assez court, désolée... Mais c'est un chapitre, qui, comme la fin du précédent, n'était ABSOLUMENT pas prévu dans ma planification. Donc j'ai vraiment écris un truc en improvisant, et j'étais pas trop déçue du résultat après. Ça faisait un peu de drama !
Bref. Je vous laisse avec mes bêtas !

Hellooo ! C’est Marie !
J’ai adoré ce chapitre, il est fluide et agréable, Camille tu progresses merveilleusement !
Vraiment je l’ai adoré !
Bon je suis en pleines révisions pour mes partiels de la semaine prochaine (souhaitez moi bonne chance !!) donc je vous laisse.
Bisous, et bonne lecture !
Hey ! Lina à l'appareil ! Encore une fois, un super chapitre ! Très fluide, très simple à lire... On en veut plus ! Bref je peux pas rester trop longtemps, j'ai beaucoup de trucs à faire aussi et des révisions de bac blanc à commencer (pitié). Bonne lecture et à la prochaine !

(Tout le monde révise ici ! Et il se trouve que moi aussi je l'ai fait tout à l'heure... Et demain je m'y remets. C'est tellement génial le bac ...
Bref . Bonne lecture !)

Chapitre 9 : Double jeu

Dès qu’Irina s’était remise de sa surprise d’avoir vu Andreï, elle se précipita à sa suite. Elle lui devait des explications. Il aurait le droit de la détester, de ne plus lui adresser la parole, ou tout ce qu’il voudrait, elle voulait juste pouvoir s’expliquer.

Elle mit plus de temps que prévu à le rattraper, car quand elle fut sur le point de la faire, les portes d’un des ascenseurs de verre se refermaient sur lui et un autre élève pour redescendre à l’étage des dortoirs. Elle dut monter dans celui d’à côté, mais le temps d’arriver au niveau du dessous lui fit perdre Andreï. Heureusement quelqu’un se trouvait près des ascenseurs, et lui indiqua qu’il était partit vers les dortoirs des troisièmes années. Il était sûrement retourné dans sa chambre pour avoir un peu de solitude. Mais c’était sans compter la détermination d’Irina qui n'hésita pas à s’aventurer dans le couloir menant au bâtiment sur la gauche de la falaise. Elle alla dans la partie où logeaient les hommes, et commença à chercher la porte d’Andreï. Elle frappa aux trois premières portes où elle reçut des accueils peu aimables avant qu’une autre porte ne s’ouvre :

« Arrête de toquer partout, je suis là. »

Elle s’engouffra dans la pièce qui semblait être une chambre où seul Andreï logeait, étant donné qu’il n’y avait qu’un lit. Cela arrivait parfois quand une promotion était peu nombreuse et qu’il y avait suffisamment de chambres. Le jeune homme devait en être arrangé, lui qui était assez solitaire, il devait aimer cette bulle que personne ne dérangeait. Enfin, jusqu'à ce qu'Irina vienne l'éclater.

Cette dernière jeta un coup d'œil à son ami. Il était assis sur son lit, et évitait son regard. Il leva soudain la tête :

« Pourquoi ?

— Je… Je voulais aider les gens, les protéger. Je voulais que la crise se termine. Abramov — qui a une grande influence dans Jar-Ptitsa — m'avait promis que je ne blesserais personne. J'étais juste là pour récupérer des informations auprès des professeurs qui sont en étroite relation avec le tsar. Eux aussi m'ont engagé d'ailleurs. » Irina lui raconta tout ce qui lui était arrivé depuis le début de l'année, les intrigues politiques dans lesquelles elle avait été plongée. Son apprentissage, son jeu de double agent, jusqu'à sa prise d'information, et sa dispute avec Abramov.

« Je n'en peux plus de cautionner leurs actions. Je croyais qu'ils avaient diminué leurs victimes, Abramov me l'avait dit. Mais quand tu m'a appris pour … pour tes amis. Je suis sortie de mes gonds. J'en peux plus. Je ne travaillerais plus pour eux. Je te le jure.

— Comme tu m'a juré que tu m'aiderais à me venger ? Alors que tu travaillais pour ceux qui méritent cette vengeance ?

— J'étais sincère, crois moi, s'il te plaît…». Cette dernière supplication avait été dite presque dans un souffle, les larmes étaient montées aux yeux d'Irina, mais Andreï ne les voyait pas, il avait tourné de nouveau la tête vers le mur. Elle se sentait si mal. Elle pensait qu'elle aurait plus de temps pour lui dire, qu'il se remette un peu de la mort de ses proches. C'était pas du tout la confrontation qu'elle avait imaginé. Mais elle la méritait.

Il tourna alors la tête vers elle une nouvelle fois, et sembla jauger de sa sincérité. Il resta silencieux, et Irina le supplia une nouvelle fois de la croire. Une larme coula de sa joue. Jamais avant elle ne s'était sentie aussi mal qu'en cet instant. Elle aurait voulu s'enfermer dans sa chambre, où sortir de l'Académie, ou être n'importe où plutôt que dans cette chambre. Mais elle ne le pouvait pas. Elle se devait de rester, malgré tout le mal que cela lui faisait. Elle tenait en se répétant que ça devait être pire pour Andreï. Par sa faute. En ayant accepté l'offre d'Abramov.

« Dis quelque chose, s'il te plaît…

— Que veux-tu que je te dise ! Que je te pardonne d'avoir travaillé pour l'organisation qui a tué mes amis ?

— Je suis si désolée, je ne voulais pas, ce n'est pas de ma faute, tu as entendu Abram-

— J'en ai rien à foutre de ce qu'a dit ce con de prof !

— Andreï…

— Va-t-en, dit-il, son ton étant revenu à un volume normal, mais d'une froideur qui brisa le cœur d'Irina.

— Andreï s'il te plaît…

— Va-t-en ! » Il avait recommencé à crier, faisant sursauter la jeune femme, qui sécha une autre de ses larmes et sortit lentement, en marche arrière, sans quitter son ami des yeux. Ses lèvres formèrent une dernière fois la formule "je suis désolée" avant qu'elle ne se retourne et fuit la chambre où la tension était devenue insupportable.

Arrivée dans la sienne, elle s'allongea une énième fois sur son lit, désespérée. Elle avait l'impression de le faire sans cesse, d'être toujours étendue sur ce matelas, le regard perdu dans le vide. Elle fixait un point au hasard sur la surface blanche la surmontant, les yeux exprimant une tristesse et une confusion immense.

Les larmes firent rapidement leur retour, dévalant avec lenteur ses joues pour finir par se déposer doucement sur l'oreiller sous sa tête. Les traînées mouillées qu'elles créaient semblaient creuser des sillons sur son visage, mais elle ne prit pas la peine de les effacer. Elle méritait sa souffrance. Elle méritait la colère d'Andreï. Jamais elle n'aurait dû travailler pour Abramov.

Maintenant, elle devait trouver un moyen de se racheter auprès de son ami. Elle se mit à réfléchir. De longues minutes, plusieurs dizaines. Elle finit par se relever pour pouvoir faire les cent pas au milieu de la pièce. Natasha n'était pas encore rentrée du devoir, mais si elle l'avait fait à l'instant, elle aurait vu une personne complètement différente de celle qu’elle connaissait. La fenêtre ouverte avait transformée ses cheveux marrons en une masse informe, des cernes se dessinaient sous ses yeux aussi rouges que son nez qui reniflait sans cesse, elle avait retiré son serre-taille en cuir et sa tunique blanche se mouvait librement avec le rythme du vent, et ses bottes à lacets gisaient sur le bord de son lit, la laissant pieds nus.

Cette histoire la rendait folle. Comment avait-elle pu penser qu’elle, une fille à peine adulte, pouvait jouer les doubles agents pour un groupe criminel sans que cela ait des retombées quelconque ? Et tout ce qu’elle avait entrepris pour le compte de Jar-Ptitsa allait à l’encontre de ce que ses parents lui avaient appris depuis sa jeunesse. Ses parents n’auraient été pour aucun des deux camps qu’on lui avait proposé de rejoindre.

Et alors, elle la tenait. Sa solution pour tout réparer. Elle ne pouvait pas continuer d’être une loyale sujette du tsar sans faire quelque chose pour aider le peuple. Elle ne pouvait plus non plus continuer à se bercer d’illusion en se disant que Jar-Ptitsa allait changer quelque chose. Non, ils essayaient depuis des années, sans succès. Mais ils pensaient qu'elle, Irina, pouvait changer la donne. Les deux partis le pensaient. Et elle commençait à se dire la même chose. Et si la solution était de décider elle-même de son destin ? D’utiliser ses méthodes pour aider le peuple ? Et si elle jouait pour elle-même ?

Abramov lui disait toujours que le monde était dangereux, un endroit où tout le monde jouait un double jeu, qu’on ne pouvait savoir à qui se fier. Et bien, il avait créé en elle une de ses personnes. Et elle comptait bien l’utiliser à ses fins. Aider le peuple, mettre fin à la crise économique, et venger Andreï et toutes les personnes qui avaient souffert des actions pseudo-héroïques de Jar Ptitsa.

Irina savait quoi faire. Elle se dépêcha de redonner un semblant d’apparence à son allure, et fila dans les couloirs pour rejoindre Andreï de nouveau. Elle voulait sauver leur amitié, et si elle n’y arrivait pas maintenant, elle pensait bien ne jamais avoir de solution pour y arriver. Alors qu’elle fonçait vers les dortoirs des garçons, elle croisa Tasha qui rentrait finalement — il s’en était fallu de peu qu’elle la voit dans son état déplorable, et alors Irina n’aurait plus eu aucune chance avec elle ! Elle ne s’arrêta même pas, la saluant rapidement avant de continuer son chemin. Irina ne trouva personne dans la chambre du jeune homme, et décida donc de monter jusqu’au toit.

Le trajet en ascenseur jusqu’à la bibliothèque la mit sur les nerfs. Elle était coincée dans une boîte de verre avec cinq autres personnes, une musique au violoncelle était diffusée par un haut parleur au son éraillé dont il changeait le disque tous les deux mois et qui commençait sérieusement à l'énerver, et elle aurait voulu qu’il aille deux fois plus vite. Elle était si nerveuse qu’elle commençait à tapoter sa main sur sa cuisse, impatiente.

Elle fut la première à sortir de l’ascenseur, et disparut tout aussi rapidement vers le fond de la bibliothèque. Après ce qu’elle crut être une éternité, elle sortit sur le toit. Il était bien là, debout, devant le vide. Il se retourna dès qu’il entendit son arrivée.

« Irina. Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans “Va-t-en” ? C’est pourtant clair. Je. Ne. Veux. Pas. Te. Voir.

— Un instant, laisse-moi t’expliquer ! Je veux t’aider, sincèrement. Ne te referme pas sur toi, s’il te plaît, parle moi, dis moi ce que je peux faire, et écoute ce que j’ai à te dire. Je ne veux pas te perdre. Je suis si désolée, tu ne peux pas imaginer à quel point »

Irina avait bloqué de son corps l’ascenseur, empêchant Andreï de pouvoir sortir et l’obligeant ainsi à écouter.  Il agita sa main, lui faisant signe de dire ce qu’elle avait à dire.

Lorsqu’elle eut fini, elle attendit. Il était toujours silencieux, les lèvres pincées. Irina imaginait le combat qui devait se dérouler dans son esprit, entre son sentiment de trahison, sa rancune, et la vengeance qu’on lui permettait d’avoir au prix simple, mais dur, du pardon.

« Je peux être seul maintenant ? » Il fit une pause. « Chérie. » Un début de sourire malicieux comme il les faisait si bien se dessina sur ses lèvres avant qu’il ne se retourne pour s’asseoir sur le toit.

Irina était soulagée. Ce simple mot, ce surnom qui l’énervait tant, c’était la preuve qu’elle avançait sur le chemin du pardon. Et qu’il approuvait ce qu’elle comptait faire.

Elle se mit donc à la tâche dès qu’elle redescendit. D’abord elle devait obtenir de Abramov qu’elle reprenne son rôle d’agent chez Jar-Ptitsa. Ce fut plus facile que prévu, puisque dès qu’elle le croisa, il la supplia presque de revenir sur ses mots. Elle avait eu raison : elle leur était essentielle. Leur seul espoir. Et contrairement à ce que le groupe terroriste pensait, cet espoir leur échappait. Cet espoir jouait bien un double jeu, mais un différent de celui qu’ils avaient envisagé.

Voilà !! À la déception de certaines personnes, on s'approche vers une réconciliation de nos chers amis adorés, et non, Andreï n'est effectivement pas le méchant.
D'ailleurs, la fin de ce chapitre avec la "réconciliation" peut sembler précipitée, je m'en rends bien compte, mais c'était pas prévu DU TOUT pour la suite que ces deux là soient en froid, donc je devais me débrouiller pour que ça se fasse dans la foulée. Bref. On se retrouve dans deux semaines, pour le chapitre 10 : L'attrait du danger ! Maintenant je peux attendre en faisant de l'anglais vos théorie qui seront, j'en suis sûre, très divertissantes à lire comme d'habitude !

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