Chapitre 21 : Aller sur le terrain
Hello ! Je sais on est dimanche, mais je crois que de toute façon on est plus à ça prêt pour la publication.... On va dire que c'est censé être durant le weekend.
Bref. Aujourd'hui un chapitre que j'ai beaucoup aimé écrire parce qu'il m'est venu avec simplicité, et c'est toujours plaisant. C'est d'ailleurs un des plus long chapitre que j'ai écrit avec 3500 mots à peu près (écrits en un jour !)
Il n'a pas eu le droit à une relecture de mes betas, donc si il y a des fautes, je m'en excuse. Maintenant je vous souhaite une bonne lecture, et je vous retrouve en bas !
Chapitre 21 : Aller sur le terrain
« Ce convoi doit impérativement être arrêté. Il a pour but d'escorter des membres identifiés par l'empire de Jar-Ptitsa hors du pays, afin qu'ils puissent échapper à notre justice. Ce sera un convoi léger, composé de quelques chevaux et d'une diligence à vapeur, et il progresse discrètement, camouflé par des sortilèges légers peu détectables. Cela veut dire qu'il y a des mages parmi les gardes du corps. Nous n'aurions d'ailleurs pas remarqué ce convoi si ce n'avait été pour une erreur de leur part lorsqu'ils ont laissé des traces d'un feu après leur passage. »
» C'est une mission de routine, c'est pour cela qu'elle vous est confiée comme première mission. Vous serez tout de même encadrés de deux soldats, là pour assurer votre protection et la réussite de la mission. Votre objectif est d'arrêter ce convoi par tous les moyens possibles afin que les membres de Jar-Ptitsa soient jugés pour leurs crimes contre l'empire face à un tribunal. Si un accident survenait lors de la mission et que certains membres de l'organisation terroriste mourraient, nous serions très désolés de l'apprendre, mais vous ne risqueriez aucune poursuite.»
» Vous partez demain soir afin d'effectuer une attaque surprise dans la soirée. Bien que vous soyez encadrées, vous serez chargés de la stratégie d'attaque que vous devrez élaborer sur place en fonction du terrain, afin de vous entraîner et que vous puissiez effectuer ce type de travail seuls dans le futur...»
Irina, Misha et Andreï écoutaient la cheffe des armées de Russie expliquer les détails de la première mission que le tsar avait décidé de leur confier. Celui-ci se situait justement derrière sa générale d'armée, attendant avec ennui qu'elle ait terminé. La magicienne, elle, fulminait intérieurement.
Irina détestait être commandée. Elle avait même des antécédents de faire le contraire que ce qu'on lui demandait juste parce qu'elle ne supportait pas les ordres. Mais des ordres qui venaient du tsar, qu'il ne daignait même pas donner lui-même mais les faisait passer par quelqu'un d'autre, c'était encore pire que tout. De plus, il montrait un ennui ferme pour ce qui se passait, et abordait une expression dénotant d'un sentiment de supériorité certain vis à vis de la mince assemblée réunie dans la salle du trône, affalé comme il l'était sur celui-ci, et cela avait toute les raisons pour mettre Irina hors d'elle.
Elle aurait voulu se lever, quitter cette position à genou inconfortable qu'elle était obligée de garder en présence du tsar, pour aller lui mettre un point dans son visage arrogant. Elle aurait voulu crier, exploser de magie et ravager les tapisseries précieuses et immondes qui pendaient aux murs. Elle détestait ces tapisseries, où le peuple était réduit à une foule sans visage, alors que la noblesse était auréolée d'or. Si Irina avait été tsarine, elle les aurait fait brûlé et remplacé par des tableaux de paysages de la Russie. C'était bien plus beau que ces tapisseries sinistres à caractère religieux, comparant le tsar à un dieu et les aristocrates à des anges. La salle entière aurait mérité une remise au goût du jour, à commencer par ouvrir les rideaux qui empêchaient aux rayons du soleil de rentrer, le seul éclairage reposant sur des chandeliers, donnant une atmosphère vacillante à la pièce.
Se concentrer sur les modifications qu'elle aurait effectué dans l'endroit si elle avait été au pouvoir détournait l'attention d'Irina du tsar. Aussi peu que cela lui plaisait, elle devait lui obéir pour garder sa couverture. Elle se rassurait en se disant que les personnes qu'elle attaquait faisaient partie de Jar-ptitsa. Peut-être même que certaines d'entre elles avaient fait partie de celles qui avaient comploté la mort de Tasha. Peut-être que la personne ayant eu l'idée, si ce n'était Abramov, se trouvait parmi ces gens. Irina redirigea sa colère envers les personnes qu'elle devait attaquer, et cela semblait marcher. Elle nourrissait ses envies de vengeance ainsi que la colère en elle, faisant grandir la flamme qui était installée depuis bientôt un mois en son sein. Cette flamme qui voulait tout brûler autour d'elle.
La générale finit par tout avoir dit, et Irina et ses compagnons purent enfin se relever. Ils se retirèrent de la salle après avoir effectué d'énièmes formules de politesse, et lorsqu'ils furent de retour à la suite, Luba les attendait avec impatience pour savoir ce qu'il s'était passé. Irina eut un sourire et dit malicieusement :
« On a reçu des ordres du tsar. Je ne le supportes absolument pas, mais au moins, on va pouvoir s'amuser !
— Je vais chercher mon sabre et ma dague ?
— Oh oui, tu en auras besoin demain soir. On attaque des membres de Jar-Ptitsa. »
Luba eut un léger sourire, un peu crispé sûrement par la peur et l'inquiétude, mais déterminé. Misha fronça alors les sourcils et demanda :
« Hum... Vous pensez pas que les deux soldats qui vont nous accompagner vont trouver ça louche qu'une domestique nous accompagne, et qu'elle ai des armes, dont une qui ressemble étrangement à celles de l'armurerie ? Parce que moi, mes parents sont riches, si j'ai un flingue, ils poseront pas de question, mais je sais pas s'ils auront autant de considération pour Lou.
— S'ils ont quelque chose à redire au fait que je me suis fait une amie, et que je veux qu'elle nous accompagne, je leur ferais voir un peu de ce dont je suis capable, et ils se tairont. Et s'ils ne comprennent pas qu'elle ne peut pas avoir des possessions, qui peuvent être des armes, je les rendrais abimer au tsar. Luba vient. Elle l'a mérité, elle mérite de se venger aussi. Et pour le sabre... Luba, donne le à Andreï. Un alchimiste est bon pour moduler la matière, il s'occupera de le modifier un peu. Maintenant, on va dormir ! L'attaque est demain soir, on a besoin d'être en forme ! Et demain, entraînement de dernière minute !
— Compris cheffe ! Bonne nuit cheffe ! » Andreï fit un semblant de salut militaire, tout en souriant, fière de lui. « Aller viens moucheron, t'as entendu les ordres, maman a dit de dormir !
— Je suis pas un moucheron ! »
Et les deux garçons disparurent dans leur chambre, alors qu'Andreï essayait d'ébouriffer les boucles de Misha, aussi blondes que ses propres cheveux. Comme cela, on aurait vraiment dit qu'ils étaient frères. Irina était de bonne humeur quand elle était avec eux, ils étaient sa raison de tenir bon et de continuer.
« Irina ? » La voix de Luba coupa la jeune femme dans ses réflexions. « Est-ce qu'on va devoir... tuer ? Je sais bien que j'ai dit vouloir tuer Abramov, mais lui, c'est différent. Et... je me suis faite à l'idée que ce serait toi qui le tuerait. Toi tu es forte, tu l'as déjà fait. Moi... Je ne sais pas si j'en aurais la force. De tuer quelqu'un. Je ne sais pas si j'en serais capable. »
Irina regarda Luba avec un sourire attendrit. La jeune femme était la plus vieille de leur petit groupe, de trois ans son ainée, mais à présent, la magicienne se rendait compte d'à quel point elle était jeune. Elle n'avait que vingt-deux ans, et on lui demandait de se battre, de peut-être même de tuer. Elle avait l'air vulnérable. Et Irina semblait si confiante, elle avait l'impression d'avoir gagné dix ans depuis la mort de Tasha, d'avoir vieilli d'un coup. Alors, comme l'aurait fait une mère, comme l'avait appelé Andreï, Irina passa ses bras autour de la petite fille effrayée devant elle, et posa une main derrière sa tête. Luba se lova dans ses bras comme Irina l'avait fait des mois plus tôt dans les bras de Natasha. Le cœur de la magicienne se serra, mais elle repoussa ce souvenir au plus profond d'elle. Ce n'était pas le moment.
« Non Luba, tu n'auras à tuer personne. Tu ne tueras personne. Tuer... Tuer, ce n'est pas anodin. Moi, je l'ai fait, mais moi, je suis une coquille vide. Je n'avais plus rien que ma douleur. Et cet objectif macabre, il m'empêche de sombrer. À part ça, et Misha, et Andreï, plus rien ne m'importe dans ma vie. J'avance dans le noir. J'ai perdu une partie de mon cœur, et en tuant, une partie de mon âme. Je suis devenue noire, littéralement. Il y a encore quelques jours, j'ai torturé quelqu'un. Et je n'ai éprouvé aucun regret. Je m'effraie moi-même parfois, je m'effraie de ne rien ressentir, de même en vouloir plus. J'évite d'y penser, mais je suis devenue noire. Ma magie n'est pas appelée comme cela pour rien, je le comprends maintenant. » Irina s'arrêta un instant, une larme coulant le long de sa joue. Elle n'avait pas pris conscience de cela avant maintenant. Mais voir Luba si petite dans ses bras, encore pure. Elle voyait maintenant, elle n'était pas une magicienne, elle était une sorcière, tout droit sortie d'un conte pour faire peur. Elle s'écarta de Luba, ses mains sur ses épaules, et la regarda dans les yeux.
« Luba. Tu es devenue importante pour moi. Je n'ai plus grand chose, alors je me raccroche fermement à ce que j'ai. Toi, je t'ai. Toi, tu as beau être aussi vide que moi, ton vide peut être comblé. Et je ferais tout pour que tu le reste, Luba. Tu ne tueras pas. Je ferais tout pour te l'éviter. Et lorsque tout ça sera fini, parce que ça finira, tu repartiras d'ici, toujours pure, et tu refondras une vie. Moi je serais vide, je n'éprouverais plus rien pour personne n'y rien, je le sais, mais toi Luba, je veux que tu revive.
— Ira... Tu revivras. »
Irina secoua la tête, les yeux mouillés.
« Si. Tu réussiras. Tu as l'impression que non, mais j'ai espoir. Après la mort de ma famille... de ma mère... J'ai déambulé dans mon village sans but, sans foyer pendant deux mois. À la rue, sans but, sans objectif. Je me nourrissais du peu de nourriture qui avait survécu dans les maisons détruites. J'étais seule. Littéralement. Mais toi tu vois de la vie en moi, quelque part. Et bien moi j'en vois en toi. Tu as peut-être perdu l'amour, mais ce n'est pas tout ce qu'il existe. Tu as Andreï et Misha. Je te vois quand tu les regardes avec ces yeux attendris, comme une maman. J'arrive pas à le croire, mais je suis d'accord avec Andreï. Tu les regardes comme une mère regarde ses enfants, tu prends soin d'eux. Tu ressens des choses pour eux. Tu n'es pas perdue. On se reconstruira ensemble Ira, je te le promets. Toi aussi tu ressentiras des choses de nouveau. Et que tu tue... Cela n'impacte pas qu'au fond, tu es juste. Tu es fondamentalement juste Irina. Tu es orgueilleuse, ambitieuse, avide de pouvoir, butée, mais tu es juste. Et tuer ne t'as pas enlever ça, tu reste bonne au fond de toi. Et ça, c'est pourquoi je sais que tu surmonteras tout cela. »
Irina détourna le regard, pensive. Elle pleurait désormais pour de bon. Luba essayait de la réconforter. Elle avait tort. Elle pensait bien faire, mais elle avait tort. Et c'est pour cela qu'elle devait être protégée, elle avait de l'espoir. Il s'accrochait au fond d'elle comme au fond de la boîte de Pandore. Irina en avait bien besoin de cet espoir, alors elle se replongea dans l'étreinte que les deux amies formaient, comme pour aller chercher l'espoir au fond du cœur de Luba. Elle ferma les yeux, elle était bien.
Cette nuit-là, Irina et Luba avaient dormi ensemble, enlacée pour se tenir chaud, chaud dans leurs cœur, pour se donner du courage. Irina avait su quand elle avait rencontré Luba qu'elle pouvait lui faire confiance. Elle avait eu raison. Elle avait trouvé en elle une amie, une vraie.
***
« Andreï, tu t'occupes du sabre de Lou oui ou non ?
— Oui oui chérie, un instant !
— Ira ? Est-ce que tu pourrais venir faire une bulle de protection ? Je veux tester une bombe.
— J'arrive ! Luba, écarte-toi, normalement rien ne devrait sortir de la bulle, mais on ne sait jamais. »
La cohue régnait dans la suite d'Irina et de ses amis. Il restait quelques heures avant le départ, et toute la maisonnée était en ébullition. Des magasins de munitions traînaient sur la table basse, devant Luba qui venait de passer d'une chaise à un canapé pour continuer d'aiguiser son poignard en sécurité. Andreï qui avait finit de réviser les sortilèges d'attaque qu'Irina lui avait appris venait de s'asseoir à côté d'elle pour modifier son sabre afin de le rendre méconnaissable, et Irina venait de créer un bouclier autour d'une petite capsule de métal sur laquelle une petite clef que Misha venait de remonter tournait doucement.
La clef s'arrêta de tourner, et des flammes et de la fumée furent visibles dans la bulle protective d'Irina. Le bruit n'était pas passé car elle était insonorisée, mais Irina avait ressentie le choc de l'explosion dans sa magie. Misha poussa une exclamation de victoire, et sautillait partout de joie.
« Parfait Misha ! Fais-en d'autres !
— Pas besoin de me le dire, j'y suis déjà ! »
L'après-midi se termina dans un chaos semblable, et l'heure de partir arriva enfin. Deux coups résonnèrent à la porte. Les soldats. Irina leur ouvrit. Elle était prête. Elle avait sa famille à ses côtés.
Les gardes jetèrent un coup d'œil méprisant à Luba, mais Irina les grilla du regard au même moment, et ils baissèrent la tête. La magicienne fit le contraire. Elle leur avait dit plus tôt quand ils s'étaient présenté à elle — Pavel et Iaroslav — que Luba les accompagnerait, et ils avaient émis des doutes sur l'utilité d'une domestique sur un champ de bataille. Elle les avait remis à sa place et n'avaient plus rien dit à ce propos.
Le plus grand des deux, Pavel, si Irina se souvenait bien, regarda Andreï en fronçant les sourcils.
« Vous n'avez pas d'arme ?
— Une arme ? Pas besoin quand on a un charme irrésistible comme moi, et de génialissimes pouvoirs »
Comme d'habitude, le jeune homme finit par un clin d'œil qu'il agrémenta cette fois-ci d'un claquement de doigt qui produisit quelques filaments de lumière qui firent reculer le garde.
« Il va se faire tuer à force de toujours tout prendre à la blague. Au moins, j'aurais des vacances. »
Luba l'avait comme d'habitude regardé d'un air fatigué, et avait roulé des yeux en murmurant son commentaire, mais Irina remarqua qu'Andreï avait inhabituellement l'air blessé par ses paroles, et un peu l'air coupable, avant de retrouver son sourire. Peut-être avait-elle enfin réussi, et que son idée de mettre Andreï et Luba à travailler ensemble comme pour le sabre avait donné un peu de la raison et de la responsabilité de Luba à Andreï.
Pavel et Iaroslav guidèrent le groupe vers un petit dirigeable devant lequel Andreï fit un arrêt en le voyant, et devint vert. Il n'arrêtait pas de répéter qu'il ne remonterait pas dans une boîte de conserve de la mort, et Irina lui attrapa la main pour le rassurer.
« Merci chérie » murmura-t-il.
Après une heure de voyage, le dirigeable se posa à mis-chemin entre Moscou et la frontière avec les pays baltes. Il faisait noir, et le dirigeable n'ayant pas allumé ses lumières avait pu se poser discrètement. Ils durent marcher un peu, car le bruit aurait pu les révéler s'ils avaient été trop près, et ils atteignirent rapidement un endroit où Irina sentait de la magie.
« Ils sont là.
— Quoi ? je ne vois rien.
— Parce que tu n'as pas de magie Slava, réfléchis un peu. Notre accompagnatrice est magicienne, ils sentent ce genre de choses les magiques. C'est quoi le plan madame ?
— On observe pour le moment Pavel. »
Irina se concentra et chercha des signes de magie, de vie. Elle sentit l'énergie interne de neuf personnes, dont trois magiciens. Deux d'entre eux maintenaient les protections en place. L'autre devait se reposer. Quatre autres personnes se situaient très proches les unes des autres. Sûrement dans la diligence à vapeur. Deux autres étaient positionnés à l'avant et à l'arrière du convoi. Des gardes. Le tout se déplaçait au pas sur la route et arrivait vers eux. Irina fit signe à son groupe d'avancer, et sans être vus grâce au couvert des arbres autour d'eux, ils se mirent à courir, avançant plus vite que ne le faisait le convoi, et gagnèrent une centaine de mètres sur celui-ci, jusqu'à un endroit où la route effectuait un virage.
« Misha, va mettre une petite bombe, une qui ne pourra tuer personne, au milieu de la route, avec le retardateur d'une minute. Vite. »
Irina ne voulait pas alerter les magiciens en usant de magie, ils étaient sûrement capables de la détecter comme elle le faisait, alors elle espérait que le virage permettrait de suffisamment cacher Misha. Celui-ci posa sa bombe et revint vers eux en quelques instants seulement.
« Maintenant on attend. Ils avancent à vitesse de cheval au pas, donc normalement le temps qu'ils couvrent cette distance, ils se trouveront sur la bombe. Cela nous fera une distraction et les sonnera. Nous serons assez loin pour ne pas avoir de séquelles, et pour être sûre, lorsqu'elle se déclenchera, Andreï et moi on vous protégera du son. Dans la confusion, les magiciens ne nous remarqueront pas. Après, nous les attaquons. Andreï, Misha, Pavel, allez de l'autre côté de la route. Vous attaquez à l'explosion de la bombe. Vite ! Il ne faut pas être vu. »
Les jeunes hommes ne prirent même pas le temps d'acquiescer qu'ils étaient partis. Maintenant il fallait attendre. Irina avait les mains devant elle, prête à attaquer et à les protéger. Luba avait sorti son sabre, et Iaroslav avait un pistolet à la main, ils étaient prêts.
Mais lorsque le convoi passa devant eux, la bombe n'explosa pas. La minute fut écoulée et elle n'explosait toujours pas.
« Merde, jura Irina tout bas. Putain, ils ont dépassé la bombe. On attaque quand même. On va courir se mettre en avant d'eux, et on prit pour que les autres entendent du combat et attaquent par derrière, ok ? »
Elle n'attendit pas de réponse et se mit à courir. L'adrénaline lui donnait de l'énergie et elle qui n'avait jamais été sportive en était bien heureuse. Après quelques instants ils dépassèrent le convoi, et Irina sortit des bois, leva les bras, et les abaissa en les croisant, effaçant les protections des deux magiciens. La panique se lit dans leur regard, et lorsqu'ils virent l'uniforme d'Iaroslav, ils comprirent que le tsar les attaquait. Le garde à l'arrière arriva sur son cheval, et la diligence s'arrêta.
Iaroslav tira dans la patte d'un des cheval et Irina lui jeta un regard noir. Cela avait fait tombé le garde, mais le cheval était blessé. Irina tenta de repousser cette pensée et s'attaqua aux magiciens. Elle était seule contre trois, avec de l'aide de Luba qui essayait de les déconcentrer en attaquant avec le sabre. Iaroslav s'occupait des deux gardes. Mais ils étaient en infériorité numérique, et ils étaient en difficulté. Irina devait arrêter les attaques de deux magiciens entrainés au combat, et Luba se retrouvait en un contre un avec l'autre magicien, et un sabre n'était pas très utile contre de la magie. Iaroslav avait beau être un bon soldat, ses ordres étaient de ne pas tuer mais de capturer, contrairement à ses adversaires qui lui tiraient dessus ouvertement, et ils étaient engagés dans un duel, l'un derrière la diligence, les autres derrière le cheval abattu. La pauvre bête était morte. Irina fulminait.
La jeune femme vit alors ses trois autres alliés arriver en courant, alertés par le bruit. Pavel et Misha s'attaquèrent aux deux soldats derrière la diligence et les mirent en joue. Ils arrêtèrent de tirer. Andreï vint prêter main forte à Luba et Irina, et elles eurent un moment de répit.Mais malgré cet apparent retournement de situation, Irina perdait toujours. Andreï n'avait pas le niveau pour un duel de magie, il n'avait pas étudié la magie guerrière à l'Académie contrairement à la personne devant lui. Luba était elle aussi encore en difficulté avec son simple sabre, et Irina était elle trop occupée à regarder autour d'elle pour être idéalement concentrée.
Et c'est là que la bombe explosa. Le bruit retentit sur le chemin, inattendue. Misha et Pavel se retournèrent, sur le qui-vive, et l'un des deux gardes leva son arme puis tira en direction de Misha. Irina vit alors du rouge tacher sa manche gauche. Non. Non, pas encore, pensa-t-elle. Elle revoyait la fleur rouge se répandre sur la poitrine de Tasha, la vie quitter ses yeux.
Irina cria. Un cri guttural tout droit sortit de ses lèvres, un cri de pure douleur. Puis un autre arriva, alors qu'elle se mettait à genoux. Un cri de colère, qu'elle libéra les bras écartés. De ses bras sortirent de la magie, de la magie qui venait de sa colère flamboyante, et rendait celle-ci tangible sous forme de flammes bien réelles. Autour d'elle des langues de feu fusaient, qui embrasèrent les trois magiciens, et la diligence avec les gardes posté devant.
Les neuf membres de Jar-Ptitsa se mirent eux aussi à crier, crier alors qu'ils brûlaient vifs. Irina criait elle aussi. Le monde n'était que flamme en elle. Le monde était en feu autour d'elle. Et lorsque tous furent à terre, morts, tout s'arrêta. Le feu disparut, et Irina s'écroula au sol. Le silence était revenu, Irina l'entendit avant de sombrer dans le noir et l'inconscience.
Voilà ! J'espère que ce chapitre vous as plus, et je m'excuse pour le cliffhanger (pas vraiment en fait, je trouve ça trop satisfaisant XD)
Maintenant, petite info importante : je rentre à la fac. En médecine. J'ai même déjà un peu commencé les cours. Et médecine... Bah, je pense vous le savez, c'est prenant la première année. Et je veux réussir, évidemment. Donc pour ça je dois faire des sacrifices, et maintenir un rythme d'écriture élevée nécessaire pour avoir un chapitre toutes les deux semaines ce sera très difficile, donc je préfère reléguer l'écriture au troisième, voir quatrième plan. Donc je vais devoir suspendre la publication.
Mais bonne nouvelle, il ne me reste que quatre chapitres avant la fin de la partie 2. La moitié sont écrit, et je compte finir les deux autres d'ici septembre. Donc je vous donnerais la fin de la deuxième partie, puis je ferais une pause d'une année. C'est comme une fin de tome un peu (25 chapitres c'est pas mal non ?). Il faudra attendre pour le "tome 2", mais il sera là.
Enfin bref, d'ici là, il reste quatre chapitres à poster, c'est pas tout de suite, mais je préfère vous prévenir.
A dans deux semaines !
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