Chapitre 15 : Vert de peur
My dear readers,
Je suis heureuse de vous retrouver en ce magnifique samedi ! Le ciel est bleu, ce matin je suis allée à un salon du livre et j'ai acheté un livre que je DÉVORE littéralement, et je travaille sur mon grand oral qui est PASSIONNANT !
Bref, je suis de bonne humeur, et vous livrer ce chapitre améliore tout ça !
Sans tarder, la courte note de Lin, et je vous souhaite une bonne lecture !
Hello ! Lina à l'appareil ! Ça fait longtemps ! Aujourd'hui, petit chapitre bien sympa, j'attendais tout ça depuis très longtemps ! Bonne lecture ^^
Chapitre 15 : Vert de peur
« Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive, c’était un accident, je vous le jure, je ne voulais pas que ça arrive ! Je… Je ne le voulais pas, vraiment pas, croyez-moi. Ce qui est arrivé est une énorme erreur, si je le pouvais je ferais en sorte que ce ne soit pas arrivé ! »
Les larmes venaient facilement à Irina. Intérieurement, elle détestait savoir que ses capacités d’actrice lui venaient d’Abramov. Mais il fallait avouer qu’elles lui étaient plutôt utiles. Les professeurs avalaient tout ce qu’elle disait.
Après avoir découvert que sa magie avait changé de couleur, Irina n’avait plus voulu cacher le corps d’Igor Rybakov. Un an plus tôt, elle aurait paniqué. Elle n’aurait pas su quoi faire, elle aurait pris peur à l’idée que l’Académie découvrent ce qu’elle avait fait.
Mais beaucoup de choses étaient arrivées en un an. Elle avait rejoint Jar-Ptitsa. Ils lui avaient appris à se fondre dans le décor, à s’adapter à tout public, à n’être plus qu’une façade. Elle avait joué l’espionne pour eux, faisant croire au tsar qu’elle l’avait rejoint lui. Elle avait appris à se battre, à être plus endurante. À être forte. Puis elle avait appris la vraie nature de Jar-Ptitsa, et c’était eux qu’elle s’était mis à surveiller, c’était d’eux qu'elle avait voulu se venger. Pour Andreï. Puis ils avaient détruit son cœur. Et elle avait juré de les détruire.
Alors cette magie noire était tombée à point pour la nouvelle Irina, la Irina prête à tout pour parvenir à ses fins. De nouveaux sorts allaient être à sa disposition, de nouveaux moyens d’utiliser sa magie, de nouveaux moyens de parvenir à ses fins. Alors Irina avait changé d’avis. Elle ne voulait plus cacher son meurtre. Elle allait s’en servir.
« Andreï, avait-elle dit, tu te souviens quand on se plaignait de ne pas avoir de pouvoir ? Que les moyens du tsar nous seraient bien utiles ? Je sais comment on pourrait les avoir. » Elle avait levé la main, avait effectué un mouvement de poignet et fait apparaître une boule de lumière de la couleur verte que ses deux amis n'avaient pas encore vu. Un sourire lui était venu. « La magie noire. »
Andreï l’avait regardé abasourdi, puis avait commencé à rire de façon incrédule, s’exclamant qu’elle avait réussi. Misha, lui, arborait un air toujours interdit, ne sachant pas ce que signifiait cette couleur différente.
Ils lui avaient expliqué. Et au plus grand soulagement d’Irina, sa réaction n’avait pas été la peur, ni la colère. Il avait hoché la tête. Et n’avait toujours pas souri.
Alors Irina leur avait expliqué le plan qui lui était venu. Elle ne pouvait décemment pas rester à l’Académie avec une magie différente, quand la seule raison de cette différence pouvait être une magie sombre, anormale. Une magie qui n’était pas naturelle. La solution qui restait à elle était de partir. Mais seule, sa situation ne serait pas meilleure que lorsqu’elle était à l’Académie. Elle allait donc devoir se rapprocher du tsar. Elle allait le rejoindre, lui faire croire qu’elle était prête, prête à être son bras droit, ce bras meurtrier qu’il avait voulu créer, qu’il pourrait utiliser pour anéantir Jar-Ptitsa. Et elle aurait sa vengeance.
Mais elle ne pouvait pas partir de l'Académie pour arriver à la cour sans d'abord parler aux professeurs qui soutenaient le tsar, et elle ne pouvait non plus montrer qu’elle était devenue forte, et qu’elle aussi pouvait jouer un double jeu. Et son petit numéro de jeune fille effrayée et naïve semblait fonctionner.
Elle était venue voir les professeurs le samedi midi. S’ils avaient su qu’elle déambulait dans Sokomin durant la nuit, cela aurait pu être louche. Alors elle avait attendu, conservant le corps d’Igor avec sa magie pour qu’il reste frais, et que sa mort ne puisse être retracée à la veille. Et elle leur avait raconté une histoire où elle était tombée sur l’homme par hasard dans la ville, où il s’était vanté d'avoir tué Tasha, où elle avait pleuré et s’était énervée, et où elle avait perdu le contrôle. Et les professeurs la croyaient.
C’était écoeurant comme c’était simple. Pour la seule raison qu’elle était jeune et une élève, jamais les professeurs ne la soupçonnèrent de dire autre chose que la vérité. Que ses larmes puissent être fausses. Qu’Irina ai pu vouloir la mort d’Igor Rybakov. Elle releva la tête pour observer les expressions de ses interlocuteurs, et la plupart semblaient confus.
« Irina, ce n’est pas grave, nous nous en occuperons, mais… Comprenez bien qu’avec votre … magie, vous ne pouvez rester à l’Académie. Les gens se poseront des questions. Et la magie noire doit rester cachée. Que personne ne puisse vouloir l’utiliser.
― Mais… Comment puis-je continuer de servir le tsar ? De combattre Jar-Ptitsa ? »
Les professeurs se jetèrent des regards interrogateurs, l’un chuchota quelque chose, un autre lui répondit. Une s’énerva un peu, leva les mains. Ils débattaient de son cas. Irina espérait qu’ils l’enverraient auprès du tsar, sinon, ses efforts n’auraient servi à rien. Finalement, ce fut Madame Filatova, sa professeur de magie du quotidien qui lui annonça la solution à laquelle ils étaient parvenus :
« Nous pouvons toujours vous envoyer à la cour. Le tsar pourrait alors vous confier des missions, et vous pourrez alors continuer de l’aider.
― A la cour ? Seule ?
― Vous pourrez évidemment emmener des amis. Deux ou trois, pour vous accompagner et vous aider, ou juste vous tenir compagnie. Ce n’est qu’un détail. Qu’en pensez vous ? »
Irina hocha vivement la tête, exultant intérieurement. Le plan était en marche. Elle pourrait avoir du pouvoir plus important qu’en ce moment à Koldostvo.
Sans montrer sa joie intérieur, la jeune femme quitta la salle après qu’on lui ai dit d’aller préparer ses affaires et de prévenir ses amis. Les cours s’étant terminés la semaine d’avant, et les examens aussi, elle pouvait quitter l’Académie dès le lendemain lui avaient dit les professeurs. Elle était impatiente de partir, cela l’avait donc arrangé. La seule chose qu’elle regrettait était de ne pas pouvoir retourner voir ses parents tout de suite. Elle irait sans doute leur rendre visite à un moment, mais elle redoutait la confrontation. S’ils voyaient ce qu'elle était devenue, elle ne savait pas s’ils l’accepteraient. Alors elle allait leur concocter une lettre avec un joli mensonge leur expliquant pourquoi elle ne rentrerait pas, une histoire de stage de magie qu’ils avaleraient facilement.
Irina envoya donc un message via le réseau postal de Sokomin à Misha et alla voir Andreï pour leur demander de l’accompagner. Sans surprise, ils étaient tous deux d’accord. Alors Irina attendit.
Le lendemain, Irina était prête. Ses valises à ses côtés, elle jeta un dernier coup d'œil à la pièce avant de sortir. Les deux lits étaient fait, celui de Tasha froid depuis plus d’une semaine. Les bureaux, vides. La salle de bain avait été dépouillée de ses serviettes et les tuyaux de cuivre étaient comme nus. Tant de choses s’étaient passées dans cette pièce. Elle avait été remplie d’amour, de pleurs, de craintes. Et bientôt, quelqu’un d’autre l’occuperais.
Pour empêcher une larme de couler, Irina fit volte face et claqua la porte derrière elle. Cette chambre appartenait au passé. Et le futur attendait Irina, elle ne pouvait s’attarder. Elle devait avancer, ne jamais s’arrêter.
Mais avant de partir, Irina avait une dernière tâche à effectuer à l’Académie. Elle devait parler à Abramov.
Car sa vengeance n’était pas terminée, Igor Rybakov n’avait pas été la fin. Au contraire. Tout ce qu’elle faisait, elle le faisait pour atteindre Abramov, le faire souffrir. Et cela nécessitait du temps. C’est pour cette raison qu’elle n’avait pas dénoncé le professeur de magie élémentaire à ses collègues. Elle ne voulait pas qu'il se fasse renvoyer, cela ne l’aurait avancé à rien. Elle voulait le garder en un endroit qu’elle connaissait, où elle pourrait facilement le retrouver en temps voulu. Mais surtout, elle voulait se le réserver pour elle-même, qu’elle soit la personne à le faire tomber.
Mais malgré tout cela, elle voulait le confronter. Voir la peur dans son regard lorsqu’elle lui montrerait ses pouvoirs. Cette magnifique magie d’un vert profond. C’était stupide, inutile, mais elle en avait besoin.
Alors elle alla vers le bureau d’Abramov, traversant les couloirs silencieux de Koldovstvo. C’était peut-être l’une des dernières fois qu'elle allait dans cette partie du bâtiment, qu’elle longeait les dizaines de portes donnant sur des salles de cours, des salles dans lesquelles elle avait passé des heures, des heures qu’elle avait aimées, des heures à apprendre. Avec Tasha à ses côtés.
Penser à Tasha était difficile, et Irina doutait que ce serait un jour supportable. Mais elle en avait besoin pour se donner du courage. Malgré la douleur, elle avancerait, et se vengerait. C’était devenu une idée fixe. Un objectif, pour oublier. Et elle devait se souvenir, faire vivre la mémoire de Natasha Nikolaïevna Vasileva.
Lorsqu’Irina atteignit la porte, elle s'arrêta un moment. Elle devait insonoriser l’endroit, être sûre que personne ne soit là, et elle devait le faire avant de rentrer, il ne faudrait quand même pas briser l’effet de surprise de sa nouvelle magie. Jetant un coup d'œil à droite et à gauche, elle vit que la voie était libre, et se concentra.
La magicienne n’avait pas encore eu l’occasion de se concentrer sur cette nouvelle forme de pouvoir qu’elle avait. Elle avait certes conservé le corps de Rybakov, mais avec l’adrénaline du moment, elle n’avait pas profité. Là, elle le pouvait. C’est pourquoi elle fut étonnée, et exaltée, lorsqu’elle l’utilisa. Elle avait l’impression que des dizaines de nouvelles portes étaient apparues, encore verrouillées, mystérieuses, mais bien présentes. Et plus étonnant encore, elle sentait la magie. Cela lui était déjà arrivé, mais elle avait dû se concentrer, tamiser l’espace de magie. Mais en cet instant, elle ressentait la magie, l’énergie présente dans le monde. Elle voyait presque Abramov à travers la porte et ses yeux fermés rien qu’en ressentant son énergie corporelle. C’était… magique.
Un sourire aux lèvres, elle posa un sortilège d’insonorisation et un de blocage pour que personne ne rentre sauf elle, et toqua. La réponse ne tarda pas, et elle entra, le sourire toujours aux lèvres.
« Irina ! Quelle surprise, je ne vous attendais pas aujourd'hui ! Comment allez-vous ? Comment tenez-vous le coup ? »
Le culot ! Il n’avait aucun droit de lui poser ces questions. C’était de sa faute si elle pouvait aller mal, si elle était triste. Et qu’il ose lui poser la question confirmait encore plus à la magicienne à quel point il avait passé son temps à se moquer d’elle. Sa colère n’en fut qu’augmentée. Mais elle aussi savait cacher ses véritables intentions :
« Je me focalise sur mes objectifs. » Qui sont de vous tuer, rajouta-t-elle intérieurement.
« Bien, bien, c’est très bien. Se changer les idées est très bien. En parlant de changement d’idées, vous devez être excitée de rentrer chez vous ?
― Je ne rentre pas chez moi. »
Abramov haussa les sourcils, surprit :
« Vous ne rentrez pas chez vous ? Mais… Vous savez bien que l’Académie ferme pour les vacances dans une semaine, où comptez-vous aller ?
― Je vais à la cour, servir le tsar. M’y infiltrer, pour pouvoir combattre, non, pour pouvoir détruire Jar-Ptitsa. »
Abramov se tut. Le regard d’Irina sur lui était accusateur, meurtrier :
« Je sais ce que vous avez fait. Je sais que c’est vous. Je sais qui a tué Natasha. Vous et Rybakov. » Un sourire ourla les lèvres de la jeune fille. Elle releva la tête avant de continuer de parler d’un air amusé :
« En parlant d’Igor, vous voulez savoir ce que j’ai fait à votre ami ? Ce que je lui ai fait subir pour le meurtre de Natasha ? Je l’ai guidé jusqu’à l'entrepôt. Je l’ai assommé, ligoté, puis je me suis… amusée un peu. Juste un peu. J’étais trop pressée de le tuer. Et je suis impatiente de vous tuer vous aussi. »
Cette dernière phrase avait été dite d’une voix froide, tranchante, toute ombre de sourire disparaissant. Abramov avait reculé d’un pas. Irina leva une main, et attira à elle une flamme qui brulait dans la lampe sur le bureau. Elle la fit se loger dans le creux de sa main, comme elle l’avait appris en cours avec l’homme en face d’elle, puis la fit grossir. La flamme rougeoyante se teintait de vert au fur et à mesure qu’elle était amplifiée et qu’elle s'imprégnait de magie. Irina regarda la couleur et la montra à Abramov.
« Oh,c’est vrai ! J’ai oublié de le mentionner. Grâce à ce meurtre, j’ai maintenant accès à la magie noire. Ça à l’air amusant, non ? Que pensez-vous qu'elle me permette de faire en plus ? Je pourrais essayer sur vous non ? »
Irina souriait de nouveau. Abramov recula de nouveau. Il était terrorisé. Et Irina le voyait, elle s’en délectait. Cela lui donnait encore plus de confiance, et la flamme en fut décuplée. Elle s'approcha de sa victime. Il recula, mais buta contre son bureau. Il était pris au piège.
Quand Irina tenta de lui brûler le visage, il déploya un bouclier devant lui, se rappelant soudain que lui aussi avait de la magie. Mais la magicienne le fit disparaître d’un balayement de main et émit un cliquettement de langue désapprobateur, le même qu’Abramov avait fait à Tasha avant d’ordonner sa mort.
« Professeur, croyez-vous vraiment que vous allez m'arrêter comme cela ? Je vous rappelle que je suis une prodige, de vos mots, et vous n’êtes qu’un simple professeur. Et vous n'avez certainement pas mon talent. Votre mort est inévitable. »
Les paroles d’Irina faisaient écho à celles qu'avait prononcées Abramov peu de temps avant la mort de Tasha, et Irina s’en souvenait parfaitement. Et visiblement, Abramov aussi car il déglutit, inquiet. On voyait dans son regard qu’il pensait son heure arrivée.
« Mais par chance pour vous, elle n’arrivera pas maintenant. Je veux que vous souffriez. Et une mort direct ne serait pas suffisante, je veux que vous souffriez autant que vous m’avez fait souffrir en tuant la femme que j’aimais devant mes yeux. Je veux vous voir me supplier, je veux vous détruire, vous et votre espèce d’organisation inutile qu’il n’arrive à rien. alors vous allez attendre. Vous allez attendre votre mort. et moi, je me régalerai. »
Et voilà !
J'espère que ça vous plaît, et je vous dit à dans deux semaines pour le chapitre 16 : changement d'horizon !
Sur ce, je retourne lire moi.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top