Chapitre 12 : La chute
Helloo ! Je vais être rapide parce que j'ai le bac lundi, et il faut que je continue mes révisions. Et je suis pas la seule à être débordée, parce que mes bêtas n'ont pas eu le temps de lire le chapitre et de corriger les fautes. Donc je m'excuse si il y en a quelques unes.
Bref. Voici le chapitre 12, un des premiers que j'ai imaginé quand j'ai commencé à écrire Élévation. J'espère qu'il vous plaira !
Chapitre 12 : La chute
Natasha était introuvable. Lorsqu'Irina s'était réveillée en ce dimanche matin de juin, son lit était vide, et le bruit de la douche ne lui parvenait pas aux oreilles. Elle supposa qu'elle s'était réveillée plus matinalement que d'habitude et qu'elle était déjà allée prendre son petit déjeuner. Mais après avoir atteint le self de l'Académie, Irina se rendit compte que son amie n'y était pas.
Peu inquiète, elle avait simplement haussé les épaules, et avait tranquillement mangé seule. Son amie était forcément quelque part dans l'Académie, il n'y avait pas de raison qui indiquerait le contraire. Peut-être n'était-elle pas retournée dans leur chambre pour ne pas la réveiller et était elle à la bibliothèque, ou alors elle était avec d'autres amis ― Irina avait essayé de ne pas penser qu'elle puisse être avec Dima. Mais en tout cas, elle allait forcément bien. Ce n'était pas possible autrement.
Mais quand le midi était arrivé, et que Tasha n'avait toujours pas refait surface, l'inquiétude s'était doucement infiltrée chez Irina. Tous les étudiants étaient censés manger aux mêmes heures, et jamais Natasha n'avait manqué un repas ou n'était en retard. Mais Irina se faisait sûrement du souci pour rien : on était en effet dimanche, Misha allait mieux après sa rupture, mais il avait peut-être été triste ce matin et sa sœur avait décidé de manger avec lui pour le soutenir.
Convaincue par son hypothèse, Irina décida de descendre en ville après avoir fini son repas, non sans avoir jeté un coup d'œil à la bibliothèque et dans les salles de travail pour être sûre. Comme elle s'y attendait, elle ne trouva pas son amie dans ces lieux, et emprunta donc les ascenseurs pour descendre.
Mais lorsqu'après avoir marché jusqu'à un petit parc où ils se retrouvaient souvent et qu'elle le vit en effet, sans que sa sœur ne soit là, l'inquiétude remonta en Irina. Mais où pouvait bien être Natasha ?
Irina s'avança d'un pas décidé vers le jeune homme qui était avec quelques amis, interrompant une conversation qui semblait assez drôle, et se planta au milieu du groupe devant Misha :
« Est-ce que tu sais où est Tasha ? »
Les traits de Misha, qui n'avait même pas eu le temps de finir sa salutation, devinrent sombre et interrogatif :
« Non. Elle n'est pas à l'Académie ?
― Je l'ai cherchée partout, et comme tu peux le deviner en me voyant là, je ne l'ai pas trouvée. Je pensais qu'elle serait avec toi, mais là encore, ce n'est pas le cas.
― Tu pourrais utiliser ta magie pour la trouver, il y a pas un sort ou un truc pour ça ? Ce serait pratique. »
Irina réfléchit un instant. Elle n'avait jamais appris à faire ce genre de chose, mais comme souvent, sa magie parla pour elle, et l'intuition que c'était possible lui vint.
« Je pense que je peux le faire. Tu viens avec moi ? »
Sans plus de considération qu'un faible "à plus" pour ses amis, Mikhaïl hocha la tête et s'éloigna du groupe, suivant Irina qui se dirigeait vers un endroit au calme pour se concentrer.
« Je te préviens, je n'ai jamais fait ça, donc je ne sais pas ce qu'il va se passer. La magie peut parfois me faire faire des choses étranges, donc si je lévite, je semble possédée, je suis recouverte d'une brume bleue, si je me mets à faire des mouvements étranges ou que je lève un bras vivement, c'est normal. Et essaie de ne pas m'interrompre pour que j'ai une concentration optimale. Oh et, j'ai lu quelque part que les yeux pouvaient rouler dans leur orbites quand on lance certains sorts, donc ça aussi c'est normal. Maintenant, silence.
― Tes yeux peuvent quoi ?!
― Rouler dans mes orbites, mais c'est pas important. Maintenant, plus de qeustion, je vais avoir besoin de concentration. »
Irina ferma les yeux, en ayant tout juste le temps d'apercevoir le regard effrayé de Misha à l'idée que ceux-ci se mettent à bouger dans tous les sens. Elle se coupa du monde, posant un sortilège qui étouffait le bruit pour diminuer la cacophonie de la rue et des voitures à vapeurs, et appela la magie.
Comme d'habitude, le léger mais familier picotement au bout de ses doigts la fit sourire, et elle laissa les bribes de magie l'enrouler. Elle se mit à réfléchir, focalisant ses pensées sur Natasha, et soudain, elle sentit sa magie se diriger vers Mikhaïl. Elle ouvrit les yeux, fronçant les sourcils, et observa son ami.
« Tout va bien ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?
― Ma magie va vers toi quand je pense à Tasha. Tu as un truc à elle sur toi ?
― J'ai un de ses pinceaux, elle l'a fait tomber la dernière fois qu'on s'est vu et je comptais lui rendre dès qu'on se reverrais. Quelle idée de se balader avec son matériel de peinture aussi, c'est bien elle ça.
― C'est parfait, s'exclama Irina ! » Elle attrapa le pinceau que Misha venait de sortir de sa poche et le leva devant elle.
Elle l'observa, posant sa magie dessus, qui se mit à agir comme une poudre, et révéla des empreintes dessus. Celle d'Irina, évidemment, et deux autres qu'elle identifia comme celles de ses deux amis comme ils étaient les deux seuls à l'avoir eu en main à part elle. Au hasard, elle en choisit une et intima à sa magie de retrouver leur propriétaire. Une volute de magie qui était enroulée autour de son bras s'étendit, s'étendit, créant un chemin fin et droit jusqu'aux doigts de Misha.
Irina poussa un cri de victoire, et se concentra sur les autres empreintes qui devaient être celles de Natasha. Encore une fois, le lambeau autour de son bras se redirigea, s'allongea, s'allongea, s'allongea tellement qu'il se perdit au bout de la rue, et qu'il n'était plus composé que d'une fine brume bleue parfois à peine discernable et qui parfois s'interrompait.
― Tasha est là-bas ! dit Irina pleine de joie.
Elle s'élança avec entrain, le moral remonté par l'idée de retrouver son amie, et la fierté d'avoir réussi à découvrir un sort sans aide. Elle se sentait puissante, et capable de tout. Misha la suivit avec son énergie habituelle, accentuée par la fascination qu'il éprouvait pour la magie.
Les deux amis suivirent le trait de magie pendant longtemps. Il sortirent du secteur des affaires où se trouvait le parc, et traversèrent complètement le secteur touristique. Après un quart d'heure, ils se retrouvèrent devant le secteur industriel. Comme pour le secteur, pauvre, Irina n'y était jamais rentrée. C'était un quartier sale, où l'on trouvait soit des usines, soit des entrepôts, ou encore des constructions délabrées qui manquaient de s'effondrer. Les personnes travaillant dans ce secteur avaient des vêtements usés, et presque tous avaient des expressions épuisées, la peau sur les os, et un air maladif. Ils venaient presque tous du quartier pauvre, et le poids de la crise économique sur leur épaule se voyait littéralement à la courbure de leurs dos. C'était un quartier qui inspirait la pitié, mais aussi la peur car toutes les activités illégales et dangereuses s'y déroulaient. Que pouvait bien faire Tasha dedans ?
Intérieurement, Irina en vient même à espérer qu'elle se trouvait dans le secteur résidentiel qui se trouvait entre celui industriel et celui pauvre, quitte à ce que ce soit pour être allé chez elle, dans la plus grande des villas qui se tenait sur le flanc de la montagne faisant face à Koldovstvo. Mais elle savait bien que ce n'était pas le cas, la trace de magie prenait le chemin le plus court, et elle serait donc passée par le secteur pauvre ou par l'aérodrome au centre de Sokomin.
Après une inspiration et un regard inquiet, les deux amis repartirent s'enfoncer dans un des quartiers les plus mal famés de leur ville.
La piste magique les mena jusqu'à un hangar désaffecté qui se trouvait à la limite de la ville. Tasha se trouvait dedans d'après leur guide brumeux. Ils s'en approchèrent donc doucement. Prudents, ils se déplacèrent en silence, les mains d'Irina s'étant de plus recouvertes de magie prêtes à être utilisée comme une arme ainsi qu' on lui avait appris lors de ses cession avec les hommes du tsar.
Lorsqu'ils pénétrèrent dans le hangar, ils se retrouvèrent dans un petit hall, où plusieurs portes se trouvaient, dont l'une ouverte. Des voix en venaient.
« ... Frapper là où ça fait mal. Si leur fille meurt, ils comprendront peut-être que notre menace est plus importante qu'ils ne le croient. »
Irina se figea. Elle reconnaissait la voix. Le choc de l'entendre ici lui fit perdre sa concentration, et le sortilège pour tracer Tasha s'étouffa dans l'air, ainsi que la magie sur ses mains. Elle tourna la tête vers Misha qui ne le connaissait pas et était plus perturbé par la menace de mort qu'autre chose. Et soudain, Irina réalisa ce qu'il se passait quand une autre voix retentit.
« Mes parents n'en ont rien à faire de moi, vous vous êtes trompés de cible. Attaquez-vous à leurs précieux attachés-cases, peut-être que là ils feront preuve d'émotion. »
Natasha. Irina se figea, effrayée. Elle vit le visage de Misha perdre toutes ses couleurs. Un coup de vent ouvrit un peu plus la porte, et les deux amis eurent le réflexe de se cacher derrière une armoire, de peur de se faire voir. Mais c'était pire. De là où ils étaient ils voyaient par l'ouverture de la porte, et avaient une vue plongeante sur leur amie qui se trouvait au bout du revolver d'un homme costaud, à côté duquel se trouvait un autre homme, grand, fin, roux, habillé d'un costume gris et aux lunettes de fer. Un homme que Irina ne connaissait que trop bien. Un homme avec qui elle avait passé de longues heures à apprendre à "survivre", et d'autres à apprendre la magie. Son professeur de magie élémentaire se trouvait là, devant sa meilleure amie, à la menacer de mort comme il proposait du thé à Irina. Abramov voulait tuer Tasha.
Celle-ci tenta de se défendre grâce à sa magie, mais son coup fut bien vite paré par le professeur, les connaissances en magie d'attaque des élèves de première année à l'éducation normale étant proches de zéro. Abramov émit un claquement de langue désapprobateur.
« Natasha, crois-tu vraiment que tu vas m'arrêter comme cela ? Je te rappelle que je suis professeur, et toi une élève. Et tu n'as certainement pas le talent de ton amie. Ta mort est inévitable.
― Alors ayez au moins le courage de faire le travail vous-même, dit-elle en pointant le tireur qui la tenait toujours en joue.
―Je suis vexé par tes accusations Natasha. J'aurais pu ordonner à Igor de te tuer dès ce matin quand il t'a kidnappé, mais je l'ai fait attendre, pour y assister. Je prends mon rôle de commanditeur d'assassinat à coeur. Mais je ne peux le faire moi-même, car vois-tu je ne veux pas de magie noire. Mais tu es trop bête pour comprendre ça. Peut-être qu'Irina pourrait. »
Et en effet, elle comprenait. Elle avait enfin compris. Le sacrifice était un sacrifice humain. Un assassinat. Lorsqu'un mage tuait quelqu'un, sa magie devenait noire. Son sang se glaça à l'idée de ce qu'elle aurait dû faire pour obtenir la magie noire. Mais une petite voix demeurait au fond de son esprit, lui disant que Abramov, ou même ce Igor pouvait bien être sacrifié après ce qu'ils comptaient faire. Que ça en valait la peine. Irina secoua la tête, faisant voler une larme silencieuse qui avait coulée le long de sa joue.
« Mais bon, trêve de discussion. J'ai été occupé ce matin, et je le serais encore un peu cette après-midi. Donc finissons-en. Igor, à toi l'honneur. »
Irina vit le pouce d'Igor se mettre en mouvement pour baisser le chien, puis son doigt qui appuya doucement sur la détente. Le calme était tel qu'elle pu entendre le déclic de l'arme avant le bruit de la détonation. Elle vit le barillet tourner pour se remettre en place alors que la balle partait.
Lorsque le coup partit, le monde devint soudain silencieux autour d'Irina. Ses oreilles bourdonnaient, et sa bouche s'était ouverte dans un cri de désespoir silencieux. Elle sentait vaguement Misha à côté d'elle s'effondrer contre le mur, tombant presque jusqu'au sol. Tombant comme le faisait Natasha. Irina la voyait descendre, comme au ralenti, une panique lisible dans son regard. Le sang avait rougi le tissu de sa longue robe au niveau de sa poitrine.
Irina aperçut Abramov et son acolyte partir, sans prendre la peine de regarder autour d'eux dans le petit hall, ce qui leur permit de rester cachés derrière l'armoir, et elle réussit enfin à sortir de son état de stupeur et recommença à bouger. Un cri étouffé qui ressemblait à un mélange entre un couinement et un sanglot passa ses lèvres alors qu'elle se jetait sur sa meilleure amie, immobile au sol. Il lui semblait que Misha la suivit, quelques secondes qui lui semblèrent une éternité plus tard.
Lorsqu'elle atteignit enfin Tasha, celle-ci tourna légèrement la tête vers elle. Elle ouvrit la bouche comme pour parler, mais aucun son ne parvint aux oreilles toujours bourdonnantes d'Irina. Misha était presque allongé sur le corps de sa sœur, ses épaules tressautant sous le coup des sanglots. Il semblait murmurer quelque chose qu'Irina n'entendait toujours pas. Elle se concentra pour essayer de comprendre le monde autour d'elle, mais des bribes seulement parvenaient à ses oreilles.
« Non, Tasha, non non non, reste... médecin... venir.. tiens bon... le faut... TASHA !»
Le hurlement qui sortit de la gorge du garçon parvient enfin à faire revenir Irina sur terre, lui permettant de comprendre ce qu'il venait de se passer. Natasha s'était fait tirer dessus. Elle était en train de mourir, son sang se déversant sur le sol, à ses pieds. Et les mains d'Irina, pressant contre sa poitrine, n'y changeaient rien. Elle aussi se mit à lui dire de s'accrocher, que tout allait bien, mais ils savaient tous que c'était un mensonge.
Irina croisa le regard de sa meilleure amie, de la femme qui avait volé son coeur et qu'elle aimait en secret depuis des mois sans jamais oser ne rien lui reveler. Elle lui serra la main. Elle serait avec elle, jusqu'à la fin, comme Natasha lui avait promis à elle quelques mois auparavant. Mais elle ne pourrait honorer cette promesse, elle ne le pourrait jamais, elle allait mourir.
« Irina...
― Chut, tout va bien, je suis avec toi, tout va bien se passer, ne te fatigue pas.
―Irina, attends. Je dois te dire... Prends soin de mon moucheron...
―Oui, bien sûr, évidemment. Je te le jure Tasha.
―Et... Irina... Je... » Sa voix se cassa. Une quinte de toux la secoua. Elle avait du mal à respirer, et luttait visiblement pour finir sa phrase. « Je t'aime Ira. Je t'aime. Je l'ai.. » Elle eut une nouvelle quinte de toux « Toujours fait et je le ferai toujours. Il.. n'y a que toi. Je t'aime et j'aurais voulu... J'aurais voulu pouvoir te le dire plus tôt»
La fin de sa phrase avait été dite en un souffle, qui semblait être son dernier. Irina, ne réfléchissant pas, se jeta vers ses lèvres et l'embrassa. Elles avaient goût d'été. Et pendant un instant elle les sentit s'entrouvrirent, avant qu'elle ne bouge plus. Irina se releva.
« Moi aussi Tasha, moi aussi, dit-elle dans un sanglot. Je t'aime je t'aime je t'aime.»
Mais ses déclarations s'adressaient au vide. La vie avait quitté le corps de Natasha Nikolaïevna Vasileva. Irina cria, elle cria, à s'en faire céder les cordes vocales, elle cria toute sa douleur. Derrière elle, Misha s'agrippait au corps de sa sœur, répétant le même petit mot en boucle "Non". Encore. Et encore. Jusqu'à ce qu'il devienne inintelligible.
Lorsque la voix d'Irina se cassa une nouvelle fois, ne pouvant plus supporter son cri, elle se redressa doucement. Ses larmes s'étaient taries, elle n'en avait plus une seule en réserve. Mais son expression s'était faite déterminée. Tout ça été de le faute d'une personne, et de organisation. C'était la faute d'Abramov, de son acolyte, de tout Jar-Ptitsa. Et Irina savait ce qu'il lui restait à faire. Elle les détruirait. Tous. L'un après l'autre, jusqu'à ce que l'oiseau de feu ne soit plus que des cendres. Et alors elle s'arrêterait. Mais jamais, elle se le jura, jamais elle n'aurait de repos tant qu'ils n'auraient payé et qu'elle puisse admirer leurs corps sans vie, à l'image de celui de sa bien aimée.
Elle se vengerait. Elle étoufferait les flammes de Jar-Ptitsa, et n'en laisserait que des cendres à piétiner.
Vous avez le droit de me tuer. Je n'avais pas prévu que tout le monde aime autant Tasha (après elle est quasi parfaite du point de vue d'Irina, donc du point de vue de l'histoire aussi...)
Mais du coup je m'excuse si je vous ai brisé le cœur, mais c'était nécessaire ! Sans ça, la suite de l'histoire n'aura pas pû avoir lieu. Vous comprendrez.
Bref. Avec ceci se termine la partie 1 d'Élevation ! En fonction d'où en est mon avance dans deux semaines, vous aurez soit le chapitre 13, soit des aesthetics (que vous aurez de toute façon).
À dans deux semaines pour la partie 2 : "l'envolée" ! Je retourne à ma SVT moi.
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