Je la regardais s'éloigner, elle est si belle. Pourquoi je ne peux pas la rejoindre, rester avec elle ? Pourquoi je suis tiré vers l'arrière, je ne peux plus bouger ?
     Je me débattais mais Antoine était plus grand et plus fort que moi malgré son plus jeune âge. Ils me tenaient, John et lui me portaient, m'éloignant de ma princesse endormie par une décharge que mon stupide de frère lui avait lancé. Je ne peux pas croire que je ne la reverrai jamais.
Une larme coula sur ma joue et Anna l'essuya de son petit pouce tout doux et tout chaud.
     May, princesse, si tu m'entends, je t'aime, je ne sais même pas si tu es encore en liberté, si tu es encore en vie ou si tu m'aime encore alors que je t'ai abandonné, pensais-je si fort que j'espérais qu'elle entende.
     Ils me lâchèrent enfin. Au bout de trois jours, ils savaient que je n'essayerai plus de retrouver May. "On ne peut pas la garder avec nous", m'avaient-ils dit. "Elle ne pourra pas suivre elle est trop faible". On a dû la cacher dans les fougères et cette petite qui se cramponnait à elle comme une moule à un rocher, ils l'ont laissé rester. Pourquoi elle et pas moi ? On ne la connais même pas, si ça se trouve c'est une espionne des BAJ qui veut trouver des informa...
     Je m'endormis.