Chapitre 32-2




Un silence lourd s'installa et les quelques secondes qu'il dura suffit amplement à sentir la tension enfler dangereusement entre Worth et Cooper.

— J'ai conscience d'être le seul non-métamorphe présent ici, mais même moi je sais que cela ne se transmet pas. Alors, arrêtez vos cachotteries et dites-nous enfin ce qu'il se passe exactement ! Vous êtes quoi ? L'une des créations de Shaw ? 

— Je ne sais pas qui est ce Shaw...

— ... était, l'interrompis-je dans un grondement sourd que je ne pus retenir. Je ne vois qu'une autre explication à ce que vous avancez, mais c'est impossible. Mon père serait bien placé pour vous dire qu'ils ont tous disparu depuis très longtemps.

— Eh bien, qui que soit votre père, il se trompe. J'en suis la preuve vivante, me balança Cooper d'un ton calme, alors que ses yeux passaient brièvement à l'ambre doré de ses yeux de loup.

En une fraction de seconde, j'avais ouvert ma portière et bondis hors de la voiture, me plaçant devant Leah, plus par instinct que par réelle nécessité. Worth, qui m'avait imité, tenait à présent Cooper en joue, son inquiétude et ses interrogations quant à mon comportement, visible uniquement par moi qui commençait à bien le connaitre.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Leah en s'agrippant à mon sweat.

— J'aimerai bien le savoir aussi ! maugréa Gabriel, sans pour autant que sa visée ou son attention ne dévient de leur cible.

Cooper, parfaitement immobile dans la flaque de lumière suintant des portières ouvertes, se tenait bras le long du corps tentant de paraître le plus inoffensif possible, même si cette attitude lui demandait visiblement beaucoup d'efforts.

— Inspecteur, si vos balles ne sont pas en argent, elles ne me feront rien.

Gabriel se contenta de me jeter un regard interloqué, sans pour autant obéir au jeune docteur, qui maintenait toujours son calme apparent et superficiel. Il ne le percevait pas, mais il suffirait d'un rien pour que Cooper perde son calme en apparence imperturbable.

— C'est pour cela que vous aviez autant de mal à vous contrôler à l'hôpital ?

— Trop de sang, de douleur et de stress, me confirma-t-il d'une voix trop calme.

— Depuis combien de temps êtes-vous...

Ma voix mourut sur les derniers mots, rechignant à prononcer le nom de nos anciens ennemis, que nous croyions disparus à jamais.

— Moins d'un an...

— Bordel, mais de quoi on parle là ? s'emporta Worth, ses prunelles virant au blanc l'espace d'un battement de cœur.

— De loup-Garou, lui répondit Cooper avec un petit sourire crispé. Et j'ai beau être civilisé, si vous ne baissez pas votre arme rapidement, je ne garantis rien, ajouta-t-il dans un grondement sourd.

Worth, qui avait presque autant de mal à se contrôler que Cooper, fini quand même par baisser lentement son arme. De mon côté, je fis l'effort de faire un pas de côté et de prendre une posture moins défensive pour que tous le monde puisse retrouver un calme relatif et analyser la catastrophe qui se profilait.

— Puisque qu'apparemment nous n'allons pas tous nous entre-tuer, nous pourrions peut-être remonter en voiture ? suggéra Cooper, en jetant des regards inquiets autour de lui.

Encore sous le choc de la révélation et des horribles répercussions qu'elle impliquait, j'acquiesçai. Nous serions plus en sécurité en mouvement, le temps de savoir quoi faire, car cela changeait tout. Les conséquences étaient tellement... énorme et potentiellement ingérables, que durant une seconde je fus prise de vertiges.

— Hannah, ça va ? me chuchota Worth à l'oreille ayant constaté mon malaise.

Je le rassurai d'une petite pression de la main et d'un signe de tête, avant de reprendre place dans la voiture où tout le monde me suivi.

— Tu connais quelqu'un qui s'appelle Kane ? demandai-je à Cooper d'une voix sourde au bout de quelques minutes.

— Non, pourquoi ?

— Tu connaissais celui qui t'a transformé ?

— Oui, même si c'était depuis peu de temps lorsque cela s'est produit. Il l'a fait pour me sauver la vie. J'ai mis un peu de temps à lui en être reconnaissant, je dois bien l'avouer. Mais c'est un type bien et digne de confiance.

— C'est un Alpha ? Il pourrait gérer Allistaire ?

— Oui et balèze en plus de ça, me répondit-il avec un petit sourire que j'aurais presque pu qualifier de tendre. En temps normal, sans aucun problème. Mais, je ne parviens pas à les joindre et... il n'est pas au mieux de sa forme.

— Hannah, tu as l'air... effrayé, intervint Gabriel. Qu'est-ce que cette histoire de loup-garou implique ? Pour nous et pour Allistaire ?

Je ne répondis pas tout de suite, essayant de me remémorer toutes les histoires que mon père nous racontait lorsque nous étions enfants. Nous les prenions pour ce qu'elles étaient encore à l'époque, des légendes, des contes effrayants issus du passé et qui n'avaient plus aucune chance de se reproduire.

— Les loup-garou sont différents des métamorphes. Une espèce « magique » au sens réel du terme. Il peut arriver qu'un loup-garou le soit de naissance, mais c'était extrêmement rare, du peu que j'en sais. Pour le devenir, il faut être mordu, ou griffé et une égratignure ne suffit pas, heureusement. Après, c'est un peu comme dans les films à quelques petites différences près. Ils changent à la pleine lune, même si les plus vieux ou les plus dominant peuvent résister à l'appel. Ils ont une intolérance à l'argent, ne vieillissent pas et... sont immortels, terminai-je d'un ton sinistre.

— Comment en sais-tu autant ? me demanda Cooper, d'une voix surprise et suspicieuse. Même notre Alpha n'en connaissait pas tant sur sa vraie nature.

— Par mon père. C'est l'un des derniers survivants des anciens. Il connait bien les vôtres pour les avoir combattus et vaincus.

— Pas aussi bien qu'il le croyait, apparemment.

N'ayant rien de spirituel à dire, je me tus, essayant de calmer ma panique grandissante.

— L'homme qui a attaqué ta tante, demandai-je en me tournant vers Leah, tu as pu sentir son odeur ?

— Il sentait le loup, me répondit-elle sans hésiter.

— Merde ! Nous devons tout de suite aller au commissariat, dis-je à Cooper. Tu sais où il se trouve.

— Oui, mais ce n'est pas une bonne idée ! S'il se réveille pendant que l'on est là-bas...

— Tu es dominant. Si tu parviens à garder le contrôle dans un hôpital au bout d'à peine quelques mois, tu devrais pouvoir t'en charger ?

— Pas s'il est plus dominant que moi et si je perds le contrôle...

— Imagine le même résultat dans toute la ville ? lui balançai-je d'un ton amer, la peur grimpant encore d'un cran à mesure où mes craintes se cristallisaient dans mon esprit.

— Quoi ? Tu penses que ce sont des loups-garous et non des métamorphes qui attaquent les humains dans toute la ville.

— Et si j'ai raison, les blessés ne vont pas tarder à se relever et continuer le massacre.

— Nom de Dieu ! jura Cooper d'une voix horrifiée en accélérant brusquement tandis qu'il me lançait son portable. Essayez de rappeler le dernier numéro.

— Nous devons prévenir les autorités, dit Worth d'une voix blanche, aussi horrifié que moi par les conséquences d'un tel scénario.

— Si nous faisons ça, la guerre sera inévitable. Dans quel camp penses-tu être ?

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Petites précisions pour les nouveaux venus sur mes histoire. Ici a lieu un gros cross over avec une autre de mes série : "Ombre Fauve". Certaines explications vont paraître redondantes à mes lecteurs fidèles et attitrés (je vous love <3 ), mais elle sont nécessaires pour celle et ceux qui n'ont pas lu mes autres histoires :-)

J'espère que ce chapitre riche en révélations et rebondissement vous aura plu ?! :-)

A très vite sur la suite ^.^

Des bisous <3

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