Chapitre 12-1
*Modifié le 04.05.22*
Sur le qui-vive et boostée par la rage et l'adrénaline qui courraient dans mes veines, je réagis instantanément, plantant mes dents dans le cou de Kane. Son sang inonda ma bouche, tandis qu'il m'attrapait violemment par le cou et me projetai au loin dans un cri inarticulé. J'atterris avec violence sur l'une des tables, paniquant encore davantage les convives hystériques qui se mirent à courir dans tous les sens, cherchant les issues de secours. Je me redressai aussitôt, prête à affronter Kane qui se ruait déjà sur moi, malgré la douleur du choc.
Le visage déformé par la rage, une main plaquée contre son cou, il m'empoigna par le bras et avant que je n'aie pu faire le moindre geste, m'asséna la plus violente gifle que je n'eus jamais reçu. Ma tête partie en arrière dans un horrible craquement, tandis que je m'écroulais au sol, seulement retenue par sa main broyant mon bras. Le souffle coupé et voyant trente-six chandelles, j'eus quand même le réflexe de ramasser l'un des couteaux gisant sur le sol avant qu'il ne me redresse d'une violente torsion du bras, m'arrachant un cri de douleur involontaire.
— C'est ça, cri ! Tu vas regretter amèrement ce qui vient de se passer ce soir, me menaça-t-il d'une voix haineuse en m'entraînant derrière lui.
Sans écouter l'horrible douleur sourde provenant de mon bras comprimé, je plantai mes deux talons dans le sol et de toutes les forces qu'il me restait, résistai à sa traction. Fou de rage que je me rebelle encore, il se retourna pour me frapper une nouvelle fois... pile ce que j'attendais. Lorsqu'il arma son bras, j'en profitai pour me baisser et passant sous sa garde, lui plantai le couteau sous l'aisselle, avant de me laisser tomber au sol.
Un horrible cri de bête blessé retentit, tandis qu'il m'attrapait par les cheveux pulvérisant sous ses doigts la barrette qui les retenaient.
« Mesdames et Messieurs, ne paniquez pas ! » résonna soudain la voix tremblante du présentateur. « Il ne s'agit que d'une coupure de courant passagère. Tout devrait rentrer dans l'ordre dans quelques minutes ».
Il avait à peine terminé sa phrase que dans un bourdonnement sourd, la salle s'illumina de nouveau agressant nos yeux hypersensibles de métamorphes. Je profitai de la diversion pour tenter de me dégager, mais sa prise sur ma chevelure était trop forte et la douleur insoutenable. Ce n'est qu'alors que je me rendis compte de l'étrange silence qui régnait tout à coup et ouvris doucement les paupières. Les convives pétrifiés, nous fixaient d'un regard ahuri. Kane, dont la couverture était grillée, n'avait plus rien à perdre et au lieu de me lâcher, finit de me relever d'un mouvement brusque qui m'arracha un gémissement. Des cris et des commentaires indignés s'élevèrent, retentissant autour de nous.
« Sécurité ! » Fini même par brailler quelqu'un alors que Kane m'entraînait derrière lui, sans que personne ne cherche à lui barrer la route pour autant. Je le suivis malgré moi, tentant de le ralentir en m'accrochant à tous les meubles que je croisais. C'est alors que la lumière s'éteignit de nouveau. Kane me lâcha soudain alors qu'un bruit sourd retentissait et qu'il tombait lourdement au sol, momentanément groggy. J'étais déjà en train de me relever, lorsqu'on m'attrapa de nouveau par le poignet.
— Hannah, c'est moi ! s'écria Worth, arrêtant net le coup que je m'apprêtai à lui porter. Viens, il faut sortir d'ici. Je ne sais pas combien de temps durera la coupure cette fois-ci, m'expliqua-t-il en m'entraînant derrière lui.
— Tu sais où tu vas, au moins ? lui demandai-je alors qu'il entrait en collision avec un objet pour la troisième fois d'affilé.
— Oui, mais je n'y vois pas grand-chose, figure-toi !
— Tu es blessé ? m'inquiétai-je instantanément ne comprenant pas cette soudaine baisse d'acuité visuelle, car depuis notre malencontreux échange de sang il avait acquis quelques avantages appréciables, dont une ouïe et une vue boostées.
— La vision nocturne, c'est ce que j'ai perdu en premier, m'apprit-il me laissant perplexe.
— Explique-moi où tu veux aller et je vais te guider, me contentai-je de lui répondre n'ayant pas le temps d'approfondir la question à cet instant.
— La sortie de secours se trouvant derrière la scène, me chuchota-t-il à l'oreille au cas, fort probable où d'autres oreilles seraient à l'écoute.
Tandis que le chaos régnait toujours autour de nous, je nous guidai rapidement et sans ménagement au travers des chaises renversées et des gens apeurés. Au dernier coup d'œil jeté en arrière j'avais constaté que Kane était toujours au sol, même s'il commençait à se relever lentement. Nous devions disparaitre de son champ de vision avant qu'il ne se redresse et nous aperçoive.
— Tu l'as frappé avec quoi ? demandai-je à l'inspecteur en grimpant sur la scène avant de m'accroupir rapidement derrière la batterie.
— Une chaise, me répondit-il d'une voix étrangement essoufflée. Pourquoi ? Il est déjà debout ?
— Pas tout à fait, mais il nous cherche. Reste accroupis.
Nous nous trouvions à au moins une dizaine de mètres de lui et n'avions fait que chuchoter. Pourtant son regard hostile se braqua directement dans notre direction tandis qu'il finissait de se relever et se précipitait vers nous, une arme à la main. Les premiers projectiles frappèrent une des cymbales avec un bruit mat, nous obligeant à bouger.
— Il tire au milieu de la foule !
— Tu n'as pas encore compris à qui tu avais affaire ?! Il n'a aucune conscience, rien ne l'arrêtera ! lui dis-je en passant derrière le rideau.
— A droite ! m'indiqua-t-il, me désignant une porte surmontée d'un panneau « Exit ».
Nous nous précipitâmes sur cette dernière et débouchâmes dans un couloir... parfaitement éclairé !
— C'est toi qui a fait sauter la lumière ? demandai-je à Worth alors qu'il reprenait la tête de notre duo, laissant à mes yeux le temps de s'accoutumer à la nouvelle luminosité.
— Mes renforts plutôt, me répondit-il avec un petit rire las dans la voix.
C'est seulement là que je remarquai les gouttes de sang parsemant le sol derrière lui.
— Tu es blessé ! m'exclamai-je en le retenant par le bras ! Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
— On n'avait pas vraiment le temps pour ça et puis, ce n'est qu'une égratignure.
— La régénération, tu l'as toujours ?
— Hannah, ce n'est pas le moment ! s'énerva-t-il en continuant d'avancer à pas rapides. Il va arriver...
— Gabriel, répond-moi ! lui ordonnai-je en employant volontairement son prénom pour le faire réagir.
Il eut un petit temps d'arrêt mais ne se retourna pas, pas plus qu'il ne me répondit. Nous attînmes le bout du couloir, où trois portes identiques ornaient chacun des murs. Sans hésiter, il ouvrit celle de gauche avant de s'assurer que la voie était libre et de me laisser passer la première.
— Tu avais tout prévu ? ne puis-je m'empêcher de commenter, surprise par sa connaissance approfondie des lieux.
— Je sentais le coup fourré, alors, j'ai fait mes devoirs ! me répondit-il concentré sur son smartphone duquel il était en train d'envoyer un sms. Viens, dépêche-toi, nous ne sommes pas les seuls à avoir des renforts ! Monsieur Psychopathe a placé des gardes à chaque sortie.
— Et tu sais ça comment ? Ah, Allistaire et Monroe, évidemment ! Tu les as prévenus qu'ils n'étaient pas de taille ? Ils doivent rester en retrait, ils...
— Notre cher inspecteur a d'autres atouts dans sa manche ! résonna soudain une voix que je n'avais pas entendu depuis un petit moment, mais qui me fit chaud au cœur.
Jude se laissa tomber du plafond envahit de tuyau, où il s'était dissimulé, se réceptionnant comme un chat. Grand, chevelure sombre et yeux assortis, il passa ses mains dans son dos et en sortit un pistolet qu'il tendit à Worth et un poignard pour moi. Pile au moment où la porte s'ouvrait à la volée en allant s'encastrer dans le mur.
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"Elémental" est arrivé jusqu'à la #4 ème place du classement Fantasy !!*o*!! Merci, beaucoup, beaucoup à tous <3 <3 <3
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