Chapitre 1-1

*Modifié le 18/03/22*


Eh voilà, une nouvelle aventure commence *o* J'espère que ce premier demi-chapitre vous plaira ?! Merci d'être là, avec moi, pour cette nouvelle histoire ^.^ Bonne lecture <3 <3 <3 

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Son prénom, revenu tout droit de l'oubli dont il n'aurait jamais dû sortir, ne cessait de tourner en boucle dans ma tête, tandis que je conduisais à une allure déraisonnable à travers la campagne. Cette période de ma vie était morte et enterrée, comme lui aurait dû l'être. À l'époque je n'avais pas cherché à comprendre la raison de sa brusque et totale disparition, bien trop soulagée et heureuse d'en être débarrassé pour m'en soucier. J'avais fait l'autruche et voilà que cela me revenait en pleine figure.

La sonnerie de mon portable emplie soudain l'habitacle, me sortant brusquement de mes ruminations et me faisant faire une petite embardée sur la chaussée humide.

— Oui ! répondis-je d'une voix hargneuse en appuyant rageusement sur le bouton de la commande au volant.

— Bonjour Mademoiselle Moore, retentit la voix polissée et horripilante de Jane, ma soi-disant secrétaire personnelle. C'était pour vous rappeler votre rendez-vous avec Hugh Tenant à onze heures, suivit de la réunion mensuelle du comité inter-espèce à quatorze heure trente, sans oublier le gala...

— C'est bon Jane, je n'ai rien oublié, lui mentis-je d'un ton grinçant et excédé n'essayant même pas d'y mettre les formes.

Cette femme m'exaspérait ! Le gouvernement me l'avait imposé en même temps que le job à plein temps qui allait avec. Représentante officielle des métamorphes et de la culture non-humaine. Rien que de penser à ce titre débile et pompeux, j'avais envie de hurler. Pourquoi avait-il fallu que ça tombe sur moi ? me demandai-je une fois de plus, bien inutilement, en passant ma frustration sur le volant, coupant la chique à miss casse-pied qui continuait à déblatérer dans le haut-parleur de la voiture.

— Quel était ce bruit ? Tout va comme vous voulez Mademoiselle Moore ?

— Quand allez-vous enfin vous décidez à m'appeler Hannah ! lui criai-je presque, en doublant une vieille guimbarde qui se trainait lamentablement.

— Ce ne serait pas professionnel, je suis...

— Vous n'avez pas encore compris que je me contrefiche de vos protocoles et que j'ai horreur que l'on m'appelle Mademoiselle Moore ? Depuis six mois, cela aurait dû rentrer non ! m'exclamai-je en lui raccrochant au nez.

Mais pourquoi moi ?! Je n'étais vraiment pas faite pour ce job. Je l'avais dit et répété aux militaires bornés et arriérés qui nous avaient retenu dans cette horrible base durant des semaines. Mais ils n'avaient rien voulu entendre. Selon eux, j'étais la candidate idéale de par mon sexe, mon âge et mon physique. Ces mots et cette dénomination me donnaient encore des envies de meurtre à chaque fois que j'y repensais. J'avais bien tenté de refiler la corvée à Jude lorsqu'ils avaient abattu leur dernière carte, ma transformation en directe à la télévision, arguant que lui aussi se transformait en aigle, mais cela n'avait pas suffi. Ils avaient fini par m'avoir à l'usure, en me menaçant de ne jamais nous relâcher si je n'acceptais pas leur boulot en or. Je me demandai encore tous les jours si leurs menaces étaient réelles ou non, mais j'avais fini par accepter leur ultimatum sans rien en dire aux autres.

— Jane ! rugis-je en martyrisant le bouton de prise d'appel au moment où la sonnerie stridente explosait de nouveau dans l'habitacle.

— Décidément, tu me prends toujours pour quelqu'un d'autre ! ironisa Kane à l'autre bout de la ligne.

Saisie, je fis une nouvelle embardée, frôlant dangereusement le talus herbeux.

— Comment as-tu eu ce numéro ? demandai-je en redressant la trajectoire in-extrémis.

— Tu insultes mon intelligence avec cette question, ma belle, me répondit-il dans un rire à la fois sensuel et moqueur qui me fila la nausée.

— Qu'est-ce que tu veux ? aboyai-je d'une voix grondante.

— Mais c'est évident ce que je veux, non ? Fais un petit effort de concentration, me dit-il d'une voix menaçante.

Je tentai de refouler la panique et les horribles souvenirs que je sentais affluer sous forme d'adrénaline pur dans mes veines.

— Dans ton esprit tordu, ce peut-être tout et n'importe quoi, lui répondis-je entre mes dents.

— Hmm... ça c'était méchant, Sweety. Tu ferais mieux d'être plus gentille avec moi, ma belle... j'arrive... susurra-t-il avant de couper la communication.

Submergée par la peur et la panique, les mains douloureusement crispées sur le volant, je ne vis le cerf qui traversait la route qu'au dernier moment. Trop tard pour pouvoir faire autre chose que freiner à mort, volant braqué, en priant pour que l'animal paniqué fuit du bon côté. Après des secondes interminables où il resta figé au milieu de la route, je le vis bondir vers la gauche à l'instant où mon pare-chocs arrivait sur lui, frôlant sa patte arrière. La voiture continua sur sa lancée dans un hurlement de freins maltraités, avant de finir sa course dans un champ où elle cala.

Choquée et hébétée, je mis plusieurs minutes à détacher mes mains tremblantes du volant. Je l'avais échappé belle, me dis-je en avisant les arbres situés non loin. A à peine deux mètres de ma vitre, il s'en était fallu de peu que je ne les percute de plein fouet. Étant une métamorphe, le choc ne m'aurait certainement pas tué mais la voiture, elle, ne s'en serait pas remise. Et une des nombreuses choses dont je n'avais pas besoin, c'était de me retrouver bloquer, seule en pleine campagne.

« J'arrive... ». Les derniers mots prononcés par Kane, résonnèrent de nouveau dans mon esprit, me faisant appuyer sur le bouton de démarrage d'un geste fébrile. Le moteur se mit à ronronner instantanément, m'arrachant un petit soupir de soulagement. J'enclenchai la marche arrière et senti mon cœur faire un bond dans ma poitrine lorsque les roues patinèrent dans la terre détrempée. J'insistai néanmoins et au bout de deux essais, les quatre roues motrices de mon quatre-quatre de luxe, parvinrent à s'extraire de l'ornière.

Je rejoignis l'asphalte et appuyai sur le champignon, mon regard revenant sans cesse au rétroviseur, mes pensées toujours obnubilées par la dernière phrase de Kane. Connaissait-il mon adresse ? Celle du clan était secrète et très bien gardé, peut-être devrais-je retourner là-bas ? C'est là qu'il t'a appelé la première fois, andouille ! me tançai-je en réfléchissant à toute vitesse. Je devais me calmer, il avait dit cela uniquement pour m'effrayer et moi comme une idiote, je marchai. Je n'étais plus la jeune fille crédule et impressionnable que j'étais à l'époque, je ne devais plus avoir peur de ce mec... mais c'était plus fort que moi. Surtout lorsque la sonnerie retentit de nouveau et que « numéro inconnu » s'afficha sur l'écran de mon mobile, me donnant une nouvelle salve de sueurs froide.

Sur une impulsion soudaine, je freinai et fit demi-tour pour rejoindre le dernier embranchement où je tournai à droite pour rejoindre Détroit. Je n'étais pas certaine de prendre la bonne décision mais c'était la seule qui me semblait logique à cet instant. Je roulai encore sur plusieurs dizaines de kilomètres avant de me garer sur le parking miteux d'un vieux pressing abandonné. Je descendis de voiture, la verrouillai et d'une démarche rapide malgré mes talons aiguilles et mon pantalon ajusté, me dirigeai vers l'entrée délabrée mais éclairée du commissariat du quartier.

Je sus qu'il était là avant même que les portes ne s'ouvrent devant moi, sur un hall d'accueil terne et déprimant. C'était comme une présence rassurante, une partie manquante de mon être qui retrouvait sa place... et cela m'horripilait !

— Je désirerai voir l'inspecteur Gabriel Worth, demandai-je rapidement, avant de changer d'avis à l'officier de garde, qui me dévisagea avec des yeux ronds comme s'il venait de voir un fantôme.

Soit il m'avait reconnu, soit c'était ma tenue. Il était certain qu'un tailleur blanc de créateur fait sur mesure ne devait pas être très courant dans ce quartier pourri, me dis-je en attendant que le planton referme la bouche et réponde enfin à ma demande.

— Vous êtes... Hannah Moore ?!

— De toute évidence, lui répondis-je dans un soupir excédé. Vous appelez l'inspecteur Worth, ou il faut que je le fasse moi-même ? lui demandai-je déjà à bout de patience en sortant mon portable de ma poche.

Une étrange vague de puissance difficilement explicable me traversa brièvement et je sus qu'il était tout proche, avant même d'entendre sa voix.

— Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-il d'une voix glaciale en débouchant d'un des couloirs.  


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