Chapitre X : Sennar

« Tu as le droit d'avoir peur, Sennar »



Tués...Oui j'avais bien entendu...J'avais tué ces trois salauds qui nous avaient agressés...Mais...Ils...Enfin je...Merde...je ne savais plus quoi penser. Je...ne savais si je devais me réjouir ou hurler. Même s'ils le méritaient, j'avais tué trois hommes. Je leur avais ôté la vie !

Je levais un bras pour essuyer mes yeux humides. J'avais...Non arrête de le dire. Il fallait...oublier. Mais comment oublier un truc comme ça ? Je...J'avais...Je poussai un long soupir. Calme-toi Sennar. Réfléchis. Reprend tout du début. Qu'est-ce qu'il s'était passé après mon agression ? Je m'étais évanoui.

Puis après ? Je...J'avais entendu une voix...oui c'est ça j'avais entendu une voix qui me demandai de résister. Le propriétaire ? Aucune idée. Ensuite ? Mmmmh...Ah si ! Le froid ! Je me souvenais parfaitement de ce vent glacial qui mordait ma peau et me brûlait.

Quoi d'autre ? Ah...oui...comment avais-je pu l'oublier...La douleur...Elle me saisissait de partout, me frappant, me tuant...Puis...quoi d'autre ?

Je me tournai dans mon lit, frustré de ne pas me souvenir. Mes sourcils se froncèrent tandis que mon esprit refusait de s'ouvrir. A mes côtés j'entendais la respiration calme et régulière de Lukas, endormi depuis sûrement plusieurs heures. Quelle heure était-il ? Je ne savais pas et je m'en foutais. Je...Et voilà, je pleurai.

Je me relevai dans mon lit et m'efforçai d'étouffer mes pleurs pour ne pas réveiller Lukas. Je sortis silencieusement de ma chambre et en refermai la porte.

- Sennar ? Tu ne dors pas mon ange ?

Je me retournai lentement vers la voix de ma mère, vêtue de son pyjama et s'apprêtant à aller se coucher. Avec la pénombre, elle ne devait pas voir mes larmes. Je m'efforçai de lui répondre d'une voix assurée.

- Je...J'ai juste un peu soif...

Merde...Raté...Ma voix s'était mise à trembler comme pas possible. Maman l'a parfaitement entendu. La voilà tout près de moi, une main posée sur ma joue humide. Elle murmura d'une petite voix.

- Viens avec moi Sennar.

Sans un mot, je la suivis. Nous descendîmes dans le salon et nous installâmes sur le canapé. Ma mère alluma la lampe et je poussai un juron presque immédiatement. Mais quelle horrible douleur ! Mes yeux me brûlaient atrocement ! J'entendis un petit cri de surprise puis, presque aussitôt, la lampe était à nouveau éteinte.

Je pus donc ouvrir les yeux. Mes yeux inondés de larmes. Je posai ce même regard désespéré sur le visage de ma mère. Je la voyais parfaitement, mais toujours en noir et blanc. Ses yeux à elle étaient ternes, je n'en voyais pas la couleur. Pourtant, qu'est-ce que j'aimais les yeux gris de ma mère. Qu'est-ce...Qu'est-ce qu'il n'allait pas bien chez moi ?

- Maman...Pourquoi...Je t'en prie...dis-moi...Je...

Le reste de la phrase avait disparu, happé par la violence de mes larmes qui s'écoulaient en abondance sur mes joues.

- Sennar...Oh mon ange...Arrête de pleurer...Je t'en prie...

Elle s'approcha de moi et m'enlaça fortement. Vous savez cette étreinte que les mères ont quand leur enfant va mal, quand il souffre et qu'il est blessé, aussi bien physiquement que psychologiquement.

J'avais envie de disparaître entièrement dans la chaleur de ses bras. Je...Je voulais ne jamais être parti rejoindre Lukas et Neera au restaurant. Je voulais ne jamais avoir quitté ma mère. Je voulais...Je voulais tellement de choses...Des choses impossibles...

- Sennar...Tu es...Tu es...

Ma mère se mit à pleurer à son tour. Je ne fis rien, n'esquissai aucun geste. Je me contentai de la réconforter et de me réconforter par la même occasion. Je savais qu'elle allait tout me dire. Il fallait juste être patient.

- Sennar...Tu vas me prendre pour une folle...Tu ne vas pas croire ce que je vais te dire...Mais c'est pourtant la vérité...

Mais qu'est-ce qu'elle voulait dire ? Je...J'étais à nouveau complètement perdu. Je ne dis rien et la laissai continuer.

- Sennar...Tu es spécial. Tu peux...Tu peux contrôler un élément. Tu es un Elémentaire, Sennar.

Quoi ? Ha...On se croirait dans un...un film, un livre un truc ou...je sais pas moi ! Mais non ! Non ! Je me levais brutalement, abandonnant les bras de ma mère.

- Ce que tu dis...N'existe pas ! m'exclamai-je, furieux d'être encore mis à l'écart de la vérité.

Je ne supportai pas que l'on se moque de moi. Surtout pas à un moment comme celui-ci.

- Sennar...Je te prie de me croire...Pourquoi te dirai-je ça, hein ? Pourquoi te mentirai-je ?

- Mais Maman, la magie...ça n'existe pas...C'est pour les enfants...

- Trésor...je...

- Non ! Arrête s'il te plaît ! Ne vois-tu pas que tu me fais souffrir avec tes mensonges ? tonnai-je.

- Et pourquoi te mentirait-elle ?

Je tournai brusquement la tête vers le propriétaire de cette voix. Pff...Encore cet étrange jeune homme au regard doré...

- Pourquoi es-tu capable de me voir dans les plus obscures ténèbres ? Pourquoi vois-tu tout le monde en noir et blanc depuis que tu t'es fait agresser ?

Je...Il...Non...C'était sûrement à cause du choc. Oui c'était ça...C'était le choc qui avait perturbé ma vision. Je voulus le lui expliquer quand il reprit.

- Pourquoi fais-tu ce cauchemar toutes les nuits ? A chaque fois le même. Les mêmes actions, les mêmes personnes, les mêmes paroles...

Là c'était trop ! Je me précipitai sur lui et empoignai le col de son pull. Je lui hurlai littéralement dessus.

- Tu ne sais rien de moi ! Tu ne me connais pas ! Je ne te connais pas ! Et tu te crois tout permis ? Tu crois tout savoir de ce que je vis chaque jour ?! Mais comment peux-tu dire ça ?!

Il était resté calme, serein, son regard doré et étincelant me fixant longuement. Je m'étais emporté, je lui avais crié dessus. Derrière nous, ma mère avait tenté de me stopper mais elle avait dû être frappée par mes paroles.

- Tu as le droit d'avoir peur, Sennar. C'est totalement normal.

Il posa une main sur mon épaule et son regard sembla s'illuminer davantage, m'aveuglant presque. Je le lâchai et m'écartai de lui.

- Regarde, me demanda-t-il.

J'entendis un crépitement puis une sorte de souffle et là...Dans sa main...il...il y avait...Non...je ne rêvais pas...Une sphère blanche et lumineuse flottait au-dessus de sa main, laissant échapper quelques volutes claires qui mourraient dès qu'elles s'éloignaient trop de cette première.




Bonsoir à tous ! Je n'ai pas grand chose à dire à part bonne lecture ;)

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Les commentaires et les votes me motivent toujours plus à écrire alors n'hésitez pas, ça ne coûte rien et ça ne dure qu'une seconde ;)

En média l'une des splendide musique du film Le Cinquième Elément, intitulée Protect Life et composée par Eric Serra.

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