Chapitre 5 - LOUIS

Nous avons eu beaucoup de chance cette année. L'été a vraiment été agréable. Nous avons pu profiter de chaque journée en famille, de la plage, de la piscine. J'ai passé du temps avec mes amis, avec mes frère et sœurs. Comme aujourd'hui.

Nous sommes partis en fin de matinée, sac de pique-nique à la main et ballon de foot. Nous sommes installés sur la plage, un peu en contrebas de mon appartement.

Phoebe et Daisy tracent les lignes de notre terrain improvisé pendant qu'Ernest m'aide à installer les plots pour délimiter les buts. Félicité est chez la petite Eléa avec Doris et ne devrait pas tarder à nous rejoindre avec les petites.

Nous avons passé beaucoup de temps avec la petite fille du boulanger. Et même si avec Félicité, Eléa est très à l'aise, elle reste quand même très discrète avec moi.

« Lou ! m'appelle Ernest, regarde les filles elles arrivent. »

Je me tourne et vois mes sœurs arriver au loin accompagnée de Eléa.

« Je peux courir les voir ?

- Et si on faisait la course ? je propose à mon petit frère

- 4 3 2 Partez !!!! »


Ernest file devant moi en riant. Je le rattrape sans difficulté et le saisis par la taille pour le faire voler. Il rit fort. Je le repose après deux trois tours dans les airs pour lui permettre de rejoindre sa sœur jumelle et sa nouvelle amie.

Arrivés à proximité des trois filles, Doris court vers moi, les bras tendus, prête au décollage comme son frère. Je l'attrape et la fais virevolter dans les airs, rythmé par son rire.

« Lou Lou arrête !! elle me demande

- T'es sûre ma Doris d'amour ?

- Non ! Elle rit de plus belle. Encore deux tours !

- Alors c'est parti. Tu t'accroches ?

- Ouiiiii »


Sa réponse s'envole avec elle.

Félicité et Éléa nous rejoignent, la main de la petite dans la sienne. Je m'accroupis devant elle et dégage son visage caché par ses cheveux bouclés.

« Toi aussi, tu veux t'envoler dans les airs Éléa ? » je lui demande.

Pour réponse, elle se cache derrière sa baby-sitter. Je passe ma main sur sa tête et lui lance un « Comme tu veux minette ! ». Je sais pertinemment que lorsque nous aurons commencé à nous amuser tous ensemble, elle se rapprochera de moi. Ça s'est passé comme ça chaque fois que nous avons passé du temps ensemble. Éléa est une petite fille très gentille et très bien élevée, très discrète. Mais son rire et sa voix ne tardent pas à se mélanger à ceux de mes frère et sœurs.

Alors que les plus petits jouent dans le sable, Félicité et moi sommes installés sur une serviette, le regard perdu vers la mer. L'école reprend dans deux jours pour moi et Félicité va bientôt reprendre le chemin de la fac.

« Tu auras quand même passé un bel été ? je demande à ma soeur

- Oui ! Excellent. M'occuper d'Eléa a été un vrai plaisir. Son père est vraiment gentil. Il m'a tout de suite fait confiance et je suis heureuse d'avoir pu lui rendre service. Il travaille beaucoup tu sais.

- Ouais, j'ai pu le constater. La boulangerie n'a jamais été fermée de l'été.... Et... - je me racle la gorge – les fois où j'y suis passé, je n'ai jamais pu le voir.

- Tu voulais le voir ? Me demande ma sœur, intriguée.

- Non... euh... non, pas spécialement. Je veux dire que... enfin, il était pas là à discuter. Tu vois.

- Ouais... pas trop mais d'accord ! »


Félicité me jette un regard complice. Elle connaît mon attirance pour les beaux hommes et on ne peut pas nier, ni elle ni moi, qu'Harry est vraiment un bel homme.

« Éléa te parle de sa maman ?

- Lou... C'est quoi cet interrogatoire ?

- De la curiosité, c'est tout. On n'a jamais vu la mère de la petite.

- Katia m'a juste dit qu'Harry était séparé. Que c'était un peu compliqué. Mais Éléa n'en parle jamais. Enfin, ça lui arrive de me parler de sa vie à Paris, mais c'est toujours un peu flou. Je m'y perds quand elle me parle de son père. Je crois qu'il cumulait deux boulots là-bas. Je sais pas trop. »


Je reporte mon regard sur les enfants pendant que ma sœur me raconte un peu la vie d'Eléa. J'en apprendrai un peu plus avec son dossier scolaire, ou alors je demanderai à Danielle. Mon amie a réussi à avoir les trois petits dans sa classe de CP à la rentrée, impatiente de pouvoir recevoir "le papa sexy d'Eléa". Je souris, bêtement, parce que moi aussi, j'ai hâte, alors que je n'ai aucune chance avec le charmant boulanger.

Je secoue la tête et soupire avant de m'allonger sur la serviette. Doris en profite pour venir se jeter sur moi, suivie d'Eléa et d'Ernest. S'ensuit une bataille de chatouilles que je gagne haut la main.

*

* *

Nous sommes tous installés dans la salle de réunion de l'école primaire. Les professeurs des écoles tentent de se mettre d'accord sur les emplois du temps pour que je puisse prévoir le mien. Je leur ai annoncé mes obligations vis-à-vis du collège et les créneaux que je leur propose posent problème à plus d'un.

"Vous savez, je ne comprends pas pourquoi vous vous torturez le cerveau de cette manière. L'EPS en primaire est moins importante qu'au collège. Il s'agit surtout d'aérer les petits et faire découvrir des activités aux plus grands.

- Bien sûr Louis. Mais on ne peut pas vous laisser deux classes en même temps. Et l'emploi du temps du collège est vraiment mal réparti, non ? me dit la directrice de l'école primaire.

- C'est vrai. Rien n'est jamais définitif. Certains horaires peuvent changer.

- Mais on ne peut pas compter sur une supposition. Donc il faut trouver une solution. Nous avons deux classes de chaque niveau cette année. Avec l'arrivée de nouveaux habitants durant toute l'année dernière, l'académie nous a permis d'ouvrir un deuxième CP et un deuxième CE1. Ça nous fait 10 classes soit 10 heures à répartir."


Tout le monde se met à parler en même temps et je n'en peux déjà plus. J'aime travailler avec toute cette équipe mais parfois ils me fatiguent vraiment. Je me lève et me dirige vers la machine à café pour me servir une tasse. J'en profite pour prendre un croissant que Danielle a ramené et retourne m'asseoir à côté de mon amie. Elle me jette un coup d'oeil et lève les yeux aux ciels. Je crois qu'elle aussi aimerait que cette réunion se termine.

Personne ne semble arriver à se mettre d'accord après une heure de discussion. J'ai rendez-vous dans trente minutes avec le comité des associations et je regrette déjà les vacances. L'organisation est ce qui me pèse le plus. Quand tout le monde se sera décidé et que les emplois du temps seront définitifs, je pourrais alors m'organiser, moi, dans les activités que je vais proposer à chaque groupe.

"Écoutez, je vais devoir vous laisser. Je vous propose de refaire le point demain. Je vais réfléchir de mon côté et peut-être rappeler le principal du collège pour essayer de mieux répartir mon temps.

- Très bien, Louis. Merci de votre patience.

- Je vous en prie."


Je m'éclipse en déposant une bise sur la joue de Danielle et serre la main de la directrice. Je sors de l'établissement en soufflant fortement. J'ai vraiment l'impression d'avoir perdu mon temps ce matin.

Je remonte tranquillement à pied, de l'école à la mairie et passe devant la boulangerie. Katia est dehors en train de nettoyer la vitrine et me fait un petit signe de la main, auquel je réponds. Je continue mon chemin puis m'arrête. Je fais demi-tour et m'approche de la boutique, tout en vérifiant que j'ai mon portefeuille sur moi.

"Bonjour Louis !

- Salut Katia, comment vas-tu ?

- Très bien. La saison est terminée. Nous allons pouvoir prendre un rythme plus normal.

- Oui. Pendant que moi je vais bosser du lundi au dimanche !

- A chacun son labeur. Tu veux quelque chose ?

- J'ai une réunion à la mairie, je pensais prendre quelques viennoiseries.

- C'est pas la peine. Paul est venu passer commande et Harry est parti faire la livraison. Si tu te dépêches, tu le croiseras là-bas..."


Katia me regarde avec un petit sourire au coin des lèvres. Je tente de cacher ma gêne en bafouillant des mots inintelligibles. Ca fait rire Katia et j'ai envie de partir en courant.

"Allez, Louis, file. A bientôt !"

Je salue Katia et reprends mon chemin, un peu plus vite que tout à l'heure. Je n'essaye même pas de comprendre comment Katia peut soupçonner mon intérêt pour le boulanger, puisque moi-même, je refuse de m'interroger à ce sujet.

Pourtant quand je passe la porte de la mairie, je ne cache pas mon plaisir de croiser le regard d'Harry. Il porte un pantalon noir, recouvert de farine, un t-shirt blanc à manches longues qui s'ajuste parfaitement à la largeur de ses épaules. Ses cheveux sont remontés dans un mini chignon qui ne ressemble à rien et pourtant, il est séduisant. Vraiment. Alors je me dis qu'à défaut de pouvoir en faire mon amant, je pourrais en faire mon ami.

Je m'avance vers lui pour le saluer. Il prend ma main dans le sienne et sa poigne m'électrise. Ami. C'est bien d'être ami.

"Bonjour Harry, vous allez bien ? Katia m'a dit que vous étiez là. Elle m'a dit que vous alliez prendre un rythme plus normal, maintenant que la saison estivale est terminée."

Le regard d'Harry s'élargit et je me rends compte que je débite sans m'arrêter. Je défais ma main de la sienne et la passe dans mes cheveux. Il me sourit et je défaille.

"Bonjour Louis. Oui ça va merci. En effet, Katia et moi allons pouvoir souffler un peu et je vais pouvoir m'occuper d'Eléa attentivement pour sa rentrée au CP.

- Oui. Elle sera dans la classe de mon amie. Ça devrait très bien se passer pour Eléa.

- Oh... Très bien", me répond Harry.


J'ai envie de voir une ombre de déception passer sur son visage mais Harry se reprend rapidement et me salue avant de quitter la pièce.

Je secoue la tête pour rassembler mes esprits et me dirige vers la salle de réunion.

*

* *

"Allez on trinque à la fin des vacances et à la rentrée demain !"

Danielle et moi faisons tinter nos verres avant que nos amis se joignent à nous. Ces derniers jours ont été chargés pour mon amie plus que pour moi mais nous avons enfin trouvé la bonne organisation pour tout le monde. J'ai commencé à établir mes grilles d'entrainement et Danielle a fini de préparer ses différents cahiers pour le jour J.

Pour nous détendre, nous passons la soirée de lundi soir chez Danielle, avec Liam, Niall et Séverine. Nous dînons tranquillement et terminons la soirée autour d'un café sur la terrasse. La nuit est agréable, douce. Je lève mon regard vers le ciel dégagé et observe les étoiles. Une nouvelle année scolaire commence. Un nouveau challenge pour mes petites équipes. Je sais que cette année va être plus chargée car j'ai plus d'élèves à gérer mais j'ai hâte. J'aime enseigner aux enfants que le sport peut être un moment agréable et pas seulement contraignant comme le pense certains (certaines !) de mes ados.

Liam s'approche de moi et me propose une cigarette que j'accepte. Et oui, le comble pour un sportif... Je fume. Moins qu'avant cependant et surtout occasionnellement.

"Pas trop en stress pour demain ?

- Pas du tout. Pour moi demain, c'est plutôt cool.

- Danielle m'a dit que l'emploi du temps était chargé cette année.

- Ouais. Ça va être chaud. Mais je vais prendre le rythme. Et puis à l'inverse de Dani, quand les vacances arrivent, j'ai réellement moins de boulot !

- C'est vrai ! T'es vraiment un planqué en fait toi !"


Liam rit et je le bouscule légèrement. Je sais qu'il ne pense pas le moindre mot de ce qu'il me dit. Il connait mon investissement et les heures que je n'hésite pas à donner à mes élèves.

L'heure tourne. Niall et Séverine sont rentrés chez eux. Liam discute avec Danielle. Je range un peu la cuisine de mon amie avant d'aller les saluer et les quitter.

"Attends-moi Lou. Je pars en même temps que toi !

- OK ! A demain Dani.

- Salut les garçons. A demain !"


Liam et moi nous séparons à nos voitures. Je traverse le village et rejoint mon appartement par la route qui borde la plage. La lune scintille sur la mer. Je ne me lasse pas de ce paysage magique.


*

*  *

Chapitre plutôt moyen... Je vous promets que la suite est mieux ;-)

Des bisous

#BakeryFic

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