Chapitre 28 - LOUIS

"Louis ? Mon cœur ? Louis, réveille-toi s'il le plaît ?"

Les lèvres d'Harry caressent ma joue pendant que ses doigts glissent dans mes cheveux. J'enfonce un peu plus mon visage dans les oreillers et attrape la couette pour me couvrir. Je n'ai pas l'impression d'avoir suffisamment dormi, alors j'essaye de grappiller quelques minutes supplémentaires.

"Lou... J'te réveillerais pas si c'était pas important...

- Humm..." je finis par murmurer en ouvrant un œil.

Harry se tient devant moi, prêt à partir travailler, ses cheveux ramenés dans un chignon. Il est beau ce matin. J'aime la vision d'Harry de bon matin. Je sens un sourire béat se dessiner sur mon visage. Harry caresse ma joue doucement avant de me donner une petite tape.

"Hey ! je proteste.

- Tu m'écoutes ou tu rêvasses ?

- En fait je dors... Qu'est-ce qui se passe ? Quelle heure il est ? je demande en me redressant. Les lèvres d'Harry se posent doucement sur les miennes alors qu'il s'installe sur le bord du lit.

- Madame Colin m'a appelé. Elle est grippée et pourra pas s'occuper d'Eléa ce matin.

- Mince... je souffle.

- Tu peux t'occuper de la lever et l'aider à se préparer ?"

J'observe Harry. Il me scrute, légèrement ennuyé. Je passe ma main sur mon visage et dans mes cheveux. Bien sûr que je peux m'occuper d'Éléa. C'est pas un souci mais...

"Louis... C'est pour ce matin, seulement. Peut-être demain. Ça ira.

- Oui. Ça ira, bien sûr... Mais ça va la surprendre...

- T'en fais pas ! Tu lui expliqueras que Madame Colin est malade.

- Ok... Ok... je répète.

- Te mets pas la pression, voyons. Rendors-toi. Je reviens vous chercher pour 8h00. Merci."

Il m'embrasse à nouveau en murmurant un merci dans le creux de mon oreille et sort doucement de la chambre. D'habitude, je file avant qu'Éléa ne soit levée. Non pas que nous ne voulons pas qu'elle me voit le matin ; elle sait que je dors à la maison quelques fois. C'est juste que j'aime toujours autant courir le matin avant d'aller travailler, alors je rentre chez moi en courant et me prépare avant d'aller en cours.

Je me mets sur le dos et garde mes bras sur mon visage en soufflant. Il est 4h30... Il faut que je me lève dans un peu plus de deux heures.

Sauf que je ne trouve plus le sommeil. Je tourne et me retourne, inquiet de ne pas entendre le réveil sonner, inquiet de la réaction d'Éléa.

Je ne tiens plus et finis par me lever, file sous la douche et laisse l'eau me réchauffer et me réveiller totalement. Je remets mon pantalon de la veille, emprunte un t-shirt propre dans l'armoire d'Harry et un sweat.

Je descends doucement et prépare du café. Je dispose sur la table le chocolat en poudre et les brioches. En ouvrant la porte du réfrigérateur pour sortir le lait et le jus de fruits, je remarque une enveloppe estampillée de la République Française. Elle est datée du 19 février, un mois depuis le procès d'Ethan, quelques semaines depuis sa réception. Harry ne m'en a pas parlé.

J'entends des petits pas dans l'escalier. Je secoue la tête pour reprendre mes esprits et m'empare des deux bouteilles avant de fermer la porte. Je vois arriver Éléa, le visage chiffonné de sommeil, les pieds nus, son doudou contre elle.

Moi qui craignais louper l'heure de son réveil, là voilà qui se lève toute seule et en avance d'un bon quart d'heure.

"Bonjour Loulou ! me dit-elle, le plus naturellement du monde.

- Salut minette. Tu as bien dormi ?

- Oui, elle me répond dans un bâillement. Elle est pas là Tata ?

- Non, elle est malade. C'est moi qui m'occupe de toi ce matin. Ça t'ennuie pas ?

- Bah non. C'est bien aussi.

- Super ! Qu'est-ce que tu veux manger ?

- Une barre de cocopop's...."

Évidemment, c'est la seule chose que je n'ai pas sortie. Je commence à ouvrir tous les placards jusqu'à ce que Éléa descende de sa chaise et ouvre la porte du placard à sa hauteur, rempli de biscuits, bonbons et petites boissons.

"T'en veux une ? elle me propose.

- C'est gentil, je vais manger du pain grillé.

- D'accord."

Éléa me réclame un chocolat chaud que je prépare pendant que mes tartines grillent dans le toasteur. Je dépose ma tasse de café et son bol de chocolat sur la table avant de m'asseoir à côté d'elle. Nous déjeunons en silence. Je navigue un peu sur internet quand je reçois un SMS d'Harry.

Message de Harry : Tout va bien ?

Message à Harry : Tu t'inquiètes ? On prend le p'tit déj

Message de Harry : Je pense à vous... C'est différent ;-) Éléa a bien dormi ?

Message à Harry : Oui. Elle s'est levée toute seule, même pas surprise de me trouver là.

Message de Harry : Tu vois... Je te l'avais dit !

"C'est qui Loulou ?"

Ça me fait toujours bizarre qu'elle me surnomme comme ça. Mais elle a pris cette habitude il y a quelques jours. Ça me fait bizarre, mais j'aime bien. Ça signifie beaucoup pour moi, pour notre relation à tous les trois.

"Ton père, minette. Il voulait savoir si tout allait bien.

- Pourquoi ? elle me demande, étonnée.

- Comme Tata n'est pas là...

- OK. Tu lui as dit quoi ?

- Que tout allait bien ! Allez, continue de déjeuner, ça va être froid."

Elle me sourit gentiment en plongeant son nez dans son bol. Je termine mon café et dépose ma tasse dans l'évier avant d'essuyer les miettes sur la table et de ranger ce qui ne sert pas.

Nous montons jusqu'à la salle de bain et j'entreprends de débarbouiller Éléa avant de l'aider à s'habiller et de la coiffer. Je suis assis sur le bord de la baignoire, Éléa entre mes jambes. Je brosse ses cheveux en faisant attention à ne pas lui tirer.

"T'as pris les habits de Papa ?

- Oui. Comme je rentre pas chez moi ce matin. J'ai pas d'habits à moi ici.

- C'est dommage du coup.

- Je suis beau quand même avec le sweat de Papa, non ? je lui demande en riant et en la faisant pivoter vers moi.

- Bah oui ! elle répond en riant à son tour. Tu attaches mes cheveux ?

- Qu'est-ce que tu veux ? Une ou deux couettes ?

- Deux !!!!!

- Allons-y ! Après tu te brosses les dents."

Éléa hoche la tête avant de se retourner. Elle embrasse ma joue quand j'ai terminé puis monte sur le petit marche-pied pour être à hauteur du lavabo.

Je la laisse faire et m'en vais dans la chambre d'Harry, aérer et faire le lit, puis finir de me préparer aussi. Je passe par la chambre d'Éléa, j'ouvre le velux et remonte la couette sur son lit.

Je suis ravi, nous sommes largement dans les temps. Nous descendons tous les deux, le cartable d'Éléa à la main, et j'allume la télévision sur la chaîne des dessins animés. Nous attendons notre chauffeur, tous les deux installés sur le canapé.

*

* *

Je quitte l'école élémentaire pour descendre au collège, pour assurer mes cours de l'après-midi. Je passe forcément, ou presque, devant la boulangerie. Il est près de 13h, la boutique est encore ouverte et j'espère y trouver Harry.

Je pousse la porte et le carillon résonne. Katia termine de servir deux clients, dont l'un lui réclame un café à emporter. Je souris. L'installation de la petite machine à côté de la balance rencontre un succès que seul Harry continue de nier.

J'attends patiemment que Katia termine et de me retrouver seul dans la boutique. Je lui commande un panini au poulet, sauce tomate, dont Harry a le secret. Elle commande en passant sa tête par la porte qui sépare la boutique du laboratoire. J'ai fini par apprendre le jargon de la boulangerie, à force de passer du temps ici, de passer du temps avec Harry.

Je profite de l'arrivée de quelques collégiens pour m'éclipser à l'arrière. Michel nettoie son plan de travail, Julien prépare mon panini et Harry sort une nouvelle fournée de pains de campagne. Ça sent divinement bon. Je salue tout le monde avant de m'approcher de mon amoureux. Il a retroussé ses manches, son jean est plein de farine. Je ne peux pas m'empêcher de sourire.

"Salut ! je dis en m'approchant de lui.

- Salut Lou ! Tu viens déjeuner ?

- Oui. Je voulais passer un peu de temps avec toi avant d'aller au collège. Tu as le temps de t'arrêter un peu ?

- Juste le temps de finir ça et je suis à toi.

- Parfait !"

Je lui réponds en lui souriant et remercie Julien qui me tend mon panini tout chaud. Je vais m'installer au comptoir qu'il y a dans un coin de la pièce et sors deux petites bouteilles d'eau du réfrigérateur. Harry me rejoint, cale ses mains sur mes épaules avant d'embrasser ma joue et de venir s'installer à côté de moi. Je lui tends la bouteille d'eau et l'observe quelques secondes.

"Pourquoi tu me regardes comme ça ? il me demande, le sourcil relevé.

- Je peux te demander quelque chose ?

- Bien sûr.

- Ce matin, en ouvrant le frigo, j'ai vu l'enveloppe du Tribunal."

Son regard se voile imperceptiblement alors qu'il rebouche la bouteille avant de la faire tourner entre ses mains.

"C'est rien d'important. Enfin, c'est juste le chèque des condamnations accessoires, tu sais.

- Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? Ça fait au moins trois semaines que tu l'as reçu...

- Je ne sais pas quoi en faire, il dit simplement. C'est de l'argent... Je... Je ne sais pas...

- Tu as perdu de l'argent à cause de ton arrêt, Harry. C'est normal qu'on te dédommage.

- J'en ai pas perdu tant que ça, puisque la boulangerie a continué de tourner.

- Tu ne t'es pas versé de salaire... j'ajoute pour tenter de lui faire entendre raison.

- Juste le nécessaire, c'est vrai.

- Pourquoi ne pas utiliser cet argent pour un nouveau projet ? Si tu ne veux pas t'en servir personnellement."

Harry comprend immédiatement où je veux en venir. Je ne sais même pas pourquoi ça me tient tellement à cœur. Peut-être parce que Katia a très envie de ce projet, que Danielle m'en a parlé, que j'imagine parfaitement Harry derrière un comptoir, préparant un café accompagné de petites douceurs. Peut-être parce que je me vois bien, lire un livre ou juste passer du temps en compagnie d'Harry.

Son regard me transperce mais il ne dit rien, préférant reprendre une gorgée d'eau. Je croque dans mon panini et mange en silence, attendant une réaction quelconque de sa part.

"Madame Colin sera absente jusqu'à la fin de la semaine finalement, il reprend.

- Ça va aller ?

- Oui. C'est la grippe. Elle est au lit avec de la fièvre mais avec du repos ça va aller.

- Je peux m'occuper d'Eléa. Y a pas de souci. Ça s'est super bien passé ce matin.

- C'est gentil. Sinon, je peux m'arranger avec Katia.

- Non Harry. Sincèrement, je peux m'occuper de ta fille. Ça me fait plaisir. Elle était ravie ce matin d'arriver la première dans l'école. Tu sais, c'est une ambiance différente sans tous les élèves. Déjà pour nous professeurs, donc imagine pour une petite fille.

- Oui, j'imagine... Merci Lou.

- Avec plaisir Harry. Tu le sais, non ?

- J'ai toujours peur de trop t'en demander."

Je pose mon sandwich sur la table et essuie mes mains sur la serviette en papier avant de glisser mes doigts contre sa joue. J'embrasse doucement ses lèvres, laissant ma main s'accrocher à sa nuque. Je cherche son regard.

"Quand est-ce que tu vas arrêter de douter, mon cœur ? On a eu cette conversation mille fois ! Tu ne m'imposes rien. Ce que je fais pour toi, pour Éléa, je le fais parce que ça me fait plaisir, parce que je t'aime... Parce que je vous aime.

- Lou...

- Non, Harry. J'aimerais vraiment que tu prennes pleinement conscience de nous. Je sais que tu crois que je suis arrivé trop tôt dans votre vie, je chuchote, mais il y a des choses qui ne s'expliquent pas, des relations qui sont intenses, vraies dès les premiers instants. Ce n'est pas parce que tu as vécu un échec, que toutes tes histoires seront un échec.

- Je sais... C'est plus fort que moi.

- Je sais. Je commence à te connaître, toi et tes doutes, toi et ton entêtement à ne pas voir les évidences.

- Hey !!! il proteste en souriant.

- Harry... Entre nous... J'espère être ta dernière histoire."

Je capture ses lèvres et souris quand je le sens me rendre mon baiser et sa langue caresser doucement la mienne.

"Je me ferai raccompagner ce soir et je vous rejoins à la maison."

Je descends de mon tabouret, récupère la fin de mon panini, embrasse Harry et le quitte pour me rendre au collège.

*

* *

Je gare ma voiture sur le bas-côté, devant la maison d'Harry. Je récupère mon sac dans le coffre et me dirige vers la porte d'entrée. A peine ai-je sonné que la porte s'ouvre sur Éléa et j'entends Harry râler derrière elle, de ne pas avoir attendu, encore, qu'il vienne ouvrir la porte.

Je me penche vers elle et lui fais un bisou sur la joue avant qu'elle n'aille s'asseoir devant la table basse en soufflant. Je dépose mon sac et enlève mes baskets et ma veste.

Je suis surpris de trouver Katia dans la cuisine, en train de préparer le repas, pendant qu'Harry ouvre une bouteille de vin. Elle m'adresse un sourire radieux et Harry lève les yeux au ciel avant de s'approcher de moi et de m'embrasser.

"Éléa, on passe à table dans cinq minutes. Tu vas te laver les mains, ma puce ! dit-il à l'attention de sa fille.

- Qu'est-ce qu'on mange de bon ? je demande en m'approchant de Katia.

- Poulet pommes de terre et carottes. Éléa adore !

- Et moi aussi", ajoute Harry.

Je l'aide à finir de mettre le couvert et m'installe à table, rejoint par Éléa qui s'assied à côté de moi.

"Papa il m'a dit qu'on restait tous les deux demain matin ! me dit-elle.

- Oui ! Tu me diras ce que tu veux faire !" je lui réponds en passant ma main sur sa petite tête, dans un geste affectueux.

Éléa me sourit. Je suis vraiment heureux de cette relation qui naît entre nous. J'aime beaucoup cette petite puce et je suis rassuré qu'elle m'accepte auprès de Harry et elle. Je sais que c'était important pour Harry. Notre relation s'est mise en place de manière si naturelle, comme une évidence pour tous les trois.

Nous dînons tout en discutant, parfois interrompus par Éléa qui nous révèle quelques anecdotes de sa journée d'école. Elle raconte à son père à quel point c'était bien d'être la première dans l'école et dans sa classe ce matin. Je ne peux pas m'empêcher de sourire en l'entendant expliquer ce qu'elle a ressenti. Mon regard se porte vers Harry qui sourit à sa fille. Ses yeux brillants accrochent les miens. Tout mon être se réchauffe quand il me regarde de cette manière, simplement heureux. Confiant.

Harry dépose sur la table des pâtisseries ramenées de la boulangerie que nous dégustons avant de nous installer dans le salon. Katia et moi préparons les cafés et thés pendant qu'Harry monte préparer Éléa pour la nuit.

"Oh, s'il te plaît Papa, je peux rester un peu avec vous avant d'aller dormir. Y a pas d'école demain matin. S'il te plaît ??? j'entends Éléa demander.

- OK. Mais tu nous laisses parler, d'accord.

- Oui... Vous allez avoir une conversation d'adultes ?

- Oui.

- Oh.... !" elle répond très sérieusement à son père.

Éléa s'installe dans le fauteuil avec la tablette d'Harry et commence un petit jeu. Je dépose la tasse de café d'Harry sur la table basse et garde ma tasse de thé entre mes mains alors que je m'assieds sur le canapé.

Harry me rejoint, m'embrasse doucement mais s'assied face à Katia et moi, sur la table basse. Il sort de la poche arrière de son jean une enveloppe de papier kraft que je reconnais facilement pour l'avoir vue ce matin accrochée sur son réfrigérateur.

Katia, à côté de moi, est tout excitée et impatiente. Ces deux-là ont fini par discuter et je ne pense pas me tromper en affirmant qu'Harry a cédé au projet de Katia. Un sourire espiègle se dessine sur le visage de mon amant. Il glisse ses doigts dans ses mèches bouclées et se racle la gorge avant de prendre la parole.

"Quand tu as quitté la boulangerie ce midi, j'ai réfléchi à ce que tu as dit. Il y a quelques semaines, Katia m'a remis tout un dossier qu'elle a préparé : business plan, devis pour les travaux, plans. Je n'y avais pas prêté plus attention mais il se passe beaucoup de choses dans ma vie en ce moment, dans nos vies. Alors, j'ai pris un peu de temps et j'ai, enfin, lu le dossier, dit-il en tournant son regard vers Katia.

- Quand il a passé la porte de la boulangerie avec mon dossier à la main, je n'y croyais pas, ajoute Katia les yeux scintillants de bonheur.

- Je pense toujours que c'est un projet fou et que ça va nous demander du temps et beaucoup d'organisation. Mais, il mérite d'être vraiment étudié.

- J'ai contacté ma banque pour obtenir un prêt et devenir associée dans l'affaire, reprend Katia. J'en ai aussi beaucoup parlé avec mes parents.

- Vous allez ouvrir le salon de thé alors ? je demande, pour être bien certain de comprendre.

- Oui, répondent-ils en cœur.

- Le business plan de Katia tient vraiment la route. Au départ, on aménagera les horaires pour cibler une clientèle et si ça fonctionne bien, on élargira les plages horaires.

- C'est formidable ! Je suis vraiment ravi pour toi Katia. C'est une excellente idée. Un bon compromis pour te voir plus aussi, je dis à l'attention de Harry.

- Harry a plusieurs choses à t'expliquer Louis. Je vais vous laisser en parler tranquillement." dit Katia en se levant.

Elle embrasse ma joue, dépose un petit baiser sur les cheveux d'Éléa qui commence à sombrer dans le sommeil. Harry accompagne son amie jusqu'à la porte et l'enlace pour la saluer.

Je retourne dans la cuisine pour me préparer une autre tasse de thé. Harry me rejoint et passe ses bras autour de ma taille. Il embrasse doucement le creux de mon cou et me câline. J'accueille cet instant de douceur avec plaisir et en profite pour me serrer un peu plus à lui.

"Alors tu as fini par capituler ? je dis près de son oreille.

- Ça semble vous tenir tous à cœur, un endroit où vous retrouver.

- C'est vrai. Un endroit chaleureux, cosy. Je suis certain que Katia et toi allez faire de cet endroit, un lieu incontournable. Même pour notre petite ville. De nombreuses personnes recherchent ça. La tranquillité autour d'une tasse de thé et des petits gâteaux. La douceur...

- Ça va remettre beaucoup de choses en question, Lou.

- Lesquelles ?

- Le temps de faire les travaux...

- On y mettra tous la main à la pâte. Tu oublies que tu es entouré ici, mon cœur. C'est votre projet à Katia et toi, mais je ne m'avance pas en te disant que tout le monde va être ravi d'y participer.

- Katia a demandé à ses parents de nous donner un coup de main à la boulangerie, pour que l'on puisse se partager sur les deux boutiques. Je vais devoir envisager le recrutement d'un autre boulanger et d'une autre vendeuse. On ne pourra pas tout faire et si on s'investit Katia et moi dans ce projet, je veux y être vraiment présent."

Harry se détache de moi et s'appuie au plan de travail, les bras croisés sur son torse. Il semble soucieux soudainement.

"J'ai envie de ce projet. Envie d'investir cet argent dans quelque chose de positif. Mais je ne peux pas oublier que je suis un père avant tout et.... un petit-ami.

- Tu es un bon père. Tu auras toujours du temps pour ta fille.

- Et pour toi... il ajoute, plongeant son regard dans le mien. Je ne regrette pas de m'être mis à mon compte mais je ne te cache pas que ça me fait peur, parfois. J'ai peur de passer à côté de ma puce, de toi."

Je tourne mon regard vers le salon. Éléa dort sur le fauteuil. Je prends la main d'Harry dans la mienne pour que nous retournions dans le salon.

"Regarde ta fille. Elle ne manque de rien. Elle est heureuse et épanouie. Et moi, je suis heureux de partager votre vie. A tous les deux."

Je prends son visage entre mes mains et embrasse doucement ses lèvres.

"Je t'aime. J'ai confiance en toi, en nous. Ce projet, tu vas le mener à bien avec Katia. Vous allez trouver la meilleure organisation pour continuer à profiter de votre vie."

Son visage s'apaise. Il souffle doucement avant d'embrasser mes lèvres. Il se penche vers Éléa qu'il soulève du fauteuil.

"Je la mets dans son lit et on va se coucher ?"

Je réponds en hochant simplement la tête. J'éteins les lumières du salon et le suis dans l'escalier.

Les projets nous permettent d'avancer et je crois que nous suivons la bonne voie, Harry, Éléa et moi.



*

* *

Je n'arrive pas à savoir si je suis triste de bientôt les quitter, ou ravie d'arriver au bout de cette fiction.

J'espère que ce chapitre vous a plu. J'ai juste envie de vous montrer leur vie, à tous les trois, sereine. Cette vie dont on rêve tous...

Merci de continuer de suivre leurs aventures.

Je vous bisouille.

Mimi

#Bakeryfic

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