Chapitre 23 - LOUIS

Nous arrivons sur Les Pieux en début de soirée. Comme toujours, les derniers kilomètres sont les plus longs. Il s'est mis à neiger légèrement et ça a été la distraction idéale pour la fin du voyage ; Éléa commençait à s'impatienter dans la voiture.

Harry conduit à faible allure dans la rue étroite qui mène chez lui. La voiture à peine stationnée dans l'allée, Éléa se détache et sort de la voiture, impatiente de jouer avec les quelques flocons qui volent autour de nous. Son rire résonne dans le silence de la nuit. Je jette un regard vers Harry dont le sourire dévore son visage. Il est heureux d'avoir retrouvé sa fille, plus serein que lorsque nous sommes partis hier. Je m'approche de lui et me place dans son dos, mon regard vers Éléa. Lentement, je presse ses doigts entre les miens. J'ai envie de plus mais je me retiens, respectant son choix. La nostalgie de la semaine passée rien que tous les deux me submerge et un nœud se forme dans le creux de ma gorge. Je savais que ce serait difficile de le quitter, je ne pensais pas que ça le serait autant.

Je sens Harry reculer légèrement pour s'appuyer contre mon corps, nos mains toujours discrètement liées.

"C'est trop bien qu'il neige, dit Éléa en nous rejoignant. On pourra faire un bonhomme de neige demain, peut-être.

- Il faudrait qu'il neige vraiment beaucoup mon cœur, répond Harry. Allez on rentre à l'intérieur, c'est pas le moment de tomber malade.

- Je vais vous laisser, je dis. On se voit à l'école minette, je dis à Éléa en me penchant vers elle pour embrasser sa joue.

- Tu restes pas manger avec nous, Louis ? elle me demande, un air déçu sur le visage.

- Euh... bah non... je vais rentrer chez moi.

- Papa ? Louis il peut rester encore un peu ?"

Mon regard accroche celui d'Harry. Est-ce qu'on prolonge de quelques heures notre intermède ?

"Ce sera jambon coquillettes ! Ça te tente ? J'ai pas le courage de faire autre chose, me demande Harry, un sourire sur les lèvres.

- C'est parfait !

- Tu verras, je mets de la Vache Qui Rit dedans... C'est trop bon !" me dit Éléa en prenant ma main dans la sienne.

Nous rentrons tous les trois dans la maison, enlevons manteaux et chaussures dans l'entrée. Éléa grimpe à l'étage pour aller prendre sa douche avant le dîner. Alors que j'ai passé du temps dans cette maison, et que c'est loin d'être la première fois que j'y passe une soirée avec Harry et Éléa, je me retrouve à ne pas savoir quoi faire de moi-même, debout près du canapé. Harry scrute l'étage un instant puis se tourne vers moi. Ses deux mains se calent sur mes hanches, ses lèvres glissent contre ma joue jusqu'à mes lèvres.

"Je te laisse gérer la cuisson des pâtes pendant que je donne sa douche à Éléa ?

- D'accord. La Vache qui Rit, c'est à quel moment ?

- A la fin, t'en fais pas, c'est elle qui gère, il me répond en souriant. A tout de suite." dit-il en claquant ses lèvres sur les miennes.

Je le regarde monter rejoindre sa fille et souffle un grand coup. Je me dirige vers la cuisine et commence à préparer le dîner. J'en profite pour mettre le couvert pour nous trois. Je souris, sûrement bêtement, en me disant que je pourrais parfaitement m'accorder à ce genre de vie.

Une vingtaine de minutes plus tard, j'entends Éléa descendre. Elle me rejoint dans son pyjama "Raiponce" et ses cheveux coiffés en deux petites tresses autour de son visage. Elle s'assied à la table alors que je dépose la casserole de coquillettes au milieu.

"Qu'est-ce qu'il fait Papa ? je lui demande alors qu'Harry ne semble pas suivre sa fille.

- Il m'a dit de te rejoindre pendant qu'il rince la baignoire et met le linge dans la machine.

- D'accord. Alors, je te sers des pâtes ?

- Oui. Mais il faut d'abord que tu coupes mon jambon en petits carrés et la Vache Qui Rit aussi.

- Oh.. Euh.... OK."

Je m'exécute en m'asseyant à côté de la petite. Une fois tout coupé, je verse deux cuillerées de pâtes dans son assiette. Alors qu'elle me demande de mélanger le tout, Harry pénètre dans la cuisine.

"Ça va Éléa ? il lui demande, un sourcil relevé.

- Oui, elle répond simplement.

- C'est normal que ce soit Louis qui prépare ton assiette alors que tu sais très bien le faire toute seule ?

- Bah... Je suis fatiguée, tu sais, la route c'était long ! dit-elle avec un air tellement désolé que j'ai du mal à contenir mon sourire. Et puis il fallait que j'explique à Louis...

- Mais bien sûr ! répond Harry. Louis, fais attention. Sous ses airs d'ange, Éléa est un petit démon.

- Mais non... papaaaa !!!

- Mais si !!! Allez mange poulette avant que ce soit froid."

Harry appuie sa main sur la tête de sa fille avant de s'installer à table. Nous dînons tous les trois, Éléa nous raconte ses vacances, parle de Zayn et bizarrement ne mentionne pas Gauthier. Harry ne lui pose pas de questions non plus.

Nous sommes en train de prendre un café dans le salon. Éléa tombe de sommeil sur le canapé. Harry la prend dans ses bras pour la mettre au lit. Alors qu'ils s'apprêtent à monter l'escalier, je les aperçois revenir et Harry pencher Éléa vers moi.

"Je t'ai pas dit Bonne Nuit Louis... dit-elle, la voix pleine de sommeil.

- C'était pas grave, minette. Bonne nuit" je lui réponds en embrassant son front.

Je lève mon regard vers Harry qui m'observe. Nous échangeons un sourire complice.

*

* *

L'école a repris depuis deux jours et avec elle mes habitudes quotidiennes.

Je cours sur la plage sous une fine bruine et ralentis ma foulée quand j'aperçois au loin mon partenaire de course. Mon partenaire tout simplement.

Harry reprend le travail dans une semaine, après près de deux mois d'arrêt. Il avait besoin de se remettre en forme et faire du sport ensemble est apparu comme une évidence et surtout une très bonne excuse pour nous permettre de passer du temps ensemble.

Il est 7h00. La nounou d'Eléa a repris du service, nous laissant tout le loisir de profiter de quarante cinq minutes à deux.

Un sourire s'étire sur mon visage quand Harry s'approche de moi et que sa main attrape ma hanche lorsqu'il vient coller son corps contre le mien. Ses lèvres embrassent les miennes doucement et mon cœur accélère ses battements, pourtant déjà rapides.

"Bonjour coach ! il me dit au creux de l'oreille, son souffle me faisant frissonner.

- Salut. Prêt à te dépenser ?

- Avec toi ? Toujours !" il me répond avec un éclat de malice dans le regard.

Je le repousse légèrement, surtout pour m'empêcher de lui sauter dessus et lui proposer de rentrer chez moi. Je reprends ma course et cale ma foulée sur celle d'Harry. Nous avançons sur la plage déserte jusqu'à la pointe du Rozel.

Pendant qu'Harry reprend son souffle, je sors de mon sac à dos des élastiques de musculation et lui tends. Nous faisons quatre séries d'exercices pour renforcer les muscles des bras avant de reprendre notre course.

Quarante cinq minutes c'est vraiment court. Surtout quand je n'ai pas le temps de prolonger de quelques minutes l'étreinte qu'Harry et moi nous donnons en nous séparant. Je dois remonter jusqu'à chez moi et me doucher avant de partir travailler.

"On se voit tout à l'heure... je dis doucement en me détachant de Harry.

- Oui. Il faut que je file d'ailleurs.

- Moi aussi, sinon je vais être en retard.

- Ce serait dommage ! me dit Harry avec un petit sourire au coin des lèvres.

- C'est clair ! Le boulanger sexy vient déposer sa fille. Je ne veux pas louper ça !

- Hummm... Il paraît que le boulanger sexy a des vues sur le prof de sport... Fais attention à toi."

Ses lèvres capturent les miennes dans un rire. Il me donne une claque sur les fesses alors que je reprends ma course pour rentrer chez moi. Je cours en regardant derrière moi, jusqu'à perdre de vue celui qui fait battre mon cœur.

*

* *

La première semaine de cours s'achève et je suis ravi d'avoir retrouvé mes élèves, presque tous enthousiastes face au programme des quatre prochaines semaines. Tout reprend même les entraînements de foot que nous ferons dehors si le temps nous le permet.

J'apprécie toujours les vacances, comme tout le monde, mais j'aime vraiment mon travail, essayer de transmettre ma passion aux plus jeunes, ou au moins leur faire apprécier le sport, quel qu'il soit.

Je suis en train de fermer mon vestiaire au collège lorsque mon portable vibre dans la poche de mon jogging. Je claque la porte et m'empare de l'appareil.

"Salut Maman !

- Louis, je suis désolée de t'embêter. Peux-tu aller chercher Ernest et Doris à l'école ? Je suis bloquée sur la route de Barneville.

- Euh... Ouais. J'envoie un message à Danielle pour la prévenir. Je suis pas parti du collège encore.

- Merci beaucoup. Tu les déposes à la maison ?

- Oui bien sûr. J'y vais alors. A tout à l'heure."

Je raccroche et envoie rapidement un message à mon amie, institutrice de mon petit frère et ma petite sœur. Je ne suis pas inquiet, je sais pertinemment que Danielle attendra qu'un membre de ma famille vienne récupérer les petits.

Je ferme le gymnase et salue mes collègues en pleine conversation devant le bâtiment. Je monte dans ma voiture et en moins de cinq minutes, je me retrouve devant l'école primaire. Il y a encore quelques parents qui discutent devant le portail. Je traverse la cour jusqu'à la classe de Danielle, toque trois coups et entre. La classe est vide d'enfant. Mon amie est à son bureau en train de rassembler des cahiers.

"Salut Dani !

- Hey Louis ! Ça va ?

- Oui. Je viens chercher Ernest et Doris.

- Ils ne sont plus là !

- Ma mère est passée ? Elle m'a appelé il y a une dizaine de minutes pour me demander de venir. Tu n'as pas eu mon message ?

- Je t'avoue que mon téléphone est au fond de mon sac et que j'ai pas encore eu le temps de m'en préoccuper. Mais comme ta mère n'arrivait pas, Harry les a pris avec lui et ils sont remontés tous les quatre à la boulangerie.

- Ah bon !

- Tu as sûrement un message qui te prévient..."

Je suis parti rapidement moi aussi et je n'ai pas regardé mon téléphone mais Harry m'a bien envoyé un message pour me demander de prévenir ma mère pour qu'elle ne s'inquiète pas de ne pas trouver ses enfants.

Je souris en lisant le message alors que Danielle s'approche de moi, lisant le texte sur mon portable, par-dessus mon épaule.

"Vous êtes tellement prévenants l'un envers l'autre. C'est adorable !

- Arrête ! je réponds en rougissant légèrement.

- Mais non, vous êtes vraiment bien tous les deux, ça se voit.

- Merci..., est la seule réponse qui me vient.

- Vous avez prévu quelque chose pour ce week-end ? Harry rebosse bientôt, non ?

- Pour l'instant pas de projet. Éléa est là cette semaine. Je ne sais pas.

- Tu crois qu'il y a moyen de la faire garder pour qu'on se fasse un dîner tous ensemble. Un truc tranquille, tu vois.

- Je ne sais pas. Je vais lui proposer.

- Ce serait sympa Louis, de tous nous retrouver. Ça fait longtemps.

- On a passé la soirée du nouvel an ensemble.

- C'est pas pareil, c'était une fête. Tout le monde avait un peu trop bu et je te rappelle que tu as niqué dans la salle de bain de Liam !

- Danielle !!!!

- Quoi ?"

Mon amie s'esclaffe et je tourne rapidement les talons pour la quitter. Je lui fais un signe de la main et lui dis que je la tiendrai au courant. Je n'entends plus son rire qu'une fois que j'ai refermé la porte de sa classe. Je traverse la cour en secouant la tête et remonte vers le centre ville et la boulangerie.

Cette boulangerie semble être devenue le centre névralgique de notre village.

Je pousse la porte et la clochette tinte. Les regards des trois enfants installés à la petite table sur le côté se tournent vers moi, leurs bouches pleine de chocolat. Je me penche au-dessus d'eux et embrasse chacune de leur petite joue. Katia me salue avec cette joie de vivre qui la caractérise, toujours souriante, avenante. Un rayon de soleil dans la grisaille hivernale de janvier.

Harry sort de l'arrière boutique avec trois verres de jus de fruits. Son sourire illumine son visage quand nos regards se croisent. La frustration s'empare de moi : j'ai tellement envie de goûter ses lèvres parfaites.

"Alors... tu fais nounou à tes heures perdues ? je lui demande.

- On a attendu un peu en discutant avec Danielle et comme ta mère n'arrivait pas, j'ai proposé de prendre le goûter ici.

-C'est très gentil de ta part.

- Avec plaisir, tu le sais bien... me dit-il le ton plein de sous-entendu. Tu as prévenu ta mère ?

- Elle m'a appelé pour que je les récupère. Elle est bloquée sur la route. Je ramène Ernest et Doris à la maison.

- Loulou... tu joueras avec nous en rentrant ? demande Ernest.

- Vous n'avez pas de devoirs à faire ?

- Un peu... souffle ma petite sœur.

- On jouera un peu, ma puce ! je lui dis en embrassant le sommet de son crâne.

- Je t'offre un café ? me demande Harry.

- Avec grand plaisir oui.

- Tu viens m'aider ?" me dit-il en jetant un regard par-dessus son épaule.

Je ne réponds pas et le suis tout simplement. La porte se referme derrière nous, Harry s'approche de la machine à café qu'il met en route. Je glisse mes bras autour de sa taille et l'embrasse par-dessus son sweat entre ses omoplates. Il bascule sa tête en arrière et la cale sur mon épaule avant de tourner son visage vers moi et d'embrasser le coin de mes lèvres.

"Tu as passé une bonne journée ? il me demande doucement.

- Oui. Parfaite. Elle l'est encore plus maintenant. Je ne pensais pas te revoir aujourd'hui.

- J'ai un peu fait exprès de ramener les enfants ici, dans l'espoir que tu passes, il m'avoue.

- Très bonne initiative. Tu es aussi à l'origine de ce qui retient ma mère sur la route ?

- Hummm.... Peut-être !" dit-il en riant et embrassant mes lèvres à nouveau.

Je m'enivre de l'odeur d'Harry. Je le soupçonne d'avoir passé du temps à la boulangerie aujourd'hui. Il a une odeur de farine sur lui, de beurre... je ne saurais définir exactement, mais c'est lui. Tout entier. Comme le jour où je l'ai rencontré.

Il se retourne entre mes bras et caresse ma joue doucement. Son sourire fait bondir mon cœur. Harry est beaucoup plus affectueux depuis notre week-end à Paris, peut-être plus sûr de notre relation, de ses sentiments. J'ai la conviction que ces deux jours, en dehors de la semaine que nous avions passée ensemble, ont marqué un tournant dans notre relation, pourtant naissante.

Il m'embrasse une nouvelle fois, caressant ma lèvre inférieure avant de la mordiller. J'entrouvre ma bouche et laisse la langue d'Harry se frayer un chemin contre la mienne, doucement, tendrement, voluptueusement.

Mon Dieu... Ce baiser est en train d'avoir raison de moi. Je m'approche un peu plus de son corps et glisse une main dans sa nuque, l'autre pressée sur sa hanche. Mon sang bouillonne dans mes veines, les battements de mon cœur s'accélèrent. J'ai envie de lui. J'ai envie de lui crier que je suis amoureux de lui. Éperdument.

Ses mains glissent le long de mon corps et se faufilent sous ma veste, puis mon t-shirt. Ses paumes sont chaudes, ses doigts légèrement rugueux. J'approfondis notre baiser alors que je me hisse un peu sur la pointe des pieds. Le corps d'Harry, légèrement plus grand et plus musclés que le mien, m'enveloppe totalement.

La porte coulisse, nous surprenant tous les deux. Je me recule rapidement, poussé par les deux mains d'Harry sur mes épaules. Tous les deux à bout de souffle, nous tournons la tête vers l'ouverture et découvrons Éléa et Doris. Les petites nous observent mais ne disent rien.

"Ma puce, tu as besoin de quelque chose, demande Harry en s'éclaircissant la voix.

- Je peux jouer sur ton téléphone ? demande Éléa, son regard allant de l'un à l'autre.

- Euh... oui. Attends, il est... il est dans ma poche, répond Harry en passant sa main sur la poche arrière de son jean.

- Merci."

Les fillettes s'éloignent, je croise le regard d'Harry.

"Papa ?

- Oui, mon cœur ?

- Tes cheveux ils sont tout en l'air comme le matin."

Harry passe rapidement sa main dans ses boucles alors que sa fille est déjà sortie de la pièce. Je ne contiens pas mon rire. Je claque un baiser sur les lèvres de mon amant, attrape ma tasse de café et sors de la pièce pour rejoindre Katia et les enfants.

*

* *

Je suis resté dîner avec mes parents après avoir raccompagné Ernest et Doris. Félicité nous a rejoint un peu plus tard dans la soirée, après être sortie avec ses amis de la fac. Nous avons passé une agréable soirée. Les petits se sont endormis devant leur assiette ; il leur faudra quelques jours pour reprendre le rythme des levés et des journées de classe.

Il est plus de 23h quand je monte dans ma voiture, fatigué moi aussi de ma semaine. Mais en une dizaine de minutes je suis chez moi.

Je passe sous la douche et me prépare une tasse de thé avant de m'installer tranquillement devant une série. Je consulte mon portable et vérifie mes mails. Les gars de l'équipe de foot proposent de faire un match demain après-midi. Les entraînements reprennent dimanche. Liam et Niall me confirment qu'ils seront de la partie.

La petite enveloppe s'affiche en haut de mon écran, m'avertissant de l'arrivée d'un nouveau message.

Message de Danielle : Lou tu ne m'as pas dit pour demain soir ? Dispo ? Une ou deux personnes ?

J'ai zappé d'en parler à Harry.

Message à Harry : Hey ! Tu dors ?

Message de Harry : Non... Toi non plus apparemment !

Message à Harry : Bien vu 😜

Message à Harry : Tu as des projets pour demain ?

Message de Harry : Rien de particulier. Je pense qu'Éléa et moi allons rester tranquilles. Elle est crevée après cette première semaine d'école.

Message à Harry : Oui bien sûr, je comprends.

Message de Harry : Pourquoi Lou ?

Message à Harry : Lou ?

Message de Harry : Ouais... j'ai envie...

Message à Harry : 😁 Je voulais te demander de venir faire un foot demain après-midi avec les gars, et Danielle organise un p'tit dîner... Si ça te tente. Si tu peux faire garder Éléa. Félicité est là, si besoin...

Message de Harry : Tu crois qu'elle pourrait passer l'après-midi avec Ernest et Doris ? Pour le soir, on peut la prendre avec nous...

Message à Harry : Je préviens Danielle. Et je vois avec Félicité et ma mère pour demain après-midi.

Message de Harry : Ca n'embêtera pas Danielle ?

Message à Harry : Non. Absolument pas. C'est un dîner tranquille, juste histoire de se retrouver tous ensemble. Tu n'as pas peur qu'Éléa s'ennuie ?

Message de Harry : Non. T'inquiète pas pour ça. Je prévoirai de quoi l'occuper.

Message à Harry : Super ! Je suis content qu'on puisse passer cette journée ensemble.

Message de Harry : Moi aussi. D'ailleurs tu devrais aller dormir si tu ne veux pas voir mon équipe te battre demain !

Message à Harry : On jouera pas ensemble ? Je suis outré !

Message de Harry : Mettons un peu piment... 😏

Message de Harry : Bonne nuit Lou...

Message à Harry : Ouais... Tu ne perds rien pour attendre... Bonne nuit mon cœur...

Je réponds sans réfléchir et envoie mon message. C'est en recevant l'accusé de réception et en relisant mon message que je m'aperçois du surnom donné à Harry. Mon cœur bat un peu plus vite. Le petit smiley que je reçois en retour me rassure et laisse mes lèvres s'étirer dans un sourire.

*

* *

"Ok ! La prochaine fois on joue dans la même équipe ! Ce sera plus simple !

- Oui je crois", je réponds en riant.

Harry et moi remontons jusqu'au parking. Le match s'est rapidement transformé en un bordel sans nom. Plus personne ne savait dans quelle équipe lui et moi jouions, si nous étions coéquipiers ou adversaires. C'était un bel après-midi. Nous avons beaucoup ri et tout le monde repart détendu.

Nous nous retrouvons pour la plupart ce soir. Mais avant chacun rentre chez soi prendre une douche et se préparer, Harry récupère Éléa chez mes parents puis je passe les chercher chez eux.

La soirée bat son plein. Danielle a mis les petits plats dans les grands pour nous recevoir. Si Éléa était un peu intimidée en arrivant, elle s'est rapidement détendue en voyant qu'elle connaissait tout le monde. Elle s'est installée avec nous pendant que nous prenions l'apéritif, picorant ça et là des petits gâteaux et autres gourmandises.

Harry est un de ces papas qui sait parfaitement que dans ce genre de soirées les enfants grignotent plus qu'ils ne mangent et c'est agréable de ne pas l'entendre dire à tout bout de champ "Tu ne vas plus rien manger après..." comme a l'habitude de le faire ma propre mère.

Bref, nous passons une bonne soirée. Nous avons enchaîné l'entrée et le plat. Éléa s'est installée sur la table basse avec un coloriage avant de regarder un petit dessin animé sur la tablette qu'Harry a apportée. Il a pensé à tout : les feutres, les coloriages, un livre, la tablette, le pyjama et le doudou. Surtout le doudou.

Quand Danielle apporte le dessert, la petite nous rejoint. Harry est allé la mettre en pyjama au cas où elle s'endorme sur le canapé. Son pouce dans la bouche et son doudou à la main, elle grimpe sur son père. Je ne peux pas empêcher mon regard de se poser sur eux. Ils sont beaux ensemble, le père et la fille, le même petit éclat dans le regard, les mêmes boucles châtain.

Danielle nous sert à tous une part de tarte aux pommes et une boule de glace à la vanille. Elle dispose une petite assiette devant Éléa qui rechigne devant le gâteau. La fatigue commence sérieusement à la gagner. Katia, qui est des nôtres ce soir, propose à Harry de la prendre sur ses genoux pendant qu'il mange son dessert. Mais contre toute attente, ou parce que je suis juste à côté d'elle, Éléa tend ses bras vers moi pour que je la prenne.

Je sens tous les regards se tourner vers nous. Je termine rapidement ma part de tarte et glisse Éléa sur mes genoux. Elle enroule son bras autour de mon cou et cale son visage contre mon torse. Mon cœur bat vite et j'essaye de me contrôler. Je suis surpris par son geste même si nous nous connaissons bien tous les deux maintenant, et je le reconnais, un peu ému. Je jette un regard à mes amis pour qu'ils reprennent leurs conversations et leur repas. Éléa serait capable de se redresser et demander pourquoi plus personne ne parle !

Je sens la main d'Harry caresser distraitement ma nuque juste au-dessus du bras de sa fille. Je tourne légèrement mon visage vers lui et accroche son regard. Son sourire est magnifique ce soir. Doucement je glisse ma main sous la table et presse sa cuisse.

Éléa a fini par s'endormir sur moi et je n'ose plus bouger, ni parler trop fort. Liam m'observe, je le sens. Ce qui me surprend le plus c'est la manière dont il regarde Cheryl après avoir posé son regard sur moi et la petite, et sa manière de glisser ses lèvres contre la joue de la jeune femme, tendrement.

Il est minuit passé quand nous nous apprêtons à quitter la maison de mon amie. Toujours bloqué sur ma chaise, je laisse mes amis se lever et s'habiller pour sortir. Harry s'approche de moi, son écharpe nouée autour du cou et son manteau encore ouvert. Il glisse ses mains entre Éléa et moi et s'empare de sa fille, non sans embrasser doucement mes lèvres au passage.

Je dégourdis mes membres avant de me mettre debout. J'enfile ma veste et rassemble les affaires d'Éléa pendant qu'Harry lui enfile tant bien que mal son manteau. Éléa chouine d'être ballottée. Harry dit rapidement au revoir à tout le monde et part installer la petite dans la voiture pendant que je salue mes amis.

"Merci Dani. C'était vraiment une bonne soirée.

- De rien Louis. Ça m'a fait plaisir de tous vous avoir ! On essaye de se refaire ça rapidement.

- Avec plaisir, je réponds en embrassant ses joues.

- En tout cas, Louis...

- Oui... j'enchaîne voyant mon amie hésiter.

- Tu peux faire part de tes sentiments à Harry parce qu'il les partage c'est indéniable. Ne te mets pas de barrière. Et la petite t'a adopté. Vous formez une jolie petite famille.

- Mais tout est si récent. Je ne veux rien précipiter.

- Louis... peu importe que ça fasse deux mois ou deux ans, quand les sentiments sont là, il faut le dire. C'est important."

Je remercie silencieusement mon amie avant de la quitter et de rejoindre mon amant qui m'attend dehors.

"Tu restes dormir à la maison, il me demande alors qu'il se tourne vers Éléa qui dort paisiblement.

- Tu es sûr ?

- Certain, oui."

Je souris pour toute réponse et prends la route qui nous mène chez lui.

Arrivés devant le portail et la voiture arrêtée, Harry me tend ses clefs pour que j'aille ouvrir la porte. Il sort Éléa précautionneusement de la voiture et rentre à ma suite. Il ne prend pas la peine d'enlever ses chaussures et son manteau et monte directement déposer la petite dans son lit.

Je ferme la voiture à distance, puis la porte de la maison à clef. J'enlève mon manteau et mes chaussures et monte dans la chambre directement. Je passe par la salle de bain et me déshabille avant de passer le t-shirt d'Harry qui pend au portant derrière la porte. Il me rejoint quelques minutes plus tard, pousse la porte derrière lui. Le poids de son corps fait bouger le matelas quand il s'installe à côté de moi.

"Je t'ai emprunté un t-shirt !

- Tu as bien fait. Tu pouvais en prendre un dans l'armoire tu sais.

- Non, celui-là m'allait bien", je réponds souriant.

Sa main caresse ma joue avant de se glisser sur ma nuque. Il rapproche nos visages, son souffle caressant ma peau, puis m'embrasse doucement.

"C'était une bonne journée Lou. J'ai adoré, dit-il contre mon oreille.

- Moi aussi beaucoup, je réponds. Je suis vraiment bien avec toi, avec vous, tu sais.

- Je sais. Je le vois.

- C'est... hum... c'est peut-être trop tôt mais..."

Je ne peux pas finir ma phrase. Les lèvres d'Harry sont scellées aux miennes et son baiser prend toute la signification des mots que je m'apprêtais à lui souffler.

"Je suis tombé amoureux de toi, mon cœur" je lâche quand il se détache de moi.

Son regard brille dans la lumière tamisée. Ses lèvres glissent sur ma peau, sa main droite caresse mon ventre sous le t-shirt imprégné de son odeur. Harry passe sa jambe entre les miennes m'incitant à les écarter. Il se retrouve sur moi, le poids de son corps, les battements de son cœur en écho aux miens et ses lèvres douces qui tracent le chemin jusqu'aux miennes. Il m'embrasse à en perdre le souffle, à en perdre la tête. Je glisse mes doigts dans ses cheveux et lui rends son baiser avec la même passion. Je crochète ses jambes et échange nos positions pour le surplomber. Je le débarrasse de son t-shirt et parsème des baisers sur son torse musclé. Il est si beau, si parfait. L'instant, est parfait.

Et puis, soudain... La porte grince un peu.

"Papa !"

Je me retrouve propulsé sur le côté, ma tête tape contre le sol mais je ravale ma plainte.

"Qu'est-ce que tu fais là p'tit cœur ?, j'entends Harry demander.

- J'ai perdu mon doudou.

- Mais non, il était dans ton lit quand je t'ai mise dedans. Viens, on va le chercher et tu vas te rendormir ma puce.

- Papa, c'était quoi le gros boum ?

- Euh... C'est ma tête qui a cogné contre le mur quand je me suis redressé.

- Ah bon... Tu as pas trop mal ?

- Ça va aller."

Je les entends s'éloigner et je ne sais pas quoi faire. Je n'ose même pas respirer, les deux mains sur mon visage. Je reste sur le sol jusqu'à ce que j'entende à nouveau la porte grincer et se fermer.

"Ça va Lou ?"

Je tourne mon visage vers le lit et la voix d'Harry. Il me regarde, allongé sur le ventre, un sourire amusé aux lèvres.

"Je vais y aller non ?

- Non. Je veux que tu restes. Elle ne devrait pas se relever.

- Elle ne devrait pas. Mais si elle se relève ?

- On va mettre un oreiller sur le plancher pour ta prochaine chute !

- Très drôle !

- Allez viens...."

Harry tend sa main vers moi. Je me redresse et me lève, passant la main sur l'arrière de ma tête. Je retrouve ma place sur le matelas, Harry recouvre nos corps avec le drap.

"Ça va ? il me demande à nouveau.

- Ouais, je réponds, capturant ses lèvres.

- Donc... tu disais que tu es amoureux de moi..."

Son sourire me fait chavirer une fois de plus et je me laisse aller entre ses bras, sous ses baisers.




*

* *

Je pense qu'on peut dire, sans aucune hésitation, que Louis est complètement, littéralement, éperdument, amoureux de Harry.

Ils sont mignons mes loulous.

J'ai hésité à vous mettre un WARNING au début pour risque d'overdose de guimauve...

J'espère que ce chapitre vous a plu...

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.

Bisous bisous

Mimi

@Butterfly_1802

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