Chapitre 20 - HARRY
J'entends la porte de ma chambre s'ouvrir. Des petits pas sur le parquet puis un poids grimper sur mon lit. Deux petites mains s'agrippent à mes épaules et des bisous pleuvent sur mon visage. Je garde les yeux fermés et je ne bouge pas, laissant mon assaillant poursuivre son objectif : me réveiller.
Eléa lève ma paupière gauche, puis la droite. Elle recommence ses bisous et m'appelle tout doucement. Je souris, je ne peux pas m'en empêcher. J'attrape ma fille qui pousse un petit cri.
"Papa !!!
- Qu'est-ce que tu fais là chipie ?
- Ça y est c'est le matin. Le Père Noël est passé et je veux descendre !!
- Tu es sûre qu'il est passé ? J'ai rien entendu moi !
- Mais siii... Allez, lève-toi !!!"
Eléa se détache de moi et se met debout sur le lit. Elle sait pertinemment qu'elle n'a pas le droit, mais ce matin, c'est différent.
Je jette un coup d'oeil à mon réveil qui affiche 7h30. La nuit a été courte. Gemma et son mari Michal sont arrivés hier matin et nous avons réveillonné tous ensemble. Il n'est pas question que ma fille ouvre ses cadeaux toute seule. Il va falloir aller réveiller tout le monde et je vois d'ici leurs mines renfrognées d'avoir à se lever si tôt.
"Il est encore tôt mon p'tit cœur. On se fait un câlin et tu iras réveiller Papy et Mamie, pendant que j'irai réveiller Tata Gem et Tonton ?"
Éléa soupire mais se colle à moi. J'embrasse son front alors qu'elle commence à entortiller mes cheveux. Je savoure cet instant tout doux qui dure.... trente secondes.
"C'est bon maintenant ?
- Allez file ! J'arrive."
Elle descend du lit et court jusqu'à la chambre où sont installés Robin et ma mère, déjà réveillés. Je me lève, enfile un pantalon de pyjama et frappe quelques coups à la porte du bureau où ma sœur et mon beau-frère ont dormi, avant de l'ouvrir.
"Hep ! Le Père Noël est passé ! On descend ?
- Hummm... Il est super tôt, non ?
- 7h30.. Faut voir avec Éléa pour l'heure du réveil !
- Faites des gosses, j'vous jure !!!" râle ma sœur, qui se lève pourtant.
Je suis Éléa dans l'escalier, partagée entre l'impatience de descendre et l'émerveillement devant les cadeaux qu'elle aperçoit déjà au pied du sapin. Elle s'arrête sur la première marche, alors je la dépasse pour profiter des expressions de son visage. Mon téléphone dans la main, j'essaie de capter chaque moment.
C'est le premier Noël que nous passons ici, avec juste ma famille. Sans Zayn. J'ai un pincement au cœur en pensant à mon ex-compagnon en ce matin de Noël. Éléa l'appelera tout à l'heure, comme elle le fait presque tous les jours, mais je sais qu'aujourd'hui ce sera plus difficile pour lui.
Je secoue la tête pour reprendre mes esprits et profite de l'instant lorsque tout le monde descend et que ma mère s'empare de la main de ma fille pour l'amener jusqu'au sapin. S'en suit une tornade de papiers qui volent, de cris de joie et de rires. Le salon est sens dessus dessous, Éléa ne sait plus où donner de la tête. Robin se bat avec les attaches qui maintiennent la poupée dans sa boîte, Gemma aide Éléa à enfiler son nouveau maillot de foot. Ma mère et moi sommes en retrait, spectateurs du moment. Je sens sa main dans mon dos qui me caresse doucement, ce geste apaisant quand les émotions se bousculent un peu trop. Ma petite fille est heureuse, elle grandit si vite. Son sourire est contagieux quand elle se tourne vers moi pour me rejoindre. Je me baisse pour être à sa hauteur et la réceptionne quand elle se jette dans mes bras.
"Tu es contente mon p'tit cœur ?
- Oui..., elle me répond en enlaçant mon cou. Le Père Noël a descendu tout ce que j'avais commandé.
- Il est au top ce Père Noël !
- Ouiiii !!!!"
Je récolte un nouveau bisou avant qu'Éléa se détache de moi et aille jouer. C'est maintenant au tour des adultes d'échanger leurs présents. Robin et ma mère m'offrent un court séjour dans un hôtel SPA de Deauville.
"Tu pourras en profiter avant de reprendre le travail" me dit Robin avec un clin d'oeil.
Je lui souris, sentant une certaine gêne m'envahir. J'ai beau être adulte et père, les sous-entendus sur ma vie affective venant de mes parents continuent de me mettre mal à l'aise.
Nous prenons le petit déjeuner tous ensemble puis je monte me préparer. J'ai promis à Katia d'aller à la boulangerie pour l'aider. C'est une journée importante pour la boutique et mon arrêt de travail tombe vraiment mal. Je sais que je ne suis pas encore suffisamment rétabli pour travailler au fournil mais je peux aider à la mise en place et à la vente sans problème. Nous déjeunerons ensuite tous ensemble chez les parents de Katia.
La matinée est déjà bien avancée. Les clients vont et viennent. Je sors une nouvelle fournée de pains "charpentier" du four pour la disposer dans le présentoir derrière la caisse. Les pains aux noix et aux figues ont rapidement disparu de l'étalage. Je commence à fatiguer un peu. Je sens que mon corps n'a plus l'habitude d'être sollicité. Je reprends le travail dans moins de trois semaines et je pense que je vais être obligé de demander à Louis de m'aider à me remettre en forme. Je souris à cette idée quand j'entends une voix derrière moi. Sa voix....
"Pourquoi tu souris comme ça ?
- Qu'est-ce que tu fais ici ? je demande à Louis en déposant mon dernier pain.
- Qui dit repas de fête dit plateau de fruits de mer, pain frais et bûche de Noël. Ma grand-mère est à la poissonnerie. Je me suis gentiment proposé de passer prendre le pain et la bûche.
- Quelle gentille attention.
- Allez roucouler derrière, tous les deux !" nous interrompt Katia.
Louis lui fait une bise et me regarde, m'interrogeant silencieusement pour passer dans l'arrière boutique. Je lui fais signe de me suivre et m'empare de sa main dès que nous avons passé et fermé la porte. Ses bras m'enlacent et ses lèvres m'embrassent. Il sent délicieusement bon.
"Alors qu'est-ce qui te rend de si bonne humeur ? il me demande entre deux baisers.
- C'est Noël !
- Et ?
- Je suis content d'être dans ma boulangerie...
- Et ?
- Je songeais au fait que j'avais mal au bras alors que ça fait deux heures que je suis là, que je reprends bientôt le travail, qu'un mois et demi d'arrêt m'a rouillé, que j'allais avoir besoin d'une remise en forme...
- Hum... tu as un coach en vue ?
- Juste devant moi... oui !
- On commence les séances quand tu veux."
Je souris à Louis avant de rapprocher son corps du mien. Nous ne nous sommes pas vus depuis deux jours. Je ne pensais pas le voir aujourd'hui, alors j'en profite pour me lover contre lui, profiter de sa chaleur et de ses doux baisers. Notre petit moment d'intimité est interrompu par la porte qui s'ouvre sur Katia.
"Louis... Mamie est venue te récupérer !"
Katia rit de la situation, comme si nous étions deux adolescents. Louis plonge son regard dans le mien, replace une mèche de mes cheveux entre mon oreille et le foulard qui les retient.
"Tu te sens prêt à rencontrer Mamie ? Parce que si je sors de là, sans toi... je vais en entendre parler pendant tout le repas...
- Je suis assez présentable ?
- Tu es parfait. Tu vas la faire craquer comme tu as fait avec toutes les femmes de la ville !"
Je lui donne une tape dans l'épaule en m'écartant de lui. Je replace ma chemise et retrousse un peu mes manches, puis nous sortons. Par chance, la grand-mère de Louis est la seule cliente dans la boutique quand nous arrivons tous les deux.
Son regard et le petit sourire qui s'étire sur ses lèvres me rassurent quand Louis fait les présentations. Je serre sa main dans la mienne en la saluant.
"Alors, il paraît que vous faites le meilleur pain de la région !
- Ce serait un peu prétentieux de dire ça...
- Selon Louis c'est le cas. Je fais confiance à mon petit-fils."
Les doigts de Louis se lient aux miens. Je coule un regard vers lui et remarque qu'il rougit légèrement. L'avis de sa famille doit beaucoup compter pour lui.
"Bon, reprend Louis en se raclant la gorge, on va y aller. Katia, combien je te dois ?
- Harry, mon mari et moi restons quelques jours encore. J'espère que vous passerez à la maison pour que nous fassions plus ample connaissance.
- Avec plaisir Madame.
- Appelez-moi Elisabeth."
Je donne les baguettes à Elisabeth alors que Louis récupère les deux bûches que sa mère nous avait commandées. Il m'envoie un baiser avant de suivre sa grand-mère et de quitter la boutique.
Les clients se suivent et à 13h, Katia et moi fermons la boutique. Julien et Michel sont partis rejoindre leurs familles respectives, et Alain est remonté chez lui depuis une heure. Katia ferme le rideau pendant que j'éteins. Tout est pratiquement en ordre pour attaquer une nouvelle journée le lendemain.
"Alors, c'est sérieux avec Louis ? elle me demande tandis que je ferme la porte attenante à la boutique.
- Je crois, oui. On se sent bien ensemble.
- Tu en parlé à Éléa ?
- Non, pas encore. On a failli se faire griller l'autre matin, parce que Louis et moi nous nous sommes endormis sur le canapé. C'est encore trop tôt, non ?
- Je ne sais pas. Ça dépend surtout de comment tu vois ta relation avec Louis.
- Ouais. Je suis vraiment bien avec lui, je réponds à mon amie.
- Ça se voit Harry. Malgré ce qu'il t'est arrivé, il y a un nouvel éclat dans ton regard. Tu ne l'avais pas en arrivant ici en juin. Et..., elle hésite, tu ne l'avais plus depuis longtemps."
Mon estomac se serre légèrement. Katia s'était rendue compte avant moi de la fin de notre histoire à Zayn et moi. Elle a toujours su lire en moi. Et cette fois ne fait pas exception.
"J'en parlerai à Éléa quand elle rentrera de chez Zayn."
Katia s'accroche à mon bras et embrasse ma joue, alors que nous montons rejoindre nos familles dans l'appartement de ses parents.
*
* *
"Tu seras sage avec Daddy, mon p'tit cœur ?
- Oui papa. Promis.
- Tu m'appelles, d'accord ? Et puis tu t'amuses. Daddy m'a dit qu'il y aurait Coraline à la fête."
Eléa est dans mes bras, le visage enfoui dans mon cou, ses doigts entortillant mes cheveux. Mes parents sont sur le point de rentrer sur Paris et emmène avec eux mon bébé. Ce n'est pas la première fois que nous nous séparons de cette manière, mais cette fois semble plus difficile pour Eléa. J'ai la gorge nouée à l'idée de la laisser partir comme ça, même si je sais que son humeur va rapidement changer.
Je l'embrasse et la dépose sur le sol pour qu'elle monte en voiture. Je donne une accolade à Robin qui s'installe derrière le volant puis enlace ma mère.
"Vous êtes prudents, hein ?
- T'inquiètes pas mon chéri. Je t'appelle quand on est arrivé chez Zayn.
- D'accord. Merci d'être venus.
- De rien. Ça nous a fait plaisir de passer les fêtes ici. Et de faire un peu plus connaissance avec Louis."
Je baisse les yeux et rougis. Ma mère passe sa main sur ma joue avant de m'embrasser.
"Sois heureux. Profite de cette semaine de vacances et amuse-toi pour le jour de l'an. Tu mérites tout ça.
- Merci."
Je l'embrasse et l'étreins un peu plus fort avant qu'elle se détache de moi et monte dans la voiture. Je me penche et donne un nouveau baiser à ma fille, lui soufflant un "Je t'aime" au creux de l'oreille. Je referme la portière et Robin démarre. Pendant que la voiture s'éloigne, je souffle un grand coup avant de rentrer dans ma maison.
Tout le monde est parti. Gemma et Michal ont pris le train hier en fin de journée. La maison est terriblement calme et en désordre. Je me laisse tomber sur le canapé, bascule ma tête en arrière et ferme les yeux quelques minutes.
J'ai dû m'assoupir car la sonnerie du téléphone me fait sursauter. Je passe ma main sur mon visage et me lève pour aller décrocher.
"Monsieur Styles ?
- Oui.
- Bonjour. C'est la gendarmerie.
- Oui. Qu'est-ce qu'il se passe ? Il y a un problème ? je dis, soudainement inquiet qu'il soit arrivé quelque chose sur la route.
- Je vous appelle concernant la plainte que vous avez déposée. Ethan Muller est dans nos locaux. Nous aurions besoin que vous passiez l'identifier. Etes-vous en ville ?"
Mon cœur se met à battre à tout rompre. Je m'aperçois que ça fait plusieurs jours que je n'ai pas pensé à mon agression et à l'enquête en cours. Je m'assieds sur l'accoudoir du canapé pour assimiler ce que la personne au bout du fil est en train de me dire.
"Monsieur Styles ? Vous m'entendez ?
- Oui.
- Est-ce que vous pouvez venir à la gendarmerie ?
- Oui. Oui... le temps de me préparer. Je serais là dans trente minutes.
- C'est parfait."
Je raccroche et pose le téléphone sur sa base. Je monte m'habiller dans ma chambre, le cœur cognant trop fort contre ma poitrine. J'enfile un jean noir et un pull en laine gris. J'attache mes cheveux et enfile un bonnet avant de mettre ma veste et mon écharpe.
Je fais la route jusqu'à la ville sans vraiment m'en rendre compte, perdu dans mes pensées. Je reste assis dans la voiture pendant près de dix minutes, sur le parking de la gendarmerie. Je me remémore cette nuit horrible, la peur qui me gagnait au fil des minutes, la force des coups, l'humiliation que j'ai pu ressentir. Alors que la douleur est estompée depuis de nombreux jours, mon flanc blessé me lance un pic de douleur. Je souffle. Je sors de ma voiture et glisse mes mains dans les poches de mon manteau en rejoignant le bâtiment. Mes doigts jouent avec la clef de contact.
"Bonjour, je suis Harry Styles. Quelqu'un m'a appelé pour me demander de venir, je dis à l'officier en poste à l'accueil.
- Oui, bien sûr Monsieur Styles. Je vais appeler le brigadier. Asseyez-vous", me répond la jeune femme.
Je déglutis difficilement en la remerciant puis m'installe sur l'une des chaises dans l'entrée. Il ne se passe pas deux minutes avant que le brigadier qui suit mon dossier se présente devant moi.
"Monsieur Styles, merci d'être venu si vite.
- C'est normal.
- Venez avec moi. Nous avons installé Ethan dans une salle d'interrogatoire. Il est accompagné de ses parents, mais nous les avons installés dans un autre bureau.
- D'accord.
- Ne vous inquiétez pas, il ne sait pas que vous êtes là. Si vous le reconnaissez formellement, nous contacterons le Procureur et Ethan sera déféré au Parquet."
Je suis l'officier dans les couloirs de la gendarmerie jusqu'à une enfilade de portes numérotées. Nous pénétrons dans l'une des pièces fermées. C'est totalement surréaliste. J'ai l'impression d'être dans une mauvaise série B.
La pièce est faiblement éclairée et juste aménagée d'une table et de trois chaises. Un ordinateur portable est posé sur la table. Le brigadier m'invite à m'asseoir et allume l'ordinateur. Avant même de voir l'image à l'écran, mon sang se glace et la nausée me vient. Cette voix qui résonne dans les haut-parleurs, cette voix qui a hanté plusieurs de mes nuits, je ne peux pas l'oublier. Je porte mon regard sur l'écran. Ethan est là. Assis à une table identique à la mienne, un officier devant lui qui l'interroge. Il semble beaucoup moins confiant que le soir où il m'a asséné tous ces coups.
Je suis frigorifié et pourtant je sens des gouttes de sueur perler dans le bas de mon dos. Mes mains sont crispées sur mes cuisses, mon coeur bat fort dans ma poitrine. Je suis pétrifié devant son visage. Ethan est à peine majeur. Comment peut-on s'en prendre à quelqu'un avec toute la violence dont il a fait preuve quand on voit le jeune homme qu'il semble être, qu'il pourrait être.
"Monsieur Styles ?"
J'entends le brigadier m'appeler mais je n'arrive pas à défaire mon regard des images qui se succèdent à l'écran.
"Monsieur Styles, répète-t-il, sa main faisant pression sur mon épaule.
- C'est bien lui. Je le reconnais. Je reconnais sa voix.
- Bien. Nous lui avons montré les images de la vidéo surveillance, ainsi qu'à ses parents. Il n'a pas nié.
- Qu'est-ce qui va se passer maintenant ?
- Il va être conduit au Tribunal de Grande Instance de Cherbourg. Le Procureur va le convoquer en comparution immédiate pour l'informer des faits qui lui sont reprochés et des sanctions encourues. Il sera ensuite convoqué devant le Tribunal correctionnel où il sera jugé.
- Qu'est-ce que je dois faire ?
- Vous êtes représenté par le Procureur. Nous allons prendre votre déposition pour avoir reconnu Ethan. Puisque lui-même a reconnu les faits devant nous, vous n'avez pas besoin de vous présenter à l'audience.
- D'accord.
- Honnêtement, Monsieur Styles ne vous infligez pas ça. Je vois à quel point vous êtes encore sous le choc.
- Il n'était pas seul ce soir-là. Il vous a donné le nom des autres personnes ?
- Nous allons y travailler. Il est celui qui a été le plus violent avec vous. Il sera jugé en priorité. Si nous parvenons à identifier celui qui vous a maintenu au sol et celui qui vous a frappé en premier, selon leur âge, ils écoperont sûrement de travaux d'intérêt général.
- Et Ethan ?
- Compte tenu du caractère homophobe en plus des coups, il risque de passer quelques mois en détention.
- Mon dieu... je réponds, en soufflant, la tête entre mes mains.
- Monsieur Styles, Ethan ne peut pas mettre en avant la situation de ses parents pour justifier son acte. Il va être suivi par un psychologue mais il doit prendre conscience de la gravité de ses actes.
- Bien sûr.
- Très bien. Nous allons aller dans mon bureau et je vais prendre votre déposition."
Le brigadier ferme l'ordinateur et se dirige vers la porte. Je le suis, abasourdi.
*
* *
Je suis resté à la gendarmerie pendant une heure environ, avant de remonter jusqu'à la boulangerie où j'ai pris un café avec Katia. Je lui ai tout raconté, de l'identification d'Ethan à ma déposition, aux peines encourues. Je ne suis pourtant pas soulagé. Dans quelques semaines, je pourrai dire que cette histoire est derrière moi, qu'Ethan sera puni pour l'acte violent qu'il a commis. Pourtant, cette boule d'angoisse qui m'étreint à nouveau aujourd'hui ne semble pas vouloir me quitter.
Katia me serre dans ses bras avant d'embrasser ma joue et de me renvoyer chez moi. Je remercie mon amie et reprend la route jusqu'à la maison. Je gare la voiture dans mon allée et me dirige vers la plage. Je reste planté sur le sable pendant plusieurs minutes, regardant la mer s'étendre devant moi.
Il y a du vent et il fait froid, mais le ciel est dégagé. Mes pas me dirigent vers Sciotot et je ne tarde pas à apercevoir Louis, en train de courir dans ma direction.
Dès qu'il me voit, je peux deviner un sourire se dessiner sur son visage. Je continue d'avancer, mon esprit de plus en plus léger.
"Hey, tu te balades ?
- Je crois qu'inconsciemment, je venais te rejoindre" je lui réponds.
Je me penche légèrement et embrasse doucement ses lèvres. Ses bras m'entourent et je ne refuse pas cette étreinte. Bien au contraire.
"Tout le monde est parti ?
- Oui. Il y a près de trois heures.
- Ça va ?
- Ouais. Ça va aller. Louis... je...
- Oui ?
- La gendarmerie a appelé. J'en reviens.
- Il y a du nouveau ?
- Ils ont arrêté Ethan. Il est convoqué devant le Tribunal.
- Alors, ça y est ?
- Ouais. On dirait bien. Il a reconnu les faits quand ils lui ont montré la vidéo. Donc... C'est fini. Enfin.
- Il va falloir tourner la page. Une nouvelle année s'offre à toi Harry.
- S'offre à nous ?"
En guise de réponse, Louis m'embrasse et resserre ses bras autour de mon cou. Je savoure cet instant et seulement à ce moment-là, je me sens mieux. Soulagé. Libéré de cette angoisse.
*
* *
Nouveau chapitre et la fin de "l'intrigue".
C'est une fiction. Je n'ai pas fait de droit pénal, alors pardonnez les incohérences si vous jugez qu'il y en a.
J'espère que ce chapitre vous a plu.
Merci d'être là.
Des bisous.
Mimi
@Butterfly_1802
#BakeryFic
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