*.✧ 15 ✧.*
Une semaine s'était écoulée depuis ma soirée pyjama avec Elizabeth, j'avais pris cette semaine pour me ressourcer, faire le point sur ce que je voulais faire. Maman était rentrée de sa thérapie depuis trois jours déjà, la vie continuait, les gens avançaient sans moi. C'était important d'avoir conscience de ce qui m'entourais, je mettais un point d'honneur à savoir ce que j'étais. « Je suis quelqu'un de bien ». Voilà ce que je me disais, je trouvais important de le savoir.
« Fais ce que tu pense être le mieux El, je ne peux pas choisir à ta place... Je comprends que tu ai peur, mais la communication est la clé de tout. »
La « communication »... facile à dire n'est-ce pas ? J'étais vraiment stressée, ce genre de parlotte sérieuse m'angoissais énormément. Je me doutai bien que Ban l'accepterai mais es ce que cela ne le briserai pas à l'intérieur ? Il était si bon, si mignon et si je lui faisait du mal. Ma semaine avait été enrageante ; je déprimais.
Je saisi mon pull et quittais la maison en prenant soin de laisser un message pour la mère poulard. Je filai à vélo chez June et Esteban, il fallait s'expliquer. Lorsque je sonnai, il y eu de pas précipités et la porte s'ouvrît brusquement, Ban me sauta dessus et verrouilla ses bras autour de moi ; j'étais prisonnière d'un câlin.
June surgit nonchalamment de la maison, les mains dans les poches, elle nous regarda avec une tendresse calme.
- Bah alors, pas trop tôt !
Je rigolais en m'excusant, je savais que j'avais fait du caca alors il ne fallait pas laisser créer l'écart entre moi et Ban.
June s'auto déclara chaperon et me voilà à expliquer l'inexplicable.
- J'ai peur. J'ai peur de me réveiller et de me rendre compte que tout ça n'était que le fruit de mon imagination. J'ai peur que tu m'annonce que c'était une blague ou je sais pas trop quoi. J'ai peur de te faire du mal aussi et de ne pas être là quand t'as besoin. J'ai peur que tout ne s'effondre un jour, que notre évolution s'arrête pour régresser. J'ai peur de t'aimer trop ou pas assez. En fait j'ai peur de tout et j'ai tellement honte.
Je nichais ma tête dans son cou, je préférais me cacher.
Je sentis sa poitrine se secouer, je crus d'abord qu'il pleurait mais non, il riait ; il riait à gorge déployée.
- Elayne, j'ai confiance en toi, je sais que tu ne ferais pas de mal à une mouche, je sais que tu manque d'estime de toi-même mais ne t'inquiète pas on est là, aujourd'hui, tout vas bien et tout ira bien.
Il me caressa les cheveux, en fait, c'était moi qui sanglotais, mes larmes débordaient de mes yeux de manière incontrôlée, je souillais à qui mieux mieux son t-shirt. Ses bras m'enlaçaient et je senti que son rire s'étrangla dans sa gorge pour devenir un sanglot.
June, qui s'était absentée pour aller se faire une grenadine sortit de la cuisine en traînant des pieds.
- Alors je m'absente deux minutes et c'est les grandes eaux ?! Ah les gosses de nos jours...
Ban, les yeux encore humides, se détacha de moi et saisi ma main, l'air décidé. Il tira la langue à sa sœur et s'enfuit en sortant par la porte de la cuisine. Avec moi. Il courut jusqu'au grand arbre derrière chez lui et le contourna ; et la, surprise : une échelle en corde disparaissait dans le feuillages :
- Tu viens ?
•••
La montée fut fastidieuse, l'échelle n'arrêtait pas de tanguer et Esteban avait tenu à rester en bas pour si je tombai, je trouvais ça ridicule mais les gens galant sont si rares que n'avait osé rien dire.
Barreau après barreau, je montai dans l'arbre, vers l'inconnu, je savais que je devrai traverser le feuillage mais j'espérai très fort ne pas tomber dans une ruches d'abeilles.
Alors que je peinais atteindre le sommet de cette fichue échelle, Ban attendais sagement en bas, s'affairant à préparer un panier qui contenait je ne sais quoi.
Quand je posais ma première main sur la plate-forme, je fût émerveillée, la plateforme était en bois, cachée des regards et à l'abris de la pluie dans l'arbre sous ses feuilles, des coussins, poufs et sofas était soigneusement disposé dessus et quelques guirlande colorées et autres lumières fonctionnant à l'énergie solaire émettait une douce lumières. J'en restais bouche bée, c'était vraiment magnifique.
Environ 10 minutes plus tard, Ban arriva tranquillement, un panier sous le bras, frais et dispo. Ignorant la galère que j'avais traversée pour arriver il demanda :
- Tout va bien ?
- Moui, ronchonnais-je, aussi fraîche qu'une rose.
- Ne t'inquiète pas, la nourriture va te rendre le sourire.
Immédiatement, je souris de toutes mes dents :
- Nourriture ?!!
On mangeais rapidement dans un bavardage bruyant sur ce que mange les stars puis s'ensuivit le bonheur de pouvoir aller se poser sur un pouf pour admirer le coucher de soleil.
Je m'affalai auprès de lui et il posa sa tête sur mon épaule.
De nos yeux encore ignorants, nous regardâmes le soleil se coucher en silence, car rien n'est plus beau que celui-ci.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top