14 - Chatière High-Tech


Nouspassons dans le tunnel en sens inverse, puis retournons à lapyramide des Trans-Sphères. Une petite pointe d'appréhension medémange le ventre, et je m'installe, un peu contre mon gré, dans lamachine à téléporter. Je ferme les yeux, et quelques secondesaprès j'aperçois l'éclair de lumière à travers mes paupièrescloses. Un instant plus tard, je rouvre les yeux dans une Réceptrice.

-Oùsommes-nous, maintenant ? je demande en défaisant monharnachement.

-Dansle Secteur Ombre, répond-il en m'imitant.

Jehoche la tête et sors de la Sphère, après que Nyx soit grimpé surmon épaule.

-Tute sens bien ? s'inquiète Herbow en m'emboîtant le pas.

-Oui,très bien ! Aucun malaise vagal !

-Étonnant...souffle-t-il en sortant du bâtiment.

J'afficheune moue interrogative.

-Engénéral, les cinq ou six premiers Strans-Sphèrages provoquent defortes réactions, mais chez toi, ça ne l'a fait qu'une fois... Tudois être dotée d'une forte constitution !

Jesouris. Il confirme mes pensées. Depuis petite, j'ai toujours eul'impression d'avoir un corps plus fort, plus agile, et plus soupleque celui des autres enfants. Alors, on me traitait de bizarre,certains m'appelaient même « l'orang-outang », du faitde mon agilité et de ma tignasse rouge.

-Commentas-tu fait pour vivre seule pendant ces sept années ?s'intéresse Herbow en tournant au coin d'une ruelle.

Touten déambulant parmi les maisons de pierre argentée aux formesétranges, je lui raconte comment j'ai enchaîné les petits boulotset les petits services afin d'empocher de quoi m'acheter à manger,et comment, lorsque mes économies étaient trop basse et que monventre criait famine, je volais le nécessaire, à ceux qui enavaient déjà beaucoup.

-Sacréehistoire ! sourit-il en s'arrêtant devant une petite maisonbiscornue. Nous sommes arrivés.

Ilpresse son pouce sur la petite plaque lumineuse encastrée dans laporte, et la lueur qui en émane passe du bleu au doré, en faisantun petit bruit doux, un peu comme celui d'une goutte qui tombe dansun liquide. Herbow exerce une légère pression sur la plaque, et laporte coulisse toute seule.

-Jepensais qu'il fallait accompagner la porte pour qu'elle coulisse !je m'exclame en le suivant à l'intérieur.

-Situ appuies assez fort, elle s'ouvre toute seule. C'est pratique,quand tu as les bras chargés, explique-t-il en ré-appuyant sur lepetit carré lumineux pour refermer la porte.

-Maisn'importe-qui peut entrer ici, je constate en m'apercevant qu'il n'apas utilisé de clé.

-Non,me contredit le Drimel. Il faut que ton empreinte digitale soitenregistrée pour pouvoir entrer.

-Donclà... Il faut l'enregistrer ? je demande en regardant la ported'un air scrutateur.

-Non,c'est déjà fait, ainsi que pour Hava, Alwey, et moi,

répond-il.

-Etmoi ? miaule Nyx. Je ne suis pas enregistré ?

-J'aibien peur que la plaque ne soit un peu haute pour toi, s'excuseHerbow en souriant. Mais viens voir.

Nyxrejoint Herbow, accroupi devant la porte.

-Tupermets ? demande le Drimel en attrapant la patte de Nyx.

Lepetit félin acquiesce, et Herbow presse sa patte en bas à gauche dela porte. Immédiatement, une petite plaque ronde coulisse dans laporte, pour dégager une ouverture circulaire. Nyx sourit en passantsa patte dans le trou.

-C'estun peu comme une chatière, mais high-tech, constate-t-il en revenantvers moi, les moustaches dressées d'excitation.

Jerigole en l'attrapant pour lui embrasser le museau. Il se roule enboule dans mes bras, en ronronnant. Tout en le grattouillant, je lèveles yeux vers Herbow, qui me sourit.

-Jete fais visiter ? propose-t-il.

-Avecplaisir !

Jelui emboîte le pas, et nous commençons l'exploration. Tout d'abord,nous traversons la pièce de vie, dans lequel nous sommes entrés.Les murs sont d'un blanc chaleureux, et le sol est recouvert d'un finparquet de bois clair et doré. Meublée simplement de gros poufsbleu nuit et d'une petite table de verre en lévitation, le fond dela pièce comporte une petite cuisine, constituée d'un bar aux piedsde métal noir et au plateau de bois clair, à-côté duquel reposenttrois hauts tabourets de métal noir. Trois petites portesde bois sont placées dans le mur, ainsi qu'un petit carrémétallique, comme celui des portes.

Jem'en approche, intriguée. Remarquant ma perplexité, Herbow merejoint et appuie sur la plaquette. Immédiatement, un pan du plafondse met à descendre vers le sol, retenu par... du vide. Probablementun de ces trucs magnétiques. En réalité, ce n'est pas un pan duplafond, mais un bac rectangulaire, tapissé d'un métal noir etluisant. Je comprends en voyant les petits cristaux de glace présentssur la surface.

-C'estun frigo ! je m'exclame.

Herbowhoche la tête tout en appuyant de nouveau sur la plaque de métal.Tandis-que le « frigo » reprend sa place dans le plafond,le Drimel se tourne vers les petites portes. Il exerce une légèrepression sur l'une d'elles, qui émet un léger clic, avant decoulisser vers le haut, disparaissant dans la paroi, et laissant voirun espace séparé en deux étages, tel un petit placard. Herbowappuie sur le petit bout de porte qui dépasse, et elle vient seranger proprement à sa place.

LeDrimel me conduit ensuite à l'étage, auquel on accède par unevolée de marches de bois clair suspendues dans le vide. Nousdébouchons en face de deux portes de bois doré, l'une ouvrant surune salle de bain, et l'autre sur une petite chambre.

Unefois la visite terminée, nous redescendons dans le salon, où Herbowsort une petite bourse de sa poche.

-Dequoi subvenir à tes besoins, pour le moment, explique-t-il.

Jeregarde à l'intérieur. Elle contient des Volutes.

-Merci,monsieur, dis-je en souriant. Mais... J'aurais une question...

-Distoujours.

-Est-ceque vous savez qui sont mes parents ?

Ilsursaute, puis balbutie en reculant vers la porte :

-Tes...tes parents ? Je ne sais pas si... Enfin... Oh ! Il se faittard ! Je dois m'en aller !

Ilouvre la porte, avec des gestes nerveux.

-MonsieurHerbow, qu'est-ce que...

-Tutrouveras un plan d'Al-Drim sur ta table de chevet ! mecrie-t-il en s'en allant, après avoir appuyé sur le carrémétallique.

Jereste là, sonnée, au beau milieu de la pièce, à regarder la portese refermer. Pourquoi a-t-il réagi ainsi à ma question ? C'estanormal... Il se passe dans ce monde des choses qui m'échappent...  

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