Chapitre 1 : un Poudlard Express en retard
Dans le hall d'entré de la maison des Sullivan, l'agitation était à son comble.
— Vous êtes sûrs que vous avez tout ? demanda Mrs Sullivan pour la douzième fois.
— Oui, maman, répondit une fille aux cheveux châtains clairs en levant les yeux au ciel.
Un jeune garçon surexcité ne cessait de sauter partout, une valise à la main.
— Joey, calme toi, gronda Mr Sullivan en attrapant le bras de son fils.
— Maman, je ne trouve pas mes gants de Quidditch ! cria une adolescente du haut de l'escalier.
— Moi aussi je veux aller à Poudlard, brailla un tout petit bonhomme en tirant la veste de sa mère.
— Attends encore quelques années, Ed, fit distraitement Mrs Sullivan en écartant son fils cadet.
La cohue du hall se répétait chaque année chez les Sullivan, et plus encore lorsque l'un des cinq enfants faisait son entrée à Poudlard. Cette année, c'était Joey qui allait découvrir l'école. Mr et Mrs Sullivan, sans le montrer, s'inquiétaient de savoir dans quel maison l'ainé des garçons allait se retrouver. Dans la famille Sullivan, ils étaient tous Serdaigle depuis des générations, mais Mr Sullivan et sa fille ainée Kathy s'étaient révélés être des Gryffondor. Ceci, qui au début en avait surpris plus d'un, s'était dévoilé être presque logique quand on pense qu'il est le frère caché de Hermione Granger. Cette facette de la famille était presque inconnue au monde des sorciers, car Mr Sullivan avait pris le nom de sa femme lors de son mariage, et non pas l'inverse.
— Allez allez, vous allez être en retard !
Mrs Sullivan pris la tête de Joey entre ses mains et embrassa son front, puis fit de même avec chacun de ses enfants à part Ed. Ensuite, elle les poussa gentiment vers la sortie, puis leur fit un signe de la main tandis qu'ils s'éloignaient en compagnie de leur père Oliver. La porte claqua, et les sorciers se retrouvèrent dans la rue pavée et vide.
— Pressons, ordonna Oliver en jetant un rapide coup d'œil à sa montre. Le Poudlard Express n'attend pas !
Il accéléra le pas, transportant l'une des valises de Joey qui était trop petit pour réussir à porter toutes ses affaires. Kathy et Elana riaient entre elles tandis que Lucy, la benjamine des filles, lançait des regards un peu partout, comme pour essayer de repérer ses amis. Lorsqu'ils arrivèrent à la gare de King Cross, ils patienter encore quelques minutes que la population moldue s'écarte.
— Kathy, vas-y, glissa soudain Mr Sullivan à sa fille ainée.
Sans attendre de vérifier qu'il n'y avait plus de moldus, la sorcière passa au travers du mur pour se rendre sur le quai 9 ¾, puis réceptionna son petit frère, qui passa juste après elle.
— Waouh, c'est génial ! dit-il. Et maintenant, on fait quoi ?
Elana arriva à cet instant, et elle dit :
— On attend le Poudlard Express !
Elle fit un check à Joey tandis que Lucy et Oliver passait aussi le mur. Le père de famille regarda une nouvelle fois sa montre, puis, étonné, les rails, et encore sa montre.
— Quelque chose ne va pas, papa ? demanda Elana, inquiète.
— J'ai l'impression que pour la première fois dans l'histoire de Poudlard, son train a du retard !
Après une petite demi-heure d'attente durant laquelle les élèves s'étaient retrouvés entre eux pour bavarder, le Poudlard Express montra enfin le bout de son nez.
— Et c'est ça que vous appelez un train "express" ? demanda un première année d'une voix forte.
Personne ne prit la peine de lui répondre, mais beaucoup lui lancèrent un regard noir. Dans un grand nuage de fumée et un crissement de roues, le train s'arrêta, et la foule d'élèves qui attendait se mit à parler très fort, de plus en plus excitée.
— Je ne comprend pas pourquoi ils sont aussi heureux de retourner à l'école, dit Kathy.
— Tu dis ça, mais je suis sûre que dans le fond tu as hâte toi aussi, rétorqua Elana en ricanant.
— Moi je me demande si cette année je vais encore finir première de la classe, dit Lucy avec envie. Vous croyez que c'est déjà arrivé à Hermione Granger de ne pas finir première ?
— Arrête de nous embêter avec ta Granger, Lucy, on n'y connait rien et on s'en fiche ! grommela Joey.
— Tu n'as pas le droit de dire ça !
— Et pourquoi ?
— Parce que c'est...
— Bon, ça suffit maintenant. Allez les enfants, tout le monde dans le train ! trancha Mr Sullivan en donnant sa valise à Joey.
Le garçon aux cheveux noirs chancela un instant avant de retrouver son équilibre, et monta dans le Poudlard Express à la suite de Lucy. Elana le suivit, la cage de sa chouette dans une main, un valise dans l'autre, et une deuxième sous le bras. Une fois dans le train, elle laissa passer Kathy, puis la porte se referma et le train sonna la cloche deux fois. Les moteurs se remirent en marche, la fumée emplit à nouveau le quai, et les enfants ne virent plus que de leur père son bras qui leur faisait signe. Elana fit un grand geste de la main sans savoir s'il allait le voir ou si la fumée la cacherait, et ses frères et sœurs l'imitèrent. Après une ou deux minutes à rester là, Lucy tenta de se frayer un passage.
— Bon, on ne va pas rester plantés là comme des cerceaux de Quidditch, non ?
— Ne me pique pas mon expression, lectrice, lança Kathy avec une mine faussement énervée.
La famille Sullivan passa alors dans le couloir. Joey, qui sous le poids de ses bagages ne voulait pas trop avancer, s'installa dans une cabine proche où un groupe de première année discutait gaiement. Les trois filles, quant à elles, cherchèrent leurs amis. Lucy les trouva en premier, et avec un vague bon voyage, quitta ses sœurs. Ces dernières continuèrent de vagabonder entre les cabines sous le bruit régulier du train à vapeur. Au bout d'un moment, Kathy prit la parole.
— Tu ne voudrais pas t'incruster dans l'équipe de Quidditch de Serdaigle, cette année ?
— Pour que tu me démolisses la face dès le premier match ? Non merci !
La Gryffondor rit entre ses dents puis ajouta :
— Je suis sûre que tu ferais une très bonne attrapeuse, surtout si tu imagines que le Vif d'or est est décoré de ma tête.
— C'est ça, c'est ça. Je préfère te le laisser, qu'il y ait ta tête ou non dessus.
— Ah, voilà Ashley et Sonia, je te laisse, dit l'ainée en entrant dans une cabine.
Elana lui fit un petit signe de la main comme elle put, gênée par ses bagages, et poursuivis son chemin. Quelques cabine après, elle tomba enfin sur Alexa, sa meilleure amie depuis sa première année à Poudlard.
— Te voilà enfin ! s'écria la Serdaigle en prenant les bagages de son amie pour les ranger. Il était temps !
Ses long cheveux d'un blond si clair qu'ils en étaient étrangement blancs se secouèrent quand elle sauta au cou d'Elana.
— Hé, tout doux ! rit celle-ci en la serrant à son tour contre sa poitrine.
Alexa se rassit puis observa par la fenêtre du train en attendant que son amie s'installe. Après quoi, elle se retourna vivement et lui dit d'un air effrayé :
— C'est cette année qu'on passe les BUSE !! Ça me rend nerveuse ! Tu crois que je vais réussir à passer ?
— Calme-toi, la rassura Elana en lui prenant les mains et en fixant son regard dans le sien. Tout se passera très bien, tu verras, il n'y a aucun raison que ça n'aille pas. Nous avons tout le matériel, d'excellents professeurs...
La porte de la cabine s'ouvrit si fort qu'elle tapa contre le mur, et une grande silhouette aux courbes bien dessinées et aux cheveux longs et ondulés apparut.
— En tout cas, s'il y a bien une personne qui sera capable de passer les BUSE, c'est moi ! dit-elle en se montrant avec sa baguette.
— Eleanor Malefoy ! s'écrièrent Elana et Alexa à l'unisson.
— En personne, rétorqua celle-ci en remettant sa chevelure beige en place.
— Qu'est-ce que tu fait là ?
— Ça ne vous regarde pas, il me semble. Mais bon, comme vous insistez et que je suis une Poufsouffle dans toute la splendeur de ses qualités (Alexa regarda son amie avec une grimace) je vais vous le dire : j'interview les élèves pour savoir ce qu'ils pensent des BUSE, et comment vont-ils les réviser. En temps que préfète de Poufsouffle, il faut que je me montre à la hauteur, alors j'innove !
— Désolée, la coupa Elana, mais nous ne souhaitons pas être interviewées... Mais je suis sûre que Kathleen, ma grande sœur, sera ravie ! ajouta t-elle avec un sourire resplendissant.
La jeune sorcière s'en alla joyeusement en remerciant les Serdaigle, oubliant de refermer la porte. Elana se leva pour le faire, et lança :
— Elle a bon fond, cette fille, c'est juste dommage que son père l'influence tant.
— Tu as sûrement raison, mais je me dis quand même qu'elle devrait être à Serpentard.
— Peut-être bien, répondit la sorcière aux cheveux brun foncé en reprenant sa place.
Un petit silence flotta dans la cabine, mais Alexa le rompit bien vite :
— Kathy sera t-elle vraiment contente de voir débarquer Eleanor et son interrogatoire ?
— Non, et c'est précisément pour ça que je lui ai indiqué d'aller vers ma sœur !
Alexa se mit à rire aux éclats; c'était toujours aux éclats lorsqu'elle rigolait, jamais autrement.
Après s'être empiffrées de toutes sortes de bonbons et avoir dépenser le quart de leur portefeuille en chocogrenouilles, les jeunes Serdaigle lisaient chacune de leur côté leur livres de révisions. Mieux valait s'y mettre tôt pour réussir les BUSE, telle avait été leur devise. Tout à coup, alors que le train était relativement calme, on entendit des cris de joie de la part des premières années, mais aussi des élèves plus âgés, résonner dans le wagon. Alors qu'Elana levait les yeux de son livre pour demander à Alexa ce qui se passait, – tout en sachant que celle-ci n'en saurait probablement rien – son regard fut attiré vers la vitre et elle bondit presque de joie.
— Le château ! s'écria t'elle. Nous arrivons enfin à Poudlard !
— Que notre cinquième année commence ! ajouta Alexa, excitée.
Le Poudlard Express s'arrêta dans un bruit de vapeur et de crissements de roues, et à peine se fût-il immobilisé que plusieurs élèves sortirent d'un bon pas dans la nuit. Alexa et Elana prirent le temps qu'il leur fallut, n'étant guère pressées. Elles avaient l'habitude de ce moment, à présent.
— Tu te rend compte, Elana ? Plus que deux ans d'école !
— Trois, n'oublie pas que cette année compte ! corrigea Elana en lui donnant sa valise.
— Ça me rassure à peine, répondit Alexa les dents serrées sous l'effort.
Le duo sortit du train sans plus d'empressement, haletant déjà sous la pression des bagages. Les jeunes filles se rendirent jusqu'aux diligences d'un pas tremblotant puis en choisirent une libre et y déposèrent leurs valises, avant d'y monter. Presque immédiatement, elle se mit à rouler sur le chemin, derrière plusieurs autres.
— Tiens, il ne pleut pas, cette année, remarqua Alexa.
Elana grimaça au souvenir de leur première arrivée à Poudlard : Lorsque qu'elles étaient sorties du train pour se rendre au lac, une pluie si dense qu'on aurait dit un mur balayait le paysage, et ce fut encore plus trempées que si elles avaient plongé dans le lac qu'elle entrèrent dans le château. Elana avait eu si froid ce soir là qu'elle n'était pas parvenu à s'endormir, passant une nuit blanche affreuse.
— Oui, finit-elle par dire. Les première année ont de la chance...
— C'est sûr ! Ah, on arrive déjà ! Viens, dépêchons-nous !
La Grande Salle grouillait, et un tintamarre affreux y régnait. Les première année timides et impressionnés étaient restés près d'Hagrid, ne pouvant de toute façon pas encore rejoindre l'une ou l'autre table. Elana et Alexa, qui était arrivée un peu tard, virent que le Choixpeau et son fidèle tabouret étaient déjà installés devant la table des professeurs. Le professeur Dumbledore se leva, très vite suivi par ses collègues, et le silence se fit immédiatement dans la salle. Quelques chuchotis furent tout de même ravivés par un coup de tonnerre, et Alexa eut tout juste le temps de murmurer à Elana que finalement, il ferait quand même mauvais temps ce soir avant que Dumbledore demande le silence. Il fit un habituel discours, rappelant une énième fois aux élèves les règles imposées par Rusard, puis se rassit, imité par tous les autres professeurs excepté Minerva McGonagall, qui se rendit près du Choixpeau. Elle sorti de sa poche ses lunettes puis un parchemin qu'elle déroula. Ensuite, elle plissa légèrement les yeux puis appela :
— Adrias, Lilith Adrias !
Une petite brune aux yeux verts en amande redressa le buste, affrontant son destin, et se dirigea d'un pas raide vers la professeure. Lorsqu'elle fut devant elle, McGonagall lui fit signe de s'asseoir et la première année obéit, nullement intimidée. Elle mit le Choixpeau sur sa tête et celui-ci eut l'air de faire la moue. Il réfléchit quelques instants avant d'annoncer :
— Poufsouffle !
La jeune fille enleva le Choixpeau puis, d'un geste de remerciement vers McGonagall, se leva et se dirigea vers sa table assignée sous quelques applaudissement polis.
— Amiral, Florent Amiral !
Le concerné, un bonhomme de haute carrure aux épaules larges et pommettes hautes légèrement rouges, avança rapidement vers la directrice-adjointe avant de s'installer sur le tabouret et de lentement élever le Choixpeau sur sa tête, comme s'il réalisait un acte de bravoure à la fin d'une longue épopée. Cette fois-ci, le chapeau eut l'air d'ouvrir de grands yeux et annonça avec une voix presque surprise – étrange pour un chapeau au ton habituellement monotone :
— Serdaigle !
Plusieurs élèves de cette maison l'acclamèrent en scandant son nom, et il vint s'asseoir à côté d'Elana, aucunement dérangé par cet excès d'attention.
— Bienvenue, le félicita l'adolescente aux cheveux foncés. Je suis Elana Sullivan.
Florent sourit et lui serra la main, avant de reporter son attention sur le déroulement de la Répartition, jusqu'au tour de Joey, qui fut attribué à Serdaigle.
Après le repas, Elana, Alexa, ainsi que quelques nouveaux Serdaigle montèrent dans la salle commune. Le mot de passe verre à dent, communiqué par le préfet Jules Oldman, faisait rire la plupart des élèves, qui voulurent le prononcer, créant un gros brouhaha.
— Taisez-vous ! cria quelqu'un. Il ne faut pas que les autre entendent le mot de passe !
— De toute façon, rétorqua Alexa, il leur faudrait encore répondre à l'énigme du heurtoir.
— Oui, mais ce n'est pas très compliqué, répliqua une deuxième année en haussant les épaules.
— Tu parles ! siffla Elana. Combien de fois j'ai dû venir résoudre l'énigme pour que tu puisses rentrer, l'an passé ?
La jeune fille fit un geste de la main comme pour chasser les paroles d'Elana et s'enfonça dans la foule pour s'approcher de l'entrée.
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